Title: Pour une Agriculture Soutenable
1Pour une Agriculture Soutenable
- Universités dEté du NPA
- Cycle Un Monde en crise
- Atelier du 26 août 14 h 17 h
2Plan de lintervention
- Les faits, rapidement, ils sont en général connus
- Les conséquences de lagriculture intensive sur
lenvironnement, sur la société, sur les paysans
du monde entier, sur le consommateur - Le Comment, ce qui est peut être moins connu
les règles établies, par qui, pourquoi, dans quel
contexte - Lagriculture intensive organisation de la
filière et lois du Marché - Les textes internationaux sur les droits des
peuples - Stratégie pour lavenir
- Les enjeux
- Changer lagriculture adopter et généraliser
une agriculture écologique - Changer les règles au niveau international,
européen, national
3Des choix lourds de conséquences
- Une norme (presque) universellement acceptée
tous les coups sont permis pour augmenter ses
bénéfices et son pouvoir. Y compris avec
lagriculture Les paysans du  Sud et les
populations en payent le prix fort - Choix dune agriculture intensive (max de
rendement pour un min de Main doeuvre) qui
poursuit son chemin depuis plus de 60 ans - Choix dune libéralisation du Marché des produits
agricoles surtout depuis 1995 et à lOMC - Poursuite de la financiarisation de tous les
domaines dactivité humaine y compris
lagriculture
4Agriculteurs dans le monde
- 28 millions dagriculteurs équipés de tracteurs
sur de grandes surfaces utilisant eau,
fertilisants, pesticides - 250 millions utilisent la traction animale et 1
milliard nont que la force de leurs bras munis
de houe. - Ecarts de productivité 1 jusquà 500 voire
1000 - Mais le problème nest pas essentiellement là , il
est dans lorganisation des marchés à léchelle
mondiale - En Europe 11 millions de paysans dont 4,5 des dix
nouveaux pays européens - Par an, 50 millions de paysans sont arrachés Ã
leur terres
5Agriculture intensive. Caractéristiques
- Rationalisation de la production sappuyant
sur la recherche scientifique - Travail important du sol doù machinisme agricole
très présent et travail sur de grandes parcelles
Extension de lirrigation - Utilisation de semences  améliorées , hybrides
souvent, déconnectées de la notion dadaptation
aux terroirs, aux biotopes et souvent non
réutilisables en semences - Peu ou pas de rotation de cultures, voire
monoculture à léchelle de grandes parcelles
(maïs en France) ou de régions (soja en
Argentine). Sols nus une partie de lannée - Utilisation de plus en plus dintrants -
fertilisants chimiques, pesticides - au fur et Ã
mesure de la stérilisation des sols et du
développement des résistance des parasites,
maladies et mauvaises herbes - Consommation dénergie pour le labour, la
fabrication, lacheminement et lépandage
dengrais, la fabrication et lépandage de
pesticides la mise à disposition dune tonne de
blé en France consomme plus dun tiers de tonne
de pétrole
6Agriculture intensive. Conséquences
- Mécanisation remembrement on a supprimé ainsi
1Ã 2 millions de km de haies en France. Sans
haie, pas doiseaux Et pas doiseaux pour réguler
le nombre dinsectes dinsecticides. Sans
haie, leau de pluie nest pas retenue
sécheresse des haut et érosion , inondation des
bas - Pollution généralisée de lenvironnement (air,
eau, sols, alimentation) par les nitrates, les
pesticides et leurs coformulants - Disparition de la faune du sol, seule garante
dune fertilisation durable et dune nutrition
équilibrée des plantes - Chute de la biodiversité
- Impact sur la santé, des produits chimiques et
des modifications de la qualité nutritionnelle
des aliments -
7Agriculture intensive. Conséquences
- Echec de la  révolution verte imposée aux pays
dits  du sud  le modèle agricole proposé
par la révolution verte, loin daméliorer la vie
des petits exploitants du tiers monde ou de
briser le cercle vicieux associant pauvreté
rurale et dégradation de lenvironnement, a
provoqué une rupture de léquilibre naturel.
Cette crise environnementale nest que leffet de
choix socio-économiques encourageant des méthodes
qui entraînent érosion des sols, salinisation,
pollution par les pesticides, désertification et
réduction de la biodiversité. Tant que la
monoculture formera la base des systèmes
agricoles, les ravageurs croîtrons et se
multiplieront tandis que les végétaux fragilisés
requerront des mesures de protection toujours
plus dangereuses et plus couteuse - Rapport FAO Agro-écologie 2008
-
8Pesticides rapport FAO juin 2002
- Il y a 2 millions de préparations chimiques
différentes dans le monde avec des ventes
annuelles de 1,6 billions de dollars - La convention de Rotterdam qui vise à empêcher
les importations indésirables de produits
chimique dangereux, na été ratifiée que par 20
pays alors quil en faut au moins 50 pour activer
cette convention - Donc pas de procédures, donc trafic mondial de
produits dangereux..Et les pays du sud nont
aucun moyen de contrôle -
9Pesticides
- Le commerce des pesticides est une activité
industrielle florissante - La France est un très bon exemple numéro 1 des
pesticides, Premier exportateur (en 2002)
troisième consommateur (plus de 100.000 t/an)
cest aussi le pays qui a le plus fort
pourcentage de fruits et légumes pollués par des
résidus de pesticides 54 des échantillons (36
moyenne européenne) dont 10 au-dessus du
seuil autorisé (surtout la salade) - 25 à 75 (voire 100 en aérien) des pesticides
épandus sévaporent et se retrouvent dans les
eaux de pluie. Les pesticides peuvent ainsi faire
le tour de la planète - Tout adulte européen a accumulé entre 300 et 500
produits chimiques industriels, stockés dans le
sang, les urines, les graisses et peuvent se
retrouver dans le lait maternel. Lenfant naît
avec déjà son stock de polluants (250 molécules
décelées) -
10Pollution par les pesticides des eaux en France
(IFEN 2005)
- En 2005, 819 points ont été contrôlés sur les
rivières 91 dentre elles présentaient au
moins un pesticide - Le bilan est tout aussi accablant pour les eaux
souterraines 55 des 1213 points de contrôle
révèlent une concentration de pesticides. - Létude souligne des niveaux de contamination
significatifs 36 des points de mesure en eaux
de surface ont une qualité moyenne à mauvaise, et
25 des points en eaux souterraines ont une
qualité médiocre à mauvaise. - Mais ce nest pas tout Voilà ce que lon peut
lire dans un rapport de 2000Â Â seulement une
centaine de molécules et leurs dérivés sont, en
pratique, analysables dans les eaux. De plus
certains composés pesticides ne sont pas
quantifiables à des limites suffisamment basses
pour rendre compte de la qualité environnementale
ou sanitaire et les incertitudes sont parfois
fortes - En France, de leau impropre à la consommation
est régulièrement délivrée à des millions de
consommateurs (il ny a pas que dans le Tiers
Monde) -
11 Pesticides, Environnement et Santé  Les
produits toxiques les plus préoccupants, quant Ã
leur impact sur lenvironnement, sont
actuellement les polluants dorigine
industrielle (PCB, dioxines, détergents, métaux
lourds, hydrocarbures) et dorigine agricole
(pesticides, engrais). Leur présence dans
lenvironnement modifie certaines fonctions
physiologiques des organismes vivants et
diminue, ainsi, leur capacité reproductive. .
