Title: Diapositive 1
1RESUME La myasthénie est une affection
neurologique auto-immune. Lassociation dune
myasthénie et dune grossesse représente une
situation à haut risque materno-foetal,
nécessitant une prise en charge
pluridisciplinaire. Les auteurs rapportent une
observation dune parturiente myasthénique,à
travers laquelle nous allons tenter de mettre le
point sur les differents aspects de cette
association, ainsi que les modalitées de prise
en charge.
INTRODUCTION
COMMENTAIRE
La myasthénie est une maladie neurologique
auto-immune touchant souvent les femmes jeunes,
donc en âge de procréer. La prévalence est de
0,25-2 sujets atteints pour 100 000.Le pic de
prévalence de la maladie est entre 20 et 30 ans
avec prédominance féminine (SR 2/1) . La
myasthénie est la conséquence d'un blocage de la
transmission au niveau des synapses
neuromusculaires par des anticorps
anti-récepteurs nicotiniques de l'acétylcholine.
Les muscles lisses qui ont des récepteurs
muscariniques de l'acétylcholine ne sont pas
atteints par les anticorps anti-récepteurs
nicotiniques de l'acétylcholine. La maladie n'a
donc pas d'influence sur la contractilité
utérine. Une poussée de la maladie peut donc se
traduire par une augmentation de la fatigabilité
à l'effort, des troubles de la déglutition, des
troubles visuels avec ptôsis, ou des difficultés
respiratoires pouvant nécessiter
l'hospitalisation dans un service spécialisé. La
surveillance peut se faire par évaluation du
score myasthénique et la mesure de la capacité
vitale. Il convient de connaître les
particularités de ces grossesses pour en assurer
la surveillance optimale, en toute sécurité pour
la mère comme pour l'enfant. En effet, la
myasthénie peut potentiellement être aggravée par
la grossesse, et de nombreux médicaments sont
contre-indiqués. Le risque majeur est la
myasthénie néonatale liée au passage
transplacentaire des anticorps anti récepteurs de
l'acétylcholine qui peut nécessiter le transfert
de l'enfant en réanimation.
- La plupart des auteurs estiment que l'évolution
de la myasthénie pendant la grossesse n'est pas
prévisible. 1/3 des patientes resteraient
asymptomatiques,comme le cas de notre patiente,
1/3 s'aggraveraient, et 1/3 s'amélioreraient - Le muscle utérin étant un muscle lisse, son
fonctionnement n'est pas perturbé dans la
myasthénie. En effet, les récepteurs de
l'acétylcholine des muscles striés sont
nicotiniques alors que ceux des muscles lisses
sont muscariniques. La durée du travail n'est
donc pas modifiée. Certains auteurs ont préconisé
l'extraction instrumentale pour diminuer les
efforts expulsifs et diminuer la fatigue
maternelle. Dans notre cas, l'extraction
instrumentale a été realisée pour éviter la
fatiguabilité maternelle - Dans la littérature les poussées semblent plus
fréquentes chez les patientes n'ayant pas eu de
thymectomie, mais l'efficacité de ce traitement
n'est pas prouvée par des études contrôlées. De
plus, la thymectomie ne semble pas influencer la
survenue de myasthénie néonatale. Les poussées
peuvent être favorisées par de nombreux
médicaments tels que les inhibiteurs calciques,
les aminosides et le magnésium en intraveineux,
d'utilisation fréquente pendant la grossesse,
sont formellement contre-indiqués. Les
médicaments anticholinestérasiques ne doivent pas
être interrompus, même et surtout pendant le
travail. - L'anesthésie locorégionale par péridurale ou
rachi anesthésie classique ne pose pas de
problème - l'hypotrophie est fréquente dans la littérature
(20 à 35 ), le nouveau né est eutrophe dans
notre observation. Certains auteurs ont décrit
des cas d'immobilisme foetal et d'arthrogrypose
en rapport avec la myasthénie, ou la faisant
découvrir, mettant en lumière l'absence de
rapport entre la maladie maternelle et foetale.
