Title: Constitution des savoirs de la colonisation aux indpendances
1 Constitution des savoirs de la colonisation aux
indépendances
UCAD EBAD
Ibrahima LO Directeur de LEBAD
2Plan de la présentation
- Introduction
- Savoirs et prétentions encyclopédiques quelques
repères - LEnfom un cas pratique
- LÉclairage des mémoires de fin de cycle
- Conclusion
3 Introduction
-
- Du matériau
- Caom 600 mémoires consacrés à lAfrique
- Enam repassez !
- Prétentions sont ajustées
- Deux questions un mot dordre politique a-t-il
induit un mot dordre pédagogique ? - Si oui, peut on en vérifier leffectivité sur la
production scientifique des récipiendaires de
lEnfom ?
4Première partie Savoirs et prétentions
encyclopédiques
5- Désiré Papin, rénovateur en France de
lethnographie scientifique reçoit le Grand Prix
du Président de la République. Sa Méthode des
Improvisations permit denregistrer ce type de
réponses Avez-vous plusieurs femmes légitimes ?
Oui - La polygamie existe t-elle dans vos tributs ?
Non - Papin nhésite pas sur les moyens il
administre de magistrales raclées ou inonde
de cadeaux ses sujets, ce qui lui permet de
réussir sa méthode des improvisations.
6-
- De 1894 à 1939, une quarantaine de titulaires se
relaient au ministère des colonies - A la création de lAOF en 1885 la France allège
le budget de la métropole et les colonies
doivent vivre sur fonds propres, subventionnés au
besoin par le budget de la fédération - La cohérence des politiques dut sen ressentir
7-
- Sur le registre de la Science on semble avoir
plus de cohérence - VALETTE propose une compréhension la
domination effective ce nest pas à la rue
Oudinot. - Elle relève de la compétence dhommes du terrain
qui mobilisent aussi, les connaissances utiles au
contrôle efficient des espaces colonisés - Ce travail incombe à des passionnés ayant
découvert lâme africaine et qui simposent le
devoir de la faire aimer par le grand public en
France -
8-
- Le choix fut pertinent, les 9/10e des savoirs
sur l Outre mer français ayant été amassés les
coloniaux - Deux opérateurs essentiels de cet effort
Delafosse et Van Gennep fondent lInstitut
ethnographique international de Paris (1910) et
structurent le champ avec des dizaines de
broussards, tous techniciens de la colonisation
mais aussi, aspirants à la position
dafricanistes - La création du réseau Ifan en 1938 confirme une
option stratégique la maîtrise de lécologie
des peuples dominés est un gage de réussite de
lentreprise coloniale
9Deuxième partieLEnfom un cas pratique
10- Octobre 1885 au 12 rue Jacob, laventure démarre
siège provisoire de la Mission Cambodgienne 13
récipiendaires sont enregistrés - Cest le point de départ de lhistoire de
lÉcole coloniale qui forme en 75 ans près de 40
000 brevetés pour gérer 70 millions dadministrés - Abdou Diouf, Kéba Mbaye comme Amadou Aly Dieng
furent dillustres pensionnaires ! - Mais pas les seuls
11-
- Le premier récipiendaire africain est enregistré
sous le numéro 14 du registre matricule - Nom Sadou
- Fils du roi de Porto Novo il est décrit comme
Doux, peu intelligent. Il obtient son
parchemin en Décembre 1891 LO Mambaye Fara
Biram Amadou arrive en 1890-1891 après avoir
satisfait aux conditions du recrutement
universitaire à lentrée. Son profil de Bachelier
de lenseignement spécial, breveté de langue
arabe le prédisposait - Il redouble lannée pour insuffisance de
travail, mais réussit en deuxième année , classé
12e avec 620 points -
12- Repères dune longue mise à jour
institutionnelle - En 1921, la section des stagiaires accueille sur
concours, les adjoints des services civils et
les commis principaux des secrétariats généraux
titulaires de la licence. - Après 6 mois de stage, ils sont nommés
administrateurs. - Un cycle de perfectionnement est réservé aux
fonctionnaires des cadres supérieurs des
territoires dOutre mer désignés par le Ministre
de la France dOutre mer, sur présentation des
gouverneurs. - Seuls les élèves titulaires de la licence ou du
baccalauréat peuvent choisir respectivement la
