Title: Libralisation des mouvements de capitaux et crises financires
1Libéralisation des mouvements de capitaux et
crises financières
2Deux vagues de globalisation financière
- Intégration financière forte fin 19è siècle
- Fin du 20è siècle croissance des transactions
financières internationales et des mouvements
internationaux de capitaux. - Deux nouveautés
- entrées nettes de capitaux dans les pays en
développement - importance prédominante des flux privés.
3Les fondements de lexplosion des mouvements
internationaux de capitaux
- libéralisation économique
- multilatéralisation du commerce
- dans les pays industrialisés
- et dans les pays en développement.
- révolution des technologies de l'information et
des communications - transformation de l'industrie des services
financiers à l'échelle mondiale. - les nouvelles technologies ? de plus en plus
difficile pour les pouvoirs publics d'exercer un
contrôle sur les flux de capitaux internationaux,
à l'entrée ou à la sortie.
4Une évolution qui comporte des risques
- Libéralisation des marchés de capitaux ?
augmentation du volume et de la volatilité des
flux de capitaux - phénomène en constante évolution et dans une
certaine mesure irréversible. - Points positifs hausse de l'investissement,
accélération de la croissance, amélioration du
niveau de vie dans bien des pays. - Points négatifs coûteuses crises financières.
5Les risques
- Les risques liés à la libéralisation des
mouvements de capitaux transnationaux sont
semblables à ceux de la déréglementation des
institutions financières internes. - Toute la question est de savoir comment conduire
la libéralisation de manière à en limiter les
risques et à en tirer le maximum de bénéfice.
6Théorie 1 définitions
- Les flux de capitaux dette, investissement de
portefeuille, investissement direct (long terme)
et placements immobiliers - flux d'un pays à un autre s'enregistrent au
compte de capital et d'opérations financières de
la balance des paiements. - Les sorties correspondent aux achats d'avoirs
extérieurs par les résidents, qui remboursent en
outre leurs emprunts à l'étranger - les entrées sont le fait d'étrangers qui
investissent sur les marchés financiers du pays
d'accueil, y acquièrent des propriétés
immobilières, ou accordent des prêts aux
résidents de ce pays. - déréglementer les mouvements de capitaux le
fait de lever toutes les restrictions qui pèsent
sur ces transactions, autrement dit de laisser
les capitaux entrer et sortir du pays sans
contrôle ni entrave.
7rappels
- Système de retraites deux formes
- Par répartition (pay as you go)
- Par capitalisation (pension funds) fonds de
pension - Risque variance, variabilité
- Un titre risqué un titre (action ou une
obligation) dont la valeur sur le marché peut
augmenter beaucoup ou baisser beaucoup. - Rendement anticipé dun titre gain espéré par le
détenteur du titre - Rendement espéré est lié au risque dune action
8Rappels suite
- Diversification de portefeuille détenir des
actifs sur des entreprises dans des secteurs
différents, de pays différents et comportant des
degrés de risque variés (bons du Trésor risque
très faible projets innovants plus risqués) - Taux de croissance dune économie correspond à
peu près au rendement moyen des investissements
dans le pays
9Rappels suite1
- Marché en concurrence parfaite efficacité
- Concurrence parfaite
- Atomicité
- Transparence - information parfaite
- Libre entrée
- Homogénéité des produits
10Théorie 2 fonctions des mouvements de capitaux
- la mobilité internationale des capitaux permet
aux pays qui ont des ressources d'épargne
limitées d'attirer des financements pour leurs
projets d'investissement internes, - les investisseurs peuvent diversifier leurs
portefeuilles - ? les risques sont plus largement répartis et
- ?les échanges intertemporels -des biens
aujourd'hui en échange de biens demain - s'en
trouvent favorisés.
11Théorie 3 Lissage intertemporel
- Les ménages, les entreprises et même des pays
entiers peuvent emprunter lorsque leurs revenus
sont faibles et rembourser lorsqu'ils sont élevés - lisser leur courbe de consommation.
