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l origine de la g om trie hyperbolique La construction d un rectangle par Euclide, Al-Khayy m, Saccheri et Lambert Les d couvertes de Gauss, Bolya et ... – PowerPoint PPT presentation

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1
À lorigine de la géométrie hyperbolique
  • La construction dun rectangle par Euclide,
    Al-Khayyâm, Saccheri et Lambert
  • Les découvertes de Gauss, Bolyaï et Lobatchevski

2

Deux exercices de constructions géométriques
1) Un segment AB étant donné, construire un
triangle équilatéral de côté AB. (Éléments
Livre I, Prop 1). 2) Un segment AB étant donné,
construire un carré de côté AB. (Éléments Livre
I, Prop 46). Question 1 Quels sont les
implicites que vous devez admettre pour
enseigner ces constructions à un élève de
collège ? Question 2 Quelles sont les
définitions que vous devez utiliser ? Question 3
De quelles propriétés (propositions et
théorèmes) vous êtes- vous servi ? Question 4
Quelles sont les propriétés utilisées qui sont
conséquentes ou équivalentes au 5ème Postulat
dEuclide ? Pouvez-vous vous en passer ?

3

Deux exercices de constructions géométriques

Construire signifie 1 - Tracer la figure sur
une feuille de papier avec comme seuls
instruments une règle bien droite (tiens, tiens
?) non graduée et un compas. 2 - Donner
lalgorithme de construction qui vous paraît le
plus simple (la suite des opérations graphiques à
réaliser pour obtenir le résultat
demandé), 3 - Justifier par des arguments
géométriques et logiques que la construction
proposée conduit effectivement au résultat
recherché. Étudier notamment lexistence et
lunicité de ce résultat.
4

Deux exercices de constructions
Réponse dEuclide. PREMIÈRE PROPOSITION Sur
une droite donnée et finie, construire un
triangle équilatéral. EXPOSIT1ON. Soit AB une
droite donnée et finie. DÉTERMINATION. Il faut
construire sur la droite finie AB un triangle
équilatéral. CONSTRUCTION. Du centre A et de
lintervalle AB, décrivons la circonférence B??
(dem. 3) et de plus, du centre B et de
l'intervalle BA, décrivons la circonférence A?E 
et du point ?, où les circonférences se coupent
mutuellement, conduisons aux points A, B les
droites ?A, ?B (dem. 1). DÉMONSTRATION. Car,
puisque le point A est le centre du cercle B??,
la droite A? est égale à la droite AB (déf. 15)
de plus, puisque le point B est le centre du
cercle A?E, la droite B? est égale à la droite BA
mais on a démontré que la droite ?A était égale
à la droite AB donc chacune des droites ?A, ?B
est égale à la droite AB or, les grandeurs qui
sont égales à une même grandeur, sont égales
entre elles (not. 1)  donc la droite ?A est
égale à la droite ?B donc les trois droites ?A,
AB, ?B sont égales entre elles. CONCLUSION. Donc
le triangle AB? (def. 24) est équilatéral, et il
est construit sur la droite donnée et finie AB.
Ce qu'il fallait faire.

5

Deux exercices de constructions
Réponse dEuclide. PROPOSITION 46 Décrire un
carré avec une droite donnée. Soit AB la droite
donnée il faut décrire un carré avec la droite
AB. Du point A, donné dans cette droite,
conduisons A? perpendiculaire à AB (prop. 11)
faisons A? égal à AB (prop. 3) par le point ?
conduisons ?E parallèle à AB (prop. 31) et par
le point B conduisons BE parallèle à A?. La
figure A?EB est un parallélogramme donc AB est
égal à ?E, et A? égal à BE. Mais AB est égal à
A? donc les quatre droites BA, A?, AE, EB sont
égales entre elles donc le parallélogramme A?EB
est équilatéral. Je dis aussi qu'il est
rectangle. Car puisque la droite A? tombe sur les
parallèles AB, ?E, les angles BA?, A?E sont égaux
à deux droits (prop. 29) mais l'angle BA? est
droit donc l'angle A?E est droit aussi. Mais
les côtés et angles opposés des parallélogrammes
sont égaux entre eux (prop. 34) donc chacun des
angles opposés ABE, BE? est droit donc le
parallélogramme A?EB est rectangle. Mais nous
avons démontré qu'il est équilatéral donc le
parallélogramme A?EB est un carré, et il est
décrit avec la droite AB ce qu'il fallait faire.

