Title: FAUNE DU MAROC
1Pour une alternative écologique et moderne à la
destruction par capture des ophidiens
remarquables par les Aïssaoua au Maroc Quelques
idées et propositions
Par Michel Aymerich Association GERES
Association GEOS
2- La destruction croissante des écosystèmes par
lextension des activités humaines dont la
circulation routière - menacent les espèces de
serpents du Maroc. - Ici, par ex., une couleuvre de Moïla, Scutophis
moilensis
Photo Michel Aymerich
3- Plusieurs relictes tropicales (ou daffinités
subsahariennes), notamment, ont fortement
régressé, voire ont disparu de régions entières
du Maroc et voient leur présence dans ce pays
fortement menacée. - Cest le cas, par exemple, de la sous-espèce
marocaine du Cobra dEgypte, Naja haje legionis.
Photo Michel Aymerich
4 Cest également le cas de cette autre
remarquable relicte tropicale quest la Vipère
heurtante, Bitis arietans. Ici en train de tuer
un agame femelle.
Photo Michel Aymerich
5- Sajoutent à la destruction des écosystèmes au
Maroc, la destruction directe, du fait des
préjugés sévissant à légard des serpents et du
droit arbitraire et préécologique de décider
quelles espèces peuvent vivre et quelques espèces
doivent mourir - A gauche, une couleuvre de Montpellier, Malpolon
monspessulanus, décapitée. - A droite, une vipère des pyramides (ou échide à
ventre blanc), Echis leucogaster, la tête écrasée
Photo Michel Aymerich
Photo Jacques Franchimont
6- Et, thème qui fait particulièrement lobjet de
notre intervention, la destruction intense
résultant des prélèvements effectués par les
Aïssaoua. - Ici, un cobra fraîchement capturé dans les
environs de Bou-Jérif (Ouest de Guelmine) afin
dêtre vendu à Marrakech
Photo Michel Aymerich
7- Lactivité de capture des serpents (notamment
cobras, vipères heurtantes, couleuvres de
Montpellier) par les Aïssaoua représente, en
effet, un des facteurs principaux
dappauvrissement écologique durable des milieux,
voire même menacent à terme ces espèces
remarquables dextinction au Maroc, entraînant
toute une série de dommages écologiques
collatéraux disparition, par ex., des espèces de
mammifères associés. Il en résulte des milieux
stériles et morts, des terres désenchantées,
parce que vidées de leurs habitants légitimes
Photo Michel Aymerich
8- Ici, une vipère heurtante venant dêtre capturée.
Elle a été, en fait, littéralement cueillie, tant
est quelle reste immobile se fiant à ses dépens
à ses capacités de mimétisme
Photo Michel Aymerich
9- Vipère heurtante et vipère de Mauritanie
(Macrovipera mauritanica) capturées attendant
dêtre achetées par les montreurs de serpents et
maintenues déshydratées dans une caisse sans eau
et sans nourriture, parfois durant de longs mois,
jusquà ce que mort sensuive - Les couleuvres de Montpellier et cobras
subissent souvent le même sort.
Photo Michel Aymerich
10- Les spécimens achetés sont tous voués à une mort
programmée, tant est que les exhibitions de
serpents sont totalement irrespectueuses de leur
bien-être et de leur vie. - Au premier plan, une couleuvre de Montpellier
moribonde. - Sur le tapis, un cobra stressé aux crochets
arrachés qui mourra inéluctablement en quelques
mois
Photo Michel Aymerich
11- Ces exhibitions barbares issues dun autre âge
contribuent à désinformer les spectateurs sur la
réalité comportementale de ces espèces, empêchant
ainsi une prise de conscience sur la nécessité de
les protéger et par conséquent de les respecter. - A gauche, vipère heurtante morte présentée comme
gobant un œuf de poule!
Photo Jean Delacre
12- A droite, encore une vipère heurtante morte
présentée frauduleusement comme gobant un œuf de
poule! Une autre vipère morte se trouvait à
droite de la prise de vue, ce qui démontre à quel
point les décès sont fréquents - Remarquez lécureuil devant la vipère située à
gauche qui apeuré sest aplati sur le ventre!