section judiciaire ou la section sociale. -
13- Les élèves entrés à lÉcole au titre du concours
A effectuent une scolarité de trois ans avec un
stage de 8 mois dans un territoire dès la
première année. Le stage vise lacquisition dune
formation humaine générale et dune expérience de
la vie publique en colonies. Les stagiaires sont
astreints pendant leur stage à la rédaction dun
mémoire sur un sujet dobservation directe et
professionnelle - 1950 tous les élèves sont désormais recrutés
par la voie de deux concours - Le Concours A se prépare dans les lycées
de Paris et de Province. -
-
14- Le Concours B est ouvert aux
fonctionnaires de ladministration des
territoires dOutre mer âgés de moins de 35 ans
et titulaires de la 1ère année de licence en
Droit et pour les candidats à la magistrature, du
baccalauréat en Droit. - Louverture aux Africains est confirmée par la
Loi Cadre. Les concours A et B sont maintenus
mais aucun diplôme nest exigé des candidats au
concours B - Un concours C est institué et se destine
aux étudiants originaires des territoires dOutre
mer, bacheliers en Droit et pour la section
judiciaire titulaires des trois premières années
de licence en Droit. Les épreuves sont identiques
à celles du concours B -
-
15- De nombreux artisans ont façonné lidentité de
létablissement - Sinspirant de ce qui se fait de mieux dans les
écoles dingénierie de lentre deux guerres,
Georges Hardy et R. Delavignette apportent une
touche nouvelle dans la structure des programmes
de formation. Leur action finit par imprimer à
lÉcole une vocation universitaire plus tranchée - Souci constant quelle éducation la République
entend donner à ses futurs '' chefs '? - Pour Bouteille il sagit de fabriquer un
garçon bien musclé, ayant le goût et le sens du
commandement, capable de résister à l'isolement,
et pour lequel les qualités humaines l'emportent
sur les qualités intellectuelles ' -
16- Dans la mise en uvre des contenus du programme,
on passe insensiblement du domaine de la
pédagogie à celui de lidéologie, du terrain de
la formation à celui de la vocation. - Pour Delavignette, lÉcole ne doit pas se
contenter de délivrer une formation elle doit
prodiguer une éducation, une éducation de chef,
une éducation royale de précepteur à lélève. Les
élèves administrateurs, salués du titre de
commandant dès leur première affectation,
devront avoir une prestance de chef.
17Quelques enseignants remarquables Spécialiste
des langues et des murs de lAfrique noire,
Maurice Delafosse et Henri Labouret exercèrent
une influence indéniable sur leurs élèves. Ce
dernier assura en 1941-942, un cours sur les
méthodes de colonisation françaises et étrangères
dans lequel il dénonce la politique
dassimilation des indigènes que prônait
ladministration coloniale et quenseignaient
auparavant en la justifiant les professeurs de
lÉcole Appel fréquent aux compétences
extérieures pour dispenser un enseignement
appliqué et spécialisé Charles André julien,
premier titulaire de la chaire d'histoire de la
colonisation, Paul Rivet au Musée de l'Homme, le
pasteur Maurice Leenhardt, Léopold Sédar
Senghor, qui enseigne la linguistique, le peuhl,
le Sérère, Charles André Julien, Jean Dresch,
Gayet, Henri Solus, Gerbinis, l Brunschwig,
Larché, Griaule, Hubert Deschamps pour n'évoquer
ici que quelques noms
18Les élèves évaluent la formation reçue et opinent
à travers Colo, Latitudes, l'Observatoire
colonial et le Bleu d 'Outre mer. Les échos des
mouvements de décolonisation les poussent à ne
plus se reconnaître dans la vocation coloniale
taillée en leur intention, depuis un quart de
siècle. En réalité, lÉcole traverse une crise
dorientation car lhumanisme colonial et la
notion de chef qui avaient fait son identité dans
les années 30 ne passent plus à lheure des
décolonisations. Un malaise réel gagne les
pensionnaires qui créent le Groupe dEtudes
Politiques de lAfrique et de Madagascar (
GEPAM ). Il prit linitiative de publier un
manifeste préconisant que le pouvoir politique
soit restitué aux Africains et aux Malgaches .
