Title: COMPRHENSION SEXOANALYTIQUE DE LANORGASMIE COTALE
1COMPRÉHENSION SEXOANALYTIQUE DE LANORGASMIE
COÏTALE
- Nathalie Houde
- Dorota Niedziela
2Plan de la présentation
- Les types dorgasmes
- Les fonctions de lorgasme
- Comparaison entre les vaginales, les
clitoridiennes et les utérines - Lérotisme vaginal et l investissement vaginal
- Lanorgasmie coïtale
- Présentation du cas de Sophie et de Marie
- Significations psychodynamiques et
sexoanalytiques de lanorgasmie - Résumé de la dynamique psychique des femmes
- Objectifs de la thérapie sexoanalytique
- Conclusion
- Réflexion
3Lorgasme clitoridien
- Selon Masters et Jonhson (1968), il n existerait
du point de vue physiologique qu un seul type
dorgasme. - Ce type dorgasme se caractérise par des
contractions involontaires et régulières (0.8
sec. dintervalle) du tiers inférieur du vagin et
du sphincter anal. Nous retrouverions ce même
type dorgasme lors du coït à condition que le
clitoris soit stimulé directement ou
indirectement par frottement lors des poussées
pelviennes.
4Lorgasme vaginal
- Devons-nous définir lorgasme vaginal de par la
source des stimulations, ou encore de par
lorigine corporelle des sensations orgastiques ? - Le témoignage de plusieurs femmes nous porte à
croire que lorgasme vaginal (ou coïtal) existe
bel et bien, et se vit et se ressent dune
manière différente de lorgasme clitoridien.
Toutefois, aucune recherche cherchant à
identifier dune façon spécifique les réactions
physiologiques entraînées par ce type dorgasme
na encore été réalisée.
5Lorgasme utérin (réflexe succionnel coital)
- Selon Fox et ses collaborateurs(1970), cet
orgasme surviendrait quelques secondes après
léjaculation de lhomme. - Il serait provoqué par la juxtaposition du gland
et du col utérin qui a tendance à sélever lors
de la phase du plateau. - Cet orgasme se caractérise par des contractions
régulières du lutérus et par labsence de
contraction du tiers inférieur du vagin.
6Les fonctions de lorgasme
- Lorgasme permet de combler des besoins
psycho-affectifs spécifiques à chacun (Crépault,
1987). - Lorgasme clitoridien peut permettre une décharge
des pulsions agressives et hostiles, et permet en
plus la consolidation de lidentité personnelle
par laffirmation et lindividuation. - Lorgasme vaginal permet la consolidation de
lidentité féminine, où la femme peut se sentir
complémentari-sée et recréer ainsi un état
symbiotique sapparentant à lunité duelle
primitive (mère-enfant).
7Les fonctions de lorgasme (suite)
- Lorgasme utérin, quant à lui, revoit à des
significations contradictoires il peut dune
part, satisfaire un besoin de fusion maternante,
ce qui permet à la femme de garder lillusion de
la maternité (mère virtuelle). - Dautre part, il peut être le symbole corporel
dun fantasme dappropriation du phallus (via la
succion), ce qui renvoit au niveau inconscient à
une fonction masculinisante.
8Comparaison entre les clitoridiennes, les
vaginales et les utérines
- Dans son article sur les Orgasmies et les
anorgasmies féminines , Crépault compare les
types de femmes, en fonction de leur type
dorgasme, de leur orientation de genre et leur
imaginaire érotique. Il arrive aux conclusions
suivantes - Il ny a pas de différences significatives entre
lorientation de genre des différents groupe de
femmes. Donc, les femmes clitoridiennes ne sont
pas plus ou moins masculines que les femmes
vaginales ou utérines.
9Comparaison entre les clitoridiennes, les
vaginales et les utérines (suite)
- Limaginaire érotique il semblerait que les
vaginales se différencient des deux autres
groupes. - Les femmes vaginales érotiseraient davantage
lagressivité masculine et accorderait une plus
grande importance à la puissance phallique. - Elles utiliseraient davantage des fantasmes de
viol où elle subirait de lagressivité de la part
de lhomme, ainsi que des fantasmes de fellation
où léjaculation est recherchée et érotisée.
10Comparaison entre les clitoridiennes, les
vaginales et les utérines (suite)
- En se fiant aux contenus fantasmatiques, il est
possible de déduire que les vaginales acceptent
davantage la différence entre les sexe que les
clitoridiennes ou les utérines, car elles sont
capables dérotiser à la fois le pénis et
lagressivité phallique. - Les fantasmes sentimentalisés semblent se
retrouver chez les trois groupes de femmes, mais
les vaginales se distinguent car elles utilisent
en plus des fantasmes non-fusionnels où le lien
sexuel est désentimentalisé.
