Title: Mathesis, Mthode, Gomtrie II
1Mathesis, Méthode, Géométrie II
- Cours Master LOPHISS Philosophie générale des
sciences - D. Rabouin (REHSEIS SPHERE UMR 7219 CNRS
Paris)
2- Résumé des épisodes précédents
- Complexité de ce quil faut entendre par
philosophie cartésienne des mathématiques - Un acteur et pas seulement un spectateur de la
science en marche une pratique qui évolue malgré
lapparente continuité des programmes - Tension entre les mathématiques comme modèle de
certitude et lapproche méthodique qui
suppose une réforme des sciences - (analyse et synthèse)
- Une première solution la mathesis universalis
et les remarques méthodologiques quon peut en
tirer (exemple de linsertion des moyennes
proportionnelles).
3- Règle VI Pour distinguer les choses les plus
simples des autres embarrassées et pour les
poursuivre avec ordre, il faut dans chaque suite
de choses, où nous avons directement déduit les
unes des autres quelques vérités, observer quel
est le terme le plus simple, et comment tous
les autres s'en éloignent plus, ou moins, ou
également AT X, 381, 1-6. - Il faut commencer, dit Descartes, par
recueillir les vérités qui se rencontrent
delles-mêmes, et (de) voir ensuite peu à peu, si
quelques autres se peuvent déduire de ces
premières, et derechef dautres de celles-ci, et
ainsi de suite (384, 12-15). - Mais il ne sagit évidemment pas de sen tenir à
un procédé synthétique, qui se contenterait de
développer les données. Encore faut-il essayer de
comprendre la raison de la plus ou moins facilité
daccès à certaines vérités. Prenant lexemple
simple dune suite de nombres en proportion
continue (3, 6, 12, 24, 48), Descartes annonce
alors - ensuite de quoi, encore que toutes ces
opérations soient transparentes, au point
quelles paraissent presque puériles, pourtant à
y réfléchir avec attention, je comprends, selon
quelle raison toutes les questions, qu'on peut
proposer touchant les proportions ou les
rapports, des choses, sont enveloppées, et
suivant quel ordre il faut les chercher cela
seul renferme la somme de toute la science
purement mathématique (385, 1-4). - La suite développe cet exemple
- Ici une difficulté le rapport entre déduction
indirecte et déduction directe (puis-je toujours
revenir de lune à lautre ?) - Insister sur le fait que cette configuration est
stable (Géométrie, Discours).
4- Mais, comme un homme qui marche seul et dans les
ténèbres, je me résolus d'aller si lentement, et
d'user de tant de circonspection et toutes
choses, que, si je n'avançais que fort peu, je me
garderais bien, au moins, de tomber. Même je ne
voulus point commencer à rejeter tout à fait
aucune des opinions, qui s'étaient pu glisser
autrefois en ma créance sans y avoir été
introduites par la raison, que je n'eusse
auparavant employé assez de temps à faire le
projet de l'ouvrage que j'entreprenais, et à
chercher la vraie méthode pour parvenir à la
connaissance de toutes les choses dont mon esprit
serait capable. - J'avais un peu étudié, étant plus jeune, entre
les parties de la philosophie, à la logique, et
entre les mathématiques, à l'analyse des
géomètres et à l'algèbre, trois arts ou sciences
qui semblaient devoir contribuer quelque chose à
mon dessein. Mais, en les examinant, je pris
garde que, pour la logique, ses syllogismes et la
plupart de ses autres instructions servent plutôt
à expliquer à autrui les choses qu'on sait, ou
même, comme l'art de Lulle, à parler, sans
jugement, de celles qu'on ignore, qu'à les
apprendre. Et bien qu'elle contienne, en effet,
beaucoup de préceptes très vrais et très bons, il
y en a toutefois tant d'autres, mêlés parmi, qui
sont ou nuisibles ou superflus, qu'il est presque
aussi malaisé de les en séparer, que de tirer une
Diane ou une Minerve hors d'un bloc de marbre qui
n'est point encore ébauché. Puis, pour l'analyse
des anciens et l'algèbre des modernes, outre
qu'elles ne s'étendent qu'à des matières fort
abstraites, et qui ne semblent d'aucun usage, la
première est toujours si astreinte à la
considération des figures, qu'elle ne peut
exercer l'entendement sans fatiguer beaucoup
l'imagination et on s'est tellement assujetti,
en la dernière, à certaines règles et à certains
chiffres, qu'on en a fait un art confus et
obscur, qui embarrasse l'esprit, au lieu d'une
science qui le cultive. - Ce qui fut cause que je pensai qu'il fallait
chercher quelque autre méthode, qui, comprenant
les avantages de ces trois, fût exempte de leurs
défauts. Et comme la multitude des lois fournit
souvent des excuses aux vices, en sorte qu'un
État est bien mieux réglé, lorsque, n'en ayant
que fort peu, elles y sont fort étroitement
observées ainsi, au lieu de ce grand nombre de
préceptes dont la logique est composée, je crus
que j'aurais assez des quatre suivants, pourvu
que je prisse une ferme et constante résolution
de ne manquer pas une seule fois à les observer. - Le premier était de ne recevoir jamais aucune
chose pour vraie, que je ne la connusse
évidemment être telle c'est-à-dire, d'éviter
soigneusement la précipitation, et la prévention
et de ne comprendre rien de plus en mes
jugements, que ce qui se présenterait si
clairement et si distinctement à mon esprit, que
je n'eusse aucune occasion de le mettre en doute.