Ces changements sont la conséquence dévénements
précoces résultant dinteractions moléculaires
entre polluants et systèmes biologiques. . Les
polluants interagissent avec des cibles
moléculaires (enzymes, récepteurs, gènes),
situés en des points stratégiques de la
physiologie des organismes (système nerveux
central, reproduction..). Le dysfonctionnement
de ces cibles moléculaires a des conséquences
biologiques au niveau des individus, des
populations et ultérieurement des écosystèmes.Â
(CNRS Institut des sciences de lévolution.
Université Montpellier II)
12Pesticides et Santé
- Les agriculteurs sont les premières victimes 16
à 20 des agriculteurs subissent des effets
secondaires après épandages de pesticides. Une
étude (réseau de toxicovigilance de la Mutualité
Sociale Agricole) portant sur 1000 dossiers a
permis dincriminer aux pesticides 2/3 des
troubles constatés chez les agriculteurs, avec
des symptômes cutanés (40 ), digestifs (34 ),
des céphalées (24 ) troubles respiratoires (20
). -
- Maladie de Parkinson, sarcomes, cancers du
cerveau, décelés chez les agriculteurs, en
proportion supérieure à la population générale
5 au lieu de 1. Chez les viticulteurs, les
risques de cancer du cerveau sont 25 fois
supérieurs à ceux quils sont dans la population
générale -
13MSA Enquête phytattitude
- Organisation de remontées dinformation depuis
2000 - Dernier rapport publié 2004
- Liens significatifs entre troubles ressentis et
produits utilisés 2 fois /3 - 4 fois/5 concerne les ouvriers agricoles
- Les plus grands risques arboriculture et
viticulture - Les produits classés toxiques sont les plus
fréquemment causes daccidents -
14Une technique de déni du risque chimique
- Lors dune enquête menée sur le terrain en Poitou
Charentes, jai mis en évidence que le xylène (en
co-formulant) était lune des molécules les plus
utilisées dans les épandages de pesticides. - Recherche dinformations à la suite Le
xylène est-il dangereux ? - Les xylènes saccumulent dans lorganisme,
passent la barrière placentaire, sont présents
dans le lait maternel - Ils sont embryotoxiques et cancérigènes
expérimentalement - Mais les études épidémiologiques n'ont pas
abouti à la classification du xylène parmi les
produits cancérigènes à cause de l'exposition
simultanée à plusieurs produits chimiques. - Et voilà le travail ! avec les pesticides et les
produits chimiques en général, nous sommes
toujours dans ce cas. 2500 associations de
molécules, au bas mot, circulent en même temps
dans lenvironnement (résultats dune enquête
anglaise auprès de 700 fermes)
15Agriculture intensive. Conséquences
- Lagriculture intensive a favorisé (précipité,
prolongé) lemprise des économies occidentales
sur les autres parties du Monde (sauf la Chine ?)
et la mise en coupe réglée des territoires et
des sociétés en un colonialisme prolongé au delÃ
de sa fin théorique - Les nouveaux esclaves de lagriculture pour la
récolte des fruits et légumes, pour la culture
sous serre (qui prend de plus en plus dampleur),
les agriculteurs du Nord font appel massivement Ã
une main dœuvre issue de limmigration
clandestine, malléable, disponible, sous payées,
sans droits puisque  inexistants . En France ce
serait plus de la moitié des travailleurs
agricoles saisonniers
16Perte de sols
- Sur une surface totale de 13 milliards dhectares
de terre sur la planète, les terres cultivables
représentent 11 (soit 1,5 milliards ha), les
pâturages 27, les forêts 32 et les zones
urbaines 9. - À travers le monde, les taux dérosions sont plus
élevés que jamais. Daprès une étude de
lInternational Food Policy Research Institute,
on estime que 10 millions dhectares de terres
cultivables sont abandonnés chaque année dans le
monde à cause de lérosion des sols et de la
diminution de production. 10 autres millions
dhectares sont gravement endommagés chaque année
par la salinisation due en grande partie Ã
lirrigation et/ou à des systèmes découlement
inappropriés. Cette perte sélève à 1,3 de la
surface cultivable par année. - Selon la FAO, 40 des terres émergées sont
touchées par la désertification -
17Évolution terres arables disponibles
- La population mondiale a doublé durant les 45
dernières années. Si le taux daccroissement
actuel de 1,3 par année persiste, la population
doublera encore en seulement 50 ans. - En 1960, quand la population mondiale
natteignait quenviron 3 milliards dindividus,
on disposait approximativement 0,5 ha de terres
cultivables par personne, la surface minimum
considérée comme essentielle pour la production
dune alimentation variée, saine et nutritive,
composée de produits animaux et végétaux, comme
celle consommée aux États Unis ou en Europe. Mais
à mesure que la population humaine continue
daugmenter et détendre son activité économique,
avec toutes les infrastructures qui en découlent,
comme les systèmes de transports et les
structures urbaines, la surface cultivable vitale
se trouve recouverte et perdue pour la
production. Au niveau mondial, la surface
cultivable disponible par personne est maintenant
denviron 0,23 ha. En Chine, la surface
cultivable par personne est descendue de 0,11 ha
à 0,08 ha en 25 ans, en raison de laugmentation
continue de la population, de lérosion, et de la
dégradation extrême des sols. -
18Leau douce
- Très inégalement répartie, 3.8OO km3 prélevés
annuellement dont 70 , utilisés pour
lagriculture - Les changements climatiques entraînent une
raréfaction des pluies dans certaines région et
la fonte des glaciers (réserve régulatrice) avec
baisse de débit des fleuves nourriciers - Lutilisation intensive pour lagriculture et
pour lurbanisation assèche les nappes
phréatiques et les lacs qui ont du mal à se
reconstituer - Conflits..et enjeux financiers conduisent Ã
laccaparement de leau au détriment de
populations de plus en plus nombreuses qui
souffrent du manque deau - Situation aggravées par lactivité humaine. La
moitié des fleuves et des rivières sont gravement
pollués par les pesticides, les engrais, les
microbes - 1 milliards de personnes boivent de leau
impropre à la consommation avec près de 10.000
qui en meurt chaque jour -
19Leau agricole
- Il faut 1.100 l deau pour produire 1kg de blé,
2.500 pour 1kg dœufs, 13.500 pour 1kg de bœuf
(intensif) - On ne peux plus étendre lirrigation
- Et rappelons que 10 à 50 des terres irriguées
se salinisent les rendant progressivement
impropres à la culture -
20Conséquences sociales
- En France il y avait 2 millions de fermes en
1945, aujourdhui il y en a 550.000. 11 des
exploitations représentent 45 du potentiel
agricole - La mécanisation de lagriculture, chassant les
paysans de leurs terres, a permis de soutenir
lindustrialisation rapide en fournissant dans
les villes, la main-dœuvre nécessaire - Au sud, lexode rural a alimenté les bidonvilles,
les paysans sy sont retrouvés sans moyens de
subsistance faute dindustrie pour les employer,
leurs structures traditionnelles de solidarité
démantelées. Condamnés à la misère des millions
de personnes tentent laventure dune migration
vers des cieux réputés plus cléments et
alimentent un néo- esclavage en particulier en
agriculture où lindividu doit accepter des
conditions de vie totalement indignes et
dangereuses notamment avec des productions sous
serre qui se multiplient depuis quelques
décennies -
- Le paysan devenu exploitant, et plus ou moins
subventionné selon quil est au nord ou au sud,
produira en fonction des besoins du marché et non
plus des besoins de sa communauté ou de ses
propres besoins -
21Les coopératives agricoles en France
- 3200 coopératives regroupent 150.000 salariés.
