Title: Le Code de d
1Le Code de déontologie
- Professeur J.C. Baste
- Université de Bordeaux II
- CHU de Bordeaux
- Membre du Conseil régional dAquitaine
- de lOrdre des médecins
2La déontologie
- La déontologie médicale peut se définir comme
l'ensemble des devoirs et des obligations que
les médecins devront respecter dans l'exercice de
leur art et dont le non-respect pourra être
éventuellement sanctionné - La déontologie médicale concerne donc le
médecin qui exerce une profession, ce qui
suppose une certaine autonomie de pratique mais
également de régulation, à laquelle les lois
françaises donnent depuis près de deux siècles un
monopole dans le domaine de la santé.
3La déontologie historique
- Sans porter ce titre, la déontologie s'est
forgée à travers des usages répétés depuis la
naissance des activités humaines et médicales. - D'abord présente en embryon dans des serments,
et dispersée dans des textes - Code dHammourabi
- Serment dHippocrate
- Prière de Maimonide
- la déontologie ne sera véritablement rassemblée
et enserrée dans un seul document qu'au moment de
la constitution de la profession libérale
médicale en Ordre
4Le Code dHammourabi1792-1750 BC Si un
médecin, traitant un homme libre pour une grave
affection au moyen du bistouri, provoque la mort
de cet homme, ou bien si, en ouvrant le nakaptu
au moyen du bistouri, il lui fait perdre son œil,
on coupera la main du médecin
5La déontologie historique
- 1825 Apparition du mot Déontologie en langue
française lors de la traduction ouvrage du
philosophe utilitariste anglais Jeremy Bentham
intitulée "l'Essai sur la nomenclature et la
classification des principales branches d'Art et
Science". - Il écrit "L'Ethique a reçu le nom plus
expressif de Déontologie".
6La déontologiehistorique
- 1845 Docteur Simon Max Déontologie médicale
ou des devoirs et droit des médecins de la
civilisation lors du premier congrès médical
avec naissance dun Corps médical français - un projet d'ordre fut voté par la Chambre des
pairs quelques mois avant la révolution de 1848.
Cet ordre devait être une chambre de discipline,
mais les événements de février empêchèrent
l'aboutissement de la proposition.
7Le Code de déontologie historique
- En 1900, au Congrès international de médecine
professionnelle et de déontologie, à Paris, les
médecins émettent le désir de veiller à la
dignité et à la moralité professionnelles et de
nommer une commission chargée d'élaborer un Code
de déontologie. - En 1923, une proposition de loi créant un ordre
des médecins fut déposée à la Chambre. - Enfin, en 1929, la commission de l'Académie de
médecine adopte un Code de déontologie, annexé
dans la thèse de R. CORDIER, L'Ordre des
médecins, Dijon, 1930. - Ce code n'est pas divisé en articles, mais en
quatre parties Les principes , Les devoirs
envers les malades , Les devoirs envers les
confrères et Les honoraires ,
8Le Code de déontologie historique
- La loi du 7 octobre 1940 instituant un ordre des
médecins dispose dans son article 4 - Le Conseil supérieur de l'ordre maintient la
discipline intérieure et générale de l'ordre
... - il a la garde de son honneur, de sa
moralité, de ses intérêts. Il fait tous
règlements d'ordre intérieur nécessaires pour
atteindre ces buts. - Mais névoque pas la déontologie
9Le Code de déontologie
- A la fin de la deuxième guerre mondiale, les
différentes professions libérales ont donc rédigé
les pratiques et les préceptes de bonne conduite,
essentiellement connus jusqu'alors par le mode
oral. - Cette démarche leur a garanti une plus grande
clarté, unité, exhaustivité, popularité,
accessibilité, permanence, généralité,
rationalité, et, surtout, une meilleure
transmission des usages et des traditions
applicables par les professionnels à leurs
successeurs.