- Le second, de diviser chacune des difficultés que
j'examinerais, en autant de parcelles qu'il se
pourrait, et qu'il serait requis pour les mieux
résoudre. - Le troisième, de conduire par ordre mes pensées,
en commençant par les objets les plus simples et
les plus aisés à connaître, pour monter peu à
peu, comme par degrés, jusqu'à la connaissance
des plus composés et supposant même de l'ordre
entre ceux qui ne se précèdent point
naturellement les uns les autres. - Et le dernier, de faire partout des dénombrements
si entiers, et des revues si générales, que je
fusse assuré de ne rien omettre. - Ces longues chaînes de raisons, toutes simples et
faciles, dont les géomètres ont coutume de se
servir, Discours de la méthode II, AT VI, 17-19)
5- Quelle extension pour le modèle mathématique ?
- Règle VII Pour achever la science il faut
parcourir une à une toutes les choses, qui
touchent à notre dessein, par un mouvement
continu et nulle part interrompu de la pensée, et
les comprendre dans un dénombrement suffisant et
fait selon l'ordre AT X, 387, 10-13 - Règle VIII Si dans la suite des choses à
chercher sen présente une, que notre entendement
ne puisse regarder assez bien, il faut sarrêter
là, et il ne faut point examiner les suivantes,
mais sabstenir dun travail superflu - les trois règles précédentes prescrivent
lordre et lexpliquent celle-ci montre, quand
il est tout à fait nécessaire, et quand il est
utile seulement (392, 14-16). - Cette règle va bien au-delà que déviter aux
commençants à ne pas perdre leur temps avec
des questions insolubles elle appelle à un
examen critique de la raison, dont il nest pas
moins important de connaître les pouvoirs que les
limites (393, 3-21).
6- Premier Exemple la recherche de lanaclastique
- ( la ligne () dans laquelle les rayons
parallèles se réfractent, de manière quaprès la
réfraction ils se coupent tous en un point ) - Si, en un mot, quelqu'un qui a étudié la
Mathématique seulement demande cette ligne, qu'on
nomme en Dioptrique anaclastique, (), il
remarquera sans doute aisément, suivant les
cinquième et sixième règles, que la détermination
de cette ligne dépend de la proportion,
qu'observent les angles de réfraction avec les
angles d'incidence mais il ne sera pas capable
d'en poursuivre la recherche, puisqu'elle ne
concerne pas la Mathesis, mais la Physique, il
sera ici contraint de s'arrêter au seuil (). - Si au contraire un homme, qui n'a pas étudié la
Mathématique seulement, mais qui, suivant la
première règle, désirerait chercher la vérité
dans tout ce qui se présente, est tombé dans la
même difficulté, il trouvera en outre, que cette
proportion entre les angles d'incidence et de
réfraction dépend encore du changement de ces
angles mêmes selon la variété des milieux et
derechef que ce changement dépend de la façon,
dont le rayon pénètre à travers tout le diaphane,
et que la connaissance de cette pénétration
suppose que la nature de l'action de la lumière
soit aussi connue enfin que pour entendre bien
l'action de la lumière il faut savoir ce qu'est
en général une puissance naturelle, ce qui à la
fin est dans toute cette suite le terme le plus
absolu AT X, 393, 22 - 395, 4. - Une conséquence importante Lidée de
méthode ne sappuie donc pas sur la mathesis
au sens où elle aurait comme visée une
mathématisation des phénomènes
7- Descartes contre Galilée
- Je trouve en général quil philosophe beaucoup
mieux que le vulgaire, en ce quil quitte le plus
quil peut les erreurs de lÉcole et tâche à
examiner les matières physiques par des raisons
mathématiques. En cela je maccorde entièrement
avec lui et je tiens quil ny a dautre moyen
pour trouver la vérité. - Mais il me semble quil manque beaucoup en ce
quil fait continuellement des digressions et ne
sarrête point à expliquer tout à fait une
matière ce qui montre quil ne les a pas
examinées par ordre et que, sans avoir considéré
les premières causes de la nature, il a seulement
cherché les raisons de quelques effets
particuliers et ainsi, quil a bâti sans
fondement - (à Mersenne 11 octobre 1638, AT II, 380)
8- Règle VIII, un deuxième exemple, le plus
excellent de tous que pouvons-nous
connaître ? - Ainsi donc rien ne peut être ici plus utile que
de chercher, ce qu'est la connaissance humaine et
jusqu'où elle s'étend. C'est pourquoi nous
embrassons maintenant ceci même en une question
unique, dont nous jugeons bon par les règles déjà
traitées de faire l'examen avant toutes les
autres et c'est ce que doivent faire une bonne
fois dans la vie chacun de ceux qui aiment tant
soit peu la vérité parce que cette recherche
contient les vrais instruments du savoir et la
méthode tout entière AT X, 397, 27-398, 5. - Curieux nous navons donc pas suivi la voie qui
permet de partir des vrais instruments du
savoir et nous navons donc pas la méthode
tout entière .
