Title: Mouvements volontaires: Aspects biom
1Physiologie de la locomotion Rôle des différents
muscles
Dr Arnaud DELVAL
2Plan du cours
- Contrôle de lactivité musculaire lors du
mouvement - Maintien de la Posture, ajustements posturaux
anticipés et programmation posturale - Processus biomécanique de la locomotion
3Fonction des muscles
- Production dun mouvement
- Maintien de la posture, de la position
- Stabilité des articulations
- Autres protection des viscères, contrôle des
pressions dans une cavité, température
corporelle, déglutition, contrôle vésical,
sphinctérien
4Rôle des muscles
- Prime Mover moteur principal, délivre le
mouvement - Si nécessité de plus de forces, assistant
movers , muscles dassistance
5Agonistes et antagonistes
- Muscles créant le même mouvement dune
articulation agonistes - Muscle sopposant ou provoquant le mouvement
inverse antagonistes - Dans un mvt, soit relaxation de lantagoniste
pour permettre le mouvement, soit co-contraction
pour permettre le contrôle du mouvement ou le
ralentir
6Muscles stabilisateurs et neutralisant
- Stabilisateur m. qui, par sa contraction
statique, fixe le segment osseux, ou la partie du
corps au point dorigine de la contraction
musculaire afin que le m. moteur principal ait un
appui stable pour exercer laction souhaitée. Ex
moyen fessier au moment de lappui du pied. - Neutralisant m. qui contrecarre ou neutralise
une action indésirable provoquée par le m. moteur
principal. - Ex du grand fessier qui permet lextension de la
cuisse mais qui provoque aussi une rotation
externe nécessité dune contraction du petit
fessier et du tenseur du fascia lata
7Abduction du bras deltoïde m. moteur
principal et agoniste, gd dorsal antagoniste
car résiste à labduction du bras. Le trapèze
joue un rôle stabilisateur. Le petit rond empêche
la rotation interne induite par le gd dorsal
8TYPES DE CONTRACTION MUSCULAIRE
- Régime concentrique (anisométrique) forme
courante de la contraction qui se manifeste par
un raccourcissement. Force gt poids - Régime isométrique la force développée est
égale au poids - Régime excentrique (anisométrique) lorsque la
charge à déplacer est supérieure à la force
déployée freinage lent
9(No Transcript)
10Performance, paramètres de la tâche
- Paramètres de la tâche amplitude du mouvement
désiré, vitesse (lente, rapide), charge externe,
précautions, autres paramètres données dans les
instructions (ne corrigez pas votre position
finale si vs ratez votre cible) - Paramètres du mouvement
- Cinématique position de larticulation,
vitesse, accélération - Cinétique moment de larticulation, puissance
- EMGetc
11POSTURE
- La posture apparaît comme une activité de
positionnement du corps, préparant à laction, la
soutenant dans son cours et assurant lefficacité
de son exécution - Chez lhomme, la posture de référence, la station
debout, est essentiellement construite à
lencontre de la pesanteur sur les différents
segments corporels - Le tonus postural s'observe principalement dans
les muscles extenseurs des membres, au niveau des
muscles du tronc, du cou, du masséter. C'est par
son intermédiaire que se détermine la posture la
plus habituelle, la station debout - Les réflexes posturaux ont pour finalité de
maintenir la posture de référence ou de l'adapter
à l'environnement
12Coordination entre posture et mouvement
- Au cours de la plupart des actes moteurs, il est
nécessaire de déplacer certains segments pour
effectuer un mouvement et de stabiliser en même
temps la position ou l'orientation d'autres
segments, comme la tête ou le tronc, qui servent
de valeur de référence pour le calcul de la
position de la cible à atteindre ou pour celui de
la trajectoire - Il est aussi impératif de maintenir l'équilibre.
Or, le mouvement lui-même est une source de
perturbation de la posture et de l'équilibre - Le mouvement modifie la projection au sol du
centre de gravité, ce qui est source de
déséquilibre.
