Title: Les interrogatives
1Les interrogatives
- Les interrogatives indépendantes
- Les interrogatives subordonnées
- (indirectes)
2La modalité interrogative
- Interrogation une demande dinformation
adressée à un interlocuteur. - A loral intonation spécifique.
- Moyens morphologiques et syntaxiques particuliers
et variés, conditionnés par les registres de
langue et marqués par lopposition entre loral
et lécrit. - Interrogation totale (globale) vs. interrogation
partielle.
3Interrogation totale (globale) vs.Interrogation
partielle
- Linterrogation totale porte sur lensemble du
contenu propositionnel et appelle une réponse
globale oui ou non. - Aimez-vous Brahms ? (Sagan)
- Est-ce ainsi que les hommes vivent ? (Aragon)
- Ange plein de gaieté, connaissez-vous langoisse
? - (Baudelaire)
- Avez-vous déjà giflé un mort ? (Aragon)
4Interrogation totale (globale) vs.Interrogation
partielle
- Linterrogation partielle porte sur une partie de
la phrase, sur un des ses constituants. - La réponse un constituant (le reste de la
phrase généralement elliptique). - - Qui viendra nous voir ?
- - Marie
- Le constituant interrogé variable sur laquelle
porte la demande dinformation.
5Interrogation totale (globale) vs.Interrogation
partielle
- Le mot interrogatif correspond à cette variable.
- Les autres éléments de la phrase véhiculent des
informations présupposées. -
- A qui Marie a-t-elle donné un cadeau ?
- Présupposée Marie a donné un cadeau à
quelquun - Pourquoi vendez-vous de la drogue ?
- Présupposée Vous vendez de la drogue
6I. Interrogation totale (globale)
- Marquée par une intonation ascendante et laissant
la phrase en suspens sur la dernière syllabe de
la phrase. - Plusieurs possibilités
- - Interrogation par la seule intonation.
- - Interrogation avec inversion du sujet.
- - Interrogation avec est-ce que.
7I. Interrogation totale (globale)a. Marquée par
la seule intonation
- Même forme que la phrase déclarative même ordre
des constituants. - Fréquente à loral, le registre familier, mais
employée aussi à lécrit. - A lécrit, seule la ponctuation la distingue
dune phrase déclarative - Vous croyez quon va me garder longtemps ?
- Vous voulez que nous prenions un verre ensemble
? - (P. Modiano, Une jeunesse)
8I. Interrogation totale (globale)b. Avec
inversion du sujet
- Le sujet est placé après le verbe.
- Selon la nature su sujet, on distingue deux types
dinversion. - Inversion simple
- Seras-tu présent ?
- 2. Inversion complexe
- Marie, viendra-t-elle nous voir ?
9I. Interrogation totale (globale)b.1. Inversion
simple
- Sapplique aux pronoms clitiques (conjoints ou
faibles) sujets (je, tu, il, ) et au
démonstratif ce. - Ai-je passé le temps daimer ? (La Fontaine)
- Aimez-vous Brahms ?
- Le démonstratif ce est inversé avec le verbe être
- Est-ce ainsi que les hommes vivent ?
- Est-ce ma faute ?
10I. Interrogation totale (globale)b.2. Inversion
complexe
- Le sujet nest pas un clitique, ni le
démonstratif ce. - Il reste dans la position préverbale, mais est
repris après le verbe par un clitique. - Dieu est-il français ?
- La guerre constitue-t-elle une solution aux
problèmes de cette région ?
11I. Interrogation totale (globale)c. Avec est-ce
que
- Analyse grammaticale terme complexe .
- A lorigine, linversion de cest que suivi dune
structure phrastique. - Employé aussi bien à loral quà lécrit.
- - Est-ce que vous vous êtes regardée dans un
miroir ? - (Montherland)
- Lordre de la phrase déclarative est maintenu.
12II. Interrogation partielle
- Toujours avec un terme (mot) interrogatif
(pronom ou déterminant interrogatif), appelé
aussi mot QU-. - Que faut-il faire de mes jours ? (Aragon)
- Comment peut-on être Persan ?
- Intonation différente par rapport à
linterrogation totale. - Intonation en fonction de la position du mot
interrogatif.