9- La méthode comme processus évolutif
- On peut donc comparer cette méthode à ceux
d'entre les arts mécaniques, qui n'ont nul besoin
du secours de quelques autres, mais tirent
d'eux-mêmes la manière dont il convient de
fabriquer leurs propres instruments. Si quelqu'un
voulait en effet exercer l'un d'entre eux, par
exemple, celui du forgeron, mais qu'il soit
démuni de tous les instruments, au début il
serait certes contraint d'employer une pierre
dure, ou quelque masse grossière de fer en guise
d'enclume, de se choisir un caillou en lieu de
maillet, d'assujettir des bois en tenailles, et
d'en rassembler selon la nécessité d'autres de
cette sorte ceux-ci une fois préparés, il
n'entreprendra point aussitôt de forger des épées
ou des casques, ni rien de ce qu'on fabrique avec
du fer, à l'usage d'autrui mais avant toutes
choses, il se forgera des maillets, une enclume,
des tenailles, et tout le reste des outils
nécessaires AT X, 397, 4-16. - Conclusion 1 la mathesis universalis comme
instrument naturel à partir duquel on peut
construire des instruments (mathématiques et
philosophiques) plus élaborés.
10- un nouveau programme quels sont les différents
genres de connaissance et, corrélativement, quels
sont les genres dobjets connus (à venir
première ébauche dans la Règle XII) ? - Descartes ne peut totalement échapper à cette
tâche au moment de passer aux applications de la
partie méthodologique consacrée aux
propositions simples , cest-à-dire au
traitement des questions (Règle XIII et
suivantes) - Une ébauche de théorie de la connaissance (RXII)
- Trois types de natures simples
intellectuelles , matérielles ou
communes AT X, 419, 6-420, 2. - Le critère distinctif est lintervention de
limagination, qui nest pas légitime dans le
premier cas (nec ulla fingi potest idea corporea
quae repraesentet), alors quelle est nécessaire
dans le second (non nisi in corporibus esse
cognoscuntur). - Lanalyse mathématique na donc pas de légitimité
à traiter les premières, puisquelle travaillera
exclusivement avec l aide de limagination
cf. Règle XIV AT X, 438, 12 ut autem etiam
imaginationis utamur adjumento. Justification du
schématisme à partir de la Règle XII - On peut certes considérer quune partie de cette
méthode ressortit aux natures communes (parmi
lesquelles figurent les axiomes mathématiques).
Cest vraisemblablement le cas du traitement le
plus élémentaire des proportions, tel quil est
proposé dans la première partie du traité. Mais
quoi quil en soit, et comme y a insisté la Règle
IV, la valeur exemplaire de la mathesis pour
lensemble des connaissances ne pourra donc
valoir quà un niveau élémentaire. Dans le
traitement des questions proprement dites, le
recours à limagination servira de ligne de
partage.
11 je remarque premièrement la différence qui est
entre l'imagination et la pure intellection ou
conception. Par exemple, lorsque j'imagine un
triangle, je ne le conçois pas seulement comme
une figure composée et comprise de trois lignes,
mais outre cela je considère ces trois lignes
comme présentes par la force et l'application
intérieure de mon esprit et c'est proprement ce
que j'appelle imaginer. Que si je veux penser à
un chiliogone, je conçois bien à la vérité que
c'est une figure composée de mille côtés, aussi
facilement que je conçois qu'un triangle est une
figure composée de trois côtés seulement mais
je ne puis pas imaginer les mille côtés d'un
chiliogone, comme je fais les trois d'un
triangle, ni, pour ainsi dire, les regarder comme
présents avec les yeux de mon esprit. Et quoique,
suivant la coutume que j'ai de me servir toujours
de mon imagination, lorsque je pense aux choses
corporelles, il arrive qu'en concevant un
chiliogone je me représente confusément quelque
figure, toutefois il est très évident que cette
figure n'est point un chiliogone, puisqu'elle ne
diffère nullement de celle que je me
représenterais, si je pensais à un myriogone, ou
à quelque autre figure de beaucoup de côtés et
qu'elle ne sert en aucune façon à découvrir les
propriétés qui font la différence du chiliogone
d'avec les autres polygones. Que s'il est
question de considérer un pentagone, il est bien
vrai que je puis concevoir sa figure, aussi bien
que celle d'un chiliogone, sans le secours de
l'imagination mais je la puis aussi imaginer en
appliquant l'attention de mon esprit à chacun de
ses cinq côtés, et tout ensemble à l'aire, ou à
l'espace qu'ils renferment. Ainsi je connais
clairement que j'ai besoin d'une particulière
contention d'esprit pour imaginer, de laquelle je
ne me sers point pour concevoir et cette
particulière contention d'esprit montre
évidemment la différence qui est entre
l'imagination et l'intellection ou conception
pure. Descartes Meditations métaphysiques VI
12- Lanalyse mathématique (XIV-XXI)
- Règle XIV justification du schématisme et de
son universalité (recours à la Règle XII).