Elles se situent au niveau de la collecte et de
lindustrialisation de la production - Elles contrôlent 75 de la production de blé,
94 de celle de porc, 47 pour le lait, 62 pour
le sucre, 60 pour la volaille etc - Elles distribuent 70 des semences, 62 des
engrais et 60 de laliment bétail - Mais leur pouvoir leur échappe de plus en plus au
profit des multinationales des semences et des
produits chimiques (Monsanto, Syngenta), de
lindustrie agroalimentaire (Danone, Nestlé..),
de la distribution (Cargill, Carrefour) voire de
lénergie (Total) - Anecdotique ? le groupe chinois Chalkis agro
industriel (reconversion des soldats démobilisés
sur la frontière nord chinoise) a racheté la
coopérative Le Cabanon, principal producteur de
concentré de tomate, qui transforme la production
de 2000 agriculteurs du Sud Est -
22Le syndicalisme agricole
- La FNSEA crée en 1946 par un député socialiste
(entre autres) pour une organisation de
lagriculture libérée. Leur credo lunité du
monde rural rassemblé dans une Confédération
générale de lAgriculture (CGA). Les exploitants
agricoles y siégeront avec leur FNSEA. La CGA
est à peine née que danciens responsables de la
Corporation paysanne pétainiste arrivent Ã
prendre le contrôle de la FNSEA en écartant les
hommes de gauche au nom de lunité apolitique. La
FNSEA campe alors à droite - La FNSEA na eu de cesse de tenter de contrôler
toutes les institutions agricoles (chambres
dagriculture, organismes de crédit, de
coopération et de mutualité sociale), au point de
devenir un acteur incontournable. Pour accéder Ã
la terre, aux prêts bonifiés, mais aussi aux
dotations et primes, le paysan doit très souvent
prouver son orthodoxie Pendant cinquante ans, la
FNSEA (et ses montages organisationnels) sest
autoproclamée représentante de lagriculture. Il
faudra attendre larrivée de la gauche au pouvoir
pour que soit reconnu en 1981 le pluralisme
syndical. - Et bien sûr la Confédération paysanne à lopposé
des choix de la FNSEA,
23Politique agricole de la FNSEA
- Elle s'investit dans l'organisation des
productions et des marchés - La FNSEA a accompagné et milité activement pour
la survenue de lagriculture intensive telle que
nous la connaissons aujourdhui avec toutes ses
conséquences économiques et sociales au nord
comme au sud. - Elle prend position en faveur de l'agriculture
raisonnée et d'un développement de l'agriculture
vers des productions non alimentaires. Elle
s'attache aussi à sécuriser le revenu des
agriculteurs (de certains seulement) par des
outils publics de gestion des marchés, protestant
contre le démantèlement systématique des
organisations communes de marché (OCM) qu'annonce
la réforme de la PAC. - Après la nouvelle réforme de la PAC adoptée en
1999 et la mise en place d'Agenda 2000, sous la
pression de la base, la FNSEA s'est efforcée de
redéfinir la mission des paysans par le concept
de multifonctionnalité, consacré par la loi
d'orientation de 1999Â produire des produits
sains d'origine connue, occuper et gérer l'espace
en préservant la nature, contribuer à l'emploi et
à l'animation du milieu rural.
24Agriculture, agroalimentaire, distribution
- Au niveau mondial
- 4 groupes dominent la fourniture des semences
- 3 leaders pour lagrochimie et pour 50 du marché
- La transformation en produits primaires (sucre,
huiles, farines, coton) est dominée par Cargill
(160000 salariés dans 67 pays) 3
multinationales contrôlent 80 du marché des
graines de soja - Lagroalimentaire Nestlé est le premier avec
265.000 salariés dans 80 pays (19.000 en France
sur 35 sites) et présent sous 140 marques. Danone
ensuite. Lagroalimentaire est la première
industrie française - La distribution un géant américain Wal-Mart 2
millions de salariés numéro 2 Casino, 49.000
salariés dans 30 pays. Les cinq plus grands
concentrent entre 30 et 96 des ventes
daliments. Caractéristique générale pression
sur les prix achetés aux producteurs - Ce sont ces sociétés qui définissent les règles
du commerce international, les normes, les usages -
25Agriculture, agroalimentaire, distribution (2)
- Pression sur les prix achetés aux producteurs qui
ne reçoit que 2 à 4 de la valeur finale de son
produit. Le café a perdu 70 de sa valeur Ã
lachat au producteur depuis1980. Quand le
consommateur achète 1kg de bananes 2, le
producteur reçoit 5 centimes. Plus près de nous,
1kg de pommes vendu 2,50 à Paris est payé 20 Ã
50 ct au producteur - En imposant toujours des prix concurrentiels, la
grande distribution en position de monopole, a
incité le secteur de la transformation, à choisir
la composition des aliments économiquement
avantageuse au détriment de la qualité
nutritionnelle -
26Agriculture, agroalimentaire, distribution (3)
- En résumé les gouvernants nont plus a
intervenir sur les prix de vente, le système de
la grande distribution suffit à faire baisser les
coûts de lalimentation dans les pays développés - Mais ce sont les producteurs qui en subissent les
conséquences avec des rémunérations de plus en
plus faibles doù la mise en place de subventions
compensatoires dans la mesure où la disparition
complète des paysans nest pas souhaitée - Notons que ces aides sont directes pour
lagriculteur mais semi-directe pour
lagroalimentaire et indirecte pour le secteur
industriel (qui peut modérer les hausses de
salaire) et ..la bourse ! -
27La PAC
- Première PAC approvisionner les pays de lUE et
stabiliser cet approvisionnement par un soutien
des prix, une protection tarifaire, une
régulation des stocks avec restitution Ã
lexportation. Ne concerne pas toutes les
productions mais celles qui sont exclues peuvent
bénéficier de mesures annexes - PAC en 1992 changement, parallèlement à la
création de lOMC et lentrée de lagriculture
dans son champ de libéralisation des marchés.
