Title: Diapositive 1
1SYNDROME DE GLISSEMENT
Il échappe aux soins, il glisse vers la mort sans
que lon comprenne pourquoi
Dr Noël BLETTNER CHR METZ Hôpital Bon
Secours MG B Janvier 2010
21. HISTORIQUE
- Le syndrome de glissement a été décrit en 1956
par Carrie (étude sur les modes de décès des
vieillards à lhospice). - Cest un processus dinvolution et de sénescence
porté à son état le plus complet. - Ce nest pas une cachexie par laquelle on voit
se conclure une affection chronique frappant un
organe déterminée
31. HISTORIQUE
- Ce syndrome a été analysé par Delomier en 1985
(les effets somatiques de la crise et le syndrome
de glissement). -
- Cest un ensemble de manifestations cliniques
produites par la décompensation dune
polypathologie infraliminale, sous linfluence du
détonateur représenté par la maladie initiale - Puis Ferrey 1991 (le syndrome de glissement
effondrement psychosomatique), - Monfort 1998, Bazin 2002,
42. DEFINITION
- GLISSEMENT
- Le passage progressif et insensible dun état à
un autre (Larousse) - Un déplacement continu, volontaire ou non, par
une impulsion une fois donnée (Robert) - GLISSER
- Se déplacer dun mouvement continu (Larousse)
- Perdre soudain léquilibre ou le contrôle de sa
direction, déraper (Larousse) - Échapper, abandonner (Robert)
52. DEFINITION
- Psychiatre
- Manifestation psychosomatique qui est à la fois
un système de défense contre les perturbations
psychoaffectives et contre un environnement plus
difficile à vivre - Autres
- Installation rapide d'une grave altération de
l'état général avec anorexie et toutes les
conséquences cliniques et biologiques
inéluctables sur ce terrain fragilisé,
accompagnée d'un désir de mort plus ou moins
directement exprimé survenant volontiers après un
événement de vie difficile d'origine somatique ou
psychologique
62. DEFINITION
- Les gériatres en France lont défini comme
- Altération rapide de létat général, avec une
baisse progressive des investissements
intellectuels et linstallation dans une attitude
fataliste, partagée par lentourage soignant - refus de nourriture
- refus de communiquer
- refus de soins
- inhibition psychique et physique
73. CARACTERISTIQUES
- Apanage du sujet âgé de plus de 80 ans
- Souvent poly-pathologique (maladies chroniques,
antécédents cardiovasculaires, neurologiques, ) - Souvent poly-médicamenté
- Pas de prévalence liée au sexe ou au mode de vie
(domicile, institution) - Concept de fragilité donnée récente et
universelle qui conduit à une atteinte cognitive,
motrice, sociale, nutritionnelle et urinaire
83. CARACTERISTIQUES
- Statut marital (n77) Bazin et Drunat 2002
Célibataires Marié(e)s Veuf(ve)s Divorcé(e)s
Homme Patho générale 5,2 59,7 33,4 1,7
Homme Glissement 19 33 38,5 9,5
Femme Patho générale 6,2 16,5 74 3,3
Femme Glissement 5,3 9,1 80,3 5,3
93. CARACTERISTIQUES
- Pathologie aiguë de mauvais pronostic
- Intervalle libre
- Dégradation rapide de létat général
- Anorexie, adipsie
- Syndrome confuso-dépressif
- Sidération sphinctérienne
- Pronostic (30 à 50 de décès, et même Delomier
50/52 en 15 mois, Chahwakillian 20/21 en 1 mois) - Pathologies graves sous-jacentes, méconnues, de
diagnostic malaisé chez une personne âgée
difficile à explorer
104. CLINIQUE 4.1 INSTALLATION
- Intervalle libre
- Il fait suite à une affection aiguë
(infectieuse, traumatique, vasculaire,
chirurgicale, choc psychique, ). Il sagit du
facteur déclenchant toujours difficile à
identifier. - Lévènement initial semble guéri ou stabilisé.
- Lintervalle varie de 1 à 3 semaines (maximum 1
mois). Cest le temps de prendre une décision.
114. CLINIQUE 4.2 ETAT
- Syndrome somatique
- - Asthénie, anorexie, adipsie, amaigrissement
- - Météorisme abdominal
- - Rétention / Incontinence
- - Déshydratation extracellulaire
- - Pression artérielle basse
- Syndrome psychique
- - État confuso-dépressif
- - Agitation, agressivité / mutisme
- - Refus de soins, de dialogue
124. CLINIQUE 4.3 EVOLUTION
- En labsence de traitement
- - Aggravation biologique, escarres,
- - Mort systémique
- - Décès dans tous les cas
- Sous couvert dun traitement
- - ???
