Title: PHARMACOLOGIE DES ANTIDIABETIQUES ORAUX CHEZ LE SUJET AGE
1PHARMACOLOGIE DES ANTIDIABETIQUES ORAUX CHEZ LE
SUJET AGE
- Actualités et perspectives
- C. Bruhat1,2, B. Diquet2, G. Berrut1
- 1 Gérontologie clinique, 2 Pharmacologie
clinique - CHU ANGERS
2Introduction (1)
- Plus de la moitié des sujets âgés (SA)
diabétiques ont plus de 65 ans et près dun quart
plus de 75 ans - Diabète de type 2 dans 91 des cas
- Comorbidités fréquentes, majorité SA diabétiques
nest pas en surpoids (Entred) - Données pharmaco-épidémiologiques (2004)
- presque ¾ des 11459 SA (77 /- 10 ans) sous
antidiabétiques oraux (ADO) seuls, sulfonylurées
et metformine (60 MP/46 PACA), inhibiteurs ?
glucosidase (10,5/13,9), répaglinide (10) et
glitazones (4,5/6,2) - ? 80 ans, 76,4/86,8 sont traités par ADO (S.
Grolleau et al.) -
-
-
3Introduction (2)
- Faible représentation des sujets âgés (SA) dans
les essais cliniques (3 des 9000 études
randomisées, 1,2 de 706 méta-analyses SA gt 65a,
Mc Lean données de 2000) - Variabilité inter-individuelle plus large
masquant leffet propre de lâge - Modifications pharmacodynamiques et
pharmacocinétiques - Polymédications (y compris automédication) et
interactions médicamenteuses facteurs de risque
deffets indésirables médicamenteux
4Hypoglycémiants oraux
Secrétion insuline
Sulfonylurées, répaglinide
insuline
Foie
Insulinémie
Pancréas
Glucose
Prod. glucose
Metformine
-
glycémie
Intestin
Action de linsuline
-
Glitazones
Utilisation glucose
Inhib ? glucosidases
Muscle, graisse
Scheen AJ. Drug Safety 2005
5EFFET FINAL DU MEDICAMENT
?
ACTION DU MEDICAMENT
VARIABILITE BIOLOGIQUE
CONCENTRATION
x
X
?
?
?
Expression tardive des polymorphismes
génétiques Co-morbidités Co-prescriptions Interact
ions
Absorption Distribution Dénutrition
protéique Transport cellulaire Métabolisme
hépatique Elimination urinaire
Affinité activité intrinsèque au niveau de la
cible cellulaire
Trois principales composantes contribuant à
leffet final dun médicament (thérapeutique ou
toxique) d après Scheen 2006 Rev Med Suisse
6Absorption, barrière gastro-intestinale
- Des modifications liées au vieillissement et au
diabète existent mais sont peu pertinentes sauf
si polymédication ( prise orale simultanée) du
fait de la formation de complexes ou ? de la
glycoprotéine P des entérocytes par un inducteur
enzymatique (rifampicine) doù inefficacité
possible des co-médications. - Lâge et le diabète majorent le risque de
neuropathie végétative gastroparésie, facteur
dinstabilité du diabète avec risque
dhypoglycémie post-prandiale dhoraire
inhabituel, utilisation de médicaments
prokinétiques (dompéridone) - achlorhydrie, pH?, ? A acides faibles (SH, AINS),
? Absorption bases faibles, - diarrhée diabétique, risque de déshydratation et
de retentissement sur la fonction rénale, ?
risque si traitement par metformine - Association délétère avec des médicaments à
activité anticholinergique
7Particularités de la distribution
- Seule la fraction libre (Fl) peut diffuser dans
les tissus, - Fl (plasma) et Fl Tissulaire des médicaments
diffèrent par les protéines qui les fixent
(albumine, ?1 glycoprotéine acide,..) dans le
plasma et les tissus (récepteurs) - Masse maigre hydrique est diminuée doù une ? du
VD des produits hydrosolubles - Fl sera ? pour des médicaments acides faibles
(SH) en cas d hypoalbuminémie (dénutrition,
insuffisance hépatique) alors que Fl sera plutôt?