Mais aussi fin de la guerre froide et de la
nécessité de  lautosuffisance et donc
orientation davantage vers lexportation. On
passe du soutien aux prix à laide directe aux
agriculteurs (phase I), puis à une aide directe
partiellement découplée de la production (phase
II), puis à un découplage total (phase III).
Après le bilan de santé de la PAC un système de
paiement unique (SPS) est envisagé ainsi que le
passage à une OCM unique pour les 21 régimes
existants
28La PAC (2)
- Lobjectif est de permettre à lUE dinscrire la
plus grande partie du soutien à lexploitation
dans la  catégorie verte qui nest pas soumise
aux disciplines de lOMC - Découplage sauf pour les primes à la vache, la
chèvre, a brebis - LUE continue à faire usage des formes
traditionnelles de soutien (restitution Ã
lexportation) lorsque la conjecture limpose
(renforcement de leuro par rapport au dollar)
lobjectif étant la stabilité sur les marchés de
lUE - La modification du soutien agricole de lUE suit
les modifications des tendances importance
croissante accordée à la qualité de la production
agricole et non pas son volume renforcement du
pilier du développement rural qui nest plus
synonyme de production agricole - Le paiement unique se fait sous certaines
conditionnalités mise en œuvre de  bonnes
pratiques agricoles ,  bon état agricole et
environnemental de la terre - Le problème ce sont les définitions quon peut
donner à ces différents termes on na jamais
défini la  qualité et les  bonne pratiquesÂ
ont mené à  lagriculture raisonnée qui comme
chacun nest quun coup de  communication pour
les industries chimiques - En 2012, la prime aux cultures énergétiques
serait supprimée - A terme ces aides seront aussi découplées des
surfaces aide à lexploitation agricole -
29La PAC (3)
- Les droits de chaque agriculteur sont définis en
fonction de ceux acquis durant la période de
référence (2000-2002) c-a-d montant/nb dha et ce
montant à lha est appliqué sur les ha
 éligibles cest-à -dire pas les cultures
permanentes (prime à lherbe ?) et la
sylviculture et pas non plus fruits et légumes,
p. de terre de conservation - LUE considère le marché scindé en deux dune
part  les achats de nécessité (produits
agricoles de base, indifférenciés ) liés au prix,
dautre part les achats  hauts de gamme selon
la qualité perçue. LUE veut appuyer la
production de qualité  haut de gamme laissant
à des pays comme le Brésil, lArgentine le soin
de nous alimenter en produit de  nécessité - Importance des normes de qualité dans la PAC
réformée. 4 types dassistance sont envisagées
- pour aider à instaurer des nouvelles normes de
qualité - promotion du bien être animal -
soutien pendant 5 ans au programme de
certification des agriculteurs - soutien à la
publicité pour les produits labellisés par des
groupes de producteurs -
30La PAC (4)
- Dans le cadre du deuxième pilier (soutien au
développement rural) soutien à linvestissement
des entreprises de transformation - Promotion du développement des espaces ruraux
(comprendre, en plus des agriculteurs)
diversification des activités économiques dans
les régions rurales, promotion du tourisme - Il y a donc glissement progressif des montants
alloués au premier pilier vers le deuxième
pilier. Et tous les fonds consacrés au
développement rural seront réunis dans un nouveau
 fonds européen agricole de développement
rural (FEADER). Ça veut dire à terme
disparition de la PAC en tant que telle, mais ça
ne veut pas dire disparition des aides, qui
orienteront les productions et le développement
rural selon les directives décidées par le
conseil des ministres de lUE et la commission
européenne
31La Banque Mondiale
- Elle fut créée en 1945. En 1946, elle approuve
son premier prêt, qui fut accordé à la France
pour un montant de 250 millions de en valeur
actualisée, il s'agit du plus gros prêt consenti
par la Banque - La Banque mondiale a été créée principalement
pour aider lEurope et le Japon dans leur
reconstruction, au lendemain de la Seconde guerre
mondiale, mais avec le mouvement de
décolonisation des années soixante, elle se fixa
un objectif supplémentaire, celui d'encourager la
croissance économique des pays en voie de
développement africains, asiatiques et
latino-américains. - Vu la situation actuelle inutile den dire
pluscest le franc succès ! - L'appellation Groupe de la Banque mondiale
désigne depuis juin 2007 cinq institutions - la plus importante est la Banque Internationale
pour la Reconstruction et le Développement
(BIRD), son fonctionnement est assuré par le
versement d'une cotisation réglée par les États
membres, - Lassociation International de Développement
(AID), ses prêts sont réservés aux pays les moins
développés, - la Société Financière Internationale (SFI), pour
financer les entreprises privées, - le Centre International pour le Règlement des
Différents relatifs aux Investissements (CIRDI), - LAgence Multilatérale de Garantie des
Investissements (AMGI), - Elle fait partie des institutions spécialisées du
système de ONU.
32La Banque Mondiale. Rapport 2008
- Â Si lagriculture, dans les pays en voie de
développement, nest pas placée au centre des
préoccupations internationales, lobjectif du
Millénaire visant à réduire de moitié, dici
2015, le nombre dêtres humains vivant dans une
extrême pauvreté et souffrant de la faim, ne sera
pas atteint. - La BM remarque aussi que les dépenses publiques
des pays du Sud consacrées à lagriculture sont
très faibles 4 pour lAfrique subsaharienne.
(Qui est-ce qui a recommandé la diminution
drastique des dépenses publiques ?) - la BM reconnaît, quune augmentation du PIB
provenant de lagriculture serait 4 fois plus
efficace quune même croissance de nimporte quel
autre secteur, pour faire reculer la pauvreté. - Et quest-ce quelle propose ?