13II. Interrogation partielleMots (Pronoms,
déterminants) interrogatifs
- Pronoms et déterminants interrogatifs qui, que
(quoi), où, combien, pourquoi, comment, - La forme du pronom est déterminée par son
sémantisme, mais aussi par sa fonction - Qui sujet, COD ou attribut du sujet, humain
- Que COD, attribut du sujet, non humain
- Où complément prépositionnel,
- valeur locative
- etc.
14II. Interrogation partiellePronom interrogatif
qui
- Fonction Sujet, COD ou attribut
- Sémantisme animé humain
- Qui a peur de Virginia Woolf ? (sujet)
- Qui as-tu croisé dans la rue ? (COD)
- Qui était donc cette dame ? (Attribut)
- Qui a explosé ? (sujet, non humain)
- Préposition qui Compléments prépositionnels
humains - A qui penses-tu ?
- Pour qui sonne le glas ?
- De qui parlent-ils ?
15II. Interrogation partiellePronom interrogatif
que
- Fonction COD, attribut, séquence de
limpersonnelle - Sémantisme non animé
- Que veux-tu ? (COD)
- Que serais-je sans toi ? (Attribut)
- Que reste-t-il de nos amours ? (Séquence de
limpersonnelle) - Que est un clitique. Doù sa position contrainte.
- Préposition que
- A que penses-tu ?
- De que parles-tu ?
16II. Interrogation partiellePronom interrogatif
quoi
- Quoi la variante non clitique de que. Comparez
- a. Que cherches-tu ?
- b. Quoi cherches-tu ?
- b. Tu cherches quoi ?
- c. Tu cherches que ?
- Préposition quoi compléments prépositionnels
non humains - De quoi te plains-tu ?
- A quoi penses-tu ?
17II. Interrogation partiellePronom interrogatif
où
- Fonction complément prépositionnel ou adverbial
- Sémantisme locatif
- Où vas-tu ?
- Où avez-vous caché le trésor ?
- Mais où sont les neiges dantan ? (F. Villon)
- Préposition où compléments prépositionnels
locatifs - Doù venez-vous ?
- Par où êtes-vous passés ?
18II. Interrogation partiellePronom interrogatif
quand
- Fonction complément prépositionnel ou adverbial
- Sémantisme temporel
- Quand viendras-tu nous voir ?
- Quand passez-vous vos examens ?
- Préposition quand compléments prépositionnels
temporels - De quand datent ces documents ?
- A quand remontent ces événements ?
19II. Interrogation partiellePronom interrogatif
comment
- Fonction complément prépositionnel ou adverbial
- Sémantisme manière
- Comment avez-vous ouvert cette porte ?
- Comment va le monde ?
- Comment vous expliquer ce qui sest passé ?
- Comment peut-on être Persan ?
- Pas demploi avec une préposition.
20II. Interrogation partiellePronom et déterminant
interrogatifs combien
- Fonction complément prépositionnel ou adverbial
- Sémantisme mesure, quantité
- Fonctionne à la fois comme pronom et comme
déterminant interrogatif. Dans ce dernier cas, il
remplace le déterminant quantifieur - Combien de temps faudra-t-il attendre ?
- Combien de soldats avez-vous vus dans dans la
ville ? - Combien a-t-il de livres?
- Combien êtes-vous?
- Combien ça coûte?
- Depuis combien de jours, êtes-vous ici?
21II. Interrogation partiellePronom et déterminant
interrogatifs lequel
- Lequel ne différencie pas lanimé et linanimé.
- Il demande didentifier un individu dans une
classe de référence. - Employé comme un pronom interrogatif ou comme un
déterminant. - Employé seul, anaphorique ou déictique
- Regardez ces sacs, lequel vous appartient ?
- Voici des gâteaux, lequel voulez-vous ?
- Employé comme un déterminant
- Lequel de ces films voulez-vous voir ?
22II. Interrogation partielleDéterminant
interrogatif quel
- Quel est employé seulement comme un déterminant
interrogatif - Quel film avez-vous vu hier soir ?
- De quel livre parlez-vous ?
- A quelle heure pensez-vous être là ?
- Dans quel tiroir avez-vous rangé les serviettes ?
23III. La position des pronoms interrogatifs1.
Registre soutenu
- Mot interrogatif toujours en tête de phrase.
- 1.1.Sujet clitique inversion obligatoire
- Quas-tu fait de ta jeunesse ?
- Que reste-t-il de nos amours ?
- Qui suis-je ? Où vais-je ?
- Que serais-je sans toi ?
- A qui parles-tu ?
- Quand viendras-tu ?
- Dans quel monde vivons-nous ?
