Title: Laffaire ENRON et les autres''
1Laffaire ENRON et les autres..
- 1 PARTIE Le cas Enron
- Une affaire exemplaire
- Un produit de la déréglementation
- Enron on line et la nouvelle économie
- Un business model innovant
- Des montages financiers audacieux et des conflits
dintérêts - Une communication agressive
- La chute
22 Partie Quelques débats provoqués par laffaire
Enron
- Les débats
- La crise de confiance
- Les tentatives de restauration de la confiance
- Les sept plaies d'Enron
- Les autres scandales
- La réponse de leurope
- Enron et le débat sur les normes comptables
33 partie contexte et clés dinterprétation
- Les questions posées
- Les limites des tentatives de régulation post
Enron - Trois interprétations du cas Enron
- Globalisation financiarisation dématérialisation
le processus de transformation des actifs
physiques en actifs financiers - La face cachée de la shareholder value
fiscalité finance comptabilité créative - La dramatique erreur stratégique des dirigeants
- En guise de conclusion (pourquoi pas des
stake-options ?)
4Introduction Enron et les Tours
- Les historiens du monde contemporain ont eu
tendance à dater le début du XXI siècle après les
attentats du 11 septembre 2001 - D'autres historiens du présent ont considéré que
la faillite du groupe d'énergie Enron, quelques
semaines après la tragédie précédente,
constituait un événement tout aussi majeur, pour
la Bourse américaine et par là pour l'économie
mondiale. - Il a même été imaginé que, si le siège d'Enron
avait été situé dans une tour du World Trade
Center et détruit avec elle, le scandale
financier auquel on a assisté aurait pu être
masqué derrière la catastrophe collective. - Ce scénario scabreux est peu plausible. Il eût
fallu alors que les Twins Towers abritassent non
seulement le siège d'Enron, mais ceux de Tyco, de
Wordcom, de Xerox... de ces dizaines de grandes
sociétés cotées qui ont défrayé la chronique au
cours de l'année 2002 au point de faire poindre
l'enjeu d'une crise systémique. - Nous touchons en effet, avec ces affaires
financières, à un dispositif central régissant le
fonctionnement du système capitaliste
contemporain .... - Roland Pérez La gouvernance de l'entreprise. - La
Découverte, 2003. - (Repères)
5Laffaire Enron un cas exemplaire
- la défaillance chaîne de production de
linformation - Le développement non contrôlé des innovations
financières - Les mécanismes de gouvernement des entreprises
- les limites de lautorégulation par la communauté
financière - laspect mythique de lefficience des marchés
financiers - La défaillance du marché?
- Lefficience des marchés financiers
- La nouvelle économie
- Un secteur complexe et nouveau
- Des montages financiers audacieux
- Une communication financière forte
- Des conflits d'intérêts nombreux
- Financiarisation Globalisation Dématérialisation
- Complexité Régulation?
6Enron Un pur produit de la déréglementation
financière et de l'énergie
- Groupe texan, siège social Houston, issu d'une
fusion (1985) entre deux entreprises de
distribution de gaz naturel - PDG Kenneth Lay (activiste de la déréglementation
du secteur de l'énergie) Jeffrey Skilling,
(consultant McKinsey) et Andrew Fastow (banque)
font d'Enron, une des premières entreprises
mondiales de courtage en énergie. - En 2000, la société tire les quatre cinquièmes de
ses revenus de son activité de trading. - Le groupe achète et vend de l'énergie à des prix
garantis au travers de produits dérivés il
développe, à l'instar des hedge funds, des
techniques complexes de couverture des risques
pour prémunir ses clients (universités, hôpitaux,
entreprises) de la variabilité des prix de
l'énergie. - Le groupe étend les techniques de " titrisation "
issues de la déréglementation financière au
négoce d'autres marchandises sur des marchés en
voie de déréglementation (télécommunications,
eau, pâte à papier, bois, espace publicitaire,
etc.). - En 1999, il développe à cet effet une plate-forme
de marché internet (Enron Online), employant 500
courtiers chargés de mettre face à face acheteurs
et vendeurs en ligne. - Exempté des vérifications de la Commodity Futures
Trading Commission
7Enron Pur produit de la déréglementation en
croissance rapide
- Croissance forte, en 2000, 7e rang du classement
des 500 premières entreprises américaines du
magazine Fortune, devançant IBM et ATT. - 63 milliards de capitalisation boursière, 3 500
filiales, chiffre d'affaires de 100 milliards, un
quart à l'international (marchés nouvellement
déréglementés de l'énergie Brésil, Inde,
Royaume-Uni, etc. - Bien que le groupe soit propriétaire d'actifs
liés à la production et à la distribution
d'énergie, il est devenu un véritable conglomérat
financier, transformant le gaz et l'électricité
en titres négociables. - Se comporte sur les marchés de l'énergie de la
même manière que les banquiers interviennent sur
les marchés de l'argent.
