Title: Psycholinguistique 5 Acquisition du lexique (le sens des mots)
1Psycholinguistique 5Acquisition du lexique (le
sens des mots)
2Modèle en 4 stades
- Stades éléments socio pragmatiques ludiques
les tout premiers mots - Stade de la référence commence avec lexplosion
des 50 mots, se caractérise par usage prédominant
noms communs - Stade de la prédication après le seuil des
100 mots développement verbes et adjectifs qui
servent à encoder significations relationnelles - Stade grammaire brusque expansion mots de
fonction à partir seuil 400 mots ( débuts de la
grammaire, de la production de phrases.)
3Hypothèse de la masse lexicale critique
- Conception émergentiste du langage le
développement du lexique et lémergence de la
grammaire sont en relation dinterdépendance et
non le produit de règles innées spécifiques comme
le proposent les théories modularistes et
innéistes - Pas de dissociation entre lexique et grammaire
chez les enfants normaux on ne trouve pas
denfant qui aurait un vocabulaire développé et
aucune manifestation de grammaire - Relations forte entre taille vocabulaire à 20
mois et longueur moyenne des énoncés (indicateur
de complexité syntaxique) à 28 mois
4Sur-représentation des noms et sous-représentation
des verbes et des mots de fonction phénomène
universel et/ou influence de la langue en
acquisition ?
5En françaisBassano et al. (1998, 1999)
- Proportion de noms moins élevée quen anglais
28 à 20 mois - Proportion de prédicats, impératifs verbaux
(tiens, donne, regarde) être, pouvoir, vouloir
un peu plus élevée quen anglais 18 à 20 mois - Développement de la catégorie des mots
grammaticaux plus présent chez les francophones
22 à 20 mois, et expansion forte à partir de 2
ans (36 du lexique des enfants de 30 mois)
richesse du potentiel grammatical de la langue
française en termes pronoms et déterminants
6Relations temporelles entre développement lexical
et grammaticalisation (Bassano, 2005)
- Processus de grammaticalisation les mots
identifiés comme noms ou verbes
acquièrent, dans la production de lenfant les
propriétés qui les caractérisent en tant que
classe grammaticale - Noms emploi du déterminant, antéposé, portant
les marques de genre et de nombre - Verbes emploi des flexions finales pour
construire les formes simples (p. passé,
infinitif, imparfait, futur) et emploi des
auxiliaires et des modaux pour construire les
formes composées (passé composé, futur proche, )
7La grammaticalisation en production des noms en
français (Bassano, 2005)
- Indice de grammaticalisation mesure la capacité
de lenfant à utiliser un déterminant dans les
contextes où celui-ci est obligatoire - strict utilisation de vrais déterminants un
chat , le chien pas avant 18 mois,
utilisation modérée jusquà 2 ans 0.75 à 28
mois, 0.90 à 29 mois explosion grammaticale
typique, intégration brusque de la contrainte
vers 27 mois - Accomodant tient compte aussi des fillers
pré-nominaux /e/ nez , /a/chat le
processus de grammaticalisation est plus précoce
et plus progressif que la version stricte ne le
laisse penser lemploi du déterminant est
préparé par des phénomènes précurseurs
accroissement nettement marqué à partir de 25
mois
8Grammaticalisation de la production des verbes en
français (Bassano, 2005)
- Mesure de la capacité de lenfant à produire des
formes composées complètes jai renversé ,
je ne veux pas manger (et non pas fini ,
pas mettre ça ) - Strict pas avant 23 mois à 29 mois lindice
atteint 0.80, explosion grammaticale des verbes - Accomodant /lé/fini , /a/sauter
augmentation régulière à partir 18 mois, et plus
brutale à partir 26 mois, en différé de qqs mois
par rapport au moment dexplosion de la
production lexicale de cette catégorie - Conclusion lexplosion de la grammaticalisation
suit, avec un délai denviron 2 mois, lexpansion
de la production lexicale
9En coréen (Gopnik Choi, 1990, 1995) et en
chinois mandarin (Tardif et al., 1998)
- production plus précoce et plus fréquente des
verbes et moindre usage de noms chez les petits
coréens (Choi et al., 1995, 1996) et enfants
chinois mandarin (20-22 mois)
10Propriétés structurelles de la langue
etHabitudes des communautés linguistiques
- Prédominance des noms observée dans langues
européennes à structure SVO, et cultures qui
favorisent dénomination chez lenfant (GB,
Etats-Unis, France, Italie)? - Structure
- Coréen structure SOV, verbe en position finale
(position plus saillante mémoire, récence!),
tandis quen anglais nom en position finale - omission fréquente du S et de lO en coréen le
verbe ( flexions morphologiques) est lélément