Photo Michel Aymerich
13Détail de la photo précédente
- Ecureuil apeuré et vipère moribonde aux crochets
arrachés - Nulle écologie, nulle morale, nulle transmission
dun savoir, mais un spectacle douteux à tous
égards indigne des temps actuels caractérisés par
la sixième extinction des espèces et dune ville
de la qualité de Marrakech!
Photo Michel Aymerich
14- Afin de lutter contre ce processus destructeur
et ces spectacles hérités dun autre âge, nous
proposons une série de mesures articulées entre
elles susceptibles de les freiner puis de les
stopper - Parmi ces mesures, nous proposons que les
Aïssaoua (et assimilés) soient amenés à adopter
des activités nouvelles, lesquelles pourraient,
par ailleurs, offrir à ceux-ci des revenus
supérieurs à ceux quils perçoivent. - Ces nouvelles activités consisteraient
- À travailler dans le domaine de lécotourisme en
tant que guides naturalistes. - A travailler en tant quintervenants dans les
écoles et universités, afin de communiquer leur
savoir indéniable sur un certain nombre
despèces de serpents du Maroc, notamment les
cobras, les vipères heurtantes, les couleuvres de
Montpellier. - A travailler auprès de spectateurs à qui seraient
montrées les espèces mentionnées et dautres
dans le cadre de reptilariums respectant les
besoins vitaux de ces espèces et respectueux de
leur bien-être. - Précisons que la Place Djemaa-El-Fna à
Marrakech était celle où lon coupait les têtes
et quil y a donc des traditions qui
méritent dêtre envoyées dans les poubelles de
lhistoire - Les Aïssaoua pourraient et devraient, selon
nous, également recevoir un complément
dinformations sous forme dune formation
appropriée, à lissue de laquelle ils recevraient
un certificat de capacité. - Il va de soi que ces serpents nauraient pas
les crochets arrachés ni ne seraient mutilés
daucune façon.
15- Travailler dans le domaine de lécotourisme
signifie - Les Aïssaoua pourraient, après avoir reçu une
formation adéquate, être employés dans un cadre
associatif ou coopératif. Ils accompagneraient de
petits groupes de visiteurs naturalistes motivés
afin de leur montrer diverses espèces animales. - Tous seraient tenus par une charte strictement
respectueuse des espèces et des écosystèmes. Un
exemple dune telle charte peut être consulté sur
le site du GEOS - Ci-dessous une des régions encore habitées par
les cobras, vipères heurtantes, couleuvres de
Montpellier et autres... à louest de Guelmin.
Photo Michel Aymerich
16- Les vipères heurtantes, Bitis arietans,
relativement faciles dapproche, redeviendraient
à lissue dun arrêt durable sinon définitif des
captures suffisamment abondantes pour garantir
une observation aisée dans leur milieu naturel.
Ceci à la plus grande joie des visiteurs
naturalistes. - Ici une vipère adulte à laffût dune proie
Photo Michel Aymerich
17- Là, une vipère heurtante juvénile, richement
colorée, dont on ne peut que espérer quelle
parvienne à lâge adulte afin de contribuer à la
survie de son espèce et par conséquent à
préserver la qualité de lécosystème dont elle
est un des représentants remarquables
Photo Michel Aymerich
18 Des cobras aux crochets intacts pourraient être
montrés, le cas échéant, après capture préalable
à condition de ne subir aucun stress majeur
susceptible daffecter leur santé. Ces serpents
ne seraient en aucun cas vendus aux montreurs de
serpents sévissant dans les villages, les villes
et les hôtels. Ils seraient soit relâchés soit
pour certains dentre eux élevés dans des
conditions adéquates, totalement respectueuses de
leurs besoins vitaux, et montrés à des
visiteursIci démonstration pratique par M.
Aymerich quun cobra aux crochets intacts peut
être montré sans danger et sans nuire à la santé
de lanimal.
