Title: Prof.Ag BOUGHAMOURA. L.
1Les Syndromes NĂ©phrotiques de lEnfant
- Prof.Ag BOUGHAMOURA. L.
- Service de PĂ©diatrie Farhat Hached
- Janvier 2012
2I/ Introduction/ DĂ©finition
- Le Syndrome néphrotique (SN) est définit par un
ensemble de signes biologiques, secondaires Ă
une protéinurie suffisamment abondante pour
entrainer des perturbations plasmatiques. Il
associe - Hypo protidémie lt 60 g/l
- Hypo albuminémie lt 30 g/l
- Protéinurie gt 50 mg/kg/j
- Le SN idiopathique (SNI) ou SN pure et primitif
ou néphrose - lipoïdique est la néphropathie glomérulaire
la plus fréquente de - lenfant . Il représente 90 des SN de
lenfant. - On parle de SN impur en présence de lun des
éléments suivants - HTA
- Insuffisance rénale
- HĂ©maturie macroscopique persistante.
-
- Il sagit dune maladie du système immunitaire
dont le rein est la cible.
3- Lincidence est estimée à 2 -7 cas pour 100 000
enfants. - Le pronostic dépend de
- la réponse aux
corticoĂŻdes - complications propres au
SN - Le SNI ou SN pur et primitif
- - Formes immunologiques ou sporadiques
les plus fréquentes, souvent corticosensibles et
dévolution favorable. - - Formes génétiques ou familiales (3 -5)
résistantes aux corticoïdes et aux
immunosuppresseurs, avec une Ă©volution constante
vers linsuffisance rénale chronique (IRC). - Les autres SN de lenfant sont
- - les SN infantiles et congénitaux lt 1 an
- - les SN secondaires acquis, liés à des
pathologies diverses .
4II/ PATHOGENIE
- Barrière de filtration glomérulaire
- est formée de
- - Capillaire fenêtré
- - Membrane basale glomérulaire (chargée
négativement) - - Podocytes
- La clearance des protéines dépend de leur PM et
leur charge anionique. - Les protéines de PM à 69 kd ne traversent pas
la barrière de filtration.
5Anomalies observées au cour du SN
- Perte des charges anioniques de la MBG.
- Fusion des pieds des podocytes en microscopie
électronique (B). - ? Perméabilité de la MBG
6 - Hypothèses pathogéniques mécanismes moléculaires
- Activation du système lymphocytaire T de type Th2
qui génère un facteur circulant qui altère le
complexe podocytes - membrane basale glomérulaire
- Remaniement moléculaire des diaphragmes de fente
ou de la membrane basale glomérulaire - Leffacement de larborisation cytoplasmique des
podocytes - La rétention rénale de Na et la constitution des
Ĺ“dèmes rĂ©sultant dune stimulation de la pompe Ă
Na tubulaire et dune augmentation de la
perméabilité endothéliale.
7III/ PHYSIOPATHOLOGIE
PROTEINURIE/ALBUMINURIE ???Protidémie/?
?Albuminémie
? Pression Oncotique
? Synthèse protéique hépatique
Fuite deau et de Na dans
le secteur
extra cellulaire
Hypo volémie
Stimulation SRA
-
-
- - a 2?
- - ? triglycéridémie
- ? cholestérolémie -
?synthèse des facteurs de coagulation
Expansion de lespace interstitiel
Hyperaldosteronisme
OEDEMES
Rétention Hydrosodée
Stimulation de la pompe tubulaire Ă Na
? Natriurése
8Fuite Urinaire des Protéines
Conséquences
Hypocalcémie? Vit D Anémie? Transférrine
Lésions cutanées? Zinc Hypothyroidie ? BP
-Hypoprotidémie?Malnutrition -Hypo d globulinémie
? Infections
-Hypoalbuminémie
Rétention Hydrosodée
Hypovolémiee
? Synthése hépatique ?a2 globuline ?
Lipidémie ? Fibrinogéne ? Facteurs II,V, VII.
Collapsus, IRA
Oédémes
Hypercoagulabilité
?Anti thrombine III
Thrombocytose
Thrombose
9IV/ Etude Clinique
- Type de description NĂ©phrose idiopathique
- Tous les âges sont concernés avec un pic entre 3
et 8 ans. - Prédominance masculine sex-ratio 2/1.
- Le début est généralement brutal
- Faisant volontiers suite Ă une infection virale.
10- 1/ Le tableau clinique
- ? Syndrome œdémateux signe majeur et presque
constant - Les œdèmes deviennent cliniquement détectables
lorsque la RHS dépasse 3 -5 du poids - Siège au début palpébral stt le matin au réveil,
puis aux membres inférieurs stt en position
débout et aux lombes en position couchée. - Œdème de type rénal (blanc, mou, gardant le
godet) - Au maximum tableau danasarque (œdème
généralisé ascite, pleurésie, hydrocèle) - Au minimum œdème discret avec une prise
pondérale. - ?Oligurie signe dhypovolémie Les urines sont
rares, concentrées, daspect souvent normal mais
parfois hématique. - ?La TA est variable souvent normale ou abaissée,
parfois élevée.