33La banque Mondiale. Rapport 2008. 2
- mettre en place une  bonne gouvernance
publique . avec quatre objectifs fixés Premier
objectif  élargir laccès aux marchés et
mettre en place des chaînes de valeur
efficaces . Deuxième objectif  accroître la
compétitivité des petits producteurs et faciliter
lentrée sur le marché . -  Promouvoir linnovation par le biais de la
science et des technologies. Il faut soutenir
 le développement dorganismes génétiquement
modifiés (OGM) qui pourraient aider les
populations pauvres .  La production de
biocarburants, offre de nouvelles opportunités
prometteuses datténuer les changements
climatiques - Il faut,  élargir laccès aux services
financiers et réduire le degré dexposition à des
risques non assurés. Les contraintes financières
continuent dêtre un problème généralisé dans
lagriculture elles sont coûteuses La
solution  la microfinance, qui donne accès au
crédit sans garantie formelle, qui a permis Ã
des millions de pauvres, des femmes surtoutÂ
daccéder au prêt. Quil se pratique à des coûts
souvent supérieurs à 20 lan, ne semblent guère
préoccuper la Banque. - Bref toutes les solutions et tous les
poncifs qui ont mené à la réussite que nous
savons
34Le Fonds Monétaire International
- Issu de lONU comme la BM.
- Extraits de la fiche de présentation sur son
site - Le Fonds monétaire international a été créé en
1945 pour promouvoir le bon fonctionnement de
l'économie mondiale. Basé à Washington D.C., il
est gouverné par ses 185 États membres soit la
quasi-totalité des pays du monde devant
lesquels il est responsable - Les 45 gouvernements alors représentés à sa
création voulaient établir un cadre de
coopération économique conçu pour prévenir le
retour aux politiques économiques désastreuses
qui avaient contribué à la Grande Dépression des
années 30. - Le FMI poursuit les objectifs suivantsÂ
promouvoir la stabilité économique et prévenir
les crises contribuer à la résolution des
crises, lorsqu'elles se produisent promouvoir la
croissance et alléger la pauvreté. Pour atteindre
ces objectifs, il exerce trois fonctions
essentielles surveillance, assistance technique
et opérations de prêts. -
- Succès total !
35LOrganisation Mondiale du Commerce
- Crée en 1995 à partir du Gatt (accord général sur
les tarifs douaniers et le commerce) en
lélargissant à lagriculture, aux services et Ã
la propriété intellectuelle - Régi le commerce mondial dont les règles ont été
négociées par la conférence des ministres des
pays membres lors du  cycle de lUruguayÂ
(Gatt) le  cycle de Doha depuis 1995,
achoppe sur le dossier des échanges agricoles - Une seule vision la libre concurrence,
louverture du commerce comme valeur suprême
permettant la croissance économique et la paix
entre les peuples ! - Sauf que les promoteurs eux-mêmes, au nord, ne
respectent pas les règles, en subventionnant les
productions au Nord, en établissant des barrières
douanières tout en obligeant, par lintermédiaire
du FMI et de la banque mondiale, les pays du sud
à ouvrir largement leurs frontières à leurs
produits - A Hong Kong en 2005 la conférence de lOMC a fixé
à 2013 la suppression des subventions Ã
lexportation dans le secteur agricole -
-
36Les règles de lOMC
- Depuis 1980 sous la pression du FMI,
lagriculture des pays du Sud a été
progressivement libéralisée retrait de lEtat,
diminution des droits de douanes, suppression de
quotas à limportation - Depuis 1995 avec lOMC, ce processus samplifie
aux pays du Nord on fait miroiter de fabuleux
marchés au Sud aux pays du Sud, on promet un
accès plus facile aux marchés du Nord aux
consommateurs, partout, on promet une baisse des
prix - Les règles diminution des subventions
directes (taxes) mais autorisation des aides
 découplées (aides générales de lEtat mesures
agri-environnementales, assurances-revenu) nuance
de taille puisque seul les pays du Nord ont les
moyens de découpler les aides - tous les pays doivent
ouvrir leur marché intérieur agricole aux
importations et sans droit de douane même quand
ils sont auto suffisant (ex du riz en Corée du
Sud)
37Inégalités devant les règles de lOMC en
agriculture
- Le commerce des produits alimentaires ne porte
que sur 15 de la production mondiale. Oui mais
les quelques firmes agroalimentaires (des pays
 développés ) délocalisent (ou localisent)
leurs usines près des lieux de consommation et
surtout là où il y a beaucoup de consommateurs et
cest là aussi où main dœuvre et produits
peuvent être acquis à moindre frais. Incidence ? - Le changement de règle en 1995 affectent
différemment les pays Pour lEurope et les USA,
les exportations agricoles représentent moins de
10 des exportations totales. Mais cest 32
pour le Brésil, 49 pour Madagascar, 84 pour
lEthiopie ! Et dans les pays les moins avancés,
poussés à produire pour lexportation par les
IFI, 54 des recettes dexportation servent Ã
limportation de denrées alimentaires quils ne
produisent plus - Et les cours chutent le cacao a perdu 70 , le
café 65 , le coton 48 Et pour les PED, pas de
parachutes-subventions comme aux USA -
-
38Libre-échange !
- Pour gagner 1/j sur son ha, le paysan africain
doit vendre ses 10 à 20 q de blé produit, 18 à 36
/q. En Europe sur 100 ha, en intensif,
lagriculteur produit 80 q/ha qui lui coûtent
15/q tandis que les argentins et les australiens
eux produisent à 8/q et cest ce plus bas cours
qui fait référence sur le marché mondial. - Pour que lagriculteur européen puisse exporter
sa production, lUE subventionne (la moitié des
revenus de lagriculteur). Si bien que le q de
blé arrive en Afrique à 8-10/q. - Le paysan africain na aucune chance de survie
- Et comme en plus, grâce au FMI et la BM, il ne
peut plus cultiver ses légumes, remplacées par
des cultures dexportation et bien il meurt de
faim sur place ou dans les bidonvilles - NB On peut remplacer  blé par  coton et
 UE par  USAÂ
39Libre-échanges des exemples réussis pour le
Nord
- Une stratégie qui paye rendre dépendant les
pays qui nont pas les moyens de résister (parce
quon a mit en place des gouvernants corrompus,
et en soutenant des luttes armées qui conduisent
à des dictatures). Comment ? - En changeant les habitudes alimentaires par ex
au Sénégal la France a imposé aux sénégalais le
riz indochinois excédentaire (pendant la
colonisation). Ensuite on a vendu aux sénégalais
les brisures de riz thaïlandais en ruinant les
producteurs de riz de Casamance. Et on a
également fourgué les surplus européens de blé
(largement subventionnés) à bas prix, donnant
lhabitude aux sénégalais de manger du pain alors
que le climat au Sénégal ne permet pas de
produire de blé - En engageant les paysans (dette oblige) Ã
cultiver pour lexportation abandonnant ainsi
leurs cultures vivrières et donc en les rendant
dépendant des importationsquand ils peuvent
payer, cest la limite de lexercice ! - Mais tant pis, quelques millions de morts de
faim, après tout, la Terre ne devient-elle pas
trop peuplée ?