13Coordination entre posture et mouvement
- Pour compenser l'effet perturbateur du mouvement,
le cerveau peut utiliser deux moyens - Il peut corriger la perturbation par un
ajustement postural réactionnel, qui a
l'inconvénient de survenir avec un certain délai
et de ne pouvoir annuler entièrement l'effet
perturbateur - Il peut aussi provoquer au travers de réseaux
nerveux adaptatifs l'apparition d'ajustements
posturaux anticipés qui surviennent avant le
début de la perturbation et qui ont pour effet de
minimiser son effet
14Un exemple dAPAs linitiation de la marche
- Tout mouvement effectué en position debout
nécessite dêtre précédé dajustements posturaux
anticipés afin de préserver léquilibre - Lanticipation de la phase dinitiation de la
marche est la courte période entre le passage
dune posture dite de repos à une posture
daptitude au démarrage - Des actions musculaires synergiques complexes à
lorigine de forces de propulsion sont
nécessaires à la création dun couple mécanique,
essentiellement au niveau des hanches et des
chevilles
15(No Transcript)
16 Cette phase danticipation est préprogrammée et
nécessite notamment linhibition bilatérale des
muscles soleus, extenseurs du pied et
lactivation synchrone des 2 tibialis anterior,
releveurs, afin de créer un couple de déséquilibre
17Rôles des APAs
- Les APAs ont donc un double rôle
- Préparation posturale à la perturbation
correction de leffet de la perturbation - Les APA peuvent également être considérés comme
partie intégrante du mouvement, préparant non
seulement la posture au mouvement, mais aussi
lassistant en termes de force ou de vitesse
(notion de capacité posturo-cinétique)
18Un exemple de mouvement automatique la
marche
- Cycle de locomotion compris entre 2 appuis du
pied sur le sol - Phase dappui ou stance phase dès que le pied
touche le sol phase propulsive du cycle, mettant
en jeu les muscles extenseurs. Dabord extension
régulière de la hanche permettant le passage du
corps en avant du pied avec de manière
concomitante une flexion du genou et de la
cheville. Ensuite, toutes les articulations
sétendent phase propulsive proprement dite. - Phase doscillation ou swing phase m.
fléchisseurs permettant le lever (flexion hanche,
genou et cheville) puis fl hanche et extension
genoux et cheville
19Marche
20(No Transcript)
21Locomotion
- Phase dappui plus longue que la phase
doscillation 60 vs 40 - Lactivité des extenseurs (phase dappui) est
proportionnelle à la durée de cycle, lactivité
des fléchisseurs (phase oscillation) restant par
contre assez constante.
22Paramètres étudiés
- Cycle de marche période qui va du contact
initial du talon jusquau prochain contact du
même talon sur le sol - Longueur du cycle ou longueur du double-pas
(stride length) distance qui sépare un point
donné du même pied entre 2 appuis successifs (m) - Durée de cycle (stride time) intervalle de
temps au cours duquel un des membres inférieurs
réalise successivement une phase dappui et une
phase doscillation (s) - Cadence nombre de pas par minute
- Vitesse moyenne de progression produit de la
cadence par la longueur de pas divisé par 60 (m/s)
23Paramètres étudiés
- Simple appui, double appui Au moment précis du
contact du talon avec le sol, le marcheur se
trouve dans une situation de double contact les
orteils du pied qui va quitter le sol n'ont pas
rompu le contact et le talon fournit l'appui
principal (double contact initial, ou DC 1). - Pendant la période intermédiaire, un seul pied à
plat au sol) est en contact avec le sol (simple
contact, SC). - En fin de phase d'appui, les orteils du côté
observé fournissent encore un contact, tandis que
le talon controlatéral accepte la majeure partie
du poids du marcheur (double contact final, ou
DC2).
24(No Transcript)
25(No Transcript)
26(No Transcript)
27Facteurs de variation des paramètres cinématiques
spatio-temporels de marche
- La vitesse de marche spontanée et maximale est
maintenue jusquà la 7ème décade. - La cadence ne se modifie pas avec lâge (Campbell
et al., 1989) mais les sujets de plus de 70 ans
ont tendance à diminuer leur longueur de cycle et
à augmenter leur phase de double-appui. - Les durées de phase dappui et doscillation sont
très stables à cadence naturelle, elles
représentent respectivement 58-61 et 42-39 de
la durée du cycle. - Quand la cadence et la vitesse de marche
augmentent, la phase dappui décroit 3 à 4 fois
plus proportionnellement à la phase
doscillation. - Cadence et longueur de pas sont en relation
linéaire entre 80 et 120 pas par minute. - Laugmentation de la vitesse résulte dun
accroissement en proportion égale de la cadence
et de la longueur de pas. - Au-delà dune cadence de 120 pas par minute,
seule la cadence augmente avec la vitesse
(Nilsson et al., 1985). - On notera que la période de double appui est
présente uniquement pendant la marche et
disparaît pendant la course.