8Enron on line et la nouvelle économie
- jusqu'en 1999, réalisait à peine 10 milliards de
dollars de chiffre d'affaires, essentiellement
aux Etats-Unis (transport et distribution de gaz
naturel par gazoduc). - En deux ans, elle multiplie par dix son chiffre
d'affaires, grâce à une filiale, Enron Online qui
propose des services spécifiques sur Internet. - N'aurait jamais été la " septième entreprise
américaine " sans une comptabilité très
créative - Enron Online garantit un prix fixé sur de
lénergie dès aujourd'hui et fera livrer à ce
prix la quantité souhaitée à la date désirée. - Le service est destiné aux industriels. Ils
portent sur du fioul, de l'électricité, du gaz,
des métaux, de la pâte à papier, du charbon, des
capacités de réseau téléphonique à haut débit,
bref, tout ce que l'on appelle habituellement des
" commodités ", en quantités importantes. - Enron On line assure à la fois le courtage (il
trouve le fournisseur) et la couverture du risque
(il garantit le prix, quelle que soit l'évolution
des cours à l'avenir), grâce au recours à des
" produits dérivés" des titres achetés ou vendus
à terme, à un prix convenu aujourd'hui, mais
livrés et payés à une échéance donnée (le terme),
et dont le prix de revente d'occasion évolue
comme le prix de la commodité concernée (le
" sous-jacent ").
9Un business modèle innovant
- Le modèle Enron est salué comme la preuve
d'innovation et de résultats quasiment jusqu'à sa
chute. - Enron a suscité ainsi une admiration parfois
dithyrambique où l'alchimie financière assortie
d'une fascination pour les techniques Internet a
conduit à une admiration quasi-inconditionnelle
pour un modèle qui aurait pu normalement paraître
trop beau pour être vrai. - En 1999 Andrew Fastow est lauréat des prix de
"CFO Magazine ". Il se flatte du fait que le CA a
été multiplié par dix sans dilution du capital ni
augmentation de l'endettement par un financement
salué par les banques d'affaires comme
remarquablement innovant. - Le 20 août 2000, en pleine euphorie Internet ,
l'action Enron atteint 90 - Enron avait un résultat fiscal négligeable malgré
la profitabilité exceptionnelle affirmée. Enron
avait 800 filiales dans des places off shore
10Des montages financiers audacieux et des conflits
dintérêts
- en moyenne une SPE pour 3 salariés du groupe,
toutes déconsolidantes. - Une communication financière presque excessive
- des taux de croissance toujours plus grands, de
plus en plus dématérialisés. - des conflits d'intérêts multiples
- un directeur financier actionnaire de l'entité ad
hoc qu'il met en place, le comité d'audit
rémunéré en stock-options, - la participation à l'élaboration des textes
américains sur les droits à polluer (Enron en
étant un des grands traders sur ces droits) - des banques rémunérées sur les montages
financiers, - des auditeurs proposant et auditant ces montages,
- d'anciens auditeurs devenus membres du Conseil
d'Administration, les honoraires de conseil
équivalents ou supérieurs à ceux d'audit... - Les analystes également mis en cause, ainsi que
les agences de notation -8 opinions à l'achat sur
15 une semaine avant la faillite
11Une communication interne et externe agressive
12La chute ..
- Déclenchement une charge inattendue des SPE
Raptors - La décision de diminuer le capital de la SPE pour
financer cette charge - Publication d'un document 8-K et retraitement des
états financiers de 1997 à 2000 et premiers
trimestres 2001 - Baisse de la note de crédit
- Crise de liquidité majeure Dépôt de bilan
- Cette révision n'était pas majeure mais a fait
baisser la note de crédit. - Des prêts sont devenus exigibles parce que la
note a baissé au-dessous d'un certain seuil.
C'est une crise de liquidités en situation
bénéficiaire, Enron dépose le bilan. - NB Certains points communs avec Vivendi
- Crise de liquidités due à une baisse de sa note.
- Communication sur des chiffres parcellaires
(EBIT, EBITDA...) et non inclus dans le rapport
annuel ( Non-GAAP measures ). - Non-GAAP measures chiffres hors cadre des
normes. Chiffres non inclus dans le rapport
annuel au titre des informations minimum et
auditées. Des chiffres souvent non audités, et
surtout parcellaires, sur lesquels beaucoup de
communication surtout dans l'ère internet
EBITDA, EBIT...
132 Partie quelques débats provoqués par
laffaire Enron
- Cristallisation des débats sur les SPE
- Mise en accusation d'A. Andersen
- Mise en cause des banques d'affaires
- et des agences de notation
- Et des analystes financiers
- Crise de confiance accrue par une série de
faillites et révélations de manipulations
comptables - Les réactions pour les questions comptables
- Arthur Andersen a été mis en cause non pas sur
son travail qui respectait les US GAAP mais sur
la destruction de documents. - Mise en cause des banques règlement à l'amiable
avec paiement d'une importante amende. Engagement
de financer une recherche indépendante en analyse
financière, pour casser les conflits d'intérêt. - Débat sur l'auditeur pourquoi ne serait-il pas
payé par l'investisseur ? Doit-il devenir un
fonctionnaire ?