Analyse des éléments nécessaires à la bonne
position dun problème ( question )
détermination des dimensions, choix dune unité,
détermination des rapports (deux chapitres
ordre et mesure ). - A partir de la Règle XV, Descartes expose les
premiers éléments dun calcul géométrique dans
lequel les objets (grandeurs ou nombres) sont
représentées par des longueurs et des rectangles
ou ? on oublie trop souvent cette alternative ?
des points et des réseaux de points (453-454). - Ce schématisme étant posé, il est possible den
proposer une traduction dans un symbolisme
algébrique (XVI), ce qui permettra de consigner
les raisonnements sans alourdir le travail de
limagination
13REGLE XIV nous n'aurons pas peu de profit, si
nous transportons ce, que nous entendons pouvoir
être dit des grandeurs en général, à cette espèce
de grandeur, qui sera la plus facilement et la
plus distinctement de toutes dépeinte dans notre
imagination et que ce soit l'étendue réelle du
corps abstraite de tout autre chose, sauf de ce
qu'elle est figurée, cela suit de ce qu'on a dit
à la Règle XII, où nous avons conçu que la
fantaisie elle-même avec les idées qui y existent
n'est rien d'autre, qu'un vrai corps réel et
étendu et figuré. Ce qui est aussi évident par
soi, puisqu'en aucun autre sujet on ne fait voir
plus distinctement toutes les différences des
proportions (quod per se etiam est evidens, cum
in nullo alio subjecto distinctius omnes
proportionum differentiae exhibeantur) car bien
qu'une chose puisse être dite plus ou moins
blanche qu'une autre, et même un son plus ou
moins aigu qu'un autre, et ainsi du reste, nous
ne pouvons cependant déterminer exactement
(exacte definire), si cet excès consiste en une
proportion double, ou triple, etc., sinon avec
une certaine analogie (per analogiam quamdam)
avec l'étendue du corps figuré RXIV, AT X, 441,
4-20.
14REGLE XV
15(No Transcript)
16REGLE XVI
17La fin de la partie rédigée des Regulae la
Règle XVIII sarrête sur le problème de
linsertion dune moyenne
18La fin de partie rédigée Cest pourquoi il
vaut la peine dexposer ici, comment tout
rectangle se peut transformer en ligne, et
réciproquement une ligne ou même un rectangle en
un autre, dont un côté soit désigné, ce qui est
très aisé pour les Géomètres () Et bien que ce
soit connu même par des enfants en Géométrie, je
veux lexposer pourtant, de peur de paraître
omettre quelque chose (et la suite manque !)
Mais pour transformer un rectangle en carré (ce
qui, en termes modernes, revient à trouver la
racine carré ou moyenne proportionnelle), on a
besoin du cercle ! (on le voit bien ici dans la
version visuelle dEuclide II, 14 ci-contre,
proposée par Byrne à la fin du XIXe s.)
19Insérer une moyenne proportionnelle il faut le
cercle ! (Euclide VI, 13, dans la version Byrne)
20La Géométrie (1637)
21La Géométrie le cercle entre dans le
schématisme géométrique
22La géométrie réalise-t-elle, en ladaptant,
lextension de la mathesis universalis ?
- A Ciermans qui propose en 1638 le titre de
mathesis pura pour la Géométrie, Descartes oppose
de la manière la plus claire une fin de non
recevoir - car je n'ai expliqué en ce traité-là pas une
des questions qui appartiennent proprement à
l'Arithmétique, ni même de celles où l'on
considère l'ordre et la mesure, comme a fait
Diophante, mais bien davantage je n'y ai point
traité du mouvement, quoi que la mathématique
pure, au moins celle que j'ai le plus cultivée,
en fasse son principal objet . A Ciermans, 23
mars 1638 AT II, 70-71, trad. Clerselier (1663).
23- la lettre à Mersenne du 27 juillet 1638
- Mr des Argues m'oblige du soin qu'il lui plaît
d'avoir de moi, en ce qu'il témoigne être marri
de ce que je ne veux plus étudier en Géométrie.