Un hydramnios est fréquent, et a même mené au
diagnostic de myasthénie chez la mère dans un cas
publié par Verspyck et al. Une atteinte isolée du
nouveau-né peut-être révélatrice comme le
démontre les cas publiés par Belasco et al, et
Barnes et al. La myasthénie néonatale est
retrouvée dans 10 à 20 des cas dans la
littérature. - Les symptômes se développant dans les 24
premières heures de vie par des troubles de la
succion et de la déglutition, des cris faibles ou
une détresse respiratoire dou lintérêt du
transfert du nouveau-né en milieu néonatal pour
surveillance. Elle est due au passage
trans-placentaire des anticorps anti récepteurs
de l'acétylcholine, dont la présence chez
l'enfant ne dépasse pas trois semaines. Le délai
d'apparition de la maladie néonatale est dû a la
fois à l'élimination des drogues
anti-acétylcholinestérasiques et à la chute du
taux d'alphafoetoprotéine (AFP).L'
a-foetoprotéine aurait un effet protecteur, par
inhibition de la fixation des anticorps sur les
récepteurs del'acétylcholine . 80 des
nouveaux-nés de mère myasthénique ont des
anticorps circulants alors qu'ils sont indemnes
de signes neurologiques. - Un traitement par neostigmine suffit le plus
souvent, associé à une prise en charge en
réanimation en cas de forme sévère. Il est
reconnu que les anticorps anti récepteurs de
l'acétylcholine et les médicaments
anticholinestérasiques passent dans le lait
maternel. Ces derniers peuvent avoir des effets
secondaires de type muscariniques chez l'enfant,
sans pour autant avoir des effets tératogènes. - L'allaitement maternel est controversé, certains
auteurs pensent qu'une patiente en rémission avec
des taux d'anticorps faibles et sans médicaments
dangereux peut allaiter sans risque, et qu'il
faut préférer l'allaitement artificiel dans les
autres cas, dans notre cas on a autorisé l
allaitement maternel. - Les patientes porteuses d'une myasthénie
séronégative, c'est à dire avec des anticorps non
détectables par les moyens usuels, représentent
environ 20 des patientes myasthéniques et sont
aussi à risque de myasthénie néonatale. Cest le
cas de notre parturiente.
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OBSERVATION
- Il sagit de Mme N.B, B Rh, âgée de 31 ans,
G3P2, 2ev, suivie pour myasthénie oculaire depuis
lage de 15 ans, traitée pendant 4ans par
pyridostigmine avec amélioration complète, et
comme antécédents familiaux notion de diabéte
familial avec un père décédé par hémopathie
maligne. Dans ses antécédents gyneco-obstétricaus
ménarche à 15 ans, cycle régulier de 28jour
avec une contraception orale depuis 10ans. Cette
patiente a déjà accouché normalement par voie
basse avec épisiotomie en1996 et en 2000, les
deux enfants sont bien portants. - La patiente a présenté une rechute 3 mois avant
la grossesse de la symptomatologie myasthénique à
savoir une diplopie verticale avec ptôsis de
lœil droit aggravé par leffort et amélioré par
le repos, suivie dun ptôsis de lœil gauche
avec fixité du regard de lœil droit sans trouble
de la déglutition, ni trouble respiratoire ni
trouble moteur. Le scoring musculaire est estimé
à 85/100.le bilan effectué a objectivé un bloc
neuromusculaire post synaptique à lEMG .Le bilan
thyroïdien, vit B, les AC antirecepteurs ACH
ainsi que le bilan immunologique , les marqueurs
tumoraux sont normaux. La radio et le scanner
thoraciques nont pas objectivé de thymome ou
dhyperplasie du thymus. - La maladie est stable sous un traitement à base
de pyridostigmine et prednisone . - La patiente a bénéficié dune consultation
préconceptionnelle, la grossesse était autorisée
vu la stabilité de la maladie sous pyridostigmine
et prednisone. - Levolution de la grossesse na pas posé de
problème maternel ou fœtal - Au premier trimestre, il n y a pas eu de
retentissement maternel ou fœtal (menace
davortement). - Au 2éme et 3éme trimestre,le control
échographique n a pas objectivé de diminution
des mouvements fœtaux(score de maning toujours
normal) ,ou de défaut de croissance
thoraco-pulmonaire par - immobilité costale, ou de RCIU,ou
dhypotrophie ,ou d hydramnios conséquence des
troubles de la déglutition du foetus, pouvant
nécessiter des ponctions, ou darthrogrypose
atteinte très précoce avant le 4 e mois de
grossesse, fibrose ligamentaire et
capsulo-synoviale, et rétraction des fibres
musculaires, fossettes cutanées. - Laccouchement a eu lieu à 39 SA par voie
basse avec épisiotomie , en occipito-pubien,avec
extraction instrumentale (ventouse) vu les
efforts expulsives, donnant naissance à un
nouveau né de sexe masculin, ayant un poids de
3300g et un Apgar 10/10, - Post partum le nouveau né bien portant
sans trouble de déglutition ni respiratoire ni
hypotonie est transféré dans un service de
néonatologie vu le risque de myasthénie
transitoire pour surveillance pendant 3 jours.
Pour la maman, aucun signe de décompensation ou
daggravation na été retrouvé. - Lallaitement maternel est autorisé vu la
rémission et labsence dAC anti-RACH selon le
bilan réalisé à 38 SA.