- atténuer les fluctuations du cycle économique
- Exemple, en période de récession en évitant aux
ménages et aux entreprises d'avoir à limiter trop
radicalement leur consommation et leurs
investissements, ce qui réduirait encore
davantage la demande intérieure, lorsque la
production et le revenu intérieurs ont chuté.
12Théorie 4 diversification des portefeuilles
- En prêtant à l'étranger, les ménages et les
entreprises peuvent diversifier les risques liés
aux perturbations qui menacent uniquement leur
propre pays. - Les entreprises peuvent se prémunir contre les
coûts et les chocs de productivité en
investissant dans des filiales réparties dans
plusieurs pays. - La mobilité du capital peut ainsi permettre aux
investisseurs d'obtenir des taux de rendement,
corrigés du risque, plus élevés. - En retour, les taux de rendement plus élevés
peuvent encourager l'épargne et l'investissement
propices à l'accélération de la croissance
économique
13Cas particulier Investissements Directs
Etrangers
- Arguments en faveur de la libéralisation des
entrées directes de capitaux - transfert de technologies
- pratiques de gestion efficaces
- les flux d'investissements directs sont moins
sujets à des revirements soudains en cas de
panique que les prêts bancaires.
14Théorie 5 problèmes d'information
- la libre circulation des capitaux est-elle
synonyme d'affectation efficace des ressources? - le fonctionnement des marchés financiers est
faussé par le manque d'informations complètes - ? les transactions donnent souvent des résultats
qui menacent la prospérité générale. - Sur les marchés financiers l'information est
imparfaite - asymétrique - l'une des parties à la transaction (par exemple
le responsable de l'instruction du dossier de
prêt) a beaucoup moins d'information à sa
disposition que l'autre partie (l'emprunteur, qui
est plus enclin à prendre des risques). - antisélection, aléa moral et comportement
grégaire.
15Théorie 6 Alea moral et sélection adverse -
définitions
- Cadre principal - agent
- Aléa moral, hasard moral risque lié à
limpossibilité pour le principal dobserver
laction de lagent. - Sélection adverse, anti-séléction risque lié à
limpossibilité pour le principal dobserver les
caractéristiques de lagent.
16Théorie 7 Alea moral sur les marchés financiers
- un créancier ne peut pas vérifier si l'emprunteur
investit dans un projet risqué ou complètement
sûr, et si l'emprunteur est protégé par un statut
de responsabilité limitée ou par d'autres formes
de garantie, - il peut en résulter une quantité excessive
d'investissements dans des projets risqués. - Le cas extrême de l'aléa moral se présente
lorsqu'une entreprise ou une banque ayant une
valeur nette négative emprunte afin de risquer le
tout pour le tout, autrement dit investir dans
une entreprise qui peut lui rapporter gros (et
donc la sauver de la faillite), avec une faible
probabilité de réussite. - À terme, les prêteurs finissent par refuser
d'accorder du crédit, de sorte que la masse
d'argent investie est inférieure à ce que
demanderait la logique économique.
17Théorie 8 Alea moral suite
- Autre risque créé par les garanties publiques
accordées aux institutions financières. - Prêteur en dernier ressort
- risque que les investisseurs s'attendent à être
renfloués par l'État - et prennent des risques excessifs
18Théorie 9 antisélection
- Les prêteurs ont des informations incomplètes sur
la solvabilité - ou la qualité de la signature -
des emprunteurs. - ? ils n'acceptent de prêter de l'argent à un
certain taux d'intérêt que si ce titre reflète la
qualité moyenne des entreprises (ou emprunteurs)
qui émettent des titres. - Ce prix est en général inférieur au juste prix du
marché pour les entreprises de haute qualité,
mais supérieur au juste prix du marché pour les
entreprises de faible qualité. - Les dirigeants des entreprises de haute qualité,
réalisant que leurs coûts d'emprunt sont
excessifs, évitent d'emprunter sur le marché. - Les seules entreprises qui souhaitent emprunter
sont celles dont la qualité est moindre. - ? beaucoup de projets potentiellement rentables
sont négligés - Mais les projets moins payants des entreprises de
piètre qualité finissent par être financés - ? les ressources de léconomie ne sont pas
employées à bon escient.