11Œdème palpébral
Hydrocèle
Ascite
122/ Signes biologiques
- 2-1/ Dans le sangÂ
- Eléctrophorése des Protides
- - Protidémie lt 60 g/l, souvent lt à 50 g/l
- - Albuminémie lt 30 g/l, souvent entre
10 et 20 g/l - - Hyper a2 globulines
- - Diminution des d-globulines
- Hypercholestérolémie et hypertriglycéridémie
- La Na est normale ou ? (hémodilution)
- La K est normale ou ? (en cas dIR).
- La calcémie est toujours ? (hypo protidémie).
- La fonction rénale est le plus souvent normale,
parfois une IRF.
13- Hyperplaquettose, avec hématocrite ?.
- Syndrome inflammatoire biologique VS ? a2
globulines ? fibrinémie ? - Diminution (?) de l Anti Thrombine III.
- Augmentation (?) des facteurs de la coagulation
(V, VII, VIII, X,). - Diminution (?) des Proteines C, S.
- 2-2/ Dans les urinesÂ
- Protéinurie gt 50 mg/kg/j, toujours sélective
dans le SNI. - HĂ©maturie (HU) microscopique souvent
transitoire. - Une HU macroscopique témoigne dun SN impur ou
dune thrombose des veines rénales
(complication). - Natriurèse basse (hyperaldostéronisme).
14- 3/ Histologie
- Histologie du SN idiopathique 3 aspects sont
possibles - Lésions glomérulaires minimes LGM (80 )
- Microscopie optique glomérules normaux
- Immunofluorescence pas de dépôts ou petits
dépôts dIgM - Microscopie électronique Fusion des pieds des
podocytes - Hyalinose segmentaire et focale HSF (10)
- M.O dépôt daspect hyalin sous lendothélium des
parois capillaires - I F dépôt dIgM et du complément.
- Prolifération mésangiale (10) rare, modérée.
15- Les Indications de la PBR
- Age lt 1 an ou gt 12 ans
- Une HTA
- Une IR persistante
- Une HU macroscopique persistante
- Labsence de réponse au ttt corticoïde et avant
la mise en route dun traitement
immunosuppresseur corticorésistance et
corticodépendance. - Hypocomplémentémie ( ? C 3-C4)
- Lexistence de signes extra rénaux pouvant
suggérer une maladie systémique.
16V/ Complications
- Rares mais graves.
- Complications infectieuses
- Complications thromboemboliques
- Insuffisance rénale (hypovolémie)
- Complications en rapport avec le traitement
- Retard de croissance
171/Les complications infectieuses
- Syndromes cliniques
- PĂ©ritonite Ă Pneumocoque
- Infection Ă HĂ©mophilus.I
- Septicémie à BGN
- Cellulite Ă Staphylocoque
182/ Complications thromboemboliques
- Les malades à haut riqueet nécessitant un
traitement anti coagulant préventif, sont définit
par - Albumine lt 20g/l
- Fibrinogène gt 6g/l
- Antithrombine III lt 70
- D-dimères gt 1000 ng/ml
- Signes cliniques
- Embolie pulmonaire
- Thrombose veineuse cérébrale
- Thrombose veineuse rénale
- Thrombose artérielle périphérique
-
193/ Choc hypovolémique
- Signes cliniques
- Douleurs abdominales
- Hypotension
- Extrémités froides .
204/ Autres Complications
- Anomalies de la densité osseuse favorisées par la
corticothérapie, la fuite urinaire de vit D - Complications en rapport avec la toxicité
médicamenteuse gastrite, ulcère. - Retard de croissance fuite urinaire de
certaines hormones, corticoĂŻdes - HypothyroĂŻdie transitoire
21VI / Les Ă©tiologies du SN
- 1/ Syndrome NĂ©phrotique Idiopathique
- Formes génétiques ou familiales de
transmission autosomique récessive ou dominante
Ă©voluant constamment vers lIRT - Formes sporadiques ou immunologiques qui
peuvent être améliorées par les
immunosuppresseurs. -
222/ Les Syndromes Néphrotiques Congénitaux et
Infantiles
- SN congénital survient durant les 3 premiers
mois de vie. - SN infantile survient entre le 3 Ă©me mois et
1an. - Pronostic souvent sévère et évolution vers lIRT.
- Deux formes sont fréquentes à cet âge
- Le SN congénital de type Finlandais
- La sclérose mésangiale diffuse .
233/ Les Syndromes NĂ©phrotiques Secondaires
- 10 des SN de lenfant âgé de plus de 1 an.