10Le Code de déontologietexte réglementaire
préparé par lOrdre
- Ordre des médecins
- Ordonnance du 26 septembre 1945,
- Le code de déontologie
- 27 juin 1947 règlement dadministration
publique 1er version du Code 79 articles - Décret du 28 novembre 1955 2è version
- Décret du 28 juin 1979 3è version
- Décret du 6 septembre 1995 4è version de 113
articles - Abrogé et intégré sans aucune modification
dans le Code la santé publique par décret du 29
juillet 2004 - larticle R 4127-1-114
11Le Code de déontologie
- La mise sous forme écrite de la déontologie, qui
ne peut s'assimiler à de la codification, ne fait
que compiler les devoirs que doit observer le
médecin dans l'exercice de son art, allant du
secret professionnel aux certificats de
complaisance en passant par la confraternité - Elle sert de médecins de guide aux médecins dans
leur pratique quotidienne, au service des
patients - et de référence aux instances juridictionnelles
de l'Ordre
12 Rôle de la déontologie
- Apparue pour pallier linégalité entre le tiers,
le profane et lhomme de lart le savant - Elle est la justification de la confiance
- Elle traduit la juridicisation de lhonneur, du
tact. - Et depuis 1997, la violation du Code de
déontologie peut être invoquée par lune des
parties à lappui dune action en réparation en
dommages et intérêts contre un médecin CASS 1er
civ 18 mars 1997 article 79
13 Code de déontologie
- ce code demeurait un document particulier très
différent des codes traditionnels (Code de
commerce, Code civil. ..) - Un code, au sens moderne du terme, constitue plus
qu'un simple recueil ou une compilation de
textes il les regroupe et les organise - La déontologie peut exister cependant sans code
mais la codification fait entrer la déontologie
dans le domaine du droit - Elle lui donne une publicité et la fait sortir
dune confidentialité - .
14Un Code
- Ordonnancement systématique de règles
auxquelles lestampille du gouvernement donne
une légitimité et une force particulière .. - cette codification devant permettre la
satisfaction de lintérêt général et le respect
de laccessibilité et de l intelligibilité de la
loi Cons Const n99-421 du 6 décembre 1999
15Quelques commentaires
- Perte de la spécificité professionnelle
- La déontologie est engloutie dans les règlements
étatiques - puisque ces mystères me dépassent feignons den
être lorganisateur J.Cocteau - Réaffirmation du lien entre le médecin et la
santé publique
16Quelques commentaires
- Mais ne sagit-il pas
- dune transformation dinitiés en simple
professionnel pour développer la protection des
usagers? - et d un glissement vers une relation
client-professionnel? - La Santé serait-elle assimilée à une
marchandise? - La profession médicale devrait -elle obéir aux
lois du commerce et de la concurrence? - Mais la codification de la déontologie médicale
na-t-elle pas profité au Droit de la santé en
moralisant des rapports jusqu alors très
techniques ou cliniques G. Memeteau - Les affects sinsinuent dans le droit G.
Koubi
17Le Code de déontologie actuel112
articlesArticle R 4127Code de santé publique
18Le Code de déontologie actuel
- Titre I devoirs généraux des médecins 2-32
- Titre II devoirs envers les confrères33-55
- Titre III Rapports des médecins entre eux et
avec les autres professions de santé 56-68 - Titre IV De Lexercice de la profession
- 1-Règles communes à tous les modes dexercice
- 2- en clientèle privé
- 3-Exercice salarié de la médecine
- 4-Exercice de la médecine de contrôle
19 Les principes fondamentaux
- Principes hippocratiques
- probité et dévouement du médecin préservation de
la vie, ne pas nuire, respecter les personnes
malades, leurs intérêts, leur vie privée et le
secret médical, être juste. - Au XIIe siècle, le médecin de Cordoue, Maïmonide,
reprend ces principes dans une "prière", où il
ajoute la compétence et l'amour de la science, en
en reconnaissant les limites et en exprimant le
souci de la faire progresser. - Depuis Montaigne, l'individu s'est émancipé et
il prime aujourd'hui la collectivité, - le médecin a pour mission de soigner une personne
avant d'avoir à défendre la santé publique.