28Contrôle de la marche
- 3 éléments essentiels dans la locomotion
(Pailhous et Clarac) - Générateurs centraux responsables de la
rythmicité de lactivité motrice - Éléments déclencheurs internes ou externes qui
ont pour but dinitier le programme - Boucles de régulation proprioceptives,
vestibulaires et visuelles
29- Selection of a motor program is performed in the
basal ganglia, which receives inputs from the
cortex and the thalamus. - The basal ganglia output stage (pallidum)
inhibits command centres in the diencephalic
locomotor region (DLR) and the mesencephalic
locomotor region (MLR) during resting conditions. - Through a well-controlled inhibition of pallidal
regions, the spinal CPG for locomotion can be
activated via the reticulospinal (RS) neurons. - In the brainstem, information is further
integrated based on visual, sensory and
vestibular inputs to control both steering and
posture. - In all vertebrates, the spinal cord CPG neurons
are modulated by local sensory feedback. - MLR is located at the mesopontine boarder at the
caudal pole of the cholinergic pedunculopontine
and the cuneiform nuclei
30Vestibulaires
Cx M / AMS
Hippoc / Cx Pariétal
NGC
Visuelles
Cervelet
Fs SCV
Vestibulaires
Visuelles
Fs SCD
GSM, moelle
Motoneurones
Systèmes Proprioceptifs
Marche
31Centre locomoteur spinal (CPG)
- Ceux-ci se réfèrent à un (des) réseau(x)
neuronal(aux), dont le but serait de générer le
rythme de décharge des motoneurones spinaux
(Grillner, 1985). - La présence de CPGs est démontrée chez le chat,
probablement un par membre (voir pour revue
Duyssens et Crommert, 1998). - La présence de CPGs chez lhomme adulte est
suggérée par la présence de contractions
musculaires rythmiques pouvant être générées chez
des sujets paraplégiques (Bussel et al., 1988,
1996) ou par lactivité locomotrice du nouveau né
suspendu (Patla et al., 1995) notamment.
32 chez le rat nouveau-né, les centres induisant la
locomotion se situent à deux niveaux de la moelle
épinière
- 1)Le système nerveux non myélinisé est
totalement isolé, du tronc cérébral à la moelle
sacrée. - 2) les réseaux locomoteurs peuvent peuvent être
localisés au niveau C5/C8 et L1/L5. - 3) Le rythme peut être induit par des acides
aminés excitateurs (NMDA, AMPA),cou par de la
sérotonine.
33Centres nerveux supérieurs contrôle de
ladéquation de la marche avec le milieu
- Les voies de contrôle supra-spinales
- Cortex moteur et associatif, aire motrice
supplémentaire boucles avec le système des
ganglions de la base et le cervelet rôles dans
la planification, la programmation et
linitiation du mouvement. - Hippocampe et cortex pariétal, permettant
dassurer une marche orientée dans lespace
(codage dinformations topologiques, traitement
des informations sensorielles et visuelles).
34Centres nerveux supérieurs contrôle de
ladéquation de la marche avec le milieu
- Les voies de contrôle supra-spinales
- Les ganglions de la base
- le striatum (noyau caudé et putamen),
- segments internes et externes du globus pallidus
(GPe, GPi), - deux composantes de la substance noire, pars
compacta et pars reticulata, - noyau subthalamique.
- Les ganglions de la base sont organisés en une
série de circuits parallèles. - Les signaux d'entrée sont délivrés par les
afférences issues du cortex cérébral. - Les structures de sortie sont le pallidum int
et pars reticulata de la substance noire. - Pour Marsden, les ganglions de la base sont
notamment impliqués dans le contrôle moteur avec
pour rôle essentiel l'exécution automatique de
plans moteurs appris.
35(No Transcript)
36Les ganglions de la base
- Sur un plan expérimental
- Striatum et Pallidum ventral sils sont stimulés
pharmacologiquement par des amphétamines,
provoquent une activité motrice proportionnelle à
la stimulation pharmacologique - Région locomotrice mésencéphalique subit un
contrôle inhibiteur du striatum et du pallidum
ventral - Noyau pédunculo-pontin cette région présente
des rapports dactivité corrélés aux activités
motrices. Elle pourrait jouer un rôle dans les
phases de transition (phases posturales) ou
dinitiation de la marche. Un rôle plus important
chez lhomme est suggéré (Pahapill, 2002) - Noyau cunéiforme sa rythmicité serait
secondaire.
37Les différents centres locomoteurs sous-corticaux
- Les Russes (Shik et Orlovsky 1966) mettent au
point une préparation dans laquelle - un chat décérébré, est capable de marcher sur un
tapis roulant. - -Grâce à une stimulation continue du tronc
cérébral, au niveau de la région locomotrice
mésencéphalique (MLR), on obtient une marche
automatique.
38Le Noyau Pédonculo-Pontin (PPN)
- Ce PPN a été dans le cadre de la locomotion
étudié plus tardivement. - ( 1ere étude chez lhomme par Olszewski et Baxter
en 1954) - Il est devenu aujourdhui, un des éléments clé
dans la mise place du comportement locomoteur.