19Théorie 10 comportements grégaires
- Les prêteurs peuvent être portés à se comporter
de manière grégaire, c'est-à-dire à suivre
aveuglément les actions de ceux qui, pensent-ils,
sont mieux informés, par exemple à propos de la
probabilité de faillite de telle ou telle banque.
- gestionnaires de fonds qui imitent les décisions
d'investissement d'autres gestionnaires - le comportement grégaire peut être rationnel
lorsque les bénéfices obtenus par un agent optant
pour une certaine ligne de conduite augmentent
parce que d'autres agents adoptent le même
comportement. - Par exemple, il se peut que les cambistes, pris
individuellement, soient incapables d'épuiser les
réserves de la banque centrale et de forcer la
dévaluation de la monnaie, mais si un grand
nombre de cambistes vendent simultanément, il se
peut que la dévaluation se produise, moyennant
quoi le premier agent qui a donné un ordre de
vente est récompensé de sa décision. - ? risque d'amplifier les mouvements des prix et
de précipiter des crises soudaines.
20Théorie 11 mesures daccompagnement
- La libéralisation financière externe, comme la
libéralisation interne, n'améliore l'efficacité
que lorsqu'elle s'accompagne de politiques
appropriées - permettant de limiter l'aléa moral et
l'antisélection - et den circonscrire les conséquences.
- politiques d'accompagnement surveillance et
réglementation prudentielle - dispositif de prêteur en dernier ressort afin
de circonscrire les perturbations pouvant mettre
en danger l'ensemble du système. - adoption de normes internationalement reconnues
de comptabilité, d'audit et d'information
financière - gestion des sociétés selon des règles bien
établies - protéger les investisseurs et les prêteurs de la
fraude et des pratiques déloyales.
21Libéralisation des mouvements de capitaux et
crises financières-1
- Risques liés à la libéralisation interne
- intensifie la concurrence dans le secteur
financier - rend les intermédiaires plus vulnérables aux
conséquences des prêts irrécouvrables et des
mauvaises pratiques de gestion. - les banques peuvent développer leurs activités à
risques à un rythme qui dépasse de loin leur
capacité de gestion. - les banques en difficulté peuvent risquer le
tout pour le tout en s'engageant dans des
projets d'investissement risqués avec l'aide de
financements coûteux. - En donnant aux banques l'accès à des instruments
dérivés complexes, elle peut compliquer
l'évaluation du bilan des banques ainsi que la
surveillance, l'évaluation et la limitation des
risques, toutes tâches qui incombent aux
autorités de contrôle.
22Risques de la libéralisation financière externe
- Peut amplifier les effets de politiques
malavisées. - Si les banques et leurs clients accumulent des
dettes extérieures importantes sans couverture,
une crise monétaire ou une dévaluation peuvent
miner leur solvabilité. - Exemple années 1990, les banques des pays
émergents ont emprunté en dollar à des taux
dintérêt faibles pour prêter en monnaie locale à
des taux dintérêt plus élevés. Quand les
capitaux étrangers se retirent, monnaie locale
dévaluée crise de solvabilité. - la libéralisation des mouvements de capitaux peut
obliger les autorités à relever les taux
d'intérêt brutalement pour défendre un taux de
change fixe attaqué, - dangereux lorsque le système bancaire est déjà
fragilisé.
23Risques ou avantages?
