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1LA MALADIE A CORPS DE LEWY DIFFUS
JA CHAUMIER CM2R Poitou-Charentes
2Introduction
- Pathologie probablement sous estimée.
- 2ème cause de démence dégénérative après la
Maladie dAlzheimer, en gériatrie. - Entité nosologique toujours discutée
- suspectée par F.H. Lewy en 1923,
- individualisée par K. Kosaka en 1984
- Intérêts dun diagnostic précoce
- sa sensibilité positive aux IAChe,
- ses risques iatrogènes (NL).
3Historique
- Les démences dégénératives
- la maladie d'Alzheimer
- la maladie de Pick
- et "non-Alzheimer non-Pick".
- L'étude de cohorte de patients  Alzheimer  gt
grande hétérogénéité clinique. - DCL contestée dès sa naissance
- Mc Keith et coll. (Amsterdam, 1998) ? "hybride
neurodégénératif séparé et distinct de la
maladie d'Alzheimer et de la maladie de
Parkinson, mais ayant les traits de l'un et de
l'autre"
4Épidémiologie
- 2ème cause des démences dégénératives.
- 4,6 des autopsies tout venant.
- 15 à 25 dans la population des sujets déments.
- atteint préférentiellement l'homme.
- âge moyen d'apparition des symptômes entre 50
et 70 ans.
5Anatomopathologie
- Les corps de Lewy inclusions neuronales intra
cytoplasmiques sphériques de 8 à 30 µ. - prennent difficilement la coloration d'où leur
nom de "corps pâles" et sont dépourvues de halo
clair. - Les mécanismes aboutissant à la formation des
corps de Lewy restent méconnus.
6Anatomopathologie
- Les corps de Lewy sont constitués de plusieurs
protéines dont - ubiquitine
- alphasynucléine
- CL marqués par anticorps
- anti-ubiquitine
- et anti- alphasynucléine,
- pas par les anticorps anti-tau.
Corps de Lewy cortical marqué par l'Ac
anti-synucléine (image de Ch. Duyckaerts)
7Anatomopathologie
- densité des CL corticaux paraît être liée au
degré de détérioration intellectuelle - présence de lésions communes à la maladies
d'Alzheimer, retrouvées dans 55 des DCL
PS, DNF-- - Autres lésions
- aspect de microvascualisation spongiforme
absence d'immuno-réactivité PrP - des pertes neuronales
- au niveau du noyau basal de Meynert,
- au niveau du locus niger,
- au niveau du locus coeruleus.
8Signes cliniques
- Maladie "caméléon" associant
- des troubles neuropsychologiques,
- des manifestations psychiatriques
- et des symptômes neurologiques de façon
tellement diverses qu'il s'est avéré nécessaire
d'établir des critères diagnostiques. - Travail réalisé par un groupe d'experts
internationaux sous l'autorité de Ian Mc Keith en
1995 à Newcastle et publié en 1996, complété en
1998 par les travaux de la réunion d'Amsterdam
publiés en 1999.
9Les critères diagnostiques
- 4 niveaux
- Le premier niveau fait porter le diagnostic de
déclin cognitif progressif retentissant sur le
fonctionnement social et occupationnel - surtout représenté par les troubles attentionnels
et visuo-spatiaux accompagnés des perturbations
exécutives de type sous cortico-frontal, - les troubles de la mémoire sont ni prédominants
ni persistants. - Le second niveau décrit les signes majeurs de DCL
- les fluctuations de l'état cognitif,
- les hallucinations visuelles,
- et le syndrome parkinsonien.
10Les critères diagnostiques
- Le troisième niveau présente une série de signes
dont la présence renforce la probabilité de
diagnostic positif - les chutes répétées,
-
- les malaises et syncopes par troubles du système
nerveux autonome, - une sensibilité aux neuroleptiques même à faible
dose, -
- les idées délirantes,
-
- les hallucinations autres que visuelles,
-
- un état dépressif,
-
- les anomalies du sommeil paradoxal.
- Le quatrième niveau est celui des signes
d'exclusion.
11Les critères diagnostiques
- Spécificité des critères cliniquesÂ
- de 79 Ã 100,
- moyenne à 92.
- SensibilitéÂ
- de 0 Ã 83,
- moyenne de 49Â
- Nombre élevé de faux négatifs
12Signes cliniques
Les troubles neuropsychologiques
- déclin cognitif progressif ? sd démentiel en 2
ans - atteinte mnésique patente au cours de l'évolution
mais pas forcément au début - troubles attentionnels
- troubles sous-cortico-frontaux
- troubles visuo-spatiaux
13BAISSE DE LEFFICIENCE COGNITIVE (1)
- Début insidieux et progressif ? Sd démentiel en 2
ans - Evolution différente de MA.