39Afférences et efférences du PPN
- Le PPN assure linterface nécessaire aux
ganglions de la base pour agir sur la locomotion
et le sommeil. - Les deux structures sont impliquées dans
lapprentissage et dans de nombreuses
fonctions cognitives
P.A. Pahapill,A.M. Lozano, Brain,2000
40Fonctions multiples du PPN
- Rôle dans léveil et dans les cycles
veille-sommeil Les neurones cholinergiques du
PPN contrôlent le sommeil paradoxal et les ondes
PGO. - Réponse de sursaut La stimulation auditive
provoque une réponse musculaire en quelques ms
avec éveil généralisé.
- Rôle dans la locomotion (Garcia-Rill et al. 1987)
où le PPN est considéré comme faisant partie de
la MLR. Leffet le plus efficace pour induire de
la locomotion consiste à utiliser des
Antagonistes GABA.
41- Deux contrôles, lun pour la posture par le PPN,
lautre pour la locomotion par la MLR, assurent
la marche du chat.
42Tractus mesencephalus nervi trigemini
Nucleus intercollicularis
Posterior
Fasciculus longitudinalis dorsalis
Tractus tectospinalis
Internal
Nucleus nervi trigemini
Fasciculus anterolateralis
Nucleus colliculus inferieur
Nucleus nervi trochlearis
Fasciculus longitudinalis medialis
Nucleus cuneiformis
Nervus trochlearis
Tractus tegmentalis centralis
Nucleus tegmentalis pediculopontinus pars
dissipata rostral part
Pedunculus cerebellaris superior
Lemniscus medialis
Zona incerta
Tractus parietotemporo pontinus
Substantia nigra pars compacta
Pedunculus mamillaris
Nucleus interpeduncularis
Tractus pyramidalis
Tractus fronto pontinus
Nucleus pontis
Fibrae pontocerebellares
43- RLM noyau cunéiforme, subcunéiforme,
44Voies de contrôle
- Voies cérebelleuses les CPGs envoient des
copies de commande au cervelet pour leur
permettre dexercer une action sur les
motoneurones. Les faisceaux spino-cérébelleux
ventraux exercent ainsi leur action sur la phase
dextension. - Voies vestibulo-spinales action sur la phase
dinitiation de la marche et la phase dappui. Il
sagit dune action sur les muscles extenseurs
(adaptation aux contraintes posturales Drew
1991). - Système réticulo-spinal action sur les
extenseurs (action posturale). - Voies rubrospinales stimulées notamment pendant
la phase oscillante (activité sur les muscles
fléchisseurs). - Voies cortico-spinales ajustement du
positionnement volontaire (Belorenova et Sirota,
1988).
45Afférences
- La persistance de la locomotion après
déafférentation nimplique pas que ces afférences
puissent contrôler le rythme moteur. - Toutefois, les afférences, notamment sensitives,
ont un rôle sur la locomotion la stimulation
cutanée proximale peut provoquer larrêt du cycle
pour le membre stimulé (Clarac, 1991). - Laction de ces afférences se fait également au
niveau des motoneurones, provoquant des réactions
dappui ou de flexion (adaptation du
comportement réflexe en fonction du cycle
locomoteur). - Dautres afférences, visuelles, auditives
notamment modulent la locomotion. - Ces systèmes dinformation, parfois redondants,
permettent dadapter la marche à son
environnement.
46Facteurs de variation des paramètres cinématiques
spatio-temporels de marche
- La vitesse de marche spontanée et maximale est
maintenue jusquà la 7ème décade. - La cadence ne se modifie pas avec lâge (Campbell
et al., 1989) mais les sujets de plus de 70 ans
ont tendance à diminuer leur longueur de cycle et
à augmenter leur phase de double-appui. - Les durées de phase dappui et doscillation sont
très stables à cadence naturelle, elles
représentent respectivement 58-61 et 42-39 de
la durée du cycle. - Quand la cadence et la vitesse de marche
augmentent, la phase dappui décroit 3 à 4 fois
plus proportionnellement à la phase
doscillation. - Cadence et longueur de pas sont en relation
linéaire entre 80 et 120 pas par minute. - Laugmentation de la vitesse résulte dun
accroissement en proportion égale de la cadence
et de la longueur de pas. - Au-delà dune cadence de 120 pas par minute,
seule la cadence augmente avec la vitesse
(Nilsson et al., 1985). - On notera que la période de double appui est
présente uniquement pendant la marche et
disparaît pendant la course.