14Une crise de confiance
- L'information financière connaît une crise de
confiance - La société de notation Weiss Ratings travaille
sur lhypothèse quune société cotée américaine
sur trois pourrait manipuler ses résultats! - Une crise de confiance sans précédent aux raisons
multiples - 1 Les effets pervers d'un management fondé
uniquement sur la valeur financière à court terme
- 2 Le développement de lingénierie
juridico-financière et des pratiques de
comptabilité créative associées que les
normalisateurs comptable ne peuvent que juguler
après coup. - 3 La généralisation de situations de conflits
d'intérêts qui touchent, outre les dirigeants,
les auditeurs, les banques et les analystes
financiers. - 4 La défaillance avérée des mécanismes du
gouvernement d'entreprise tels quils avaient été
conçus à lorigine.
15Une confiance que lon a cherché à restaurer
- Régulation externe et amélioration de la
transparence des marchés financiers - Sarbannes-Oxley Act, Loi NRE et Sécurité
Financière en France etc..), - Sévérité plus forte en matière de délits
comptables et financiers. - Renforcement des pouvoirs des régulateurs
financiers, - Augmentation des obligations dinformation des
dirigeants des sociétés cotées - Augmentation de leur responsabilité personnelle,
- Sanction pénale pour les malversations
comptables, - Augmentation du nombre des administrateurs
indépendants, - Révision de lactivité des commissaires aux
comptes. - Réduction de lautorégulation de la profession
dauditeur - Création de nouvelles instances de contrôle
( Public Company Accounting Oversight Board
aux Etats-Unis ou le Haut Conseil du
Commissariat aux Comptes en France. - Autorité des marchés financiers (France)
16Enron et les autres scandales financiers
- Enron, Worldcom, Aux USA
- Vivendi en France
- Ahold aux Pays-Bas
- Remise en cause des normes américaines et de la
bright Line - Enron symbolique de cette crise de confiance
(nouvelle économie et produits financiers
créatifs), mais aussi une société très importante
aux Etats-Unis, et qui a provoqué la disparition
d'un des premiers réseaux mondiaux d'audit, en
décrédibilisant la profession. - Quelles fraudes ?
- Enron déconsolidation de dettes et de pertes,
reconnaissance en CA total au lieu d'une
commission d'agent...reconnaissance en bénéfice
des cessions dactifs - Worldcom échange de biens en nature
comptabilisés en CA, et survalorisation - Vivendi Pas de véritable fraude mais des
montages audacieux, et surtout un discours sur le
jeu de simples écritures comptables, - Ahold (groupe de grande distribution
hollandais). 1 ère fraude en Europe, porte sur
des filiales argentines et américaines.
Immobilisation de charges, oubli de ristournes,
créances irrécouvrables masquées etc.
17Les sept plaies d'Enron Une
- Des normes comptables à trous
- (débat rules versus principles, IFRS US GAAP)
- Des auditeurs aux ordres
- (indépendance, conflit dintérêt, rotation,
enracinement.) - Des décideurs politiques intéréssés
- (Lobbying sur dérégulation et normes comptables)
- Des analystes intéressés
- (conflit dintérêt, 5 des meilleurs
recommandaient Enron 5 jours avant le crash) - Des autorités de contrôle aveugles
- (Échec de lauto-régulation par lemarché?)