saillant, souvent le seul dans les énoncés
quentendent les enfants (cf limpératif en
français) - Langage adressé aux enfants
- Coréen les mères encouragent les actions
pendant les sessions de jeux beaucoup plus que
les mères anglophones ordres put (it) in
push (it) description (the doll) is
taking a bath 45 des énoncés des mères
coréennes (contre 25 des énoncés des mères
anglophones) (voir Tableaux 4 5) - Demander le nom dobjets 9 des mères coréennes
vs 24 mères anglophones
11Prédominance universelle des noms (Kim, McGregor,
Thompson, 2000 Bornstein, Cote, et al., 2004)
- Hypothèse
- supériorité des noms dans toutes les langues
- Méthode
- Comparaison 8 enfants coréens (16 à 19) et 8
enfants anglais (14 à 18) (Kim et al., 2000) - Enfants argentins (47), belges (28), français
(30), israéliens (37), italiens (34), coréens
(42), et américains (51) âgés de 20 mois
(Bornstein et al., 2004) - questionnaires complétés par les mères à propos
de la parole de leur enfant - Résultats
- Noms gt Verbes autour de 50 mots
- la proportion de verbes est plus importante chez
les coréens que les anglais (Tables 2a 2b)
12(No Transcript)
13Résultats (Kim et al 2000)
- Explosion du vocabulaire
- Critère si lenfant a acquis 10 mots ou plus de
la catégorie des noms ou des verbes en lespace
de 15 jours - Anglais
- tous les enfants témoignent dune explosion
nominale autour de 50 mots - 2 enfants explosion des verbes, mais après la
période 50 mots - Coréen
- 2 enfants montrent explosion nominale autour 50
mots (et 2 après 50 mots) - 2 enfants montrent explosion des verbes (1 après
50 mots) - La moyenne dâge pour lexplosion nominale est
- anglais 17 (8 enfants) proche du seuil 50 mots
(17.8) - coréens 110 ans (4 enfants), plus tardif que
seuil 50 mots (18.8)
14Langage adressé aux enfants (Kim et al., 2000)
- On fournit des jouets, et on enregistre les
énoncés des mères - anglais les mères produisent davantage de noms
- Coréen les mères produisent davantage de verbes
daction (Tab. 4) - En position initiale
- mères coréennes produisent davantage de noms
concrets - mères anglophones davantage de verbes
- En position finale
- mères anglophones davantage de noms concrets
- mères coréennes davantage de verbes daction
(structure SOV) (Tab. 5) - Enoncés isolés (Fig. 1)
- Les deux groupes de mères produisent un nombre
similaire nom isolé (Baby !, A table !), pour
fournir des noms aux objets - les mères coréennes produisent plus de verbes
isolés que les mères anglophones (e.g. Taca
Ta- (stem) -ca finale Lets hop in ) - Enoncés orientés
- Les deux groupes produisent une proportion
similaire dénoncés orientés vers la nomination - les mères coréennes produisent davantage
dénoncés orientés vers lactivité (voir Fig. 2)
15Conclusions patrons généraux et spécifiques
- Patrons généraux
- Au stade 50 mots, les enfants coréens et anglais
acquièrent plus de noms que de verbes, et les
deux groupes acquièrent nombre similaire de noms - Apprentissage précoce du mot avec une
pré-disposition pour lassociation noms-objets - Patrons spécifiques
- Plus grande proportion de verbes dans le lexique
des coréens au stade 50 mots - Explosion nominale autour 50 mots chez bbs
anglophones, mais pas chez 6/8 bbs coréens
différence liée à la saillance et la fréquence
des verbes dans linput ? - Plus grande transparence sémantique pour le verbe
en coréen la structure aide lenfant à découvrir
les mots et à leur assigner une signification - Ex lenfant est engagé dans un jeu de
turn-taking avec la mère, qui donne la balle à
lenfant, puis la lui réclame en disant Cwu-e
give (me), avec un geste de requête, main tendue
16Trois hypothèses pour expliquer le noun
advantage
- Conséquence dun avantage conceptuel ou perceptif
dans lidentification des objets dans le monde
sur les relations entre les objets concepts
relationnels plus difficile à identifier, même
pour actions observables, concrètes termes
relationnels appris plus tard, et plus variables
inter-langues - Facteurs culturels (en relation avec acoustiques,
prosodiques ou syntaxiques) rendent les noms plus
saillants que les autres formes grammaticales - Adjectifs et verbes prédicats qui requièrent
des arguments pour leur signification,
lacquisition de ces formes grammaticales et
leurs liens avec la signification doit être basée
sur lacquisition antérieure des noms
17Extraire le sens des mots
- Quine (1960) un linguiste rencontre des
utilisateurs natifs dun langage complètement
inconnu. Un lièvre bondit entre le linguiste et
les natifs, et lun des natifs dit Gavagai .