20Le Code actuel lévolution
- Par rapport au précédent, le présent code
accentue l'affirmation des droits des malades, la
nécessité de les informer et de les protéger. - Il prend en compte l'élargissement du rôle du
médecin, au delà des soins traditionnels qui
faisaient parler de "ministère" dans le code de
1947, pour promouvoir la santé publique - il reconnaît sa fonction de conseil, il insiste
sur sa compétence et son entretien dans un
contexte d'exercice moins libéral ou plus
réglementé
21Le Code actuel lévolution
- les objectifs
- Intégrer les apports de la jurisprudence et
références aux législations nouvelles intervenus
depuis 1979 - faire sa place au progrès scientifique et
technique, notamment au développement de
l'informatique - tenir compte de l'évolution des pratiques
professionnelles dans des domaines tels que la
médecine de groupe, la médecine d'urgence,
l'exercice salarié - faire écho aux grands débats contemporains de la
bioéthique transplantations d'organes, essais
thérapeutiques, euthanasie, assistance médicale à
la procréation, tests et manipulations génétiques
22les principes fondamentaux
- La primauté de la personne
- Le respect de la vie
- Respect de la personne et de sa dignité
- Article 2 Le médecin, au service de l'individu
et de la santé publique, exerce sa mission dans
le respect de la vie humaine, de la personne et
de sa dignité - Le respect dû à la personne ne cesse pas de
s'imposer après la mort. .
23Les principes fondamentaux le secret médical
- affirmé dès Hippocrate, inscrit dans le code
pénal (1810) et devenu le secret professionnel
dans le code pénal entré en vigueur en 1994. - indispensable à l'exercice médical qui impose une
confiance réciproque entre les deux participants
du "colloque singulier" (expression de Georges
Duhamel, 1935 ) ou de la "rencontre singulière"
(expression de Paul Ricoeur, 1996 ) - cette confiance est nécessaire à la confidence,
- C'est un secret partagé d'abord, naturellement,
entre patient et médecin, puis éventuellement,
selon les nécessités, avec d'autres soignants
concourant au diagnostic ou au traitement
24 Les principes fondamentaux le secret médical
- Article R4127-4 le secret médical
- Le secret professionnel institué dans l'intérêt
des patients s'impose à tout médecin dans les
conditions établies par la loi. - Le secret couvre tout ce qui est venu à la
connaissance du médecin dans l'exercice de sa
profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui
a été confié, mais aussi ce qu'il a vu, entendu
ou compris.
25Les principes fondamentaux la liberté
- Cette liberté concerne d'abord le patient.
- Il est libre de choisir son médecin, sous
réserve de sa compétence, - . Il est libre d'accepter ou de refuser ce que
lui propose le praticien, ce qui fonde le
"consentement éclairé". - Son consentement n'autorise pas pour autant le
praticien à se livrer à des actes illégitimes.
26Les principes fondamentaux la liberté
- L'exercice de cette liberté nécessite une
information "loyale, claire et appropriée". - Elle est inscrite parmi les devoirs du médecin
et précisée par la loi dans des cas particuliers
comme la recherche biomédicale, l'interruption
volontaire de grossesse, l'assistance médicale à
la procréation ou la tenue de registres
épidémiologiques...
27les principes fondamentaux la liberté
- Hors situation d'urgence où l'obligation de
porter secours prime, le patient doit donner son
consentement pour tout ce qui le concerne
examens, consultations, hospitalisations, soins
de toute nature, comme pour ce qui concerne son
dossier médical (constitution, transmission,
etc.). - Ce consentement ne disparaît pas en fin de vie,
même s'il est difficile de recueillir alors
l'avis du malade ou de tenir compte d'avis
antérieurement exprimés, à un médecin ou transmis
par des proches.
28les principes fondamentaux la liberté
- La liberté du médecin équilibre celle du patient.
- Il a l'obligation de porter secours à une
personne en péril qui l'appelle ou lui est
signalée. - Il dispose d'une liberté de prescription tenant
compte des données de la science ainsi que des
ressources disponibles pour la santé publique.
Enfin, - il peut faire valoir une clause de conscience
pour refuser des soins qui lui sont demandés à
trois conditions en dehors d'une situation
d'urgence, en en informant le patient et en
favorisant la continuité des soins par relais
avec un autre médecin choisi par le patient
29les principes fondamentaux la liberté
- Cette double liberté fonde le contrat de soins
habituels, contrat tacite ou implicite plus
souvent qu'écrit ou explicite, mais qui n'en a
pas moins une valeur reconnue.