19Troisième partie
- LÉclairage des mémoires de fin de cycle
20- Les récipiendaires Sénégalais
- Lexploitation des annuaires et des registres
matricules permet de dresser une liste
relativement complète des stagiaires originaires
de la colonie du Sénégal et ayant effectivement
pris une inscription à lENFOM. En outre ces
instruments offrent quelques éclairages sur les
résultats académiques des stagiaires notes et
classement au concours dentrée, résultats aux
examens de passage et examens en vue de
lobtention du Brevet de lENFOM. On notera en
passant que tous ceux qui ont été déclarés admis
nont pas suivi jusquau bout le cursus, soit
parce quils nont pas rejoint lEcole ou
simplement parce quils en furent exclus. - Le nombre total sélève à 36 stagiaires leur
identité a été établie à partir des
renseignements contenus dans le fichier des
mémoires des étudiants de lENFOM, et grâce au
registre matricule n 2 qui recense les
promotions de 1931 à 1958 1. -
21- Les travaux que les élèves et stagiaires de
lEcole coloniale consacrent au Sénégal peuvent
être repartis à travers les grandes
rubriques suivantes linguistique, histoire,
ethno histoire, droit, ethno sociologie,
économie, communication, institutions, religion.
Lexercice consiste à quelques appréciations aux
plans de lécriture, des centres dintérêt
couverts, mais surtout de léclairage que les
auteurs apportent à la compréhension de la vie
quotidienne du Sénégal, dans la fourchette 1930
1960 - Ce travail sest effectué dans des conditions
difficiles et souvent aggravées par
lincompréhension, voire la franche hostilité des
supérieurs hiérarchiques. Toutefois, la longueur
des séjours et linsertion des stagiaires avec
les populations, leur ont permis daccéder à de
précieuses informations.
22- Leur implication dans la gestion et
ladministration na pas empêché le développement
de recherches de qualité, et la mise à la
disposition de ladministration contemporaine,
dun matériau à haute valeur stratégique, pour
une bonne compréhension de la vie quotidienne du
Sénégal. Globalement, les résultats obtenus ont
été facilités par lesprit dans lequel ces
recherches ont été menées un esprit
daffection, de respect et souvent dadmiration à
légard des civilisations traditionnelles de
lAfrique et de lAsie - Sans être parfaitement aguerris et préparés aux
énigmes dune recherche à vocation universitaire,
les stagiaires débordent de générosité à lidée
que leurs travaux pourraient être dune certaine
utilité, en particulier pour asseoir les
conditions dun mieux être collectif.
23- Les mémoires, rédigés sur les sujets les plus
divers, permettent de juger de leur niveau, de
leur conformisme éventuel, et de la réception
qu'ils font à l'enseignement qu'ils reçoivent - Quelques mémoires choisis au hasard seront
passés au peigne fin pour mesurer le poids du
conditionnement pédagogique - De modestes prétentions nexcluent pas
lengagement militant - Conscient de lampleur de son sujet et des
multiples implications qui en découlent, Alioune
FALL indique dentrée de jeu, les axes qui ne
seront pas abordés. Si ces précautions expriment
une certaine prudence, elles ninterdisent pas
des incursions souvent osées dans les débats
politiques du moment - Pour Abdou Diouf lhonnêteté intellectuelle
impose de délimiter son territoire. Il avoue son
impréparation à conduire des études savantes
On a beaucoup écrit sur lIslam Létude que
nous proposons de faire ici se veut plus modeste - on y trouvera aucune thèse, ni aucune loi
sociologique, mais simplement des faits,
interprétés au besoin, simplement des réalités
qui sautent aux yeux.
