TEMOIGNAGE DU BENEFICIAIRE HABAKWITONDA DELPHINE

1
ASSOCIATION IHORERE MUNYARWANDA (A.I.M.R) GIRLS
AND COMMERCIAL SEX WORKERS

• TEMOIGNAGE DU BENEFICIAIRE HABAKWITONDA DELPHINE

2
I. LA VIE AVANT LA PROSTITUTION

• Je mappelle HABAKWITONDA Delphine, je suis née
  en 1981à Mudasomwa. Je suis le sixième enfant
  dans une famille de 9 enfants parmi lesquels nous
  avons connu 2 décès.
• Etant donné que ma famille était très pauvre, je
  nai pas pu fréquenter lécole normalement.
• A lâge de 10 ans, jai perdu mon père et les
  conditions de vie jusque là insuportables se sont
  dételiorées davantage.
• Vu que jétais lenfant le plus âgé qui restait
  sous le toit parental, il fallait que je fasse
  quelque chose pour aider ma mère à nourrir mes
  petits frères et ma petite soeur.

3

• Lidée qui mest venue en tête a été de quitter
  la campagne pour chercher du travail en ville.
  Arivée en ville à lâge de 15 ans, jai
  travaillé comme bonne pendant deux ans avec un
  salaire de 2.000 frw que je ne percevais jamais
  parceque chaque fois je devais payer un verre,
  une assiette ou une vitre cassée.

4

• La troisème année, jai été engrossée par un
  boutiquier du quartier qui a jugé bon de
  démenager et partir sans laisser dadresse quand
  il a appris que jétais enceinte de trois mois.
• Au septième mois de la grossesse, jai été
  chassée du travail parce que non seulement je ne
  pouvais plus tenir mais aussi parce que le patron
  ne voulait pas que jaccouche chez lui surtout
  que personne ne pouvait connaître avec précision
  la date daccouchement  même pas moi.
• Je suis allé chercher où loger et jai pu
  décrocher un taudis dans lequel, deux mois après,
  jai accouché, seule, sans assistance ni soins.
  Si jai pu survivre, cest le Bon Dieu.

5

• Après laccouchement, la vie devait continuer.
  Cest à ce moment je me plongée dans la
  prostitution.

6
II. LA VIE PENDANT LA PROSTITUTION

• Pendant deux ans, jai connu des hommes de toutes
  les sortes  des rwandais, des étrangers, des
  riches, des pauvres, des jeunes, des vieux
• Jétais au cachot deux jours par semaine, je
  fumais du chanvre et buvais un mélange de
  boissons(bières, liqueurs, vins et limonades),
  je passais des nuits dehors à la recherche
  du  gibier 

7

• Des fois, il marrivait davoir 3 partenaires en
  une nuit mais allez-y voir ce que je gagnait  un
  bon mille francs si ce nétait que des coups de
  points.

8
III. RENCONTRE AVEC AIMR

• Une nuit, jai rencontré deux hommes bien
  habillés  ils mont demandé de les conduire chez
  moi et jai cru avoir trouvé des clients sérieux.
  Une fois à la maison, je me suis étonnée de voir
  quau lieu de parler des choses plus sérieuses,
  ils ont commencé à me donner des enseignements
  sur les causes et les conséquences de la
  prostitution et comment en sortir.
• Avant de se séparer, jai eu la curiosité de
  savoir qui ils étaient et ils mont informée
  quils étaient de lAIMR tout en promettant de se
  revoir

9

• Les deux hommes ont intensifié leurs visites chez
  moi et finalement jai appris que je nétais pas
  la seule à les recevoir. Après maintes visites et
  pas mal denseignements, ils mont alors demandé
  de me joindre aux autres qui se réunissaient
  chaque Mercredi pour parler de la prostitution,
  du VIH/SIDA et de ce quon pouvait faire pour
  sortir de cet état de dépedance qui risquait de
  nous maintenir dans la prostitution. Bref, de
  changement de comportement.

10
Ce que AIMR a fait pour moi

• Jai participé aux rencontres hebdomadaires de
  sensibilisation sur le BCC/IEC

11

• Jai été formée comme animatrice de quartier
  contre la prostitution visant le changement de
  comportement des pairs

12

• Je fais partie dune équipe dencadrement
  spirituel et de reconversion des CSWs visant le
  changement de comportement (IEC/CCC) en
  utilisant lapproche dévangélisation.

13

• Certaines dentre nous ont suivi des formations
  professionnelles

14

• Dautres ont reçu de petits crédits et exercent
  quelques activités génératrices de revenus comme
  le commerce de charbon, des vêtements doccasion,
  de la farine de manioc....

15

• Moi, je fais partie du groupe de Muhanga qui
  assure les services de nettoyage et de propreté à
  travers la Ville de Muhanga moyennant un salaire
  mensuel et qui exerce des activités
  dagri-élevage. Ceci me permet de contribuer à la
  vie quotidienne de ma famille

16

• Parmi nous celles qui ont des enfants, ces
  derniers bénéficient dune assisitance
  psycho-sociale et scolaire. Le minérval est payé
  et le matériel scolaire est donné par lAIMR.

17

• Par ailleurs, celles qui ont eu le malheur
  dattraper le VIH/SIDA ont commencé à prendre les
  ARVs gratuitement, avant même quils ne soient
  accessibles à tout le monde, grâce à la médiation
  de lAIMR.
• Bien plus, si je peux parler Français, cest
  grâce à laide de lAIMR.

18

• Après les enseignements en matière de changement
  de comportementdonnés par lAIMR et appuyés par
  cette assistance socio-économique, jai
  totalement rompu avec la prostitution et je me
  suis mariée légalement et devant lEglise et mes
  enfants sont juridiquement protégés

19
conclusion

• Désormais, je vis en famille avec mon mari. Plus
  de cachot, plus de drogue, plus de vagabondage
  sexuel et pas de risque dattraper le VIH/SIDA
• Pour ce faire, je remercie lAssociation IHORERE
  MUNYARWANDA (AIMR) et tous ses partenaires qui
  ont contribué à notre réinsertion sociale et
  économique.
• JE VOUS REMERCIE ET QUE DIEU VOUS BENISSE