Le natif parle-t-il du lièvre , dune phase
dans le comportement du lièvre , de quelque
chose de totalement différent ? - Lenfant nest pas aussi dépourvu que le
linguiste il sappuye sur - des contraintes lexicales, qui réunies,
permettent de limiter le nombre dinterprétations
que lenfant peut donner des mots nouveaux
(Markman, 1989, 1994) - objet entier, exclusivité mutuelle, taxinomique,
fast mapping - Indices socio-pragmatiques lecture de létat
mental de linterlocuteur (Tomasello, 2003) - Bootstrapping syntaxique (Gleitman, 1990)
18Contraintes cognitives lexicales
- Lenfant viendrait au langage avec une
prédisposition à postuler - Quun objet ne peut être dénommé que par une
seule étiquette verbale pas de synonyme
(exclusivité mutuelle) - quun nouveau mot sapplique à un objet pour
lequel lenfant ne dispose pas encore de nom (
Fast mapping ) - Ex M Look, thats a CUSHION pendant que
lenfant regarde une chaise sur laquelle se
trouve un coussin si lE. connaît déjà chaise
, il fera automatiquement correspondre le
nouveau mot coussin à lobjet sans nom, et
non à la chaise - Ces contraintes fonctionnent même si le mot
nouveau nest présenté quune seule fois à
lenfant (à 2-3 ans)
19Contrainte de lobjet entier
- Quun mot nouveau désigne un objet entier, plutôt
quune partie de celui-ci (forme, couleur,
texture) ou une action en rapport avec celui-ci - Ex lE. qui voit un animal et entend pour la
première fois le mot girafe ne pensera pas
que ce mot sapplique au long cou de lanimal,
mais quil désigne lanimal dans son entier. Sil
connaît déjà le mot girafe et quon linvite
à regarder son long COU , il cherchera la
partie la plus visible de lanimal pour donner
sens à ce mot nouveau - Rq la couleur est généralement le dernier
attribut à être envisagé comme un sens possible
dun nouveau mot
20Contrainte taxinomique
- Quun mot nouveau peut être étendu à dautres
objets qui ont avec le référent original des
liens taxinomiques (ressemblance de famille) - Si on apprend un nouveau mot bus et si on
demande à lE. de trouver un autre bus (et
quil ny en a pas), il va choisir un objet
appartenant à la catégorie des véhicules
(camions, trains, voitures) il ne choisirait pas
un objet qui ne serait pas un véhicule mais qui
aurait la même couleur ou la même texture que le
bus
21Indices socio-pragmatiques (Tomasello, 2003)
- Le langage communication symbolique, sociale,
inter-subjective - Lenfant tient compte des états mentaux dautrui
pour extraire le sens des mots, développer sa
grammaire - lE. est en train de manipuler un objet un
adulte à côté de lui regarde un objet (non
visible pour lenfant) dans une caisse en disant
oh ! Un modi . Post-test on demande à
lenfant de choisir modi entre le jouet quil
manipulait et celui qui était dans la caisse,
taux de R.C. supérieur au niveau du hasard dès 18
mois - 5 caisses placées devant ladulte et lenfant
lA. dit cherchons le toma ! Où est le toma ?