24- Centres dintérêt justification, thématiques,
- Les orientations de recherche sont souvent
commandées par un besoin dordre pragmatique il
sagit de comprendre - voire dévaluer les
changements institutionnels en cours. - Par ailleurs, les évolutions institutionnelles
en cours en France étant susceptibles dêtre
revendiquées par les groupements sociaux
professionnels très actifs en colonies, il y a
lieu den maîtriser les conséquences. - Dès lors, lexpertise des administrateurs peut
savérer quelque part utile. - Cest le cas de Habib Thiam qui choisit de
questionner lévolution institutionnelle sous
langle des relations entre lUnion française et
la Communauté le but de cette étude est
dessayer de dégager les lignes générales de
lévolution politique de lAOF de lUnion
française à la Communauté. Il semble que cette
période a été marquée par une tentative de
politique dassimilation, par léchec de cette
politique et par la tentative dun nouvel
aménagement des rapports franco africains. - Le travail de Oumar Velé semble répondre à ce
type de préoccupations.
25- Sinspirant de sa propre pratique administrative
et dopé par les schémas de développement
dinspiration socialiste, Mamadou Touré met à nu
labsence de lucidité et de pertinence dans les
solutions économiques préconisées par les
politiques coloniales. En effet, écrit-il,
depuis que Jules Ferry a clairement défini la
politique coloniale de la France, les Terres de
lEmpire considérées comme un réservoir de
matières premières et un débouché pour
lindustrie métropolitaine, admettent
difficilement que cette doctrine soit révolue
complètement. - Une fois campée la justification de létude,
lauteur en détermine le cadre géographique et
humain à propos dune région, la vallée du
fleuve Sénégal, nous allons examiné ( sic ) la
mesure et les résultats de ces efforts en même
temps que les possibilités et les limites dun
développement économique systématique dans le
cadre du FIDES, après avoir rappelé les domaines
fondamentaux qui caractérisaient le système
économique traditionnel et son évolution
26-
- Un autre exemple dengagement nationaliste se
retrouve dans le mémoire de Na Diallo qui vise
loin En regard aux répercussions
particulièrement néfastes dune gestion
financière malsaine dans un pays sous développé,
nos réflexions porteront sur ces questions que
nous allons examiner en nous basant sur une
expérience personnelle concernant les agences
spéciales du Sine Saloum ( cercle de Kaolack )
. - Pour justifier le choix de cette circonscription
administrative, il évoque un contrôle de la
comptabilité révèle en 1953 et en 1956 des
détournements de deniers publics de plus de 27
millions de francs CFA - Cependant les observations et suggestions de
cette étude quoique fondées sur une expérience
acquise dans le contrôle des agences spéciales du
cercle de kaolack, nen seront pas moins
valables mutatis mutandis pour les autres agences
du Sénégal, voire pour les agences des nouvelles
républiques .
27- Plusieurs registres de la vie quotidienne sont
analysés - le sort du travailleur sénégalais niveau de
vie, consommation, logement etc. - la gestion des différents liés au travail
- ou encore lévaluation de la polygamie
- Lorsquils sattèlent à observer leurs sociétés,
pour en comprendre les mécanismes de
fonctionnement, les élèves stagiaires font preuve
dune grande lucidité et dun remarquable esprit
critique. Les solutions quils préconisent pour
résoudre les impasses sont naturellement hardies,
dès lors que leur mise en uvre participe le plus
souvent dune hypothèse décole. Abdou Diouf en
donne une parfaite illustration dans lévaluation
de la polygamie aux termes de la religion,
tout homme peut épouser jusquà quatre femmes,
pourvu quil puisse survenir à leurs besoins et
quil les mette toutes sur le même pied
dégalité. La polygamie est très répandue en
milieu ouoloff. On peut dire quau moins la
moitié des hommes Ouoloff ont deux femmes. Mais
ce qui est certain cest que rarement les deux
conditions énumérées ci dessus sont remplies.