24III. La position des pronoms interrogatifs1.
Registre soutenu
- 1.2. Sujet non clitique, deux possibilités
- 1.2.1. Inversion simple du sujet
- Quespèrent les gens dun tel gouvernement ?
- Qui sont ces hommes réunis dans le hall ?
- Que deviennent nos étudiants après leurs études
? - A quoi rêvent les jeunes filles ?
- Pour qui sonne le glas ?
- Où sont les neiges dantan ?
- Comment shabillera Marie à cette occasion ?
25III. La position des pronoms interrogatifs1.
Registre soutenu
- 1.2.2. Le sujet non clitique en position
préverbale, reprise par un clitique en position
postverbale. - Qui Marie regarde-t-elle ?
- A quel roman le prix Goncourt a-t-il été
attribué ? - Où Baptiste a-t-il rencontré Garance ?
- Combien de fois le train sifflera-t-il ?
26III. La position des pronoms interrogatifs2.
Registre familier ou standard
- Deux possibilités
- 2.1. Mot interrogatif dans la position canonique
de lélément quil remplace. - Elle aime qui ?
- Tu cherches quoi exactement ?
- Mais elle va où comme ça ?
- Il coûte combien, ce livre ?
- Tu veux lequel, toi ?
- Je suis censé donner ce livre à qui ?
27III. La position des pronoms interrogatifs2.
Registre familier ou standard
- 2.2. Mot interrogatif en tête, sans inversion
- Qui tu cherches dans cette pièce ?
- A qui tu veux donner ce livre ?
- Où tu passeras la nuit ?
- Comment tu penses le convaincre ?
- Combien de fois je dois répéter les mêmes choses
? - Impossible avec que.
28IV. Interrogatives partielles avec les formes
composées
- Qui est-ce qui, qui est-ce que, quest-ce qui,
quest-ce que servent à interroger le sujet et
les compléments dobjet. - Le premier élément QU- pronom interrogatif
- Le second élément QU- pronom relatif
- Qui est-ce qui ? humain et sujet
- Qui est-ce que ? humain et objet
- Quest-ce qui ? inanimé, sujet
- Quest-ce que ? inanimé, objet
29IV. Interrogatives partielles avec les formes
composées
- Pour interroger les autres compléments, on place
le pronom interrogatif en tête et on le fait
suivre invariablement de est-ce que - Quand est-ce que
- Où est-ce que
- Comment est-ce que
- Combien est-ce que
- Etc.
- Question ces formes considérées comme
inanalysables par les grammaires, sont-elles
analysables ?
30V. Phrases interrogatives à linfinitif
- Les phrases infinitives étant nécessairement sans
sujet, tous les constituants peuvent être
interrogés sauf le sujet. - Que faire ?
- Où aller ?
- A qui parler ?
- Pourquoi attendre ?
31VI. Représentation syntaxique des interrogatives
partielles
- Lanalyse syntaxique des interrogatives totales
avec inversion simple ou complexe dans le schéma
X-barre nécessite lintroduction de nouveaux
concepts théoriques. Nous lécartons donc pour le
moment. - De même, pour les interrogatives partielles, nous
analyserons les cas sans inversion. - Avec le pronom interrogatif dans la position
canonique dun complément, la même analyse quune
phrase assertive.
32VI. Représentation syntaxique des interrogatives
partielles
- Le pronom interrogatif en tête de phrase
recours au mouvement et coïndexation entre le
pronom interrogatif et sa trace. - Le pronom interrogatif doit se déplacer dans le
constituant C. - Question vers quelle position se déplace-il ?
Occupe-t-il la position C ou la position du
Spécifieur?
33VI. Représentation syntaxique des interrogatives
partielles
- Les deux possibilités
- 1. Le pronom interrogatif se trouve dans la
position du complémenteur
C
Spec
C
C
P
qui
tu as vu
34VI. Représentation syntaxique des interrogatives
partielles
- 1. Le pronom interrogatif se trouve dans la
position du Spécifieur
C
Spec
C
P
C
qui
Ø
tu as vu
Laquelle de ces deux analyses est plus appropriée
?
35VI. Lanalyse des interrogatives partielles
Certaines données du français populaire
- Les données suivantes du français populaire
peuvent nous aider à trancher - Et tes yeux, Léon, comment quils vont à présent
? - (Céline, Voyage au bout de la nuit)
- Alors, pourquoi que tu veux lêtre, institutrice
? - (Queneau, Zazie dans le métro)
- Qui qutas vu ?