- Condition sans recherche ladulte trouve
tout de suite lobjet et émet un ah de
satisfaction en le sortant de sa caisse - Condition recherche , lA. cherche dans
plusieurs caisses, fait part de sa déception, et
finit par toruver lobjet dans lavant-dernière,
en manifestant sa satisfaction - Dans les deux conditions, on retire les objets
des caisses restantes en disant regardons ce
quil y a là-dedans - On demande à lenfant de désigner parmi 5 objets
la toma taux de RC significatifs et
similaires dans les deux conditions - Conclusion lenfant a fait correctement
lappariement entre létiquette phonologique et
le référent en tenant compte de l état mental
de ladulte, même si lobjet nest pas le premier
qui a été trouvé
22Initialisation syntaxique de lacquisition du
sens des mots (syntactic bootstrapping, Gleitman,
1990)
- les jeunes enfants peuvent déduire une partie de
la signification des mots à partir de la syntaxe
dans laquelle le mot nouveau apparaît - (1) Elle glippait la balle / She glipped the ball
- (2) Elle lui glippait la balle / She gleeped the
ball to him - (1) apparaît comme un mouvement administré
directement à la balle (pousser, rouler) - (2) apparaît comme un transfert dobjet (passer,
envoyer)
23La version de Locke (1690)
- If we observe how children learn languages, we
will find that, to make them understand the names
of simple ideas or substances stand for, people
ordinalrily show them the thing whereof they
would have them have the idea and then repeat to
them the name that stands for it, as white,
sweet, milk, sugar, cat, dog - Cité dans Gleitman, L. (1990). The structural
sources of verb meanings. Language acquisition,
1, 3-55
24Deviner le sens des mots
- Les enfants apprennent les mots parce quon les
prononce tout en désignant lobjet correspondant - chien, chien en montrant un chien du doigt
- Mais comment un enfant aveugle/sourd peut-il
apprendre ? - Landau Gleitman lacquisition des verbes par
une enfant aveugle est rapide et peu derreurs,
même pour les verbes perceptifs comme see et
look . Puisque lapprentissage de ces verbes
ne peut se baser sur linformation visuelle, L
G font lhypothèse que lacquisition du sens des
verbes se produit sur base de lexamen des
formats grammaticaux dans lesquels ces verbes
sont utilisés
25Hypothèse de Landau Gleitman
- In essence our position will be that the set of
syntactic formats for a verb provides crucial
cues to the verb meanings just because these
formats are abstract surface reflexes of the
meanings there is very little information in
any single syntactic format that is attested for
some verb, for that format serves many distinct
uses. However the set of subcategorization
frames associated with a verb is highly
informative about the meaning it conveys. ()
Hence, in the end, a successful learning
procedure for verb meaning recruit information
from inspection of the many grammatical formats
in which each verb participates (1985 138-139)
26Que signifie glip ?
- En entendant le verbe glip dans une série de
contextes syntaxiques, lenfant peut inférer
différentes composantes de sa signification à
partir des caractéristiques des corrélats
sémantiques de ces contextes - I glipped the book transitif, objet direct, qq
chose qui peut être fait à un objet physique - I glipped that the book is on the table
(sentential complement) glipping implique une
relation à une proposition complète - I glipped the book from across the room objet,
complément directionnel glipping peut impliquer
une direction - Labsence de construction impérative Glip that
the book is on the table glipping est
involontaire - Labsence de What John did was glip the book
ce nest pas une action
27- Lenfant peut imaginer que glip signifie voir
, parce que voir est - une non-action
- Involontaire
- qui peut être réalisée sur un objet
- ou une proposition
- et impliquer une direction
28Relation entre le sens des verbes et leur
syntaxeAC
- Le nombre et le type des arguments est déterminé
par le verbe - a) Jean dormait b) Jean dormait Pierre
- c) Jean prenait d) Jean prenait un livre
- e) Jean dormait quil partait f) Jean prenait
quil partait - Les verbes qui ont des sens similaires partagent
une même distribution syntaxique - Ceux qui ont des sens différents ne partagent pas
la même distribution syntaxique - AC une partie des dias suivantes, ont été
reprises ou adaptées du cours de Anne Christophe
(Université de Genève, leçon 7)
29Human simulations of vocabulary
learningGillette, Gleitman, Gleitman, Lederer
(1999, Cognition, 73, 135-176)
- Expé 1 tester lefficacité de lapprentissage
par lobservation de plusieurs situations (non
linguistic cross-situational observational
learning) - Filme des mamans qui interagissent avec leurs
bébés de 18 à 24 mois - Pour chaque mot-test, 24 noms et 24 verbes (les
plus fréquents rencontrés par les enfants
anglophones de 2 ans), enregistrement 6 clips
vidéos de 40s, présentés sans le son, avec un
bip inséré à lendroit où le mot était prononcé - Les adultes doivent deviner le mot-mystère
après les 6 occurrences, ils sont invités à
offrir un 7ème choix
30- En quoi la situation est-elle similaire à celle
denfants qui apprennent à parler ? - En quoi la situation est-elle différente du
real word learning ?