40Poulet-bicyclette et poulet-avion
- Les poulet brésiliens et thaïlandais ruineraient
les éleveurs bretons mais ceux-ci ruinent les
producteurs africains. Voyons - Le groupe français Doux premier exportateur
européen, délocalise sa production au Brésil
matière première et main dœuvre peu cher (il
faut 5 kg de céréales pour 1 kg de viande) - Les producteurs européens, soutenus par les
subventions UE pour le blé, continuent à produire
des volailles dont les meilleurs morceaux sont
vendus sur place, tandis que le reste (ailes et
croupions qui ne peuvent plus être incorporés aux
farines pour animaux) partent en Afrique à prix
cassé 1,37 /kg contre 2,28 pour le poulet
produit sur place. Au Cameroun ce système a
supprimé 110.000 emplois par an entre 1996 et
2003. Et en plus comme la chaine du froid nest
pas respectée, les risques sanitaires explosent
après contrôle de 200 échantillons, 83 ont été
déclarés impropres à la consommation en 2004. - Là aussi, le pays restera durablement dépendant
parce que les paysans ont durablement disparus
41Libre échange encore lALENA (accord de
libre-échange nord américain)
- Histoire de renards (USA, Canada) dans le
poulailler (Mexique), qui a commencé en 1994. Les
accords ont eu plusieurs résultats - Dun côté, déferlement des usines de montage,
américaines (maquiladores) vers le Mexique pour
profiter des bas salaires et de labsence de
normes sociales - De lautre les subventions étatsuniennes à la
production agricole qui ont fait chuté le prix du
maïs (la céréale principalement consommée, au
Mexique) de 70 , ruinant les producteurs
traditionnels mexicains avec disparition des
paysans. Ils ont du sûrement, alimenter en main
dœuvre les maquiladores - Résultat le Mexique est durablement dépendant
des importations. On a vu les conséquences en
2007 lorsque le prix du maïs a doublé (pour
alimenter les usines de biocarburants) Ce furent
les premières émeutes de la faim du (jeune, il
est vrai) XXI siècle - Et les maquiladores commencent à fermer pour
cause de délocalisation en Asie. Que reste-t-il
à louvrier-ex-paysan ?
42Et pourtant, comment on a fait nous, pour nous en
sortir
- 1881 création du Ministère de lAgriculture en
France et ce fut la mise en place dune longue
suite de barrières douanières pour protéger le
paysan français dans son effort de productivité - 1936 création de lOffice du blé pour stabiliser
les cours des céréales - 1960 création du marché commun agricole pour
faciliter les échanges entre six pays européens - Mécanisme du développement de lEurope de lOuest
ces 60 dernières années dés la fin de la
guerre, intensification des productions  pour
nourrir la France et lEurope cest-à -dire
travail lourd de la terre (machinisme agricole),
extension des exploitations donc avec disparition
de paysans (les plans quinquennaux daménagement
du territoire les avaient programmés), ça tombe
bien on en a besoin dans lIndustrie
utilisation des fertilisants chimiques et des
pesticides vantés par la recherche qui est
elle-même soutenue par les industriels de
lagrochimie, qui ont besoin de débouchés pour
les produits créés pendant la guerre, et de
reconversion pour leurs outils industriels
43Et pourtant .(suite)
- Gains de productivité très importants, les prix
alimentaires baissent et alors les salaires
peuvent ne pas augmenter. Les entreprises
récupèrent indirectement les gains de
productivité réalisés par les agriculteurs. - Donc le développement de lEurope de lOuest
sest effectué sur la base dune industrie et de
services largement ouverts au marché mondial
(règles du GATT), mais sappuyant sur une
agriculture encadrée et protégée par des droits
élevés, dissuasifs pour les produits extérieurs,
combinés à des prix fixés et stables sur le
marché intérieur - La nourriture à prix bas et peu fluctuant
représente lun des facteurs essentiels de la
compétitivité mondiale de lindustrie et des
services. - Pour maintenir le niveau de vie des
consommateurs, il a fallut des subventions
publiques (dont la PAC) pour combler la
différence apparue dans les années 1990 entre les
coûts de production et les prix de vente sur le
marché intérieur. En relation avec lOMC et la
libéralisation des échanges de produits agricoles
(1995)
44Autres exemples
- Le Japon très ouvert sur le marché international,
applique des droits de douane de 512 sur les
importations de riz de façon à conserver un
minimum dindépendance alimentaire sur cet
aliment pour lui totalement stratégique et Ã
entretenir une vie sociale et des paysages ruraux
auxquels ce pays accorde une grande importance - Le Nigéria a décidé de reconquérir une partie de
sa souveraineté alimentaire en interdisant les
importations de poulet congelés et de volailles
vivantes qui menaçaient la survie de son
aviculture. Celle-ci a pu être ainsi relancée
avec une productivité honorable - Nous lavons fait, ils lont fait, avec succès.
Pourquoi ne pas remettre sur le tapis cette
question pour améliorer la souveraineté
alimentaire des pays, en particulier là où on
meurt le plus de faim, là où la sous-nutrition
est endémique
45Accaparement des terres
- La crise alimentaire mondiale met à nu un
problème global le changement climatique, la
destruction des sols, la perte des ressources en
eau et la stagnation des rendements des
monocultures sont autant d'immenses menaces qui
pèsent sur les ressources alimentaires futures de
notre planète. - Linsécurité alimentaire accentue le phénomène
daccaparement des terres en particulier par des
pays comme lArabie saoudite ou la Chine, dont la
disponibilité en terres agricoles risque dêtre
insuffisantes pour assurer la sécurité
alimentaire de leurs populations - Aussi accaparement par les grandes firmes pour
permettre par un jeu de compensation carbone de
continuer à polluer tranquille
46Accaparement des terres Version financière
- La crise alimentaire se traduit par des
prévisions de marchés tendus, de prix élevés et
de pressions pour obtenir plus des terres
agricoles. Dans le même temps, le secteur
financier, cherche maintenant des zones
protégées. Tous ces facteurs font des terres
agricoles un nouveau terrain de jeu formidable
pour faire des profits - Pendant toute lannée 2008, une armée de sociétés
dinvestissement, de fonds spéculatifs et
dautres du même type se sont emparés de terres
agricoles dans le monde entier, avec laide
précieuse dagences comme la B M, sa Société
financière internationale ou la BERD, qui toutes
préparent la voie à ces investissements en
 persuadant les gouvernements de changer les
lois foncières pour permettre la réussite de ce
processus.