- A la phase étatÂ
- tableau proche de MA,
- MMSE DRS MattisÂ
- - scores voisins
- - analyse qualitative différences
14BAISSE DE LEFFICIENCE COGNITIVE (2)
DRS Mattis ?équipe neurologique
appropriée, mémoire verbale mieux que
MA, initiation motrice verbale moins
bien, activités visuo-constructives moins
bien. MMSE ?équipe gériatrique subtests
attention praxie ? moins bon chez DCL /
MA, subtest mémoire ? meilleur chez DCL /
MA, proposition dun score à partir de ces
subtests du MMSE pour différencier DCL et MA (
Ala al.) Attention - 5/3 Mémoire 5
Praxies Si score inférieur à 5 probabilité
dune DCL avec sensibilité de 82 et spécificité
de 81.
15TROUBLES DE LATTENTION DE LA VIGILANCE
- Plus marqués que dans la MA.
- Caractère fluctuant des troubles attentionnels
(50 Ã 90 DCL) - ? Agenda
- ?Variation dau moins 5 points du MMSE en 6 mois.
- A côté des troubles de lattention
-
- les troubles de la vigilance avec somnolence
diurne excessive et confusion passagère au
réveil, - les épisodes confusionnels récidivants sans cause
apparente doivent évoquer le diagnostic de DCL.
16PERTURBATIONS DES MEMOIRES
- La mémoire immédiateÂ
- relative préservation des capacités,
- empan auditivo-verbalgt empan visuo-spatial.
- La mémoire de travail réduction des
performances ? ressources attentionnelles. - La mémoire épisodique profil particulier en
début de maladie ? épreuve de G B (matériel
verbal)Â -
- encodage rappel libre MA,
- indiçage sémantique efficacité ? MA,
- et
- capacités de reconnaissance relativement bien
préservées ? MA. - La mémoire sémantique comme MA,
17TROUBLES VISUO-SPATIAUX
- Particulièrement marqués dès le début de la
maladie. - Aux épreuves visuo-perceptives et
visuo-constructives, les patients atteints de DCL
ont des performances plus déficitaires que ceux
ayant une MA. - ? test de lhorlogeÂ
- DCL lt MA,
- production et copie déficitaires dans DCLÂ
déficit de perception, danalyse et
dagencement des infos visuo-spatiales. - Constitueraient un facteur favorisant le
développement des hallucinations visuelles.
18TROUBLES DES FONCTIONS EXECUTIVES
- Également présents précocement dans la maladie.
- Le syndrome dysexécutif peut être objectivé en
utilisant -
- les épreuves de fluence verbale,
- le test de classement de cartes de Wisconsin,
- le trail making test oral,
- les séquences gestuelles de Luria, ou lépreuve
des ordres contraires - la batterie rapide defficience frontale ou BREF
de Dubois al.
19PERTURBATIONS APHASIQUES APRAXIQUES
- Apparaissent secondairement témoignent dun
dysfonctionnement cortical. - Les troubles du langage caractérisés, au début
du moins, par des difficultés daccès au stock
sémantique avec diminution de la fluence verbale. - Les troubles apraxiques
20Signes cliniques
Les troubles neurologiques
- Signes parkinsoniens ? un des signes majeurs de
la DCL - syndrome akinéto-rigide d'intensité modérée
- atteinte plus souvent symétrique
- tremblement de repos rare
- trouble précoce de la marche (get up and go
test) - délai temporel d'apparition des signes variables
- sensibilité au traitement dopaminergique
21Signes cliniques
Les troubles neurologiques
- Autres signes neurologiques
- myoclonies rencontrées dans 15 à 20 des cas
- troubles de l'oculomotricité
- hypotension artérielle orthostatique à pouls
invariable - troubles du sommeil (troubles du comportement
du sommeil paradoxal)
22Signes cliniques
Les troubles psychiatriques
- Les hallucinations visuelles
- perceptions visuelles sans objet
- dans 40 Ã 75 des cas,
- parfois inaugurales ? gravité,
- se voient également dans DV PHC,MA
- volontiers précoces, et persistantes une fois
installées, - souvent animées, très complètes, détaillées,
précises, - peu ou pas anxiogène,
- savoir les rechercher à l'interrogatoire.
23Signes cliniques
Les troubles psychiatriques
- Autres symptômes psychiatriques
- autres hallucinations
- épisodes dépressifs majeurs
- anxiété
- agitation psychomotrice
- idées délirantes
24Signes cliniques
Deux autres troubles
- Les chutes répétées signe précoce voire
inaugural - Dénutrition
- s'observe avant que la démence ne soit sévère
- atteinte centrale hypotalamique
- peut être aggravée par des troubles de la
déglutition d'origine pseudo bulbaire
25Évolution
A un stade précoce
- Les plaintes des patients concernent souvent
l'attention spatiale (difficultés d'orientation
spatiale) - Les fluctuations cognitives sont présentes dans
80 des cas ?un score MMS variant d'au moins 5
points sur 6 mois
26Évolution
Au cours de l'évolution
- Le patient est exposé à 2 risques
- le risque confusionnel,
- le "risque neuroleptique" sensibilité sévère
aux neuroleptiques chez 29 de DCL. Peut
survenir pour des faibles doses. - Cette démence a un caractère évolutif paradoxal
semble moins grave au début et durant les 2
premières années que celle de la MA mais par la
suite l'évolution se fait vers une démence sévère
et plus rapide (5 Ã 7 ans).