6
1 - La 5e Demande dans les Éléments dEuclide
  • Si une droite, tombant sur deux droites, fait les
    angles intérieurs du même côté plus petits que
    deux droits, ces droites, prolongées à linfini,
    se rencontreront du côté où les angles sont plus
    petits que deux droits.
  • (Une droite (finie) chez Euclide est ce que nous
    appelons aujourdhui un segment de droite).

7
1 - La 5e Demande dans les Éléments dEuclide
  • Ce que Euclide  demande  dadmettre, est que le
    plan de sa géométrie est essentiellement
    structuré par sa conception du parallélisme.
  • Les propriétés des configurations issues de deux
    droites parallèles (deux droites du plan qui ne
    se rencontrent pas) découlent de cette 5e Demande
    qui, selon Aristote, doit être comprise comme un
    des Postulats fondateurs de  la géométrie
    euclidienne .
  • Proclus (Ve siècle) démontre léquivalence de la
    formulation de la 5e Demande avec lénoncé
    suivant, dit  de Playfair 
  • Par un point extérieur à une droite,
  • on peut mener une droite parallèle
  • à cette droite, et une seule.
  • Euclide démontre lexistence de cette parallèle
    (Livre I, proposition 31) sans utiliser la 5e
    Demande. Cest lunicité qui en fait un Postulat.

A
8
1 - La 5e Demande dans les Éléments
  • La structure géniale du Livre I des Éléments
  • Dans son Livre I, Euclide a voulu explorer
    dabord toutes les propriétés de base en
    géométrie qui ne supposent pas le 5e Postulat.
    Cest la  géométrie absolue , développée dans
    les propositions 1 à 28.
  • Puis, dans une deuxième partie (propositions 29 à
    48, sauf la prop.31), il développe les
    conséquences de sa 5e Demande.
  • On a dit que cette organisation du Livre I fait
    dEuclide le premier géomètre non euclidien.
  • Ainsi, les 28 premières propositions traitent des
    propriétés des triangles, des droites sécantes,
    des perpendiculaires et des conditions dangles
    pour que deux droites coupées par une sécante
    soient parallèles (27e et 28e )
  • Si une droite tombant sur deux droites fait des
    angles alternes égaux entre eux, ces deux
    droites seront parallèles.

9
1 - La 5e Demande dans les Éléments
  • La Théorie des parallèles
  • Euclide fait de la contraposée logique (A ? B
    équivaut à non B ? non A) de sa 5e Demande, sa
    29e proposition, cest la propriété réciproque de
    la 27e
  • Une droite qui tombe sur deux droites parallèles
    fait les angles alternes égaux entre eux
  • Puis il en déduit dans les propositions
    suivantes les propriétés de base du parallélisme,
    notamment celles des parallélogrammes (prop. 34
    )
  • Les côtés et les angles opposés des
    parallélogrammes (quadrilatères dont les côtés
    opposés sont parallèles) sont égaux entre eux
  • Proclus (Ve siècle), le premier commentateur du
    Livre I des Éléments, se demande
  •  Comment ce dont la réciproque est consignée
    parmi les théorèmes comme démontrable serait-il
    indémontrable ? 

10
2 - La construction dun carré par Euclide
  • Proposition 46 Décrire un carré avec une droite
    donnée.
  • Construction

