Title: Philosophie politique: Ordre social, libert et dmocratie 4 MANDEVILLE
1Philosophie politique Ordre social, liberté et
démocratie(4) MANDEVILLE SMITH
2Bernard Mandeville
- 1670-1733
- Auteur de
- La fable des abeilles
- Pensées libres sur la religion, léglise et le
bonheur de la nation
3Pourquoi les vices privés produisent le bonheur
public
- Lenvie et la cupidité comme motivations de base
- La relation entre travail et richesse personnelle
est souvent aléatoire - Tout le monde sait que la malhonnêteté paye
souvent et agit en conséquence - Leffet économique et social des vices privés
- La situation initiale dans la ruche
- chaque partie étant plein de vice,
- Le tout était cependant un paradis
- Et la vertu, à qui la politique
- Avait enseigné mille ruses habiles,
- Nouait, grâce leur heureuse influence,
- Amitié avec le vice. Et toujours depuis lors
- Les plus grandes canailles de toute la multitude
- Ont contribué au bien commun.
4Pourquoi le bonheur public basé sur les vices
privés est fragile
- Lattribution des malheurs aux politiciens
- À chaque échec,
- Comme des créatures perdus sans remède,
- Elles maudissaient les politiques, les armées et
les - flottes,
- Et chacun criait A bas les fripons!
- Et, bien que connaissant sa propre friponnerie,
- En autrui cruellement lexcluait.
- La moralisation des affaires publiques
- Il ne se commettait pas la moindre erreur,
- La moindre entorse au bien public,
- Que tous ses pendards ne sécrient effrontément
- Grands dieux! Si seulement nous avions de
- lhonnêteté!
5Les conséquences sociales de la vertu au pouvoir
- Les conséquences économiques de la vertu
- Fin des professions de remédiation
- Juges, médecins, curés, politiciens, etc.
- Fin de la vanité et du désir de luxe
- Fin du commerce
- A mesure que lorgueil et le luxe décroissent,
- Graduellement ils quittent aussi les mers.
- Ce ne sont plus les négociants, mais les
compagnies - Qui suppriment des manufactures entière.
- Les arts et le savoir-faire sont négligés.
- Le contentement, ruine de lindustrie,
- Les remplit dadmiration pour labondance de
biens tout simples - Sans en chercher ou en désirer davantage.
- Conséquences politiques
- Faiblesse face aux ennemis extérieurs
6La double face de la morale la vertu et la
justice
- Pourquoi la vertu empêche le bien-être
- Cessez donc de vous plaindre seuls les fous
veulent - Rendre honnête une grande ruche.
- Il faut quexistent la malhonnêteté, le luxe et
lorgueil, - Si nous voulons en retirer le fruit.
- Ainsi on constate que le vice est bénéfique,
- Quand il est émondé et restreint par la justice
- La vertu seule ne peut faire vivre les nations
- Dans la magnificence ceux qui veulent revoir
- Un âge dor, doivent être aussi disposés
- A se nourrir de glands, quà vivre honnêtes.
- Doù vient la restriction de la justice?
- Explication de lorigine de la vertu
7Pourquoi les animaux coopèrent plus facilement
que les humains
- Pourquoi les animaux arrivent plus facilement que
les hommes à coexister paisiblement sans maître - Ils sont aussi égoïstes que les humains
- Mais ils ont moins de désirs
- Et ils sont moins intelligents
- La nature de lanimal humain
- parce que cest un animal dun égoïsme et
dune obstination, aussi bien que dune ruse
extraordinaires, on peut bien le dompter par une
force supérieure, mais il est impossible par la
violence seule de le rendre traitable et de lui
faire accepter les progrès dont il est capable.
8Le problème des législateurs comment inciter les
hommes à la coopération?
- (1) La stratégie de la flatterie
- Personne ny est insensible, si lon sy prend
avec habileté - (2) La stratégie de lassimilation
- Faire comprendre que lintérêt dêtre bien
considéré par autrui (lamour de lhonneur et la
peur de la honte) exige un comportement vertueux - Distinguer entre deux catégories exclusives de
personnes - Les personnes avec une noblesse de caractère ils
combattent leur passions basses, animales, et
sont capables dun sacrifice pour le bien commun - Les gens ordinaires qui sont esclaves de leurs
passions
9Pourquoi cette solution marche (1)
- Leffet sur ceux qui pensent être noble de
caractère - Vouloir correspondre à limage que lon a de
soi-même (réduction de dissonance cognitive) - Facilité accrue doccuper les postes de pouvoir
et exiger ladmiration et le dévouement dautrui - Incitation à dissimuler ses imperfections et à
prêcher dautant plus fort la vertu en public - il est évident que que les premiers
rudiments de la morale, introduits par dhabiles
politiques pour rendre les hommes utiles les uns
aux autres aussi bien que dociles, ont été
principalement inventés pour permettre aux
ambitieux de tirer deux profit, et en gouverner
de très grands nombres avec plus de facilité et
de sécurité.