- Des dirigeants et des administrateurs sans
scrupules - (Dirigeants sans scrupules, conseil
dadministration inefficace, stocks-options,manipu
lation des résultats) - Des banques d'affaires complices
- 3000 Special Purpose Entities (SPE), basées pour
la plupart dans des paradis fiscaux ont sorti
lénorme dette des comptes du groupe. Citygroup
et Merrill Lynch servaient d'intermédiaire entre
Enron et les SPE. Elles ont inventé des produits
dérivés complexes pour cacher ce qui était, in
fine, une dette d'Enron. - Lincertitude radicale
18La réponse de leurope une stratégie fondée sur
des principes
- En matière d'information financière, la
Commission a promu une stratégie fondée sur des
principes (refléter la réalité économique,
fournir une image fidèle de la situation et des
résultats) - Au cur de la stratégie application, 2005, des
normes comptables internationales (IFRS) pour
toutes les sociétés cotées de l'Union. - Audit stratégie en trois volets (contrôle de
qualité externe, indépendance du contrôleur et
normes d'audit) en cours d'élaboration. - L'activité des analystes financiers n'est pas
directement régie par la législation
communautaire. - Directive sur les entreprises d'investissement et
les banques - Directive sur l'abus de marché qui oblige les
émetteurs dinstruments financiers à une
information spécifique - Rôle plus important des agences de notation
(champ de compétence élargi titrisation,
instruments dérivés de crédit...). - Dans le nouvel accord de Bâle, elles pourraient
servir à valider les calculs de risque
19Enron et le débat sur les normes comptables
- Débat rules versus principles
- Ces affaires ont mis en évidence les faiblesses
des normes américaines, paradoxalement trop
précises. - Les normes internationales IAS, elles, se fondent
sur une philosophie différente d'ampleur
beaucoup plus limitée, elles fixent surtout des
principes qui doivent toujours être respectés,
même dans les circonstances qui n'ont pas été
explicitement envisagées. - La question de lextra-territorrialité
- Sarbanes-Oxley va plutôt dans le sens d'un
renforcement de l'unilatéralisme - La certification des comptes par les dirigeants,
qui s'impose aussi aux entreprises non
américaines cotées aux Etats-Unis. - Linscription des auditeurs non américains
- Convergence
- FASB doit coordonner désormais ses initiatives
avec IASB et faire converger, à terme, les normes
américaines et les normes internationales (accord
de norwalk 18 septembre 2002)
203 Partie Quelques clés dinterprétation
- Un préalable linformation
- Au sein de léconomie immatérielle et des
services, finance et information tiennent une
place croissante. - Linformation nest pas une vérité, elle est une
représentation. - Elle nest pas neutre sur son destinataire ni sur
son émetteur. - Linformation oriente et manipule.
- Les questions posées
- Les limites des tentatives de régulation post
Enron - Trois interprétations du cas Enron
- Globalisation financiarisation dématérialisation
le processus de transformation des actifs
physiques en actifs financiers - La face cachée de la shareholder value
fiscalité finance comptabilité créative - La dramatique erreur stratégique des dirigeants
21Limportance des produits dérivés
- Les actifs à des produits dérivés étaient passés
de 3 à 20Milliards. - Des règles comptables complexes 800 pages du
FASB 133 - Enron avait transféré à Raptor 1,2 Milliards
d'actions de Rhythms NetConnections, une société
high tech dont le titre s'était envolé après
l'investissement d'Enron dans cette sociétés.
Enron avait enregistré la plus value et par un
contrat de dérivé garanti Raptor contre les
pertes d'une baisse de valeur de Rhythms. - Transfert pour 100 Millions à LJM2 (partnership
gérée par Fastow) d'un cable en fibre optique
enregistré en résultat pour 67 Millions, pour
une valeur implicite du cable de 33 Millions.
LJM2 a ensuite transféré le cable pour un prix de
113 Millions, avec un contrat de dérivé par
lequel Enron couvrait le risque d'une perte des
acheteurs. - Dès 1997, Enron imagine et standardise des
contrats de protection climatique. Les produits
sont des floors protection contre la baisse du
sous jacent (degré /jour) , des caps
(compensation lorsque le sous-jacent dépasse un
seuil ((canicule)) , des collars (achat ou vente
dun cap ou dun floor et position contraire des
swaps etc.. - NB opérations ne relèvant pas de la surveillance
des opérations financières ni de FAS 133 (pas
plus que de IAS 39)
22Un Gouvernement dentreprise à revoir ?
- Enron donne l'occasion de consolider un modèle
européen original émergent - Les comités de groupe européens, la directive sur
l'information et la consultation des salariés,
statut de société européenne , livre vert de la
Commission sur la responsabilité sociale des
entreprises - Le rôle reconnu aux salariés et à leurs
représentants dans le gouvernement d'entreprise
en constitue l'originalité principale par rapport
au modèle anglo-saxon. - Gouvernance managériale ou actionnariale?
- Le " capitalisme actionnarial " n'était-il qu'une
utopie ? Les affaires Worldcom, Tyco, Xerox, etc.
sont venues confirmer, que le scandale Enron
n'était pas seulement le fruit du machiavélisme
exceptionnel de Kenneth Lay. - En Europe, Vivendi Universal, du groupe Kirch,
Ahold ont ébranlé ceux qui avaient pu considérer,
dans un premier temps, qu'il s'agissait de
travers spécifiquement américains. - Pourtant, le stakeholder capitalism, un
capitalisme qui associerait différentes parties
prenantes au contrôle des entreprises, peine
toujours à s'imposer comme alternative crédible.