pour des médicaments basiques car liés à ?1
glycoprotéine acide, svt ? lors des syndromes
inflammatoires - Déplacement du site de fixation aux protéines
(AINS, fibrates, kétoconazole, IEC,
?éta-bloquants,..), hypoglycémie avec
manifestations neurologiques fréquemment au
premier plan (confusion, convulsions, déficit
neurologique,)
8Transport cellulaire
- P. glycoprotéine (Perméability glycoprotein Pgp)
transporteur transmembranaire, pompe (ATP
dépendante) refoulant les xénobiotiques, rôle
physiologique de protection, présente dans les
organes responsables de labsorption et de
lexcrétion des médicaments, par ex. le tractus
digestif à la surface des entérocytes où elle
diminue labsorption des médic. pris par voie
orale et excrète dans la lumière intestinale des
PA présents dans la circulation générale. - Son inhibition pourra être à lorigine
dinteractions médicamenteuses modifiant
labsorption, lexcrétion et la distribution des
substrats de la Pgp. les IPP sont des inhibiteurs
de la Pgp - Induction possible (rifampicine) perturbant la
cinétique des PA
9Métabolisme hépatique
- La réduction de la fonction hépatique saccroit
avec le vieillissement et entraîne une diminution
du métabolisme des médicaments, surtout pour les
réactions de phase I (cytochromes P450 et ses
nombreux isoenzymes, polymorphisme génétique) - Faibles modifications des conjugaisons (réactions
de phase II) - Métabolisme présystémique (effet premier
passage), métabolisme par les cellules
intestinales et les hépatocytes, est plus marqué
chez les SA fragiles, doù une biodisponibilité
augmentée pour les molécules subissant un premier
passage hépatique important (sartans,
?éta-bloquants, AINS) - Le diabète et lobésité peuvent saccompagner
dune stéatose hépatique (SHNA), évolution
possible vers linsuffisance hépato-cellulaire et
la cirrhose
10Interactions médicamenteuses1- pharmacocinétiques
- SA hospitalisés pour hypoglycémies sévères sont 6
x plus nombreux après association cotrimoxazole
et glibenclamide, étude cas témoins sur 1000
patients âgés ? 65 ans, hospitalisés de 1994 à
2000 (Juurlink et al. JAMA 2003 289 1652-8)
CYP PRINCIPE ACTIF INHIBITEURS
INDUCTEURS (Action
rapide) (Action en 10-15 J)
2C8 répaglinide
gemfibrosil rifampicine
rosiglitazone 2C9 glibenclamide
sulfonamides rosiglitazone
antibiotiques 3A4
répaglinide pioglitazone
Hypoglycémie complication surtout avec SH et
répaglinide
112- Interactions pharmacodynamiques
- Insulinosecrétagogues et IEC (? sensibilité à
linsuline) - Insulinosecrétagogues et ?éta-bloquants
- inhibition partielle de la glycogénolyse
hépatique (voie sollicitée si baisse de la
glycémie) - signes d hypoglycémie masqués (tachycardie,
tremblements)
12Excrétion rénale
- Linsuffisance rénale (IR) ? avec lâge,
lancienneté et léquilibre du diabète, le niveau
de la TA, - Lévaluation de la filtration glomérulaire
- Cockroft (140-âge) x poids/0,814 x créatsg,
- MDRD (simplifiée) 186,3x (créatsg/88,4)-1,154
x âge-0,203 (fact. de correction 0,742 F et 1,21
(afro-américains) - exemples 85 ans, 35kg, créat.70 ?mol/l, 34
ml/mn vs 100 ml/mn (MDRD) - 70 ans, 112 kg, créat 100 ?mol/l, 96
ml/mn vs 68 ml/mn - Quand un risque dIR existe, choix des ADO en
fonction du risque daccumulation des métabolites
actifs (éviter glibenclamide(Daonil),
glimépiride (Amarel), préferer glipizide
(Glibénèse) et gliclazide (Diamicron) avec
risque dhypoglycémie sévère ou alors risque
dacidose lactique par accumulation de
metformine - Intérêt pour les TZD du fait de leur action sur
les paramètres du risque vasculaire, pas
daccumulation chez linsuffisant rénal
chronique, limitation du fait des risques de
décompensation cardiaque. (Berwert 2007 Rev Med
Suisse) - Modification of the Diet in Renal Disease
13 GLITAZONES
- Agonistes de synthèse des récepteurs nucléaires
PPAR ?, ? linsulinorésistance et améliore les
métabolismes glucidiques et lipidiques dans le
diabète de type 2. Ces récepteurs ? sont des
modulateurs de transcription de gènes, plus
spécifiques du tissu adipeux (cf shéma) - Action du PPAR ? est pléiotropique
- Effets secondaires - rétention hydro-sodée,
insuffisance cardiaque, anémie de dilution - - hépatiques, pas dhépatite grave
comme troglitazone, réactions hépatiques
comparable aux autres ADO (Berthet et al.2007) - - perte osseuse chez la femme
ménopausée, fractures à des sites ostéoporose
(suppression des gènes de différentiation pour
les ostéoblastes par TZD) (Schwarz, JCEM 2007) - - lipomatose réversible à larrêt de
rosiglitazone (Mafong AIDS 2004)
14PPAR ? daprès fig 1 Gervois M/S 2003
MUSCLE
FOIE
Gluconéogénèse ? Oxydation des acides gras
? Utilisation du glucose ?
Transport des AG ? Oxydation des AG
? Utilisation du glucose ?
PPAR ? (TZD)
PAROI VASCULAIRE
TISSU ADIPEUX
Transport des AG ? Oxydation des AG
? Lipogénèse ?
TNF? ?
15(No Transcript)
16Figure 1
Ligand
Membrane nucléaire
PPRA
RxR
PPRe
Gène cible
17Figure 2
Ligands naturels
Types de PPRA
Ligands synthétiques
Protéines des gènes cibles
Leukotriènes
Fibrates (fénofibrate, gemfibrozil ) AINS
Apoprotéine C III FATP(a)
PPRA-a
Acides gras Polyinstaurés, PGI2.
-
PPRA-b
UCP 2
PPRA-g
Acides gras, LDL oxydés, Prostaglandines, (PGJ2) I
nsuline
Thiazolidinediones (pioglitazone,
rosiglitazone) AINS(c)
Gènes de différentiation adipocytaire Acyl-Co
synthase, LPL(b), FATP(a)
(a) Fatty Acid Transport Protein (b)
Lipoprotéine Lipase ( c) antiinflammatoires
non stéroïdiens
18Conclusion
- Optimisation de la prescription chez le SA
- Notion de rapport bénéfice/risque des ADO (risque
iatrogénique différent) - Risque de lautomédication, de la
poly-médication, détection et quantification du
risque dinteractions médicamenteuses,
déclaration en pharmacovigilance - Nécessité dessais thérapeutiques spécifiques au
sujet âgé avec des données de pharmacocinétiques
et de tolérance - Développement de la pharmacogénétique,
identification des patients répondeurs et non
répondeurs - Recherche de ligants des PPAR à action plus
efficace et plus sélective