- - Décès dans 30 à 50 des cas
- Décès surtout dans le 1er mois, 10 de survie à 1
an
135. EXAMENS COMPLEMENTAIRES
- Permettent déliminer les complications et les
diagnostics différentiels - Restreints à lessentiel afin déviter une
aggravation du fait dexploration invasives. - Au minimum NF, PCR, ionogramme sanguin (Na, K,
Ca), glycémie, fonction rénale, TSH, ECBU, RP,
/- TDM cérébral. Parfois EEG
146. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- Failure to thrive syndrome (Verdery 1997)
- Spécifique du grand âge
- 25 à 40 en EHPAD, 50 à 60 en hôpital
gériatrique - Maladies associées fragilité, démence,
dépression, cancer, iatrogénie, pathologies
chroniques - Triple symptomatologie
- Déshydratation
- Hypoalbuminémie et hypocholestérolémie
- Hyperglycémie
156. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- Syndrome dépressif avec refus de vivre
- Facteur déclenchant connu ou retrouvé
- Noyau dépressif
- Humeur dépressive
- Anhédonie (perte du plaisir)
- Souffrance morale
- Autres signes (douleur, alimentation, sommeil,
plainte, ) - Traitement antidépresseur souvent plus efficace
- Causes somatiques
- Cancer
- Pneumopathie
166. DIAGNOSTICS DIFFERENTIELS
- Syndrome confusionnel
- À priori souvent iatrogène ou métabolique
- Ou lié directement à une pathologie ou évènement
- Souvent transitoire
- Évolution régressive
- Régression psychomotrice
- Cf cours
177. EVALUATION Le plus tôt possible
- Somatique
- Examen clinique
- Constantes
- Recherche de patho aiguës ou chroniques.
- Traitement
- Examens
- Biologiques
- Radiologiques
- Neurologiques
- Autres
- Gériatrique
- Dépendance gestuelle et instrumentale
- Dénutrition
- Démence
- Dépression
- Déficit sensoriel
- Situation sociale
188. TRAITEMENT 8.1 NON MEDICAMENTEUX
- PLURIDISCIPLINAIRE
- Tous les acteurs de soins (AS, IDE, Médecins,
psy, diet, ) - La famille ou entourage
- Traiter les pathologies considérées comme
responsable des symptômes observés
(déshydratation, hypothyroïdie, cancer, douleur,
) - Améliorer la qualité de vie et le confort du
patient - Positionnement (prévention descarres), matelas,
- Alimentation et hydratation
- Tenter de rétablir une communication (système D)
198. TRAITEMENT 8.1 NON MEDICAMENTEUX
- IDE
- Communication
- Surveillance, médication
- Psychologue
- Psychothérapie de soutien et Aide à la
verbalisation - Approche neuropsychologique
- Kinésithérapeute-Ergothérapeute
- Travail occupationnel déveil (manipulation
dobjet, ) - Mobilisation des articulations
- Kinésithérapie active à la marche
- Diététicienne
- Cibler les besoins
- Jouer sur les goûts
208. TRAITEMENT 8.1 NON MEDICAMENTEUX
- Les prises en charge
- NUTRITION
- OBSERVANCE THERAPEUTIQUE
- KINESITHERAPIE
- PSYCHOTHERAPIE
- NURSING
- PREVENTION (escarres, fausses-routes,
infection,) - ENTOURAGE
- SURVEILLANCE PARAMETRES
- DOULEUR
- COMMUNICATION
218. TRAITEMENT 8.2 MEDICAMENTEUX
- En premier, révision des traitements déjà
entrepris (iatrogénie) - Eviter les traitements systématiques à visée
symptômatique - Antidépresseurs
- Préférer les inhibiteurs de la recapture de la
sérotonine (IRS tels fluoxétine, citalopram, )
1ère intention - Éviter les antidépresseurs tricycliques
- Sinon les autres désipramine, moclobémide
- Neuroleptiques
- Sil existe des signes psychotiques
- Plutôt les atypiques (rispéridone, )
- Voire sismothérapie
228. TRAITEMENT 8.2 MEDICAMENTEUX
- Douleur
- Toujours la rechercher, la contrôler, la
surveiller, la traiter - Antalgiques de niveau 1 à 3
- Attention aux effets iatrogènes
- Alimentation
- Fractionner donc souvent et petites quantités
- Sans agression sauf
- Sonde nasogastrique ou voie parentérale si risque
vital - Infections
- Surtout urinaire
- Antibiothérapie ciblée
- Autres
- Anxiolytiques, oxygène, aérosol en fonction du
tableau clinique - Traitement spécifique des affections rencontrées
- Transit, Diurèse
239. CONCLUSION
- On peut ainsi décrire le syndrome de glissement
comme une identité syndromique concernant les
personnes âgées dont la présentation clinique est
caractérisée par la survenue dune altération de
létat général associée à une apathie. - Le diagnostic est difficile à poser compte tenu
des diagnostics différentiels dun tableau
proche. - Le pronostic est sombre malgré la thérapeutique