23Une responsabilité à repenser (entreprise-contrat
ou institution, RSE )
- "Peu d'évolutions pourraient miner aussi
profondément les fondations mêmes de notre
société libre que l'acceptation par les
dirigeants d'entreprise d'une responsabilité
sociale autre que celle de faire le plus d'argent
possible pour leurs actionnaires. C'est une
doctrine fondamentalement subversive. Si les
hommes d'affaires ont une responsabilité autre
que celle du profit maximum pour les
actionnaires, comment peuvent-ils savoir ce
qu'elle est ? Des individus privés auto-désignés
peuvent-ils décider de ce qu'est l'intérêt de la
société ?" - Milton Friedman, Capitalisme et Liberté (1962
éd. fr. Robert Laffont, 1971) - Pourtant , la vague de la "responsabilité sociale
des entreprises" ne cesse de prendre de
l'ampleur. Selon cette nouvelle doctrine,
l'entreprise doit certes viser le profit maximum,
mais aussi prendre en compte dans son
fonctionnement l'intérêt des "parties prenantes",
qui incluent bien sûr les actionnaires, mais
aussi les salariés, les consommateurs, les ONG,
voire, pour certains, la société dans son
ensemble et les générations futures.
24Les limites des tentatives de régulation de
linformation financière
- Responsabilité sociale et régulation externe sont
intimement liées. - Les textes consécutifs à Enron visent, surtout, à
rassurer lépargnant et à restaurer la confiance
dans les marchés financiers. Ils sont donc
sous-tendus par une conception étroite du
gouvernement dentreprise réduite à la relation
actionnaires-dirigeants. - Cette conception étroite reste éloignée dune
conception plus partenariale du gouvernement des
entreprises et de la logique du développement
durable qui impliquerait la prise en compte des
intérêts des différentes parties prenantes
affectées par lactivité de lentreprise. - Une régulation externe ne peut rien sans la
responsabilité individuelle des différents
acteurs de la chaîne de linformation financière.
25Quelle conception de lentreprise
- La conception du rôle de lentreprise et de son
gouvernement est déterminante dans les modalités
de contrôle de lexercice du pouvoir des
dirigeants sociaux. - Ceux-ci doivent-ils servir uniquement lintérêt
des actionnaires ou lintérêt social ? - La réponse à cette question détermine, en partie,
le rôle des administrateurs indépendants qui
devraient jouer, selon les nouveaux textes, un
rôle central. - En fait, leur efficacité dépendra de leur
indépendance vis à vis des dirigeants et des
actionnaires, de leur compétence et du temps
nécessaire pour exercer de façon sérieuse un
contrôle dans des organisations de plus en plus
complexes. - Les mesures envisagées en matière de régulation
de linformation financière sont principalement
destinées aux acteurs des marchés financiers. Il
est clair quune telle optique peut poser un
problème de pertinence si lon considère la
globalité des problèmes liés à la gouvernance
sociétale.
26Responsabilité sociale et pertinence de
linformation financière et comptable
- Linformation financière et comptable a, par
certains aspects, le caractère dun bien public
et que son rôle va bien au-delà du seul
compte-rendu des transactions passées et de
lévaluation du patrimoine des entreprises. - Elle joue aussi un rôle central dans la
conception des contrats et des processus liés à
la création de valeur pour lactionnaire. - Elle est à la base des mécanismes dincitation et
de coordination qui vont contribuer à la
modélisation de lentreprise et à larchitecture
des responsabilités. - Linformation financière et comptable joue aussi
un rôle central au niveau de la gouvernance
sociétale des organisations en contribuant à une
représentation des relations qui sinstaurent
entre les entreprises et lensemble des parties
prenantes.
27Les limites de lapproche marché
- Enron a permis de constater les limites dune
approche uniquement centrée sur les marchés
financiers aussi bien sur le plan de la
performance économique que sur les aspects
sociaux et sociétaux. - Sur le plan économique, les mécanismes
dincitation basés uniquement sur la valeur
financière (stocks-options basées sur la création
de valeur) ont fait apparaître des effets pervers
en poussant à la manipulation de linformation ou
à la créativité comptable. - Sur le plan social, il est très vite apparu que
les modèles dincitation plus partenariaux
pouvaient avoir des effets bénéfiques notamment
en suscitant ladhésion des cadres et salariés
qui ont des compétences ou des connaissances qui
constituent de véritables actifs stratégiques
quil sagit de pérenniser pour accroître le
capital intellectuel ou immatériel de
lorganisation. - Sur le plan sociétal, enfin, la capacité de prise
en compte des aspects liés à lenvironnement et à
léthique fait partie du capital de notoriété de
la firme et constitue, à la fois, un facteur de
création de valeur et de développement durable.
28Les rapports entre linformation financière et
linformation de gestion
- Parmi les facteurs qui ont contribué aux dérives,
il y a le fait que lon a insuffisamment porté
attention aux aspects internes des processus
délaboration de linformation. - Ce domaine de la comptabilité de gestion est
traditionnellement considéré comme la chasse
gardée du ou des dirigeants. - Il est clair que le développement de la
complexité des organisations lié à la nouvelle
économie , à l économie de la connaissance et
des services permet une rupture forte entre les
mécanismes internes de création de valeur et la
façon dont elle est reportée dans linformation
financière à destination des tiers et des
marchés. - Ce point a pu être facilement observé à partir
dune élévation très sensible des ratios Q de
Tobin rapportant la valeur financière à la valeur
comptable historique des entreprises. De
nombreux auteurs ont utilisé cet argument pour
valider lhypothèse dune perte de pertinence de
linformation financière à base comptable. Il
nous semble, au contraire, que cela milite en
faveur de la recherche dune meilleure
intégration de linformation financière et de la
comptabilité de gestion.