28- 1) Très souvent ceux là mêmes qui épousent une
seconde femme ont déjà eu pas mal de difficultés
matérielles à faire marcher leur premier ménage.
Ceci se rencontre surtout chez le paysan dont on
sait pourtant combien son niveau de vie est bas,
cela ne lempêche cependant pas de convoler une
seconde fois ou une troisième fois en justes
noces. Le cultivateur qui a dû au travail de
toute sa famille de faire une bonne récolte,
sitôt quil laura vendue, ne pensera plus à sa
femme et à ses enfants, ni aux douze mois qui
lattendent. Il préférera satisfaire un désir
passager quitte à regretter son erreur une fois
passée leuphorie du moment. - 2) Lhomme traitera rarement les femmes sur le
même pied dégalité. Inutile de dire que les
co-épouses se détestent le plus souvent et se
jalousent leurs enfants bien quissus de même
père ne saiment pas non plus et cela tient
surtout à lenvironnement familial. Chaque mère
voudra que son enfant réussisse mieux que celui
de sa co-épouse. Il nest pas rare de voir des
co-épouses en venir aux mains ou se dire des
choses désagréables. Dans des cas pareils,
larbitrage du mari sera presque toujours
partial il trouvera dailleurs là une bonne
occasion de répudier celle des deux rivales qui
ne lui convient plus. - On voit là poindre un autre inconvénient du
point de vue de la dignité humaine la polygamie
est la négation de légalité entre les deux
sexes. Cest la critique que feront dailleurs
tous ceux qui nourris à lécole française sont
pétris dhumanisme occidental
29- la délinquance juvénile en question
- Après avoir été directement impliqué dans
ladministration de lÉcole professionnelle
spéciale de Carabane Claude Marais fait le bilan
dune expérience originale, en insistant sur les
facteurs limitants. LAdministration a tenté de
résoudre ce problème au Sénégal par la fondation
au début du siècle, dun pénitencier agricole à
Bambey auquel a été substitué en 1927, lÉcole
Professionnelle spéciale de Carabane. - La distinction entre détenus selon la gravité
des actes nest que formelle la séparation
tient compte plus de lâge des pensionnaires.
Ainsi rien ne permet daméliorer les
meilleurs. Dans la promiscuité des dortoirs, il
est à craindre que tous les esprits se fondent
et, suivant une règle bien établie, que le niveau
de moralité collective sabaisse au niveau de
celle des pires éléments, si peu nombreux soient
ils. A titre dexemple, est interné actuellement
à lEPS, un gamin de 7 à 8 ans, coupable davoir
empoisonné une vingtaine de personnes. Il est
bien entendu chez les petits. Même si son crime
est irraisonné, quel exemple pour ses jeunes
camarades dont les forfaits sont loin datteindre
le sien. - A sa sortie de Carabane, je ne crois pas
quaucun élève puisse se prétendre menuisier ou
forgeron. Durant sa détention, il na pas appris
grand chose, peut être à se servir de quelques
outils et encore ! Que deviendra t - il à sa
sortie ? Quel patron en voudra ? Le problème est
angoissant.
30- Expertise et recommandations
- Les finalités des recherches étant doffrir à
ladministration, les réponses les plus adaptées
au traitement des questions multiples et
complexes, les élèves en ont tenu compte en
posant des observations très précises et
assorties de recommandations pratiques mais pas
toujours directement applicables. A linstar des
sujets étudiés, les solutions préconisées sont
variées et dans certains cas, très en avance sur
les mentalités de lépoque, voire sur les
postulats de la Loi Cadre. Quelques exemples - Laliénation maraboutique
- Le stagiaire Abdou Diouf porte un regard cru et
sans complaisance sur les mécanismes qui
déterminent laliénation maraboutique. Diouf
sait choisir de succulents morceaux pour
expliquer les mécanismes de lenfermement
maraboutique. Le marabout de Darou Mousty
interdisait à ses fidèles de regarder en haut en
lui rendant visite le matin. Il attendait que
tout le monde sinstalle et sautait dun bond au
milieu de la salle en criant Vous avez le
bonjour des habitants du 7e ciel - Ces choses sont vraies ou fausses elles sont
certainement fausses ne sont que linvention
des adversaires des marabouts mais en tous cas,
elles sont significatives dun état desprit.