Mais je n'ai résolu de quitter que la Géométrie
abstraite, c'est-à-dire la recherche des
questions qui ne servent qu'à exercer l'esprit
et ce afin d'avoir d'autant plus de loisir de
cultiver une autre sorte de Géométrie, qui se
propose pour questions l'explication des
phénomènes de la nature. Car s'il lui plaît de
considérer ce que j'ai écrit du sel, de la neige,
de l'arc-en-ciel etc., il connaîtra bien que
toute ma Physique n'est autre chose que Géométrie
AT II, 268. Nous soulignons. - Vers la mathesis pura et abstracta
- Cf. Frédéric De Buzon 1996, La mathesis des
Principia remarques sur II, 64 , dans
Jean-Robert Armogathe et Giulia Belgioioso,
Principia Philosophiae (1644-1994) atti del
Convegno per il 350 anniversario della
pubblicazione dell'opera, Naples, Vivarium, p.
303-320. - les raisons dun abandon.
24- Et en toutes les neuf années suivantes, je ne fis
autre chose que rouler çà et là dans le monde,
tâchant d'y être spectateur plutôt qu'acteur en
toutes les comédies qui s'y jouent et faisant
particulièrement réflexion, en chaque matière,
sur ce qui la pouvait rendre suspecte, et nous
donner occasion de nous méprendre, je déracinais
cependant de mon esprit toutes les erreurs qui
s'y étaient pu glisser auparavant. Non que
j'imitasse pour cela les sceptiques, qui ne
doutent que pour douter, et affectent d'être
toujours irrésolus car, au contraire, tout mon
dessein ne tendait qu'à m'assurer, et à rejeter
la terre mouvante et le sable, pour trouver le
roc ou l'argile () - Et de plus, je continuais à m'exercer en la
méthode que je m'étais prescrite car, outre que
j'avais soin de conduire généralement toutes mes
pensées selon ses règles, je me réservais de
temps en temps quelques heures, que j'employais
particulièrement à la pratiquer en des
difficultés de mathématique, ou même aussi en
quelques autres que je pouvais rendre quasi
semblables à celles des mathématiques, en les
détachant de tous les principes des autres
sciences, que je ne trouvais pas assez fermes,
comme vous verrez que j'ai fait en plusieurs qui
sont expliquées en ce volume. () - Toutefois ces neuf ans s'écoulèrent avant que
j'eusse encore pris aucun parti, touchant les
difficultés qui ont coutume d'être disputées
entre les doctes, ni commencé à chercher les
fondements d'aucune philosophie plus certaine que
la vulgaire. Et l'exemple de plusieurs excellents
esprits, qui, en ayant eu ci-devant le dessein,
me semblaient n'y avoir pas réussi, m'y faisait
imaginer tant de difficulté, que je n'eusse
peut-être pas encore si tôt osé l'entreprendre,
si je n'eusse vu que quelques-uns faisaient déjà
courre le bruit que j'en étais venu à bout. Je ne
saurais pas dire sur quoi ils fondaient cette
opinion et si j'y ai contribué quelque chose par
mes discours, ce doit avoir été en confessant
plus ingénument ce que j'ignorais, que n'ont
coutume de faire ceux qui ont un peu étudié, et
peut-être aussi en faisant voir les raisons que
j'avais de douter de beaucoup de choses que les
autres estiment certaines, plutôt qu'en me
vantant d'aucune doctrine. Mais ayant le cur
assez bon pour ne vouloir point qu'on me prît
pour autre que je n'étais, je pensai qu'il
fallait que je tâchasse, par tous moyens, à me
rendre digne de la réputation qu'on me donnait - et il y a justement huit ans, que ce désir me fit
résoudre à m'éloigner de tous les lieux où je
pouvais avoir des connaissances, et à me retirer
ici, en un pays où la longue durée de la guerre a
fait établir de tels ordres, que les armées qu'on
y entretient ne semblent servir qu'à faire qu'on
y jouisse des fruits de la paix avec d'autant
plus de sûreté, et où parmi la foule d'un grand
peuple fort actif, et plus soigneux de ses
propres affaires que curieux de celles d'autrui,
sans manquer d'aucune des commodités qui sont
dans les villes les plus fréquentées, j'ai pu
vivre aussi solitaire et retiré que dans les
déserts les plus écartés. - DM III, AT VI, 28-31
25- lettre à Mersenne d'octobre 1629, où le
philosophe déclare, après avoir mentionné le
projet d'un traité sur les Météores Pour la
Raréfaction je suis d'accord avec ce Médecin et
ai maintenant pris parti touchant tous les
fondements de la Philosophie AT I, 25
26- A Mersenne 15 avril 1630
- Cela ne m'empêchera pas d'achever le petit
traité que j'ai commencé mais je ne désire pas
qu'on le sache, afin d'avoir toujours la liberté
de le désavouer et j'y travaille fort lentement,
parce que je prends beaucoup plus de plaisir à
m'instruire moi-même, que non pas à mettre par
écrit le peu que je sais. J'étudie maintenant en
chimie et en anatomie tout ensemble, et apprends
tous les jours quelque chose que je ne trouve pas
dedans les livres. - Fin annoncée 1633
- Que si vous trouvez étrange de ce que j'avais
commencé quelques autres traités étant à Paris,
lesquels je n'ai pas continués, je vous en dirai
la raison - Pour des problèmes, je vous en enverrai un
million pour proposer aux autres, si vous le
désirez mais je suis si las des mathématiques,
et en fais maintenant si peu d'état, que je ne
saurais plus prendre la peine de les soudre
moi-même - Réponse à une question de Mersenne sur la
condensation et la raréfaction - Mais toutes les difficultés de physique
touchant lesquelles je vous ai mandé que j'avais
pris parti, sont tellement enchaînées, et
dépendent si fort les unes des autres, qu'il me
serait impossible d'en démontrer une, sans les
démontrer toutes ensemble ce que je ne saurais
faire plutôt ni plus succinctement que dans le
traité que je prépare.