47Définition de lalimentation selon la
Confédération paysanne
- L'alimentation est une nécessité physiologique
essentielle à lhumanité. Elle trouve des
réponses dune très grande variété dans les
diverses cultures, avec des pratiques très
spécifiques pour ce qui reste un geste de baseÂ
cuisiner. - Lalimentation constitue un fait social et
culturel nous ne mangeons pas que des aliments
mais nous mangeons aussi des symboles et de
limaginaire. - Lalimentation est la rencontre entre un
territoire, ses sols, son climat et lhomme en
tant que paysan, qui cultive la terre et élève
les animaux - Lagriculture aux  normes actuelles ne
permet pas de nourrir lhumanité entière, ni de
répondre à lensemble des besoins de santé,
culturels et sociaux liés à lalimentation.
48La Banque Mondiale son dernier rapport sur le
développement 2008
- Rapport sur le développement dans le monde
2008 Lagriculture au service du développement
- La BM affirme
- lagriculture est importante pour la croissance
économique, la sécurité alimentaire, les moyens
dexistence et un environnement durable.
Lagriculture à petite échelle est un moyen
puissant pour sortir de la pauvreté et les
femmes y jouent un rôle important - lamélioration du niveau et de la qualité des
investissements dans lagriculture à petite
échelle est fondamentale. - le renforcement des moyens daction des
producteurs, notamment de sexe féminin, en les
organisant, est vital pour leur permettre
dobtenir une part équitable des opportunités
offertes par le marché - les pays industrialisés doivent de toute urgence
augmenter leur aide aux fonds dadaptation aux
changements climatiques et cette adaptation
devrait sintégrer aux programmes agricoles - MAIS
49La Banque Mondiale son dernier rapport sur le
développement 2008 (2)
- La BM affirme encore quune libéralisation
totale du commerce permettra une diminution du
taux de pauvreté. - Le Rapport affirme que ce sont les consommateurs
pauvres qui sont les victimes de la protection de
la production intérieure
50Quelques principes énoncées dans des textes
internationaux et nationaux
-  Les êtres humains sont au centre des
préoccupations relatives au développement
durable. Ils ont droit à une vie saine et
productive en harmonie avec la nature Principe
n1 de la Convention de Rio (repris en France
dans la LOADDT de 1999) -  lagriculture durable doit répondre à trois
enjeux indissociables économique, social,
écologique - et axer la production sur les
intérêts des consommateurs (Union européenne)
51Déclaration universelle des droits de
lhommeNations Unis 1948
- Article 25
- Toute personne à droit à un niveau de vie
suffisant pour assurer sa santé, son bien être et
ceux de sa famille, notamment pour
lalimentation, lhabillement, le logement, les
soins médicaux ainsi que pour les services
sociaux nécessaires elle a droit à la sécurité
en cas de chômage, de maladie, dinvalidité, de
veuvage, de vieillesse ou dans les autres cas de
perte de moyens de subsistance par suite de
circonstances indépendantes de sa volonté
52Pacte international droits économiques, sociaux
et culturels. Nations Unis 1966-1976
- Article 11
- Les Etats parties au présent Pacte reconnaissent
le droit de toute personne à un niveau de vie
suffisant pour elle-même et pour sa famille, y
compris une nourriture, un vêtement et un
logement suffisants, ainsi quà une amélioration
constante de ses conditions dexistence. Les
Etats parties prendront les mesures appropriées
pour assurer la réalisation de ce droit et ils
reconnaissent à cet effet limportance
essentielle dune coopération internationale
librement consentie
53Le droit à lalimentation
- In sommet mondial de lalimentation 2002
- "Le droit à l'alimentation est le droit d'avoir
un accès régulier, permanent et libre, soit
directement, soit au moyen d'achats monétaires, Ã
une nourriture quantitativement et
qualitativement adéquate et suffisante,
correspondant aux traditions culturelles du
peuple dont est issu le consommateur, et qui
assure une vie psychique et physique,
individuelle et collective, libre d'angoisse,
satisfaisante et digne." - Il doit être souligné que le concept de "droit Ã
l'alimentation" est beaucoup plus fort que le
concept de "sécurité alimentaire". Le "droit Ã
l'alimentation" inclut tous les éléments de la
sécurité alimentaire - disponibilité et
accessibilité de l'alimentation -, mais Il va
plus loin en insistant sur deux points - 1- L'affirmation des droits des affamés et des
pauvres - 2- La responsabilité des Etats et des autres
acteurs.
54Le Développement Durable
- Le sommet de la terre (Rio 1992)
- "le développement durable est celui qui répond
aux besoins du présent sans compromettre la
capacité des générations futures à répondre Ã
leurs propres besoins" - Le traité de Maastricht
- adopte dans son article 2 le développement
durable comme objectif de la Communauté
Européenne et dans le domaine agricole cela se
traduit par -  réduire les apports de produits chimiques au
point qu'aucun des processus naturels de base ne
soient affectés Â
55Application des Droits économiques et sociaux
- Pour mettre en pratique la déclaration
universelle des droits de lhomme cest- Ã -dire
définir les obligations pour les Etats
signataires, il y a deux pactes élaborés en 1966
le Pacte relatif aux droits civiques et
politiques le Pacte relatif aux droits
économiques, sociaux et culturels. Cela
arrangeait tout le monde de traiter séparément
ces droits et ce nest quen 1987 que le Comité
des droits économiques, sociaux et culturels
cest mis en place mais sans pouvoir réel - Ni la Cour internationale de Justice, ni les
tribunaux pénaux internationaux nenvisagent de
rendre justice à celui qui meurt de faim.