(d) ? (AB) en A (prop. 11). AC AB (demande 3 et
prop. 2). (?) // (AB) en C (prop 31 sans la 5e
demande). (d) // (d) en B (prop 31). (d) coupe
(?) en D. Sinon (d)// (?) et (d) // (d) ? (?)
// (d) ! (prop. 30) (Euclide ne fait pas cette
remarque sur lexistence de D). ABCD est le carré
demandé, car
d
d
?
D
C
A
B
Démonstration ABCD est un parallélogramme
(définition), donc CD AB et BD AC (prop. 34),
mais AC AB ABCD est équilatéral (un losange).
Cest aussi un rectangle BAC ACD 2 droits,
car (?) // (AB) (prop. 29). Donc ACD 1
droit. CDB BAC 1 droit et ABD ACD 1 droit
(parallélogramme, prop 34). ABCD est donc un
carré (def 30 équilatéral et rectangle).
11
3 - La prétention dOmar Al-Khayyâm (1040-1131)
  • Commentaire sur les difficultés de certains
    postulats de louvrage dEuclide, composé par le
    très-illustre et très-véridique shaykh et
    imam
  • ABU AL-FATH UMAR IBN IBRAHIM AL-KHAYYAMI.
  • (Traduction de R. Rashed et B. Vahabzadeh,
    Al-Khayyam Mathématicien, ed. Blanchard 1999)
  • LIVRE PREMIER
  • DE LA VÉRITABLE NATURE DES PARALLÈLES,ET DE
    L'EXPOSE DE LA CÉLÈBRE DIFFICULTÉ
  • Il nous faut réaliser que la raison pour laquelle
    Euclide a négligé la démonstration de cette
    prémisse et l'a postulée, c'est qu'il s'est basé
    - lorsqu'il lui vint à l'esprit que la cause de
    la rencontre des deux lignes droites était cette
    notion qu'il a postulée - sur les principes que
    l'on tire du Philosophe à propos des notions de
    ligne droite et d'angle rectiligne.
  • Nous devrons admettre vingt-huit propositions de
    l'ouvrage Les Éléments, car elles ne dépendent
    pas de cette prémisse seule la vingt-neuvième
    proposition, où nous voulons rapporter les lois
    des lignes parallèles, en dépend.
  • Que celui qui le voudra, place donc la première
    proposition de ce Livre-ci au lieu de la
    vingt-neuvième proposition du premier Livre, de
    sorte qu'elle fasse partie intégrante de
    l'ensemble de l'ouvrage.

12
4 - La construction dun rectangle par Omar
Al-Khayyâm
  • Proposition Première, soit la 29e du Livre I
  • La ligne AB est donnée
  • nous menons AC perpendiculairement à AB
  • nous posons BD perpendiculaire à AB
  • et égale à la ligne AC (elles seront donc
    parallèles,comme l'a démontré Euclide dans la
    proposition 26)
  • et nous joignons CD.
  • Je dis que l'angle ACD sera égal à l'angle BDC.
  • Démonstration. Nous joignons CB, AD. La ligne AC
    est donc égale à BD, AB est commune, et les
    angles A et B sont droits. Les bases AD, CB
    seront donc égales, et les autres angles seront
    égaux aux autres angles. Donc les angles ?EAB,
    ?EBA seront égaux. Donc les lignes AE, EB seront
    égales. Il restera donc CE, ED égales entre
    elles. Donc les angles ?ECD, ?EDC seront égaux.
    Mais ACB est égal à ADB. Donc les angles ?ACD,
    ?CDB seront égaux. Ce que nous voulions
    démontrer.

C
D
E
A
B
13
5 - La théorie des parallèles selon Omar
Al-Khayyâm
  • Le nœud du problème
  • Al-Khayyâm montre que ABCD est un rectangle,
  • cest-à-dire que les angles en C et D sont droits
  • (prop. 2 et 3). Il en déduit alors le 5e Postulat
    en 5
  • propositions utilisant léquidistance de deux
    parallèles.
  • - Quatrième Proposition, soit la 32e des Éléments
  • Dans un rectangle (4 angles droits), les côtés
    opposés sont égaux
  • - Cinquième Proposition, soit la 33e des Éléments
  • Si deux droites sont perpendiculaires à une même
    troisième,
  • toute perpendiculaire à lune sera
    perpendiculaire à lautre.
  • - Sixième Proposition, soit la 34e des Éléments
  • Deux droites parallèles sont perpendiculaires à
    une même troisième.
  • Al-Khayyâm fait bien ainsi la distinction entre
    deux définitions du parallélisme, mais prétend
    démontrer leur équivalence
  • deux droites prolongées à linfini ne se
    rencontrent pas (définition 35 dEuclide),
  • deux droites équidistantes (même longueur
    des perpendiculaires communes,  vis à vis 
    dit Al-Khayyâm), dont lexistence suppose le 5e
    Postulat.