27Pour votre question de théologie, encore qu'elle
passe la capacité de mon esprit, elle ne me
semble pas toutefois hors de ma profession, parce
qu'elle ne touche point à ce qui dépend de la
révélation, ce que je nomme proprement théologie
mais elle est plutôt métaphysique et se doit
examiner par la raison humaine. Or j'estime que
tous ceux à qui Dieu a donné l'usage de cette
raison, sont obligés de l'employer principalement
pour tâcher à le connaître, et à se connaître
eux-mêmes. C'est par là que j'ai tâché de
commencer mes études et je vous dirai que je
n'eusse su trouver les fondements de la physique,
si je ne les eusse cherchés par cette voie. Mais
c'est la matière que j'ai le plus étudiée de
toutes, et en laquelle, grâces à Dieu, je me suis
aucunement satisfait au moins pensai-je avoir
trouvé comment on peut démontrer les vérités
métaphysiques, d'une façon qui est plus évidente
que les démonstrations de géométrie je dis ceci
selon mon jugement, car je ne sais pas si je le
pourrai persuader aux autres. Les 9 premiers mois
que j'ai été en ce pays, je n'ai travaillé à
autre chose. AT I, 144
28- Petit excursus le dispositif des Méditations
(1641/1647) - MÉDITATIONS TOUCHANT LA PREMIÈRE PHILOSOPHIE
- Dans lesquelles l'Existence de Dieu et la
Distinction Réelle entre l'Ame et le Corps de
l'Homme sont Démontrées - A Messieurs les Doyens et Docteurs de la Sacrée
Faculté de Théologie de Paris - Messieurs,
- La raison qui me porte à vous présenter cet
ouvrage est si juste, et, quand vous en
connaîtrez le dessein, je m'assure que vous en
aurez aussi une si juste de le prendre en votre
protection, que je pense ne pouvoir mieux faire,
pour vous le rendre en quelque sorte
recommandable, qu'en vous disant en peu de mots
ce que je m'y suis proposé. J'ai toujours estimé
que ces deux questions, de Dieu et de l'âme,
étaient les principales de celles qui doivent
plutôt être démontrées par les raisons de la
philosophie que de la théologie car bien qu'il
nous suffise, à nous autres qui sommes fidèles,
de croire par la foi qu'il y a un Dieu, et que
l'âme humaine ne meurt point avec le corps,
certainement il ne semble pas possible de pouvoir
jamais persuader aux infidèles aucune religion,
ni quasi même aucune vertu morale, si
premièrement on ne leur prouve ces deux choses
par raison naturelle. Et d'autant qu'on propose
souvent en cette vie de plus grandes récompenses
pour les vices que pour les vertus, peu de
personnes préféreraient le juste à l'utile, si
elles n'étaient retenues, ni par la crainte de
Dieu, ni par l'attente d'une autre vie - C'est pourquoi j'ai pensé qu'il ne serait point
hors de propos, que je fisse voir ici par quels
moyens cela se peut faire, et quelle voie il faut
tenir, pour arriver à la connaissance de Dieu
avec plus de facilité et de certitude que nous ne
connaissons les choses de ce monde AT IXa, 4
29- Davantage, sachant que la principale raison, qui
fait que plusieurs impies ne veulent point croire
qu'il y a un Dieu, et que l'âme humaine est
distincte du corps, est qu'ils disent que
personne jusqu'ici n'a pu démontrer ces deux
choses quoique je ne sois point de leur opinion,
mais qu'au contraire je tienne que presque toutes
les raisons qui ont été apportées par tant de
grands personnages, touchant ces deux questions,
sont autant de démonstrations, quand elles sont
bien entendues, et qu'il soit presque impossible
d'en inventer de nouvelles si est-ce que je
crois qu'on ne saurait rien faire de plus utile
en la philosophie, que d'en rechercher une fois
curieusement et avec soin les meilleures et plus
solides, et les disposer en un ordre si clair et
si exact, qu'il soit constant désormais à tout le
monde, que ce sont de véritables démonstrations.