entreprise. - La prise en charge précoce est primordiale
24REGRESSION PSYCHOMOTRICE
- Cest souvent lassociation de
- Organicité
- Facteurs émotionnels
- Facteurs environnementaux
251. GENERALITES
- Décrit il y a une vingtaine dannée par le Pr
Michel Gaudet - Troubles de la posture et de la marche
- Signes neurologiques
- Anomalies psycho-comportementales
261. GENERALITES
- Atteint le sujet âgé de façon globale, sur le
plan moteur, psychique, affectif et intellectuel - Le début est souvent brutal (57) après un
traumatisme physique (chute par exemple) ou
psychique - Deux composantes
- Motrice
- Psycho-comportementale (proche de certaines
démences)
272. CLINIQUE
- Composante motrice
- Peur du vide antérieur
- Hypertonie de type oppositionnelle
- Variation dans le temps et selon lexaminateur
- Désadaptation motrice
- Troubles posturaux
- Troubles sphinctériens
282. CLINIQUE
- Désadaptation motrice
- Désadaptation aux transferts, à la position
debout, à la marche (rapide, accentuée par les
désordres sensoriels et cognitifs) -
- Perte des réflexes d'équilibre assis, debout et
lors de la marche atteinte vestibulaire et
sensitive notamment proprioceptive modifiant la
perception du corps dans l'espace. - Il s'agit d'une désadaptation neurosensorielle
REVERSIBLE dans un premier temps
292. CLINIQUE
- Troubles posturaux
- Assis tronc déjeté en arrière en position de
glissement. Les fesses ne touchent pas le fond du
fauteuil - Transferts impossibilité dantéflexion du
tronc donc de se lever du fauteuil - Debout appréhension importante de
lorthostatisme peur du vide - Rétropulsion
- Déséquilibre postérieur
- Flexion des genoux
- Appui podal postérieur
302. CLINIQUE
- Altérations de la marche
- gt Lappui unipodal nest plus possible
- Troubles de léquilibre et de la posture
- Déséquilibre physiologique
- La marche seffectue à petits pas glissés, sans
déroulement du pied au sol, avec une augmentation
du temps de double appui - Troubles de linitiation (freezing)
312. CLINIQUE
- La marche
- Si elle est encore possible
- Petits pas glissés, pieds aimantés au sol
- Rétropulsion, génuflexion, appui talonnier
- Élargissement du polygone de substentation
- Difficultés à linitiation motrice (démarrage,
demi-tour, devant un obstacle) - APRAXIE A LA MARCHE
322. CLINIQUE
- Composante psycho-comportementale
- Démotivation, apathie, aboulie, indifférence à
lentourage - Recherche dune dépendance
- Refus de communication
- Indifférence affective
- Angoisse du changement, de la verticalisation
(staso-basophobie) désapprentissage appris et
acquis
332. CLINIQUE
- Examen neurologique
-
- Hypertonie oppositionnelle des muscles
antigravitaires des membres inférieurs et du
tronc surtout en position debout - Disparition des réactions dadaptation posturale
lors dune manœuvre de déséquilibre. Disparition
des réactions parachutes - Signes négatifs permettant d éliminer le plus
souvent - hydrocéphalie à pression normale
- maladie de parkinson
- état lacunaire
343. ETIOLOGIES
- Physiques
- Chutes
- Alitement prolongé
- Désafférentation sensitive
- Psycho-affectives
- Personnalité rigide
- Atteinte de limage corporelle (perte
dautonomie, incontinence, dépendance) - Traumatismes non élaborés deuils denfant, de
conjoint, modification de lenvironnement
354. TRAITEMENT
- Cest la prévention précoce
- Rôle de lIDE Attention maltraitance ou oubli
- La seule prévention est la verticalisation et la
marche dès que possible, la mise au fauteuil au
minimum. Les résultats au long court sont
aléatoires - La rééducation comporte
- Un réapprentissage des mouvements simples
(retournement, passage debout assis et inverse,
) - Le travail de la posture et de léquilibre debout
(lutte contre la peur du vide antérieur,
verticalisation pour les réflexes de posture,
rééducation à la marche - Climat permanent de réassurance
- Et les autres (antalgiques, antidépresseurs, )
- Eviter la surprotection, la surestimation de
lautonomie
365. CONCLUSION
- Lien très fort entre ce syndrome et le cadre de
fragilité du grand vieillard - Décompensation de la fonction posturale et des
automatismes psychomoteurs - Rôle des dysfonctionnements sous-cortico-frontaux
démence
37- Merci de votre attention
- Prochain cours
- NUTRITION 2 Février 2010