27Évolution
A un stade tardif
- Certains patients présentent des phases
stuporeuses prolongées
Le décès
28Examens complémentaires
- L'EEG
- normal ou ralentissement du rythme de fond
postérieur, des bouffées d'ondes lentes en
particulier dans les régions frontales. - Le scanner cérébral ou l'IRM encéphalique
- aspects d'atrophie corticale et sous corticale
- l'absence d'atrophie temporale interne n'est
pas un argument contre le diagnostic de DCL - l'IRM permet d'exclure une démence vasculaire
29Examens complémentaires
- En imagerie fonctionnelle diminution sévère et
diffuse de fixation du produit au niveau des
régions frontales et temporales antérieures, du
cortex associatif postérieur et des régions
pariéto-occipitales.
30Diagnostic différentiel
- Devant un syndrome parkinsonien inaugural
associé à des troubles cognitifs, on discutera - une démence parkinsonienne,
- une paralysie supranucléaire progressive,
- une dégénérescence cortico-basale.
- Devant un déficit cognitif progressif inaugural,
on discutera - une maladie d'Alzheimer
- ? se distingue de la DCL par la survenue précoce
de troubles mnésiques de type hippocampique, - les démences vasculaires sous corticales
31Diagnostic différentiel
- Dans un tiers des cas, les DCL sont révélées par
des troubles psycho-comportementaux - devant un trouble majeur de l'humeur maladie
dépressive, - devant des troubles psychotiques d'installation
brutale un syndrome confusionnel - Pour Dubois et Pillon "le diagnostic de DCL peut
être suspecté devant la survenue précoce d'un
état confusionnel chronique avec fluctuations
cognitives et hallucinations visuelles et/ou
auditives chez des patients présentant un léger
parkinsonisme". - devant des troubles hallucinatoires psychose
hallucinatoire chronique si les hallucinations
ne sont pas que visuelles et s'accompagnent d'un
délire sans déclin cognitif ni syndrome
parkinsonien.
32Traitement
Traitement pharmacologique
- La dopathérapie
- action symptomatique plus souvent modérée et
temporaire - intensification des hallucinations visuelles,
des symptômes délirants, des épisodes
confusionnels - des désordres dysautonomiques
- privilégier la forme retard
- éviter les agonistes dopaminergiques du fait
des risques hallucinatoires plus importants et
les IMAO B confusiogènes - la L. Dopa améliore rarement les fonctions
cognitives.
33Traitement
Traitement pharmacologique
- Inhibiteurs de l'acétylcholinestérase
- ralentissent la marche de la dégradation
cognitive - améliorent également les troubles
psycho- comportementaux et notamment les
hallucinations visuelles, le délire et les
confusions, ainsi que l'apathie, l'anxiété,
l'instabilité psychomotrice
34Traitement
Traitement pharmacologique
- Prescription de neuroleptiques
- effets secondaires chez près de la moitié des
patients traités par neuroleptiques, effets
sévères chez 3 patients sur 5 - surveillance hospitalière souhaitable tant Ã
l'instauration du traitement que lors des
augmentations posologiques - l'usage des neuroleptiques augmente la morbidité
et la mortalité des patients -
35Traitement
Traitement pharmacologique
- Les antidépresseurs.
- diminuent l'anxiété, les troubles du sommeil,
voire les troubles psychotiques - peuvent aggraver un syndrome parkinsonien
d'autant plus qu'ils sont associés à un
inhibiteur de l'acétylcholinestérase - les alternatives aux antidépresseurs
sérotoninergiques sont représentés par la
miansérine, des thymorégulateurs ou par le
méprobamate - si tableau mélancolique ou état général
précaire, certains auteurs préconisent la
sismothérapie
36Traitement
Traitement non pharmacologique
- Psychothérapie de soutien
- la relative préservation initiale des capacités
cognitives associée à la fluctuation des
performances et aux troubles perceptifs est
source d'une souffrance morale plus importante
que chez les patients souffrant de la maladie
d'Alzheimer.
37CONCLUSION
Syndrome démentiel daggravation progressive et
dintensité fluctuante, la DCL associe une
symptomatologie neuropsychologique relativement
spécifique comportant des signes de
dysfonctionnement de la lignée sous
corticale, et des signes datteinte
corticale. celle-ci est particulièrement
évocatrice de la maladie quand elle évolue dans
un contexte de syndrome parkinsonien et,
de troubles psycho-comportementaux
notamment dhallucinations visuelles.