Et enfin, d'autant que plusieurs personnes ont
désiré cela de moi, qui ont connaissance que j'ai
cultivé une certaine méthode pour résoudre toutes
sortes de difficultés dans les sciences méthode
qui de vrai n'est pas nouvelle, n'y ayant rien de
plus ancien que la vérité, mais de laquelle ils
savent que je me suis servi assez heureusement en
d'autres rencontres j'ai pensé qu'il était de
mon devoir de tenter quelque chose sur ce sujet. - Tout ainsi que dans la géométrie il y en a
plusieurs qui nous ont été laissées par
Archimède, par Apollonius, par Pappus, et par
plusieurs autres, qui sont reçues de tout le
monde pour très certaines et très évidentes,
parce qu'elles ne contiennent rien qui, considéré
séparément, ne soit très facile à connaître, et
qu'il n'y a point d'endroit où les conséquences
ne cadrent et ne conviennent fort bien avec les
antécédents néanmoins, parce qu'elles sont un
peu longues, et qu'elles demandent un esprit tout
entier, elles ne sont comprises et entendues que
de fort peu de personnes de même, encore que
j'estime que celles dont je me sers ici, égalent,
voire même surpassent en certitude et évidence
les démonstrations de géométrie - AT IXa, 6-7
30- Retour à la lettre du 15 avril 1630 les vérités
éternelles - Mais je ne laisserai pas de toucher en ma
Physique plusieurs questions métaphysiques, et
particulièrement celle-ci Que les vérités
mathématiques, lesquelles vous nommez éternelles,
ont été établies de Dieu et en dépendent
entièrement, aussi bien que tout le reste des
créatures. - C'est en effet parler de Dieu comme d'un Jupiter
ou Saturne, et l'assujettir au Styx et aux
Destinées, que de dire que ces vérités sont
indépendantes de lui. Ne craignez point, je vous
prie, d'assurer et de publier partout, que c'est
Dieu qui a établi ces lois en la nature, ainsi
qu'un roi établit des lois en son royaume. Or il
n'y en a aucune en particulier que nous ne
puissions comprendre si notre esprit se porte à
la considérer, et elles sont toutes mentibus
nostris ingenitæ, ainsi qu'un roi imprimerait ses
lois dans le cur de tous ses sujets, s'il en
avait aussi bien le pouvoir. Au contraire nous ne
pouvons comprendre la grandeur de Dieu, encore
que nous la connaissions. Mais cela même que nous
la jugeons incompréhensible nous la fait estimer
davantage ainsi qu'un roi a plus de majesté
lorsqu'il est moins familièrement connu de ses
sujets, pourvu toutefois qu'ils ne pensent pas
pour cela être sans roi, et qu'ils le connaissent
assez pour n'en point douter. - On vous dira que si Dieu avait établi ces
vérités, il les pourrait changer comme un roi
fait ses lois à quoi il faut répondre qu'oui, si
sa volonté peut changer. Mais je les comprends
comme éternelles et immuables. Et moi je juge
le même de Dieu. Mais sa volonté est libre.
Oui, mais sa puissance est incompréhensible et
généralement nous pouvons bien assurer que Dieu
peut faire tout ce que nous pouvons comprendre,
mais non pas qu'il ne peut faire ce que nous ne
pouvons pas comprendre car ce serait témérité de
penser que notre imagination a autant d'étendue
que sa puissance. J'espère écrire ceci, même
avant qu'il soit 15 jours, dans ma physique mais
je ne vous prie point pour cela de le tenir
secret au contraire je vous convie de le dire
aussi souvent que l'occasion s'en présentera,
pourvu que ce soit sans me nommer car je serai
bien aise de savoir les objections qu'on pourra
faire contre, et aussi que le monde s'accoutume à
entendre parler de Dieu plus dignement, ce me
semble, que n'en parle le vulgaire, qui l'imagine
presque toujours ainsi qu'une chose finie - Mais à propos de l'infini, vous m'en proposiez
une question en votre lettre du 14 mars, qui est
tout ce que j'y trouve de plus qu'en la dernière.
Vous disiez que s'il y avait une ligne infinie,
elle aurait un nombre infini de pieds et de
toises, et par conséquent que le nombre infini
des pieds serait 6 fois plus grand que le nombre
des toises. Concedo totum. Donc ce dernier
n'est pas infini. Nego consequentiam. Mais un
infini ne peut être plus grand que l'autre.