11Comparaison entre les clitoridiennes, les
vaginales et les utérines (suite)
- Les vaginales serait plus facilement excité
sexuellement par le fait de se sentir désirer par
un homme que les clitoridiennes et les utérines. - Les vaginales semblerait avoir eu recours plus
souvent dans leur vie à des fantasmes à contenu
homosexuels que les deux autres groupes de
femmes. - La vaginale se sentirait moins menacer dans sa
féminité et son identité de genre.
12Comparaison entre les clitoridiennes, les
vaginales et les utérines (suite)
- Lérotisme vaginal est différent de lérotisme
clitoridien car il demande à la femme un mode
dexcitation relationnelle qui rejoint son réseau
émotionel. - Lérotisme vaginal ne peut être mécanique, il
touche inévitablement la femme dans son identité,
dans sa perception delle-même et de sa féminité,
dans sa relation à lhomme.
13LÉrotisme Vaginal
- Anesthésie Hypoérotisme
Érotisme - Vaginale Vaginal
Vaginal - Ce continuum représente le vécu des femmes face à
leur investissement vaginal, donc leur capacité à
érotiser leur propre zone vaginale. - Cette réprésentation fait directement référence à
la perception quelle ont delle-même, de leur
sexualité, de leur féminité mais aussi de lhomme
dans tout ce quil peut représenter.
14Linvestissement Coïtal
- Aversion Anérotisme Hypoérotisme
Érotisme Hyperérotisme - Coïtal Coïtal Coïtal
Coïtal Coïtal - Linvestissement coïtal fait référence à la
capacité dinvestir le lien hérérosexuel avec
lhomme dans la relation coïtale. - Généralement, linvestissement coïtal traduit une
acceptation de la féminité, de la différence des
sexes et de la complémentarité érotique.
15Conclusion sur linvestissement vaginal et coïtal
- Il est important de comprendre que le coït est
investi car il répond à des besoins
psycho-affectifs particuliers, ou à une fonction
défensive importante. - Si la pénétration ne comble pas de besoins, elle
ne sera pas investie. - Selon Freud, le développement psychosexuel de la
femme débute inévitablement par lérotisme
clitoridien pour par la suite se déplacer vers un
érotisme vaginal. - Habituellement, linvestissement vaginal va de
pair avec linvestissement coïtal, mais il peut y
avoir des exceptions. - En somme, lobjectif sexoanalytique sera damener
la femme à investir et érotiser le coït ainsi que
sa vaginalité.
16Lanorgasmie Coïtale
- Se définit comme l incapacité d atteindre
l orgasme lors du coït. - Environ 30 des femmes souffrirait d anorgasmie
coïtale. - Crépault (1997), propose de classifier ce trouble
dans les sexoses coïtales, mais l anorgasmie
peut aussi s inscrire dans les troubles de
l orgasme, quand le problème est généralisé.
17Présentation du cas de Sophie
- Sophie (42 ans) Sophie simagine avec trois
hommes inconnus de 25 à 30 ans. Ils sont beaux,
bronzé et doux. Elle est couchée, les poignets
attachés. Cette position est volontaire. Les
hommes sont debout autour delle. Elle ne voit
que le haut de leur corps. Un homme caresse sa
vulve, les autres caresses ses seins. Elle se
laisse faire. Ils sont là pour elle. À son
service, soumis. Cest elle qui a le pouvoir et
cest plaisant. Ils savent quoi faire sans
quelle ait à le demander. Elle parvient à
lorgasme.
18Présentation du cas de Marie
- Marie (27ans) À ladolescence, Marie a structuré
son fantasme primaire à partir dun rêve nocturne
dhomosexualité et des histoires de Xaviera
Hollander. Une grosse femme de ses rêves se
transforme en femme lascive, sensuelle, qui lui
enseigne lart de faire lamour. Finalement,
cette femme Emmanuelle réapparaît aujourdhui
comme celle qui dirige et contrôle les
attouchements sexuels de deux ou plusieurs hommes
sur le corps de Marie. Marie est lesclave
passive , ligotée sur une table doffrande. Ces
hommes sont sous les ordres de cette femmes et
elle leur interdit la pénétration. Dans cette
position de soumission, Marie ne peut refuser les
caresses sexuelles de ces hommes car autrement,
la femme dominante ordonnerait aux hommes de
poser des gestes violents et de dégradation ainsi
que de pénétration.
19Significations sexoanalytiques et
psychodynamiques de lanorgasmie coïtale
- Défense contre une forte anxiété narcissique
Besoin dêtre reconnues et valorisées comme
sujet sexuel. Si elle a lorgasme objet
sexuel, donc peur dêtre abandonné ou rejeté. - Bénéfices - Être anorgasmique permet de rester
sujet sexuel et de garder une bonne image de
soi. - Défense contre une anxiété dabandon et une
crainte du rejet. Souvent associé à une mère soit
trop protectrice, soit négligeante ou phallique.
Présence dun creux de la mère. Transfert de
lanxiété dabandon sur le partenaire. - Bénéfices - Permet déviter de ressentir de
lanxiété.