- la libéralisation financière, qu'elle soit
interne ou externe, rétrécit les marges et laisse
moins de place aux pratiques douteuses de gestion
ou de crédit. - les banques et les autres intermédiaires ont la
possibilité de faire des profits en évaluant avec
soin et en gérant prudemment des investissements
à risques. - mais il devient plus facile d'exploiter de
manière imprudente ou frauduleuse les nouvelles
possibilités qui sont ouvertes. - Le fond du problème réside non pas dans la
libéralisation financière, mais plutôt dans les
lacunes de la surveillance et de la
réglementation prudentielles.
24Considérations systémiques
- Dans un monde idéal, ceux qui investissent
assumeraient les risques liés à leurs
investissements. - Les banques et les autres intervenants sur les
marchés financiers feraient des choix
d'investissement prudents et seraient forcés par
leurs actionnaires et leurs clients à adopter des
normes optimales de comptabilité, d'audit et
d'information financière. - Dans le monde réel les techniques de gestion des
risques sont déficientes, - les pratiques d'audit et de comptabilité ne sont
pas optimales - d'autres distorsions nuisent gravement à
l'aptitude des banques à gérer le risque - ? des règles prudentielles strictes peuvent
jouer un rôle particulièrement important.
25La réglementation prudentielle
- vise plusieurs objectifs
- 1) inciter davantage les banques (et les autres
intervenants sur les marchés financiers) à mieux
reconnaître les risques qu'ils prennent - 2) permettre aux autorités de surveiller les
courants qui pourraient menacer la stabilité du
système, de manière à pouvoir corriger la
situation si nécessaire. - Exemple encourage les banques à constituer des
provisions pour l'éventualité où elles perdraient
soudain accès aux financements extérieurs (à la
suite, par exemple, d'une variation des taux
d'intérêt mondiaux, ou d'une crise dans un pays
voisin).
26La réglementation prudentielle aujourdhui
- Dispositif prudentiel dadéquation des fonds
propres adopté en 2004, sous le vocable de Bâle
II - se substitue au ratio Cooke, conclu en 1987 et
entré en vigueur en 1993. - le principe de base reste le même respecter un
ratio de 8 des engagements bancaires pondérés
sur le montant des capitaux propres - pour chaque 100 euros de crédit accordés, cette
règle impose à la banque d'en financer au minimum
8 euros sur ses fonds propres, les 92 euros
restants pouvant provenir d'autres sources de
financement comme les dépôts des épargnants, des
emprunts effectués par la banque, des
financements interbancaires, etc. - Mais lévaluation des actifs est affinée en
fonction du risque supposé de chaque engagement - effets procycliques sur le crédit et lactivité
économique.
27La banque centrale prêteur en dernier ressort
- La banque centrale doit servir de prêteur en
dernier ressort pour éviter la paralysie de
marchés financiers à court de liquidités en cas
de détresse générale. - Leçon de la crise de 1929
- Mais cette fonction de garde-fou, bien
qu'essentielle, crée aussi un aléa moral.
28Prerequisits à la libéralisation financière
- 1. Léquilibre des fondamentaux
- une bonne politique macroéconomique est
essentielle pour que la déréglementation soit un
succès. - gestion prudente des finances publiques déficit
budgétaire, dette
29Prerequisits à la libéralisation financière
- 2. assainissement du système bancaire
- ne pas libéraliser le système bancaire intérieur
ni l'ouvrir entièrement à l'intermédiation des
entrées de capitaux lorsque des éléments
importants de ce système sont insolvables ou
risquent de le devenir par suite de la
libéralisation. - En règle générale, éliminer les institutions non
viables avant de libéraliser ou d'ouvrir le
système bancaire intérieur.
30Prerequisits à la libéralisation financière
- Régler les problèmes du système financier
intérieur avant d'abolir les restrictions aux
opérations financières internationales - Adopter des pratiques adaptées en matière de
comptabilité, d'audit et d'information financière
dans les secteurs des finances et des entreprises
- Supprimer les garanties publiques implicites qui
encouragent les comportements trop risqués - Améliorer la surveillance et la réglementation
prudentielles des institutions financières et des
marchés intérieurs.