Pourquoi non? Quid absurdi? principalement s'il
est seulement plus grand in ratione finita, ut
hic ubi multiplicatio per 6 est ratio finita, quæ
nihil attinet ad infinitum. Et de plus, quelle
raison avons-nous de juger si un infini peut être
plus grand que l'autre, ou non? vu qu'il
cesserait d'être infini, si nous le pouvions
comprendre. Conservez-moi l'honneur de vos bonnes
grâces. Je suis - AT I, 145-147
31- Lettre à Mersenne, 27 mai ou 3 juin 1630
- Vous me demandez in quo genere causæ Deus
disposuit æternas veritates. Je vous réponds que
c'est in eodem genere causæ qu'il a créé toutes
choses, c'est-à-dire ut efficiens et totalis
causa. - Car il est certain qu'il est aussi bien auteur de
l'essence comme de l'existence des créatures or
cette essence n'est autre chose que ces vérités
éternelles, lesquelles je ne conçois point émaner
de Dieu, comme les rayons du soleil mais je sais
que Dieu est auteur de toutes choses, et que ces
vérités sont quelque chose, et par conséquent
qu'il en est auteur. Je dis que je le sais, et
non pas que je le conçois ni que je le comprends
car on peut savoir que Dieu est infini et
tout-puissant, encore que notre âme étant finie
ne le puisse comprendre ni concevoir de même que
nous pouvons bien toucher avec les mains une
montagne, mais non pas l'embrasser comme nous
ferions un arbre, ou quelqu'autre chose que ce
soit, qui n'excédât point la grandeur de nos
bras car comprendre, c'est embrasser de la
pensée mais pour savoir une chose, il suffit de
la toucher de la pensée. Vous demandez aussi qui
a nécessité Dieu à créer ces vérités et je dis
qu'il a été aussi libre de faire qu'il ne fût pas
vrai que toutes les lignes tirées du centre à la
circonférence fussent égales, comme de ne pas
créer le monde. Et il est certain que ces vérités
ne sont pas plus nécessairement conjointes à son
essence, que les autres créatures. Vous demandez
ce que Dieu a fait pour les produire. Je dis que
ex hoc ipso quod illas ab æterno esse voluerit et
intellexerit, illas creavit, ou bien (si vous
n'attribuez le mot de creavit qu'à l'existence
des choses) illas disposuit et fecit. Car c'est
en Dieu une même chose de vouloir, d'entendre, et
de créer, sans que l'un précède l'autre, ne
quidem ratione. AT I, 152-153
32Le Monde ou traité de la Lumière (édition 1677)
33- Bien que la mer ne soit pas infinie, ceux qui
sont au milieu sur quelque vaisseau peuvent
étendre leur vue, ce semble, à l'infini et
toutefois il y a encore de l'eau au delà de ce
qu'ils voient. Ainsi, encore que notre
imagination semble se pouvoir étendre à l'infini
et que cette nouvelle matière ne soit pas
supposée être infinie, nous pouvons bien
toutefois supposer qu'elle remplit des espaces
beaucoup plus grands que tous ceux que nous
aurons imaginés. Et même afin qu'il n'y ait rien
en tout ceci où vous puissiez trouver à redire,
ne permettons pas à notre imagination de
s'étendre si loin qu'elle pourrait mais
retenons-la tout à dessein dans un espace
déterminé, qui ne soit pas plus grand, par
exemple, que la distance qui est depuis la Terre
jusques aux principales étoiles du firmament, et
supposons que la matière que Dieu aura créée
s'étend bien loin au-delà de tous côtés, jusque à
une distance indéfinie. Car il y a bien plus
d'apparence et nous avons bien mieux le pouvoir
de prescrire des bornes à l'action de notre
pensée, que non pas aux uvres de Dieu Le Monde
VI, AT XI, 32, 12 - 33, 3.
34- Ajoutons à cela que cette matière peut être
divisée en toutes les parties et selon toutes les
figures que nous pouvons imaginer et que
chacune de ses parties est capable de recevoir en
soi tous les mouvements que nous pouvons aussi
concevoir. Et supposons de plus que Dieu la
divise véritablement en plusieurs telles parties,
les unes plus grosses, les autres plus petites,
les unes d'une figure, les autres d'une autre,
telles qu'il nous plaira de les feindre. Non pas
qu'il les sépare pour cela l'une de l'autre, en
sorte qu'il y a ait quelque vide entre deux
mais pensons que toute la distinction qu'il y met
consiste dans la diversité des mouvements qu'il
leur donne, faisant que, dès le premier instant
qu'elles sont créées, les unes commencement à se
mouvoir d'un côté, les autres d'un autre les
une plus vite, les autres plus lentement (ou
même, si vous voulez, point du tout) et qu'elles
continuent par après leur mouvement suivant les
lois ordinaires de la Nature AT XI, 34, 1-18.
35- Conclusion
- Stabilité de certains éléments (méthode, rôle de
la certitude), mais évolution profonde et des
fondements philosophiques et de la pratique
scientifique qui laccompagne - Merci !