29Lintégration
- La commission Jenkins a proposé, depuis environ
10 ans, une normalisation de linformation de
gestion et formulé des recommandations pour
améliorer le reporting financier et, plus
largement, le business reporting . - La recommandation-clé sadresse au normalisateur
américain pour lui demander de développer un
modèle complet de business reporting qui
puisse satisfaire au mieux les besoins
d'information de lensemble des utilisateurs. - La commission constate que les progrès dans les
nouvelles technologies de linformation et de la
communication rendent possibles une convergence
de trois domaines importants de la comptabilité
le reporting financier traditionnel ou
historique, la comptabilité pour lactionnaire ou
état des investissements et la comptabilité de
gestion. Il est donc possible ( et sans doute
souhaitable) de développer, à côté du reporting
externe des résultats financiers, une meilleure
communication vers linvestisseur actionnaire.
30Du shareholder au stakeholders report
- Dans un contexte financier mondial où les
décisions prises par de grandes entreprises
peuvent avoir des conséquences sociales et
écologiques significatives, la question de savoir
s'il est possible et légitime détendre leur
responsabilité vis-à-vis de la société et de la
préservation des milieux naturels est posée de
plus en plus fréquemment. - La pression des différents partenaires de
lentreprise porte aussi bien sur des aspects
sociaux (formation, promotion, employabilité)
que sociétaux (protection de lenvironnement et
du consommateur, conduites éthiques envers les
enfants ou les pays en développement, respect des
pouvoirs politiques locaux, participation au
développement durable etc.. ). - Face à cette pression, le champ de la
comptabilité sociale (et sociétale) reste
relativement flou consumérisme, étude des
impacts sur l'environnement, investissement
éthique, démocratie d'entreprise.
31Pourquoi pas des stake-options?
- Compte tenu de cette évolution, il est
regrettable que les réformes visant à améliorer
linformation financière naient pas cherché à
encourager, parallèlement, le développement de
ces pratiques en développant des incitations
basées sur les comportements éthiques et
responsables des entreprises. - Des indicateurs prenant en compte la pérennité de
lorganisation, le développement des salariés et
des cadres, le maintien de la valeur ajoutée
économique, la satisfaction des clients, les
comportements responsables en matière dachat et
denvironnement auraient pu prendre place dans un
tableau de bord prospectif élargi servant de
base au calcul des bonus plans .
32Enron interprétation 1 Globalisation
financiarisation dématérialisation
Télescopage Nouvelle économie finance
globalisation
Financiarisation
Complexité logiques floues pluralité des
approches
Dématérialisation
Mutation de lentreprise hybride
33Enron la firme réseau virtuelle . comment
transformer des actifs physiques en actifs
financiers
Nous fournissons des produits et services à forte
valeur que ni le marché ni nos concurrents ne
peuvent fournir grâce à la diversification des
risques et la mise en réseaux des offres et
demandes Nous sommes un firme virtuelle
verticalement intégrée intégré , notre avantage
principal étant que lon peut faire mieux ....
avec moins de capital.. La fourniture des
services nest pas un risque systématique (donc
elle est diversifiable .. grâce à notre réseau
.) ce qui nous donne une valeur importante ) ..
K Lay
34Enron interprétation 2 Finance Fiscalité
comptabilité créative le trio gagnant
La face cachée de la shareholder value
Finance Max VA
Comptabilité créative Max R Min K
Fiscalité Max Fli
35Les règles comptables chez Enron
- Wash and roundtrip trades transactions sans
contreparties réelles (si on consolide ) - Mark to market accounting utilisation de la
valeur de marché pour comptabiliser des
plus-values potentielles comptabilisées comme des
revenus opérationnels - Revenue Recognition comptabilisation en profit
actuel dun accord sur des opérations futures
(dont des dérivés) - Utilisation systématique des SPE déconsolidants
.. - Le rules based américain fait que les auditeurs
se concentrent non pas sur la true and fair view
des opérations mais sur la conformité à la
règle.. - Exemple comptabiliser de suite des profits sur
des dérivés à long terme à partir de la règle de
la couverture .. - La plupart des opérations avaient pour objet la
gestion du résultat et non pas la couverture
des risques .. Mais la non comptabilisation des
pertes était possible car couvertes par un
transfert de risque à un SPE (donc à Enron..) - NB autre aspect intéressant du débat cash flow
accounting ou revenue accounting ..(le bénéfice
denron passe de 700 à 980 millions entre
1998 et 2000 mais le cash-flow net passe de 205
à -2306 millions de dollars !!!