- De quoi quil cause ?
- Le pronom interrogatif peut être suivi de que.
36VI. Représentation syntaxique des interrogatives
partielles
- Il faut une position disponible pour que cest
la position du Complémenteur. - Le pronom interrogatif se trouvera donc dans la
position de Spécifieur.
C
Spec
C
C
P
comment
qu
ils vont tes yeux
37VII. Les conséquences de lanalyse proposée pour
les phrases indépendantes
- Lanalyse que nous avons esquissée pour les
interrogatives partielles ressemble à celle
proposée pour les complétives la phrase est le
complément dun Complémenteur. - Or, les interrogatives partielles sont des
phrases indépendantes (i.e. non subordonnées). - Cette analyse entraîne une conséquence non
triviale les phrases indépendantes et les
phrases subordonnées reçoivent une analyse
identique.
38VII. Les conséquences de lanalyse proposée pour
les interrogatives indépendantes
- Si les interrogatives partielles sont analysées
comme les complétives, il ny a a priori aucune
raison pour que les phrases assertives échappent
à cette analyse, à ceci près que la position
Complémenteur serait vide dans une phrase
assertive. - Cette analyse représente certes un intérêt
théorique important toutes les phrases,
indépendantes ou subordonnées reçoivent une
analyse unifiée. - Question dans quelle mesure est-elle
linguistiquement justifiée ?
39VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- On rencontre tout de suite un problème il
nexiste pas de Complémenteur (conjonction)
réalisé dans une phrase assertive indépendante. - Mais, un examen plus attentif de de la fonction
de que dans les complétives et dans certaines
phrases indépendantes nous montrera que ce
problème peut être résolu. - Le rôle fonctionnel de que, lorsquil introduit
une complétive complément, est de marquer la
dépendance du verbe conjugué de la subordonnée
par rapport au verbe de la principale.
40VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- Mais on observe aussi des phrases telles que
- Quil vienne !
- Que la bête meure !
- Que Dieu vous le rende !
- Or, ces phrases ne peuvent pas être analysées
comme des compléments dune unité lexicale,
autrement dit comme des complétives. - Quelle est alors la fonction de que dans ces
phrases ?
41VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- On constate que ces phrases ne sont pas
assertives. - Même si ce ne sont pas des subordonnées, daprès
Claude Muller, on peut y voir une construction
dépendante dun autre type, non du point de vue
de lanalyse syntagmatique, mais du point de vue
énonciatif . - Claude Muller, La Subordination en français
42VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- Il sagit de présenter des énoncés indépendants
comme intégrés dans une relation plus vaste,
dépendance sémantique par rapport à des notions
comme lordre, lhypothèse ou la simple
évocation, sintégrant dans un discours plus
large. - Claude Muller, La Subordination en français
- Les verbes de ces phrases sont au subjonctif. Or,
le subjonctif, en français moderne, est un signe
de la non-assertion du verbe en tant quentité
autonome.
43VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- On constate que cette suspension de lassertion
saccompagne nécessairement de lapparition de la
conjonction que en tête de phrase. - Cette propriété distingue le français moderne du
français classique, où la présence de que nétait
pas indispensable, le subjonctif à lui seul étant
susceptible dindiquer cette suspension.
44VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- Aujourdhui, cette possibilité ne subsiste que
dans des locutions idiomatiques ou des empois
archaïsants - Sauve qui peut
- Qui maime me suive
- Vienne le temps, sonne lheure (G. Apollinaire)
- En français daujourdhui, ces phrases
donneraient - Que se sauve celui qui le peut
- Que celui qui maime me suive
- Que vienne le temps,
45VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- On peut tirer les conclusions suivantes
- La position Complémenteur est disponible en
position initiale de toute phrase. - Elle reste vide lorsque la phrase quelle
introduit est assertive et syntaxiquement
indépendante (non subordonnée). - Elle est remplie par une conjonction lorsquil y
a une suspension de lassertion. - Cette suspension de lassertion peut
saccompagner dune dépendance syntaxique (i.e.
complétive complément) ou non.
46VIII. Lanalyse unifiée de toutes les phrases
comme des C
- Le choix de la conjonction que est motivé, soit
par la nécessité de construire un verbe tensé
comme actant au niveau syntagmatique, soit par la
nécessité de priver le verbe tensé de son rôle de
support dune modalité énonciative dassertion ou
dinterrogation . - (C. Muller, La subordination en français)
- Lanalyse unifiée de toutes les phrases comme des
C sappuie sur des données empiriques et semble
par conséquent justifiée.