31- Plus facile les adultes ont déjà un
dictionnaire de langlais, ils doivent juste
deviner que mot de leur dictionnaire sajuste
exactement aux situations présentées - Plus difficile les adultes sont des
observateurs passifs, tandis que les enfants sont
en plein dans linteraction (potentiellement,
meilleure interprétation des indices dattention
conjointe) - real word learning contexte important avant
les 30 secondes, -, 7, 800 expositions,
32Expé 1 Résultats
- Les noms (45) sont bien mieux devinés que les
verbes (15) - 1/3 des verbes (know, like, love, say, think,
have, make, pop) ne sont identifiés par aucun
participant, alors que chaque nom est identifié
au moins par un participant - Il y a une amélioration au cours des essais,
surtout pour les noms
33(No Transcript)
34Imageabilité
- Les sujets font un jugement dimageabilité sur
les noms et les verbes (de 1 à 7) - Les noms ont un score moyen (6.08) plus élevé que
les verbes (3.59) - Dans une régression multiple effet significatif
de limageabilité, mais plus de la classe
lexicale - À lintérieur de chaque classe (nom/verbes)
lien entre limageabilité et les RC
didentification
35Conclusion Expé 1
- only observables the most pictureable or
imageable items can be efficiently acquired
by observation operating alone. This shows up as
a massive advantage for nouns over verbs in the
early vocabulary of children just because the
particular selections that mothers make among
items in these lexical classes. Presumably, if
the mothers said thought and knowledge as
often as they say think and know , we
would find that frequent nouns, too, are hard to
glean from inferences based on scene inspection
alone (pp. 153-154)
36Exp. 3 Indices linguistiques pour
lapprentissage des verbesWhat is gorp ?
- 1. cross-situational observations
- Vidéo clip (20 sec.), 7 vidéos successives pour
un même verbe verbes présentés un à la fois - 2. co-occurring nouns alone
- Les noms sont présentés dans lordre alphabétique
pas de syntaxe (pas de vidéo) - Gramma, you
- Daddy, Daddy
- Daddy, you
- I, Markie
- Markie, phone, you
- Mark
- Mark
- E.g. a new verb that recurred with food names
might mean eat - 3. vidéo-clips occurring nouns
37Video alone 7.7 les sujets sont moins bons
avec un contexte plus réduit (Exp. 1) Co
occurring nouns augmentation NS de 8.8.
Surprenant car les noms sont souvent NAMES et
PRONOUNS, qui peuvent saccommoder de tous les
verbes. Mais noms animés généralement en
position sujet (agent causal) certains noms
(phone) sont compatibles avec une classe limitée
de verbes (talk, listen, call) Vidéo nouns
29, amélioration signif.
38- 4. syntactic frames (no videotaped contexts)
- Why dont ver GORP telfa ?
- GORS wastorn, GORP wastorn
- Ver gonna GORP wastorn ?
- Mek gonna GORP litch
- Can ver GORP litch on the fulgar ?
- GORP litch
- GORP litch
- 5. combination of nouns structural (no video)
- Why dont you GORP gramma ?
- GORP Daddy, GORP Daddy
- You gonna GORP Daddy ?
- Im gonna GORP Markie
- Can you GORP Markie on the phone ?