36Un exemple de roundtrip sales
37Complexité Reporting Audit
- Rethinking the disclosure paradigm in a world
of complexity - Les opérations de financement hors bilan sont si
complexes quil est impossible den rendre compte
complètement (le full disclosure est une
illusion) - Le rapport Power qui essaie de décrire la
substance des opérations les plus significatives
fait plus de 200 pages - Trois options tolérer un reporting partiel,
interdire les opérations avec trop forte
asymétrie dinformation, exiger des rapports
complémentaires - Le problème troublant de limmatérialité de
laudit denron (could 51 million be immaterial
when reports income of 105 millions ??)
38Enron Interprétation 3 lerreur stratégique
- Le secret du business plan denron une
croissance hors norme basée sur la vente de
ses actifs (considérée comme un résultat
récurrent) - Dans les années 90 le prix de laction reflète la
croissance des profits qui dépend
essentiellement des marges sur son activité
traditionnelle (gaz éléctricité) - Déjà 2/3 des profits viennent de la cession
dactifs - Il était impossible de soutenir la croissance
avec des profits commerciaux normaux - Il fallait répondre à lattente du marché
financier et plutôt que de revoir le plan de
croissance Enron valide ce plan en prétendant
que la cession dactif fait partie de sa
stratégie - Il ny a eu aucune analyse sur cette
contradiction dune stratégie de croissance à
base de cession dactif comme source de profit
récurrent - Largumentaire dEnron était nous créons un
nouveau marché sur lequel nous gérons le risque
avec des prix inférieurs et - Nous pouvons étendre cette expertise à dautres
secteurs qui nont plus les mêmes
caractéristiques
39Deux visions stratégiques
- Lambiguïté stratégique
- K Lay avait la vison dune stratégie de
croissance par intégration verticale (devenir le
big et le best dans le secteur de lénergie) ce
qui suppose des investissements lourds - La stratégie mise en place est autre gestion
agressive du résultat avec peu de capital investi
(asset light et peu de capitaux propres) et une
croissance diversifiée - Ces deux approches sont contradictoires et
intenables compte des compétences stratégiques
dEnron - Ce déplacement stratégique de lénergie vers la
transformation serait la cause de la chute - Une leçon aussi .. Bien codifier le business
plan et ne pas avoir la folie des grandeurs
40Lerreur de diversification
41en guise de conclusion
- La pression des marchés financiers a conduit à
privilégier le MVF (communication sur création de
valeur). - Cette pression a provoqué des comportements
opportunistes visant à optimiser sur le court
terme la valeur boursière de la firme (et des
stocks-options associés) . - quitte à utiliser les artifices de la
comptabilité créative ou à les mélanger à des
pratiques frauduleuses. - Ces pratiques ont fini par saper gravement la
confiance des marchés envers linformation
financière. - Elles ont, aussi, jeté un doute sérieux sur
lefficience de ces marché - Mise à jour des conflits dintérêts sur
lensemble de la chaîne qui va de la production à
la consommation dinformation. - Réaction des autorités restaurer la confiance
en supprimant les différents conflits
dintérêts et en améliorant la transparence de
linformation financière par une amélioration des
pratiques de gouvernement dentreprise et daudit
externe.
42Des réformes limitées
- ces réformes étaient souhaitables
- Lattention exclusive accordée à linformation
financière fait que lon a négligé les aspects
internes de linformation de gestion qui sert de
base aux décisions stratégiques des dirigeants. - Or, une bonne façon de responsabiliser les
dirigeants en matière dinformation est
précisément dinsister sur le business
reporting - La pratique des incitations basées sur la seule
valeur financière (stocks options) aurait pu être
limitée ou indexée sur des indicateurs plus
centrés sur la valeur substantielle (valeurs des
actifs spécifiques, capital intellectuel ou
immatériel, formation et développement des
connaissances etc..). - Enfin, ces nouvelles dispositions auraient dû
accompagner le développement de linformation
volontaire en matière sociétale en favorisant des
mécanismes dincitation basés sur des critères
élargis et durables de performance. - Une place reste donc ouverte pour une deuxième
réforme des mécanismes de production de
linformation financière dans le cadre plus large
de la responsabilité sociétale des entreprises et
de leurs dirigeants.
43Fin
44Normalisation comptable internationale une
gouvernance en devenir
- Lhistoire des normes comptables en Europe
représente à certains égards un cas unique en
matière de délégation de responsabilité publique
- lEurope est effet passée directement dun
modèle traditionnel de décision nationale à une
délégation de souveraineté au bénéfice dun
organisme privé à vocation mondiale, dans lequel
linfluence européenne nest pas prépondérante. - Les déséquilibres institutionnels résultant de
cette décision et lévolution qui en résultera
dans les années à venir constituent un cas
détude représentatif des débats sur la
globalisation et la gouvernance mondiale en
matière économique et financière. - Des normes non neutres les normes comptables ne
sont pas entièrement neutres et ont un impact
réel, bien que difficile à mesurer, sur le
fonctionnement de léconomie. - La question de la gouvernance des normes
comptables ne porte donc pas réellement sur la
responsabilité ultime du politique, qui est
acquise, mais sur la manière la plus efficace
dexercer celle-ci compte tenu de la complexité
technique et du caractère évolutif de cette
matière.