Photo A. Chaker
19- Dautres serpents pourraient être observés, telle
cette couleuvre de Montpellier, Malpolon
monspessulanus, fuyant dans un terrier
Photo Michel Aymerich
20- Dautres espèces aussi sont présentes ici, un
psammomys obèse, une des proies essentielles des
vipères heurtantes, cobras et couleuvres de
Montpellier qui alors les régulent et empêchent
la constitution dune surpopulation nuisible tant
à lenvironnement quà lespèce elle-même
Photo Michel Aymerich
21- Là, des écureuils de Barbarie
Photo Michel Aymerich
22- Ici,une chouette chevêche
Photo Michel Aymerich
23- Et là un aigle de BonelliToutes espèces
présentes à louest de Guelmin
Photo Michel Aymerich
24- Parallèlement à la série dactivités nouvelles,
proposées aux Aïssaoua, nous proposons que soit
mise en place une police de lécologie. - Toutes propositions associant créations demplois
nouveaux à lémergence dune nouvelle conscience
à la mesure dun Maroc moderne répondant aux
défis combinés dune désertification menaçante et
de notre époque dramatiquement marquée par la
sixième grande extinction des espèces, le
réchauffement climatique et la perte de sens.
Photo Michel Aymerich
25Nous souhaitons, pour conclure, rappeler que
certaines des propositions faites ici ont été
proposées en Inde, voire sont dors et déjà
pratiquées dans ce pays qui aura ainsi ouvert la
voie en sinspirant peut-être de cette réflexion
de Gandhi La grandeur d'une nation et ses
progrès moraux peuvent être jugés par la manière
dont elle traite les animaux
26- Inde Les charmeurs de serpents bientôt
éducateurs ? - Considérés comme des dieux pour savoir dompter
les cobras, mais interdits par une loi de 1972,
le million de charmeurs de serpent que compte
l'Inde sont accusés de mauvais traitements par
les défenseurs des animaux qui veulent les
transformer en éducateurs spécialisés dans les
reptiles.Chaque année, environ 400.000 serpents
sont retirés de leur environnement naturel pour
danser devant les flûtes de charmeurs sous l'œil
des touristes ébahis. Mais leur ondulation au
rythme de la musique, on la doit à un
entraînement cruel dispensé à coups de mauvais
traitements physiques.Amputés de leurs crochets
venimeux, ils meurent une fois relâchés dans la
nature après six mois et quelques de
"prestations", accusent les organisations de
défense de la faune.Une loi adoptée en 1972 a
poussé la plupart des charmeurs hors des villes,
par peur de se faire arrêter par la police, les
renvoyant dans les villages où ils gagnent
beaucoup moins, selon une étude publiée par le
fonds privé Wildlife Trust of India. Ils y
"jouissent d'un statut de quasi-dieu car ils sont
capables de conquérir ces animaux mortels",
explique Bahar Dutt, membre de l'organisation qui
a parcouru l'Inde pour mener l'enquête.
Conscient que des milliers d'Indiens dépendent
de ce métier pour vivre, le trust ne cherche pas
à leur retirer ce moyen de subsistance. "Leurs
connaissances pourraient de plus être utilisées
pour la conservation" des reptiles, explique Mme
Dutt.Le fonds propose donc de transformer les
charmeurs en "éducateurs aux pieds nus".
Embauchés par les centres de conservation de
reptiles, ils pourraient partager leurs
connaissances sur les animaux, le venin et la
médecine traditionnelle capable de guérir les
morsures. Comme solution alternative, le Fonds
suggère également de faire des charmeurs des
membres d'ensembles musicaux, ressuscitant ainsi
une vieille tradition indienne qui voulait que
les charmeurs fassent partie des "Festivals
d'Inde", spectacles typiques qui avaient coutume
de tourner en Europe et en Amérique du Nord dans
les années 80.Les projets du Fonds trouvent
toute leur logique, estime le charmeur Krishan
Nath, qui ne demanderait pas mieux que de
partager ses connaissances. Le sexagénaire
souligne de plus l'actuelle contradiction entre
la police qui le traque dans la rue, car sa
profession est illégale, et ces nombreuses
personnes qui viennent le chercher en désespoir
de cause pour guérir une morsure ou capturer un
serpent. - AFP/VNA( 27/06/04 )
27- Pour toutes remarques et propositions à faire,
vous pouvez nous contacter en écrivant à
ladresse électronique suivante
geres_at_geres-asso.org - Pour toutes informations supplémentaires, vous
pouvez consulter les sites suivants
www.geres-asso.org www.geos-nature.org