10Pourquoi cette solution marche (2)
- Leffet sur ceux qui ne pensent quà satisfaire
leurs désirs - Reconnaissance de lavantage de supprimer ou du
moins dissimuler leurs inclinations (gains de
coopération) - Récompense psychologique avoir par moment le
sentiment dêtre une personne de caractère noble - Il était donc de lintérêt des plus méchants
dentre eux plus que daucun autre de prôner le
dévouement au bien public, qui leur permettait de
recueillir le fruit du travail et de labnégation
des autres, et en même temps, dêtre plus
tranquilles pour laisser le cours libre à leurs
appétits ils saccordèrent donc avec les autres
pour appeler VICE tout ce que, sans égard pour
lintérêt public, lhomme commet pour satisfaire
un de ses appétits Ils saccordèrent pour
donner le nom de VERTU à toute action dans
laquelle lhomme, allant contre limpulsion
naturelle, sefforce de faire du bien aux autres,
ou de vaincre ses passions par une ambition
rationnelle dêtre un homme de bien.
11Objection laltruisme anonyme est un phénomène
observable
- Réponse lexemple de la pitié
- Un instinct naturel (pitié, altruisme) nest pas
dérivé de lintérêt public, ni de la raison il
peut servir ou nuire - Exemples lhonneur des vierges, limpartialité
des juges, détruites par pitié - Lexemple de lenfant sauvé
- Il ny a point de mérite à sauver un petit
enfant innocent sur le point de tomber dans le
feu. Cette action nest ni bonne ni mauvaise et,
si utile quelle ait été à lenfant, nous ne
lavons fait que pour nous faire plaisir à
nous-mêmes car de le voir tomber sans essayer de
larrêter nous aurait causé une douleur que
linstinct de conservation nous a obligé à
éviter. - Un instinct naturel est par nature égoïste
12Conclusion
- Les gens adroits savent avec quelle force la
flatterie agit sur lorgueil Ils nignorent
pas que les hommes agissent contre leurs
inclinations afin davoir le plaisir de passer
aux yeux de certains pour ce quils savent bien
ne pas être. Cest ainsi que de sagaces
moralistes peignent les hommes semblables aux
anges, dans lespoir que leur orgueil en engagera
au moins quelques-uns à copier les beaux
originaux quon prétend quils sont.
13Adam Smith
- 1723-1790
- Auteur de
- Théorie des sentiments moraux
- La richesse des nations
14La place de Mandeville dans la philosophie morale
15Le raisonnement de Mandeville
- Thèse de Mandeville
- Amour de louange et déloge motif des actions
apparemment vertueuses - Raison principale
- Préférences humaines
- bonheur propre gt bonheur dautrui
- Pourquoi se donner une apparence vertueuse
- Lorsquil paraît sacrifier son propre intérêt
à celui de ses compagnons, il sait que la
conduite plaira grandement à leur amour de soi et
quil ne manqueront pas dexprimer leur
satisfaction en lui accordant des éloges les plus
extravagants. Le plaisir quil en attend
surpasse, selon lui, lintérêt auquel il renonce.
Sa conduite est don en réalité aussi égoïste en
cette occasion quen toute autre... - La logique de la tromperie de soi-même
- Il est flatté toutefois, et se flatte lui-même
en croyant quelle est entièrement désintéressée
puisque, sans cette croyance, sa conduite ne
semblerait être digne daucun mérite ni daucun
éloge, à ses yeux comme à ceux des autres.
16Légoïsme exclusif repose sur une psychologie
morale déficiente
- Egoïsme exclusif vs réductionniste (Hobbes)
- Thèse le vice et la vertu se distinguent par le
but quils visent - Amour de la vertu ? vanité, car
- Vouloir être loué pour ce qui est louable ?
vouloir être loué à tout prix - Quest-ce que la vanité?
- Est coupable de vanité celui qui désire des
éloges pour des qualités qui les méritent certes
réellement, mais dont il sait bien quil ne les
possède pas. - Exemples
- Celui qui se donne des airs dimportance
auxquels il na aucun titre, le menteur stupide
qui revendique le mérite daventures qui nont
jamais eu lieu, le plagiaire inconscient qui se
fait passer pour lauteur douvrages auxquels il
ne peut pas prétendre
17La psychologie de Mandeville néglige la
justification et le mérite
- Limportance de la justification
Lindépendance du mérite de sa reconnaissance
effective par autrui
18La vertu est-elle équivalente à lascétisme?
- Lascétisme de Mandeville
- Action conforme à lidéal ascétique de
labnégation et de labstinence ? vertueux. - Selon lui, tout est luxe qui excède ce qui est
absolument nécessaire à la conservation de la
nature humaine, de sorte quil y a du vice même à
porter une chemise propre ou à habiter une maison
commode. Il considère lindulgence à légard du
penchant pour le sexe dans les limites de lunion
conjugale comme relevant de la même sensualité
que la satisfaction la plus nuisible de cette
passion ... - Lerreur de Mandeville manque de critique à
légard du langage commun - Certains de nos passions nont pas dautres
noms que ceux qui soulignent leur degré
désagréable et offensant... Ainsi, les noms
communs de lamour du plaisir et de lamour du
sexe (luxe et luxure) dénotent un degré vicieux
et choquant de ces passions.
19Pourquoi largument de Mandeville ne prouve pas
ce quil veut prouver
- Largument de Mandeville
- Si la passion X est parfois mauvaise, alors elle
est mauvaise. - La passion X est parfois mauvaise.
- Alors la passion X est mauvaise.
- Si les effets de la passion X sont généralement
bénéfiques pour la communauté, alors X est
désirable. - Les effets de X sont généralement bénéfiques pour
la communauté. - Alors la passion X est désirable.
- Il en suit X est à la fois mauvais et désirable.
- Or, la première prémisse étant fausse, la
conclusion de Mandeville ne suit pas.