45Le droit européen doit-il être reconsidéré.
- L'Union a décidé d'unifier ses marchés financiers
et les règles qui les régissent d'ici à 2005. - Choix du type de normalisation (règles versus
principes) - Toutes les conséquences devront être tirées dans
de nombreux autres domaines - responsabilité des dirigeants
- responsabilité des auditeurs
- autorégulation par els acteurs ou régulation
contrôlée - Droit des marchés financiers
- actionnariat salarié et des retraites par
capitalisation. - Dérégulation de certains marchés (L'affaire
Enron, ainsi que la crise énergétique
californienne, expliquent aussi les hésitations
des représentants français en matière de
libéralisation des marchés de l'électricité).
46Intérêt de lintégration adossement,
arbitrage,régulation
- Ladossement de linformation financière sur la
comptabilité de gestion part de lhypothèse selon
laquelle un reporting de la valeur à destination
des marchés est dautant plus crédible quil est
adossé aux sources (explicites et implicites) de
sa création et de sa pérennisation. - Le concept dintégration cherche à refléter à la
fois les sources (actifs stratégiques) de la
valeur et ses résultats (en termes cash-flows).
La base de processus élaborée par la comptabilité
de gestion permet denglober les deux aspects de
valeur perçue par le client et de valeur créée
par lentreprise. - Largument de larbitrage porte sur
linterprétation des distorsions inévitables
entre linformation financière à destination des
actionnaires et des marchés et les décisions
stratégiques prises sur la base de la
comptabilité de gestion (décision de
restructuration par exemple). - Le contrat pluriannuel dinformation (sur 5 ans
par exemple) a pour objectif de permettre une
justification du fondement stratégique des
évaluations et des méthodes comptables relatives
aux cycles et à lévaluation. Ce contrat pourrait
formaliser lengagement des dirigeants sur les
options stratégiques majeures et pourrait
permettre une meilleure distinction entre ce qui
est imputable aux dirigeants
47Stakeholders report
- Ces travaux ont abouti à un ensemble de réformes
telles que la participation de l'actionnaire, la
restructuration des conseils dadministration, le
développement des codes de conduite,
lamélioration de linformation des tiers, la
réglementation des investissements étrangers, la
lutte contre la corruption, la dérégulation
aérienne, le contrôle des substances toxiques, la
politique de l'environnement, la démocratie dans
lentreprise, la protection des droits des
actionnaires. - On constate un développement significatif de
linformation publiée à destination des parties
prenantes internes et externes. - Une partie souvent significative de cette
information est dailleurs volontaire dans le
sens où elle va au-delà de linformation requise
par les textes légaux ou les normes
professionnelles ce qui peut poser la question du
statut juridique dune telle information. -
48Les autres questions posées
- Un exemple de défaillance du marché ?
- Pour assurer les risques de prix, faut-il
vraiment recourir aux marchés financiers
(volatilité et fonctionnement mimétique) - Quid de leurope (menaces et opportunités)
- Avec l'affaire Enron, les fondements mêmes du
capitalisme américain ont été pris en défaut.
Mais les résistances aux décisions qui s'imposent
sont fortes aux Etats-Unis. Une occasion pour
l'Europe d'affirmer sa différence. - comment restaurer la confiance ?
- La confiance, ce lubrifiant essentiel du
capitalisme, en est profondément et durablement
affectée. Même les comptes d'entreprises
solidement établies comme General Electric ou IBM
deviennent suspects. - quid des groupes de pression de l'industrie
financière et du big business - Problème de lindépendance et de la porosité
politique-entreprise
49La transformation de la régulation juridique dans
le domaine comptable
- Le droit comptable semblait s'ordonner selon un
principe hiérarchique, qui lui conférait sa force
obligatoire et sa légitimité. - La normalisation comptable actuelle correspond en
effet à une autre logique - Cette logique se caractérise par deux traits
essentiels - la montée en puissance de sources non étatiques,
c'est-à-dire des sources mixtes et privées
élaborées au sein d'organismes de concertation, - le déclin des sources traditionnellement situées
au sommet de la hiérarchie des normes,
c'est-à-dire essentiellement les sources
européennes et législatives. - La réforme a eu pour finalité essentielle de
confier la normalisation comptable à une autorité
réglementaire unique, le CRC, qui statue sur avis
du CNC, instance consultative de réflexion et de
préparation des normes comptables. - Il s'agit là de sources du droit que l'on peut
qualifier de mixtes, puisqu'elles regroupent des
représentants de l'Etat, de la profession
comptable et du monde économique et social (AAI
COB).