- GORP Mark
- GORP Mark
- 6. full information, vidéo 5, syntactic
bootstrapping
39Synt frame 51,5 des verbes ! Surprenant. La
structure syntaxique renseigne sur le fait quun
V est un acte auto-généré (John snoring
intransitif), un effet physique dune entité sur
une autre (Joe throwing a ball, transitif), un
acte de transfer dune entité entre deux lieux ou
deux personnes (Joe giving a ball to Bill
ditransitif) Les 12 verbes jamais identifiés en
C1 (observation extralinguistique) sont les 12
les mieux identifiés dans la condition syntaxique
(90). Otherwise, how could they be learned at
all? (Gillette et al, 1999) C5 les noms sont
à la bonne place dans la structure. Cela permet
un meilleur devinement C6 the real input to
verb learning (to 2-year old learners) 90.4
40Paradoxe dinitialisation
- Les expériences chez ladulte suggèrent que la
structure syntaxique est extrêmement utile pour
contraindre lacquisition des verbes - Or le lexique est un pré-requis pour
lacquisition de la syntaxe
41Discussion schéma du développement
- how do children come into possession of the
linguistic structures now claimed to be part of
the critical input to word learning ? - word-to-world pairing
- Dabord, les enfants procèdent à une analyse
asyntaxique, dont loutput est un vocabulaire de
noms concrets (majoritaires dans le lexique
précoce) - Sentence-to-world pairing
- Ce vocabulaire sert à construire une
clause-level syntax (aide de la prosodie, cf
leçon passée), qui permet, à son tour, denrichir
le vocabulaire (notamment les mots conceptuels)
42Effet de la nomination sur la catégorisation
dobjets (Waxman Markow, 1995)
- A deux ans, le lien entre noms et catégories
dobjets est clair - les enfants ont-ils tendance à traiter les
adjectifs dune façon similaire, càd liés à des
catégories dobjets ? - Procédure préférence pour la nouveauté
- Phase de familiarisation on offre à lenfant 4
objets dune même catégorie (animaux par ex.), et
il peut les manipuler pendant 30 secondes
(lintérêt diminue) - Phase test on mesure la préférence pour lobjet
appartenant à une nouvelle catégorie (ex
fruit) - Conditions expérimentales
- Novel Noun See the fauna
- Novel Adjective See the faunish one
- No Word See this
43(No Transcript)
44Résultats Discussion
- A 12-13 mois, à la fois les noms et les adjectifs
permettent de focaliser lattention de lenfant
sur les catégories dobjets (pas de préférence
dans la condition No Word) - Infants reliably detected the novel words,
and these words held consequences for their
conceptual organization. In essence, the words
served as invitations to form categories (Brown,
1958
45Learning a new word noun vs adjective
- Cette invitation est-elle spécifique à ce qui
sous-tend les catégories dobjets, ou
sapplique-t-elle à dautres significations
possibles ? - object property color purple things texture
soft things - Event-based commonalities flying, rolling
- Quand (et dans quelles circonstances?) les
enfants commencent-ils à distinguer les formes
grammaticales majeures (noms, adjectifs, verbes)
et à associer ces formes grammaticales à
différents types de signification ?
46Learning a new word noun vs adjective (Booth
Waxman, 2003)
- Objets qui partagent à la fois lappartenance à
une catégorie (eg animaux) et une propriété (eg
couleur rose matière soft) - Les bébés peuvent-ils considérer les mêmes objets
soit comme membres dune catégorie dobjets
(animaux) soit comme partageant une propriété
(rose) - Leur catégorisation va-t-elle varier
systématiquement en fonction de la nomination ? - Peut-on évaluer lévolution des attentes des
bébés?
47- Trois phases
- Familiarisation 4 objets provenant de la même
catégorie et ayant le même attribut, présentés
deux à la fois (3 conditions Nom, adjectif,
aucun mot) - Contrast
- Test phase Category matched (Cheval bleu même
catégorie, mais autre attribut) vs
Property-matched (spatule rose) - Novelty preference on mesure lattention de
lenfant aux deux objets - Word extension on présente un éléphant rose
this one is a blicket / blickish, puis les 2
items test can you give me the blicket / the
blickish one ?
48Résultats
- À 14 mois, les enfants distinguent les mots
nouveaux présentés comme noms de ceux présentés
comme adjectifs - Ils associent des noms nouveaux spécifiquement à
une catégorie (et non à des propriétés communes) - Leur traitement des adjectifs est moins bien
défini ils associent le nouvel adjectif soit
aux objets, soit aux propriétés
49(No Transcript)
50Discussion
- Ces expériences montrent que les enfants de 14
mois peuvent exploiter linformation purement
linguistique, sur la structure syntaxique, pour
inférer quelque chose du sens dun mot nouveau
(contraste mot/adjectif) - Mais seulement dans un sens nom objet
51Function words AC
- Can be acquired through a distributional
analysis extremely frequent, short, located at
prosodic unit edges Morgan, J. L., Shi, R.,
Allopenna, P. (1996). In J. L. Morgan K. Demuth
(Eds.), Signal to Syntax. Shi, R., Morgan, J.
L., Allopenna, P. (1998). Journal of Child
Language. - Are acquired early Gerken, L., Landau, B.,
Remez, R. E. (1990). Developmental Psychology.