C
D
A
B
14
6 - Al-Khayyâm  démontre  le 5e Postulat
  • - Septième Proposition, soit la 35e des Éléments
    (prop. 29 dEuclide)
  • Si une ligne droite tombe sur deux lignes
    parallèles, les angles alternes seront égaux
    entre eux et les angles intérieurs seront égaux à
    deux droits.
  • - Huitième Proposition, soit la 36e des Éléments
    (le 5e Postulat dEuclide)
  • La ligne EG est droite, et l'on a mené les lignes
    EA, GC de telle sorte que les angles ?AEG, ?CGE
    soient plus petits que deux droits. Je dis
    qu'elles se rencontreront dans la direction de A.

L'angle ?AEG est plus petit que ?EGD. Nous
posons alors l'angle ?HEG égal à ?EGD. Les
lignes HEI, CGD sont donc parallèles, (Euclide,
prop. 27, Livre I). Mais la ligne EA coupe HI.
Par conséquent, elle coupera la ligne CD dans la
direction de A. Ce que nous voulions démontrer
B
E
H
I
A
C
D
G
Ce résultat achève le Livre I dAl-Khayyâm, il
conclut Voilà donc la véritable démonstration
des lois des parallèles et de la notion vers
laquelle on tendait. Et à la vérité, il faudra
annexer ces propositions à l'ouvrage Les Éléments
selon l'ordre qui a été mentionné car l'art en
a besoin afin d'être philosophiquement parfait,
de sorte que celui qui l'étudie n'ait plus de
doute et ne soit plus troublé par des
incertitudes. Et le moment est venu pour nous de
conclure le premier Livre en louant Dieu le
Très-Haut et en bénissant le prophète Muhammad et
toute sa famille.
15
7 - La preuve du rectangle par Al-Khayyâm
  • Mais comment Al-Khayyâm obtient-il que ABCD est
    un rectangle ?
  • Seconde Proposition, soit la 30e des Éléments
  • Nous reprenons la figure ABCD
  • nous divisons AB en deux en E
  • et nous menons EG perpendiculairement à AB.
  • Je dis que CG sera égale à GD,
  • et EG perpendiculaire à CD.
  • Démonstration. Nous joignons CE, ED. La ligne AC
    est donc égale à BD, AE est égale à EB, et les
    angles A, B sont droits.
  • Donc les bases CE, ED seront égales, et les
    angles ?AEC, ?BED seront égaux. Il restera donc
    CEG, GED égaux entre eux.
  • Mais la ligne CE est égale à ED, EG est commune,
    et les deux angles sont égaux. Le triangle sera
    donc égal au triangle, et les autres angles et
    côtés homologues égaux entre eux. CG sera donc
    égale à GD, et l'angle ?CGE égal à ?DGE. Ils
    seront donc droits. Ce que nous voulions
    démontrer.

C
D
G
A
B
E
16
7 - La preuve du rectangle par Al-Khayyâm
  • Troisième Proposition, soit la 31e des Éléments
  • Nous reprenons la figure ABCD avec E et G. Je
    dis que les angles ?ACD et ?BDC seront droits.
  • Al-Khayyâm place K sur (EG) tel que GK EG
  • et trace en K la perpendiculaire à (EK), qui
    coupe (AC) en H et (BD) en I (cela suppose le 5e
    Postulat !).
  • Il démontre facilement (égalités de triangles de
    bases CK et DK) que KH KI et CH DI.
  • Il reste à montrer que les angles en C et D ne
    sont ni aigus ni obtus.
  • Hypothèse de langle aigu (principe du
    raisonnement)
  • par pliage autour de (CD), K vient en E, langle
    obtus ?GCH vient en ?GCN, plus grand que ?GCA,
    et H vient en N, avec EN gt EA.
  • Donc KH gt EA et la droite (AC) sécarte ainsi de
    (EG). Idem pour (BD), et de même si on construit
    la figure de lautre côté de (AB).
  • On a alors pour les deux droites parallèles (AH)
    et (BI) lallure ci-dessus