31- Pour la préservation des eco systèmes
- constat des risques dappauvrissement des sols,
du fait dune monoculture trop accentuée de
larachide dans le Sine Saloum, Clignet préconise
de reboiser des zones déjà mises en culture.
Cette politique peut à la longue, permettre de
reconstituer les richesses minérales et végétales
nécessaires à une culture variée et modifier les
différents micro climats dans un sens favorable à
lagriculture. - Sur lÉcole
- Mamadou Touré passe en revue les contraintes
susceptibles de gêner la mise en uvre de
politiques intégrées de développement à léchelle
des trois territoires du Sénégal, du Mali et de
la Mauritanie. Il évoque le cas de lenseignement
car les populations rechignent à envoyer leurs
enfants à lécole lexplication du phénomène
est la suivante Cet état de fait est dû pour
une part à lincompréhension des habitants qui se
retranchent derrière un fanatisme stérile et
considèrent lécole comme une cause dapostasie.
Un autre problème sérieux est lhostilité aveugle
à lenseignement des filles La masse des adultes
éprouve le besoin dapprendre à lire, à parler et
à écrire le français, afin de pouvoir au moins
converser directement avec les représentants de
lautorité. Un système déducation appropriée
constituerait une heureuse innovation
32- Des stratégies de mobilisation des populations
- Abdoulaye Ndiaye interpelle les pouvoirs
publics - dans la lutte contre lanalphabétisme, ils
doivent aider chaque travailleur à vivre son
temps, tout en donnant les moyens de le
transformer pour le rendre plus humain . Un
préalable est nécessaire cest la création dun
climat denthousiasme populaire que les
gouvernements doivent proposer pour que toutes
les élites se sentent engagés dans une uvre qui
contribuera à améliorer considérablement les
conditions de vie des gens et principalement du
milieu le plus déshérité, cest à dire le milieu
rural La mobilisation de la jeunesse qui ne
demande au fond quà soccuper, peut contribuer
puissamment à donner aux jeunes le sens de leurs
responsabilités sociales et à former le
caractère, - Na Diallo joue sur le même registre de
linterpellation des pouvoirs publics une
bonne partie la législation actuelle étant
caduque, il appartient à ceux-ci ( les nouveaux
Etats dans le cadre de la Communauté ) délaborer
notamment un nouveau règlement financier et de
résoudre par conséquent le délicat problème des
agences spécialisées. Celles ci devront elles
être supprimées ? Si oui, par quels organismes
les remplacer ? Si non, comment améliorer leur
fonctionnement ? -
-
33 Conclusion
34- Il semble bien que le mot dordre pédagogique na
pas ignoré les choix politiques - Le déroulement des stratégies pédagogiques sen
est ressenti comme on peut sen faire une idée en
parcourant les travaux de quelques récipiendaires -
35- CLIGNET ( Rémi ) Un exemple déconomie
coloniale larachide dans le Sine Saloum.
ENFOM, 1952 - 1953. 3ECOL / 112 d 10 - Na DIALLO Réflexions sur linstitution des
agences spécialisées dOutre mer par Na Diallo,
Elève du cycle A, section administrative Institut
des Hautes Etudes dOutre mer ( 1958-1959) - Alioune FALL, Auditeur fonctionnaire, promotion
ENFOM 1958 1959 De lUnion française à la
Communauté. 80 pages. - Birahim Gallo FALL 1ère Année B
- La promotion des communautés africaines par la
radiodiffusion. Mémoire ENFOM ( 1958 1959 ), 79
pages - 3ECOL/78 d 14
- MARAIS ( Claude ), SAC, 1947 - 1948 LEcole
professionnelle spéciale de Carabane - 3ECOL/ 153 d 10
- THIAM ( Habib ) Lévolution politique de lAOF
de lUnion française à la Communauté.