Shafer, V. L., Shucard, D. W., Shucard, J. L.,
Gerken, L. (1998). Journal of Speech, Language
and Hearing Research. Shady, M. (1996).
Infant's sensitivity to function morphemes.
Unpublished PhD Thesis. Höhle, Weissenborn, et
al. (2004). Infancy,.
52Function words
- Can be used to categorize content words - je
jaurime -gt jaurime is a verb, refers probably
to an action ('it blicks') - - une jaurime -gt jaurime is a noun, refers
probably to an object ('a blick') - Höhle, Weissenborn, J. et al. (2004). Infancy,
16-month-old German infants an article predicts
a noun (although a pronoun does not yet predict a
verb)
53Test word-learning experiment
Response pointing (infants are trained to point
beforehand on known words, both objects and
actions)
54Results 23-month-old French infants
Montre-moi celle qui dase!
55Control group
56Results 23-month-old French infants
Montre-moi celle qui dase!
Montre-moi la dase!
Savita Bernal (PhD thesis).
57Initialisation syntaxique conclusionAC
- Linformation sur la structure syntaxique peut
être utile pour contraindre lacquisition du sens
des mots (Gillette et al., 1999) - Les enfants américains de 14 mois distinguent
déjà entre un mot nouveau présenté comme un nom
(objet) et un mot nouveau présenté comme un
adjectif (pas objet, mais pas encore propriété) - Les enfants francophones de 23 mois font la
distinction entre un verbe (précédé dun pronom)
et un nom - Comment ont-ils appris tout cela?
58Théorie socio-pragmatique de lacquisition du
langage (Tomasello)
- Le langage est un phénomène intrinsèquement
social - Les jeunes enfants apprennent de nouvelles
pièces de langage en entrant dans une attention
conjointe avec un utilisateur mature du langage - Ils utilisent des indices socio-pragmatiques tels
que - Le regard de ladulte
- Les expressions satisfaction, désappointement
- mind reading en lisant (décodant) les
intentions du locuteur - Nouveauté objet nouveau plus saillant que objet
familier
59Objectifs des expériencesTomasello, M. Akhtar,
N. (1995). Two-year-olds use pragmatic cues to
differentiate reference to objects and actions.
Cognitive Development, 10, 201-224
- Savoir si des indices socio-pragmatiques
permettent à un enfant de deviner le sens dun
verbe ou dun nom en labsence de contexte
linguistique
60Expérience 1
- Un objet sans nom est utilisé dans une action
sans nom - C1 lACTION est lélément nouveau, par rapport
au contexte du discours - C2 lOBJET est lélément nouveau,
- 36 enfants, âgés de 2 ans à 2 ans et demi
- 3 objets familiers balle, tasse, cuillère
- Exp 2 objets nouveaux 1 objet en bois qui
fait du bruit quand il roule, et un ensemble de
blocs avec cloche intérieure ( objets de
remplacement) - 1 appareil, permettant deux actions possibles
descendre un objet ou le catapulter
61- C1 (Action N) lexpérimentateur et lenfant font
des actions multiples sur lobjet cible pendant 2
min ensuite ils réalisent laction cible en
disant Modi (5 occurrences) - C2 (Objet N) lExp. et lenfant font laction
cible sur plusieurs objets pdt 2 min, puis
effectuent laction sans nom sur lobjet cible en
disant Modi - Contrôle Watch this !
- Test Look over here ! Can you show me Modi?
62Action nouvelle Objet nouveau contrôle
Action cible 9 3 1
Objet cible 1 7 1
Autres réponses 2 2 11
Nombre denfants qui ont réalisé laction cible,
ou montré lobjet cible ou ont donné un autre
réponse
63Discussion Exp 1
- Les enfants associent le mot nouveau à lélément
nouveau (action/objet) dans le contexte du
discours - 2 interprétations possibles
- Leur attention est attirée automatiquement vers
le nouvel élément, quils associent au mot
nouveau entendu en même temps - Les enfants font des inférences actives à propos
des intentions référentielles de ladulte basées
sur les connaissances de la pragmatique du
discours (les gens parlent de choses nouvelles
et intéressantes)
64Conclusion générale
- Utilisation dindices socio-pragmatiques pour
déterminer, en labsence dindices linguistiques,
si un adulte qui prononce un mot nouveau, se
réfère à une action ou à un objet - Utilisation dindices linguistiques, sans indices
socio-pragmatiques, pour déterminer si un mot se
réfère à une catégorie dobjet
65(No Transcript)