30Les principes fondamentauxQualité et indépendance
- Probité ,moralité et dévouement
- Article R4127-3 Le médecin doit, en toutes
circonstances, respecter les principes de
moralité, de probité et de dévouement
indispensables à l'exercice de la médecine. - Il est personnellement responsable de ses actes
avec, en corollaire, la nécessité de préserver
son indépendance professionnelle. - Article R4127-5
- Le médecin ne peut aliéner son indépendance
professionnelle sous quelque forme que ce soit.
31Les principes fondamentauxQualité et indépendance
- Cette indépendance est la clef-de-voûte de
l'exercice médical, dirigé vers les intérêts des
patients, qui ne sauraient dépendre d'influences
personnelles ou matérielles ou de liens vis-à-vis
d'employeurs, d'organismes payeurs, de
partenaires industriels ou même humanitaires,
etc. - Cette responsabilité s'étend aux personnes et
collaborateurs travaillant sous son autorité. - Elle se partage partiellement lors de travail en
équipe ou en réseau
32Les principes fondamentauxQualité et compétence
- Il doit exercer sans discrimination vis-à-vis de
quiconque, visant même à rétablir une certaine
équité quand sont concernées des personnes en
difficulté, mineures, privées de liberté,
victimes de sévices à domicile ou de conflits
sociaux ou guerriers.
33 Règles dexercice
- Enfin ces principes, pour être appliqués,
appellent un certain nombre de règles, précisées
pour un exercice individuel ou des échanges de
toutes sortes avec d'autres médecins ou d'autres
professionnels de santé. - La solidarité entre médecins, déjà énoncée dans
le serment d'Hippocrate, est normale au sein
d'une collectivité c'est la confraternité.
34Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-3
- Le médecin doit, en toutes circonstances,
respecter les principes de moralité, de probité
et de dévouement indispensables à l'exercice de
la médecine - Article R4127-4
- Le secret professionnel institué dans l'intérêt
des patients s'impose à tout médecin dans les
conditions établies par la loi. - Le secret couvre tout ce qui est venu à la
connaissance du médecin dans l'exercice de sa
profession, c'est-à-dire non seulement ce qui lui
a été confié, mais aussi ce qu'il a vu, entendu
ou compris.
35Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-19
- La médecine ne doit pas être pratiquée comme un
commerce. - Sont interdits tous procédés directs ou indirects
- Article R4127-28
- La délivrance d'un rapport tendancieux ou d'un
certificat de complaisance est interdite
36Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-31
- Tout médecin doit s'abstenir, même en dehors de
l'exercice de sa profession, de tout acte de
nature à déconsidérer celle-ci. - Article R4127-32
- Dès lors qu'il a accepté de répondre à une
demande, le médecin s'engage à assurer
personnellement au patient des soins
consciencieux, dévoués et fondés sur les données
acquises de la science, en faisant appel, s'il y
a lieu, à l'aide de tiers compétents.
37Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-33
- Le médecin doit toujours élaborer son diagnostic
avec le plus grand soin, en y consacrant le temps
nécessaire, en s'aidant dans toute la mesure du
possible des méthodes scientifiques les mieux
adaptées et, s'il y a lieu, de concours
appropriés. - Article R4127-39
- Les médecins ne peuvent proposer aux malades ou à
leur entourage comme salutaire ou sans danger un
remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment
éprouvé. - Toute pratique de charlatanisme est interdite
38Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-40
- Le médecin doit s'interdire, dans les
investigations et interventions qu'il pratique
comme dans les thérapeutiques qu'il prescrit, de
faire courir au patient un risque injustifié.
39Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-47...
- Quelles que soient les circonstances, la
continuité des soins aux malades doit être
assurée. - Hors le cas d'urgence et celui où il manquerait à
ses devoirs d'humanité, un médecin a le droit de
refuser ses soins pour des raisons
professionnelles ou personnelles. - S'il se dégage de sa mission, il doit alors en
avertir le patient et transmettre au médecin
désigné par celui-ci les informations utiles à la
poursuite des soins
40Principaux articles invoquées par les
juridictions disciplinaires
- Article R4127-51
- Le médecin ne doit pas s'immiscer sans raison
professionnelle dans les affaires de famille ni
dans la vie privée de ses patients. - Article R4127-56
- Les médecins doivent entretenir entre eux des
rapports de bonne confraternité. - Un médecin qui a un différend avec un confrère
doit rechercher une conciliation, au besoin par
l'intermédiaire du conseil départemental de
l'ordre.