47IX. Interrogatives indirectes
- Exemples
- Je me demande où il est.
- Peut-on jamais savoir par où commence et quand
finit lindifférence ? (Gainsbourg) - Sur le plan syntaxique, il sagit de la
transposition de phrases interrogatives, totales
ou partielles, en compléments de verbe.
48IX. Interrogatives indirectes
- La caractérisation de ses propositions
subordonnées comme interrogatives indirectes est
assez trompeuse, car elle laisse croire quil
sagit soit dun acte indirect dinterrogation,
soit dune forme de discours indirect rapportant
en substance le contenu dune question. - Or, la liste des verbes ayant la propriété de se
construire avec une interrogative indirecte est
assez longue (environ 80 verbes). - Certains de ces verbes sont dépourvus de tout
sens interrogatif constater, prouver,
49IX. Interrogatives indirectes
- Alors quà linverse, des verbes tels que
questionner ou interroger, clairement
interrogatifs, ne peuvent pas se construire avec
une interrogative indirecte. - Sur le plan sémantique, les interrogatives
indirectes réfèrent à un savoir en suspens que
le sujet de lénoncé ignore ou recherche. Il ne
sagit donc pas systématiquement dune
interprétation interrogative - Jignore si Marie est là
- Je sait où se cache Marie
50IX. Interrogatives indirectes
- La plupart des verbes qui se construisent avec
une interrogative indirecte admettent aussi
une complétive introduite pas que découvrir,
expliquer, confirmer, montrer, oublier, se
souvenir, - Généralement, un sens assertif et positif
favorise la construction avec que. - Un sens négatif, interrogatif ou injonctif rend
probable linterrogative indirecte.
51IX. Interrogatives indirectes
- Comparez
- a. Je sais que Marie est là
- b. Je ne sais pas si Marie est là
- c. Je saurai si Marie est là
- a. Jai découvert que Marie était partie
- b. Je découvrirai un jour si Marie est partie
52IX. a. Interrogatives indirectes totales
- Les interrogatives indirectes totales sont
toujours introduites par si. - Il ny a ni inversion, ni possibilité dutiliser
est-ce que. - Leur représentation syntaxique est identique à
celle des complétives introduites par que, à ceci
près que la position complémenteur est occupée
par si et non par que.
53IX. b. Interrogatives indirectes partielles
- Linterrogation sur le sujet, le complément
dobjet et lattribut animés se fait avec le
pronom interrogatif qui, comme dans les
interrogatives indépendantes - Je me demande qui se cache derrière le rideau
- Jaimerais savoir qui tu as rencontré hier
- Je découvrirai un jour qui tu es réellement
- Quand linterrogation porte sur lattribut,
linversion du sujet non clitique est obligatoire
- Je découvrirai un jour qui est réellement Marie
54IX. b. Interrogatives indirectes partielles
- Linterrogation sur le sujet, le complément
dobjet ou lattribut non-animés ne se fait pas
de la même façon au lieu dutiliser un pronom
relatif, on a recours au pronom démonstratif ce
suivi des relatifs qui (pour le sujet) et que
(pour le complément dobjet et lattribut) - Je me demande ce qui a pu lempêcher de venir
- Je ne sais pas ce qui le dérange
- Je me demande ce que Marie fait en ce moment
- Je ignore ce quil cherche.
55IX. b. Interrogatives indirectes partielles
- Les interrogatives indirectes sur les compléments
prépositionnels (sélectionnés ou non) sont
introduites par les mêmes mots interrogatifs que
les interrogatives indépendantes - Je me demande où il va
- Jignore quand elle sera là
- Je ne sais plus comment ouvrir cette porte
- Jai oublié à qui il fallait livrer ce colis
56X. Interrogatives indirectes partiellesRegistre
familier
- Dans lusage soutenu ou standard, linterrogation
indirecte exclut certaines structures de
linterrogation directe les formes
complexes qui est-ce que, sont ainsi
exclues pour introduire une interrogative
indirecte. - Or, le registre familier (et populaire) autorise
ces tournures - Dis-moi quest-ce que tu fais
- Explique-moi pourquoi est-ce que tu fais la tête
- Je ne sais pas où est-ce quelle est, Marie