K
I
H
G
C
D
A
B
E
N
H
I
A
B
H
I
17
7 - La preuve du rectangle par Al-Khayyâm
  • - Hypothèse de langle obtus (principe du
    raisonnement)
  • Par pliage autour de (CD), K vient en E, langle
    aigu ?GCH vient en ?GCM, plus petit que langle
    obtus ?GCA, et H vient en M, avec EM lt EA. Donc
    KH lt EA, et la droite (AH) se rapproche ainsi de
    (EK).
  • Idem pour (BI), et de même si on construit la
    figure de lautre côté de (AB).
  • On a alors pour les deux droites parallèles (AH)
    et (BI) lallure ci-dessous

K
I
H
G
C
D
A
B
E
M
H
I
On a donc deux lignes droites qui coupent une
ligne droite selon deux angles droits, et la
distance entre elles augmente (hypothèse de
langle aigu), ou diminue, (hypothèse de langle
obtus) des deux côtés de cette ligne.
A
B
H
I
18
8 - La ligne droite est bien droite le refus
dOmar Al-Khayyâm
  • Conclusion
  • C'est là une absurdité première, dès lors que
    l'on conçoit la linéarité et que l'on réalise la
    distance entre les deux lignes.
  • (Cela fait partie des choses que tu pourras
    reconnaître avec un minimum de réflexion et
    d'investigation).
  • Et dès lors qu'il est impossible que les deux
    lignes AB et CD soient inégales, elles seront
    égales.
  • Et dès lors qu'elles sont égales, les deux angles
    en C et en D seront égaux. Par conséquent ils
    seront donc deux ltanglesgt droits.
  • (On le reconnaîtra avec un minimum de réflexion
    nous l'omettrons donc afin d'éviter la prolixité.
    Ainsi, que celui qui voudra ici-même établir cela
    selon l'ordre mathématique le fasse nous ne
    l'empêcherons pas!).
  • Par ce refus idéologique, Omar Al-Khayyâm passe
    ainsi à côté dune grande découverte.

19
9 - La rigueur de Saccheri (1667-1733)
  • Le titre du livre de Girolamo Saccheri est
    révélateur de lintention de lauteur Euclide
    lavé de toute tache (1733).
  • Saccheri suppose connues les 28 premières
    propositions des Éléments et reprend la
    configuration dAl-Khayyâm
  • Il prouve que les angles en C et D sont égaux.
  • Comme Al-Khayyâm, il fait les trois hypothèses
    angles droits, obtus ou aigus, et montre que si
    lune est vraie pour un quadrilatère, alors elle
    est vraie pour tous.
  • Dans les hypothèses de langle droit ou obtus, il
    prouve que si deux droites font un angle aigu,
    toute perpendiculaire à lune coupe lautre

C
D
A
B
Quel que soit P sur (AB), il existe un point N
sur (AC) tel que le pied M de la perpendiculaire
menée de N à (AB) soit au delà de P. Dans le
triangle rectangle AMN, la perpendiculaire menée
de P à (AB) recoupe lhypoténuse (axiome de
Pasch).
N
C
A
B
P
M
Saccheri peut ainsi éliminer lhypothèse de
langle obtus (qui conduit à la géométrie
sphérique), car utilisant la 2e Demande
dEuclide pour construire sa figure (on peut
prolonger une droite à linfini), le résultat
obtenu implique le 5e Postulat, lequel entraîne
immédiatement que les angles en C et D sont
droits. Saccheri conclut  lhypothèse de
langle obtus est absolument fausse, car elle se
détruit delle-même .
20
9 - La rigueur de Saccheri (1667-1733)
  • Le raisonnement précédent ne peut pas aboutir
    dans lhypothèse de langle aigu et Saccheri,
    malgré toutes ses recherches rigoureuses,
    narrive pas à obtenir une contradiction.
  • Il montre que deux droites quelconques sont
  • - soit sécantes
  • - soit ont une perpendiculaire commune
  • - soit sont asymptotes !
  • Classification que Lobachevski reprendra un
    siècle après pour la géométrie hyperbolique.
  • Saccheri découvre que deux droites ayant une
    perpendiculaire commune peuvent ne pas être
    équidistantes, et quétant donné un segment AB,
    il existe un angle ?BAX tel que
  • - (AX) ne rencontre pas la perpendiculaire
    (BC) en B à (AB),
  • - toute oblique (AX) comprise dans
    langle ?BAX, rencontre cette
    perpendiculaire (BC) à (AB),
  • - toute oblique (AX) faisant un angle
    aigu avec (AB), plus grand que
    ?BAX, a une perpendiculaire commune avec (BC).