- Ils sont suspectés devant un SN impur des
signes extra-rénaux (arthralgies, des lésions
cutanées, une atteinte oculaire, des
adénopathies) - Les causes sont variables lupus systémique, GNA,
GNC, purpura rhumatoïde, syndrome hémolytique et
urémique, Syphilis congénitale, Toxoplasmose
congénitale, HIV, Rubéole, CMV, Hépatite
24- VII/ Traitement
- 1/ Le Traitement Symptomatique
- 1-1/ Régime et contrôle hydro-sodé
- - Désodé strict lors des poussées et
pendant la corticothérapie à fortes doses - - Normo protidique
- - Restriction hydrique
- 1-2/ La perfusion dalbumine en urgence en cas
de collapsus (1 g/kg). - 1-3/ Les diurĂ©tiquesÂ
- - Utilisés avec prudence en cas doedèmes
importants - - Aldactone 5 Ă 10 mg/kg/j
- - Lasilix 1-3 mg/kg par jour
25- 1- 4/ Traitement des thromboses
- Préventif
- - Â Pour les malades Ă haut risque
thromboembolique - Anti agrégants Aspirine 25 à 100 mg/jour.
- Anti Vitamine K .
- ou Héparine de bas poids moléculaire.
- Curatif
- - HĂ©parine IV continueÂ
- - Ou Lovenox en 2 injections /jour en SC
- - Puis relais par les AVK .
26- 1-5 / Traitement des infectionsÂ
- - Traitement de tout foyer infectieux
- VaccinsÂ
- - Ne pas vacciner pendant les poussées ou
juste après, pendant le ttt par des fortes doses
de corticoïdes. - - Le vaccin anti grippal peut être proposé.
27- 2/ Corticothérapie
- Prednisone (Cortancyl) 60 mg/m² SC /jour (sans
dépasser 60 mg/jour) en 2 prises/j pendant 4
semaines. - Si le SN persiste 3 perfusions de
Méthylprednisolone (Solumédrol) 1 gr/1,73 m² SC
1j/2j . - La CT Orale est poursuivie Ă la mĂŞme dose entre
les perfusions de Solumédrol et 8 jours après . - En cas de corticosensibilité, la CT est
poursuivie sur le mode discontinu et diminuée
progressivement - - 60 mg/m² 1j/2 pendant 2 mois
- - 45 mg/m² 1j/2 pendant 15 jours
- - 30 mg/m² 1j/2 pendant 15 jours
- - 15 mg/m² 1j/2 pendant 15 jours
- - puis arrĂŞt.
- Dans ce cas, la durée totale du traitement de la
1 ére poussée est donc de 4mois et ½ .
28Cortancyl 60mg/m²/j en 2 prises x 4 semaines
Protéinurie
PUpositive
PU négative
3 Bolus de Solumédrol 1j/2j , 1gr/1,73m²/bolus Ga
rder la CT orale entre les bolus
60mg/m² 1j/2j x 8 Semaines 45 mg/m² 1j/2j x 15
jours 30 mg/ m² 1j/2j x 15 jours 15 mg/m² 1j/2j
x 15 jours
PU négative
PU positive
SNCR ? PBR
29- 3/ Traitement adjuvant de la corticothérapie
- Stérogyl 2000 UI/j (5gttes/j)
- Calcium 250 à 500 mg/j
- Protecteur gastrique
- 4/ Les Immunosuppresseurs
- SN Corticorésistant exp Ciclosporine A
- SN Corticodépendant avec rechute fréquente ou
avec signes dintoxication stéroïdienne la
Cyclophosphamide (Endoxan) - Autres molécules SNCR Cellcept , Tacrolimus
30- VIII/ Evolution
- 1/ Surveillance
- 1-1/Clinique
- -TA/4h
- - Œdèmes et poids 1fois/j jusquà la
rémission puis 1fois /mois - - Diurèse et PU à la bandelette 1fois/j.
- - Taille tous les 2 mois en cas de
corticothérapie. - 1-2/Biologique
- - PU de 24 H x1 /sem jusquà sa négativation
puis à chaque consultation - - EPP et VS /15 js jusquà la rémission du
SN. - - Surveillance de la toxicité des
corticoĂŻdes et des immunosuppresseurs sils sont
prescrits . -
31- 2/ Corticosensibilité (90)
- la rémission complète avec disparition de la PU
(lt 3 -5 mg/kg/j) Ă lissue de 4 semaines de ttt
oral ou après les 3 bolus de Solumédrol - La guérison après une seule poussée 30- 40.
- 3/Corticodépendance 50 à 60
- Cest la rechute soit en cours de dégression de
la CT, soit à son arrêt. - 4/Corticorésistance 10
- Absence de rémission à la fin de 4 semaines de
CT orale à pleine dose et après les 3 bolus de
Solumédrol .
32IX/ Conclusion
- Pathologie fréquente en Pédiatrie
- Diagnostic positif est facile.
- Étiologies dominées par la Néphrose
Idiopathique. - Évolution imprévisible.
- Pronostic est souvent bon.
- Surveillance prolongée.