Pourtant lindivisibilité et luniversalité des
droits de lhomme ont été maintes fois réaffirmés -
56Le principe de précaution
- Â principe selon lequel labsence de certitudes,
compte tenu des connaissances scientifiques et
techniques du moment, ne doit pas retarder
ladoption de mesures effectives proportionnées
visant à prévenir un risque de dommages graves et
irréversibles à lenvironnement à un coût
économique acceptable (article 200-1 du Code
rural) - En dautres termes Face à des risques graves et
irréversibles mais potentiels, labsence de
certitudes scientifiques ne doit pas retarder
ladoption de mesures qui auraient été jugées
légitimes si de telles certitudes avaient été
acquises
57Pesticides
- Comité de prévention et de précaution Rapport
du 1er juin 2001 -  Le comité a abouti à la conclusion que le
problème sanitaire posé par lutilisation des
pesticides en agriculture, justifiait une
application du principe de précaution - (Rapport sur les risques sanitaires posés par les
pesticides et demandé par le Ministre de
laménagement du territoire)
58Valeur juridique des préambules
- La question quelle est la valeur juridique de
toutes ces affirmations, sans ambiguïté, sur les
droits de lhomme ? - Récemment (3 oct 2008) un arrêt rendu par le
Conseil dEtat semble y répondre. Larrêt dit - ''les dispositions de l'article 7 comme
l'ensemble des droits et devoirs définis dans la
charte de l'environnement, Ã l'instar de toutes
celles qui procèdent du préambule de la
constitution ont valeur constitutionnelle
qu'elles s'imposent aux pouvoirs publics et
autorités administratives dans leurs domaines de
compétence respectifs''.
59Agriculture lalternative
- Lagriculture et les paysans partout où ils se
trouvent doivent plus que jamais assurer ces deux
fonctions essentielles produire (pour se
nourrir aujourdhui) et préserver (pour être en
mesure de se nourrir demain). Et cest en tout
lieu de la planète que le métier de paysan doit
poursuivre simultanément ces deux fonctions
essentielles. - Ce sont les systèmes les plus économes et les
plus autonomes qui seront demain les systèmes les
plus performants sur le plan économiqueÂ
60Lagriculture paysanne
- Lagriculture paysanne, est à la fois le modèle
le plus répandu et le plus menacé. Elle a des
implications positives pour lensemble de la
société - relocalisation des productions et des emplois qui
se rapprochent des lieux de consommation - Plus grande autonomie énergétique, tant primaire
que secondaire. - moins consommatrice despaces, permet de répartir
les moyens de production entre un plus grand
nombre de paysans qui participe mieux au
dynamisme économique et social des territoires - adaptée aux conditions pédoclimatiques et moins
polluante - met en valeur lensemble des ressources qui sont
à la disposition des paysans et satisfait les
objectifs sociaux et environnementaux au delà des
seuls objectifs économiques que sassigne
lagriculture intensive. - évite aux paysans des différentes agricultures du
monde une mise en concurrence inutile et
dévastatrice
61Lagro-écologie une raison despérer(doc FAO
2008 Extraits)
- Le développement agricole dépend d'une
multiplicité de facteurs et sa compréhension
suppose une analyse des rapports entre méthodes
d'exploitation, environnement et systèmes
sociaux. Il est aujourd'hui absolument vital
d'élaborer une approche au développement agricole
répondant aux besoins des petits exploitantsII
est, bien entendu, impossible de mettre en Å“uvre
de nouveaux agro-écosystèmes durables sans
modifier les facteurs socio-économiques qui
décident de ce qui doit être produit, comment et
pour qui. - Lagro-écologie est une discipline de gestion des
agro-écosystèmes  ceux-ci produisent, tout en
protégeant les ressources, respectent les
traditions culturelles, sont à la fois justes sur
le plan social et viables au plan économique . - Lobjectif de l'agro-écologie est d'assurer un
environnement équilibré, des rendements durables,
la fertilité du sol par des moyens biologiques
ainsi que le contrôle des ravageurs grâce au
développement d'agro-écosystèmes diversifiés, et
l'usage de technologies à faible apport
d'intrantsÂ
62Lagro-écologie une raison despérer(doc FAO
2008 Extraits)(2)
- Le système doit
- 1) réduire, régulariser et optimiser la
consommation d'énergie et de ressources - 2) limiter les pertes en nutriments en
réduisant lessivage, et érosion et en améliorant
le recyclage des nutriments par l'emploi accru de
légumineuses, d'engrais organique et de compost
ou d'autres mécanismes de recyclage efficaces et
naturels - 3) favoriser la production de denrées
alimentaires locales adaptées au milieu naturel
et socio-économique - 4) protéger les ressources naturelles et
freiner la dégradation du sol - 5) réduire les coûts et promouvoir l'efficacité
et la viabilité économiques des petites et
moyennes exploitations agricoles, afin de
renforcer l'ensemble du système agricole. -
63Lagro-écologie une raison despérer (doc FAO
2008 Extraits)(3)
- le processus d'amélioration agricole doit
- a) exploiter et promouvoir le savoir local et
les technologies productrices de ressources - b) mettre l'accent sur la biodiversité
locale, incluant les espèces locales, les
ressources en bois de feu ou les herbes
médicinales - c) tendre à l'auto-développement, nécessitant
la participation active des paysans. Selon les
rapports de projets menés en Amérique latine, ces
méthodes permettent d'améliorer l'usage de l'eau,
la lutte biologique contre les ravageurs, la
conservation effective du sol, et de mettre la
gestion de la production à la portée des petits
paysans
64Lagro-écologie une raison despérer (doc FAO
2008 Extraits)(4)
- Les agro-écologistes estiment que l'on doit
aller de la base vers le sommet, en partant des
paysans les plus démunis. Cette approche respecte
les facteurs culturels, puisqu'elle opère Ã
partir du savoir agricole traditionnel, associé Ã
des éléments de la science agricole moderne.
L'environnement est également respecté car ces
méthodes ne transforment ni ne modifient
radicalement les écosystèmes paysans, mais plutôt
identifient les éléments traditionnels ou
modernes qui, intégrés, permettront d'optimiser
la production. En mettant l'accent sur l'usage de
ressources disponibles localement, les
technologies agro-écologiques sont également plus
intéressantes sur le plan économique.
65Lagro-écologie une raison despérer (doc FAO
2008 Extraits)(5)
- Stratégie
- rotation des cultures, qui permet une diversité
végétale temporaire. Intégrée dans un système
cultural, elle produit des nutriments végétaux
qui brisent le cycle de vie des insectes et
ravageurs, des maladies, des mauvaises herbes - polyculture association de deux cultures
d'espèces différentes ou plus. Plantées Ã
proximité l'une de l'autre, ces cultures se
complètent biologiquement, ce qui améliore leurs
rendements - systèmes d'agro-sylviculture les arbres
coexistent avec cultures annuelles ou animaux. La
complémentarité de ces composants permet de
diversifier les usages possibles de
l'agro-écosystème - cultures de couverture l'utilisation de
légumineuses seules ou associées, sous des arbres
fruitiers, augmente la fertilité du sol, favorise
la lutte biologique contre les ravageurs, modifie
le microclimat du verger - culture/élevage l'intégration des animaux permet
d'obtenir une biomasse plus importante et un
excellent recyclage des nutriments.
66Lagro-écologie une raison despérer (doc FAO
2008 Extraits)(6)
- Nécessaire reconversion entre un système
conventionnel et une agriculture écologique par