X
X
C
X
A
B
Saccheri est donc amené à considérer que les
droites asymptotes (AX) et (BC) se rencontrent à
linfini, et devraient avoir en ce point idéal
une perpendiculaire commune ! Devant ces
paradoxes, moralement convaincu que le 5e
Postulat est démontrable, il conclut  Lhypothès
e de langle aigu est absolument fausse, car cela
répugne à la nature de la ligne droite .
21
10 - Le travail de Johann Heinrich Lambert
(1728-1777)
  • La théorie des parallèles (Theorie der
    parallellinien)
  • Partant dun quadrilatère ayant 3 angles droits,
    Lambert montre que pour le quatrième, lhypothèse
    de langle obtus est impossible dans une
    géométrie où les droites sont infinies (2e
    Demande dEuclide), mais remarque que cette
    propriété est vérifiée sur une sphère.
  • Il pousse lhypothèse de langle aigu le plus
    loin possible, et obtient les premiers résultats
    en géométrie hyperbolique, en particulier que la
    somme des angles a, b, c dun triangle ABC dépend
    de son aire
  • 2droits (abc) k aire(ABC)
  • Comparant cette formule à celle de Girard (1625),
    sur une sphère de rayon R
  • (abc) 2droits (1/R2) aire(ABC),
  • il conclut que lhypothèse de langle aigu mène
    à une géométrie sur une sphère de rayon
    imaginaire iR. Ceci entraîne lexistence dune
    mesure absolue des longueurs.
  • Mais, considérant que dans la réalité physique,
    il ny a pas de mesure absolue des longueurs et
    convaincu que les axiomes de la géométrie doivent
    refléter notre perception de lespace, il écarte
    aussi lhypothèse de langle aigu pour obtenir le
    5e postulat, qui nest donc pas mathématiquement
    démontré.

22
11 - Mises en garde de DAlembert et du père
Farkas Bolyaï
  • Jean Le Rond DAlembert (1717-1783) écrira dans
    lEncyclopédie (v. 1765)
  •  la définition et les propriétés de la ligne
    droite, ainsi que des lignes parallèles sont
    lécueil et pour ainsi dire le scandale des
    éléments de géométrie .
  • Wolfgang Farkas Bolyaï (1775-1856), après 8
    tentatives infructueuses, découragé, écrit à son
    fils Janos qui sera lun des créateurs des
    Géométries Non Euclidiennes
  •  Je vous supplie de laisser cette science des
    parallèles tranquille... J'ai traversé cette nuit
    insondable, qui éteignit toute lumière et joie de
    ma vie... Je suis revenu quand j'ai vu qu'aucun
    homme ne pouvait atteindre le fond de la nuit Je
    men reviens inconsolé, mapitoyant sur mon
    sort... La ruine de mon humeur et ma chute datent
    de ce temps. J'ai, bêtement, risqué ma vie et mon
    bonheur 

23
12 - La réponse du fils Janos Bolyaï
  • Janos Bolyaï, indocile, écrit à son père en 1823
  •  Je suis décidé à publier mon travail sur la
    théorie des parallèles ... Le but n'est pas
    encore atteint mais j'ai fait des découvertes
    merveilleuses qui m'ont subjuguées, et ce serait
    une cause de regret éternel si elles étaient
    perdues La seule chose que je puisse dire, c'est
    que j'ai créé un nouvel univers à partir de rien.
    Tout ce que je vous ai envoyé jus que là est un
    château de cartes à côté de la tour .
  • Il rédige en 1825 un opuscule La science
    absolument vraie de lespace, publié en appendice
    dun ouvrage de son père en 1832.