20Significations sexoanalytiques et
psychodynamiques de lanorgasmie coïtale
- Défense contre une anxiété de réengloutissement
fort besoin dindividuation car mère phallique
menaçante pour l identité personnelle. - Bénéfices - Protection de son identité
personnelle. - - Permet la fusion dans la pénétration sans
l anxiété de réengloutissement. - Défense contre une anxiété de féminitude
- féminité associé à soumission, victime.
- Orgasme femme adulte sexuelle et sexuée
anti-madone anxiété de féminitude - Bénéfices Préserver leur image de madone et
éviter le rejet.
21Significations sexoanalytiques et
psychodynamiques de lanorgasmie coïtale
- Défense contre la peur de la pénétration
(coïtophobie) et peur de lintrusion corporelle,
le mauvais pénis. - Clivage au niveau des imagos parentales et des
érotismes fusionnels et anti-fusionnels. - Bénéfices - maintient lillusion du lien à la
mère - - assure un équilibre au niveau du complexe
fusionnel.
- Défense contre lintégration de la féminité, qui
se traduit par une envie du pénis et une
dynamique masculine. Identification à une mère
phallique. - Bénéfices - La masculinité permet de protéger
son identité personnelle en favorisant
lindividuation.
22Significations sexoanalytiques et
psychodynamiques de lanorgasmie coïtale
- Défense contre laccès au monde adulte en tant
que femme. Orgasme femme adulte sexuée et
sexuelle coupure du lien maternel. - Bénéfices - Maintenir le lien à la mère et
préserver l espoir dêtre un jour reconnu par
elle. - Acte dhostilité envers lhomme ou affirmation de
son pouvoir sur lhomme. - (déduit à partir de la dynamique des femmes tiré
de Coté et Désilets, 1992)
23Résumé de la dynamique psychique des femmes
anorgasmiques (tiré de Coté et Désilets, 1992)
- La puissance phallique nest pas suffisamment
investie ou valorisée - Incapacité à érotiser lagressivité masculine,
lhomme pouvant être perçu comme un mauvais objet
menaçant lintégrité corporelle - Incapacité de sabandonner lors du coït, à se
départir de tout contrôleliée à une méfiance
face à lhomme... - À un niveau plus profond, cette incapacité
dabandon renvoie plutôt au lien avec la mère et
à linsécurité de base que ce lien a pu
générer - Difficulté dassumer le rôle de femme adulte.
24Lobjectif de la thérapie sexoanalytique
- Lamener à investir et érotiser le coït ainsi que
sa vaginalité, et den ressentir une
satisfaction, et ce dans un sens de
complémentarité sexuelle (Côté, Désilet, 1992). - Ce travail se fera notamment au niveau
- une mauvaise intégration de la féminité
- une difficulté à accéder à létat de femme
adulte - une difficulté à relâcher le contrôle à cause
dune trop grande insécurité - un narcissique faible et vulnérable
- une méfiance vis-à-vis lhomme.
25Conclusion
- Globalement, nous comprenons que lorgasme
vaginal présupose un investissement vaginal et
coïtal, un investissement de la puissance
phallique de lhomme et de lérotisation de cette
agressivité phallique masculine. Lorgasme
vaginal demande aussi une capacité à sabandonner
complétement dans le vécu de la relation coïtale.
- Dans les cas danorgasmie coïtale, lhomme est
souvent perçu comme mauvais objet menaçant
lintégrité corporelle de la femme. Ainsi, la
puissance phallique nest pas suffisamment
érotisé par la femme. - Il est possible de faire une analyse plus
poussée de cette peur, où lincapacité à
sabandonner revoit plutôt au lien avec la mère
(qui ne serait pas assez aimante, ou encore
phallique par exemple), et à la peur dêtre
abandonné par cette dernière.
26Conclusion
- Il en résulterait dune incapacité profonde à se
laisser aller qui obligerait la femme à garder à
tout prix un contrôle sur le réel. - Ainsi, pour devenir adulte, elle devra se
désidentifier et faire le deuil de sa mère, et de
son non-amour. - De plus, elle devra apprendre à poser lhomme
comme un bon objet cest-à-dire quelle
acquiert la conviction quun homme puisse laimer
sans ne rien exiger en retour. - Ce nest que par la suite quelle pourra
sabandonner complétement dans la relation
coïtale et avoir un orgasme vaginal
27Réflexion sur lanorgasmie coïtale et la
sexoanalyse
- Comment expliquer que certaines femmes
parviennent à lorgasme coïto-vaginal et que
d autres non? - - À quoi peut-on attribuer ces différences?
- Y a-t-il des caractéristiques communes à ces
femmes ? - À quelles anxiétés, peurs ou bénéfices renvoient
ce désordre sexuel ? - Pourquoi serait-il important de comprendre la
signification de l orgasme pour comprendre
lanorgasmie coïtale ? - En quoi lanorgasmie coïtale est-elle différente
des autres sexoses coïtales chez la femme ?