24
13 - La prudence de Carl Friedrich Gauss
(1777-1855)
  • 1 - Réponse à son ami Farkas Bolyaï qui lui
    avait communiqué les travaux de son fils
  •  le contenu lui-même du travail, le chemin
    suivi par votre fils et les résultats auxquels
    il est conduit, coïncident presque entièrement
    avec les méditations qui ont occupé mon esprit
    en partie pour les 30 à 35 dernières années .
  • Gauss ajoute, craignant les sarcasmes ( jai
    peur des criaillements des ignorants)
  •  Mon intention était de ne rien publier de mon
    vivant Je suis très heureux que ce soit le
    fils d'un vieil ami qui me précède d'une manière
    si remarquable. 
  • 2 - Gauss avait exploré la question depuis
    longtemps, lettre à Farkas Bolyaï de 1799
  •  J'ai déjà fait quelques progrès dans mon
    travail si on pouvait prouver quil existe un
    triangle dont l'aire est plus grande que tout
    nombre donné à lavance, alors je pourrais
    établir la géométrie euclidienne rigoureusement".
  • 3 - Lettre à Burkhard de 1817 (depuis 1813, Gauss
    avait la certitude de la consistance dune
    géométrie non euclidienne)
  •  Je suis de plus en plus convaincu que la
    nécessité de notre géométrie euclidienne ne
    peut être prouvée en tout cas par une pensée
    humaine et pour une raison humaine. Peut être
    dans une autre vie il nous sera possible d'avoir
    une indication sur la nature de l'espace qui
    nous est pour le moment inaccessible .

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13 - La prudence de Carl Friedrich Gauss
(1777-1855)
  • 4 - Lettre à Taurinus de 1824, annonçant une
    nouvelle géométrie qui sera développée par
    Lobatchevski en 1829 (en russe, publié en
    français en 1837)
  •  l'hypothèse que la somme des angles d'un
    triangle est inférieure à 180 degrés conduit à
    une géométrie curieuse, assez différente de la
    nôtre, mais cohérente que j'ai développée à mon
    entière satisfaction et dans laquelle je peux
    résoudre tout problème à l'exception de la
    détermination d'une constante qui ne peut être
    définie a priori. Plus cette constante est
    grande, plus on est proche de la géométrie
    euclidienne et les deux coïncident si elle est
    prise infinie .
  • 5 - Dans cette même lettre de 1824, Gauss ajoute
  •  Tous mes efforts pour découvrir une
    contradiction, une incohérence dans cette
    géométrie non euclidienne ont échoué, (...) Mais
    il me semble que nous ne connaissons que si
    peu, pour ne pas dire rien du tout, de la vraie
    nature de l'espace qu'il n'est pas possible de
    qualifier d'impossible ce qui nous apparaît
    comme non naturel .
  • 6 - Appréciation de Düring vers 1880 sur la
    géométrie non euclidienne
  •  Insanité démentielle, théorèmes et figures
    mystiques et délirants nés d'une pensée
    maladive ! Les parties dégénérées du cerveau de
    Gauss .

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14 - Le choix de Lobatchevski (1793-1856)
  • Nicolas Ivanovitch Lobatchevski publie sa Théorie
    des parallèles en 1829.
  • Un point A extérieur à une droite (BC) étant
    donnés, soit (AD) lunique perpendiculaire issue
    de A sur (BC). Lobatchevski part de la situation
    laissée par Saccheri et admet comme base de
    travail que
  • Par le point A extérieur à la droite (BC), il
    passe trois types de droites
  • celles qui coupent (BC), comme (AE)
  • les deux droites (AF) et (AG), qui sont
    asymptotes à (BC). Ce sont les parallèlesà (BC)
    passant par A.
  • - les droites, comme (AH) comprises dans
    langle formé par (AF) et (AG), qui ne
    rencontrent pas (BC) et qui ont avec (BC) une
    perpendiculaire commune.
  • Parmi celles-ci, la droite (AI) est
    perpendiculaire en A à (AD).
  • Lobatchevski déclare en 1834 que  la vérité à
    établir (le 5e Postulat) ne peut être démontrée
    que par des expériences ,
  • au contraire de Kant qui pensait que le concept
    despace euclidien  nest pas dorigine
    empirique, mais est une nécessité inévitable de
    la pensée .

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G
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