Asiles

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Asiles
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• Landry, vingt-huitième évêque de Paris, fonda
  vers 660 la maison hospitalière de Dieu. Elle
  accueillit dans des conditions variables suivant
  les époques, jusquà huit mille personnes 
  malades, mendiants, estropiés, vagabonds
• Léproseries (Russie, Vietnam,années 1990),
  maladreries, sanatoriums
• Les Quinze-Vingt, du nom de quinze cohortes de
  vingt aveugles, furent créés par Louis IX, roi
  pieux et attentif aux aveugles quil faisait
  manger lui-même   Quant il y avoit un mal
  voyant ou non puissant et il avoit poisson devant
  lui, le benoiez roix prenoit le morcel du poisson
  et en treoit les arestes diligaument a ses
  propres mains, il le metoit en la sausse et lors
  le metoit en la bouche du malade  
• Linstitution accueillera longtemps des aveugles,
  on les reconnaîtra dans la rue, habillés de leur
  robe et portant linsigne prescrit ensuite par
  Philippe VI le Bel pour les distinguer des autres
  aveugles mendiants. Car bien que logés, ils
  mendient eux aussi mais ils sont, spirituellement
  et politiquement, affiliés à la charité royale.

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21ème siècle

•  Des enfants enserrés de la tête aux pieds dans
  des draps utilisés comme des camisoles de force,
  mal nourris, couverts de blessures ou descarres,
  assis dans leurs excréments  Mental disability
  right international, Roumanie, 2006
• Député britannique Michael Hancock en 2003,
  alertant le Conseil de LEurope

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• An emaciated and dehydrated little girl,
  suffering from life-threatening diarrhea, tied
  into a crib at Kulina. Photo Marc Schneider 2007
  (c)

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Caractéristiques de lasile

• Après Albert Londres, Erving Goffman, dans une
  posture ethnologique, pratique quelques décennies
  après le grand reporter une enquête comparable,
  la méthode en plus, dans différents hôpitaux
  psychiatriques américains
• univers claustral de linmate

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• lasile total ne commence pas par construire une
  frontière, mais par briser les lignes qui
  définissent traditionnellement les lieux
  dhabitation, de travail et de distraction.
• La dimension pavillonnaire (Valérie Valère dans
   le pavillon des enfants fous ), celle des
  quartiers aux Etats-Unis (ward system), des
  unités, des sections, tout cela établit une
  géographie des lieux qui na plus rien de commun
  avec la vie sociale habituelle.
• La ville- hôpital est quadrillée de quartiers ou
  de pavillons définis par des pathologies ou par
  la technocratie ou la technologie hospitalières.

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• Lentrée dans ces lasile est marquée par une
  forte ritualisation   formalités dadmission,
  vêtements particuliers, dépouillement, douche,
  lavage, procédés de mortification
• La forme asilaire rationalise la servitude des
  hôtes qui adoptent son jargon, jouent des
  privilèges qui sy installent.
• Ainsi, le pensionnaire, bientôt converti aux
  règles de son asile sen accommode et y ressasse
  le récit de sa disgrâce.
• La fin du séjour annonce quil faudra quitter le
  lieu et saffranchir dune dépendance et dune
  adaptation aux règles enfin stabilisée.
• La relation qui sétablit après le séjour
  asilaire entre le reclus et linstitution est des
  plus complexes.
• la réagrégation au monde plus vaste sera
  hypothéquée par cette attache au monde
  psychiatrique

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• lItalie comme Etat pionnier de la
  désinstitutionalisation
• les nations ont un style, une position
  particulière, vis-à-vis du handicap et de
  lenfermement
• hermétisme des pays de lex bloc communiste aux
  travaux de Michel Foucault en France, à ceux de
  Gregory Bateson, dErving Goffman et de Thomas
  Szasz outre Atlantique
• Ronald Laing et Aaron Esterson, fondateurs de
  lanti-psychiatrie outre manche.
• Peut-on interpréter le fait que nont pas
  pénétré dans cette Europe les expériences menées
  à La Borde, sous linfluence de Felix Guattari et
  de François Tosquelles, ou de Mony Elkaïm en
  Belgique ? Plus près encore, en Allemagne,
  lexpérience initiée par Wolfgang Huber à
  Heidelberg ? Ces ténors de lanti-psychiatrie
  avaient pourtant en commun pour la plupart dêtre
  vaguement révolutionnaires, plus ou moins
  socialistes ou communistes.

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• liens qui existèrent pendant la période
  communiste entre la psychologie des leaders
  charismatiques et le handicap
• grands pédagogues, promoteurs de lhomme
  nouveau, obéissant, fort et agile, tel Anton
  Makarenko dans la colonie Gorki
• La blessure, dabord, du suicide de sa fille
  Zina, souffrant de troubles mentaux, et lautre,
  plus idéologique, tentant détablir, dit Jacquy
  Chemouni, un freudo-marxisme pavlovien
•  Ensuite suivit le suicide à Berlin de Zina, ma
  fille aînée, que Staline avait traîtreusement,
  par pure vengeance, arrachée de ses enfants, de
  sa famille, de son milieu La vie de Lev
  Davidovitch Bronstein, vrai nom de Trotsky, fut
  une vie dexilé. Il le fut dabord en Sibérie
  sous le régime tsariste pour avoir pris part aux
  Jacqueries, doù il sévada en 1902 pour
  rejoindre lAngleterre. Il eut ensuite une
  liaison amoureuse avec Fridda Khalo, elle-même
  terriblement marquée par le handicap

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•  Collectif des Patients socialistes  dans les
  années 1970 par exemple, pouvait laisser penser à
  une connivence politique entre libération de
  lexploitation et libération des individus
  cloîtrés.
• Par hypothèse encore, faut-il chercher plutôt
  dans un soubassement plus ancien et plus profond
  cette crispation sur la politique de lasile,
  outil de canalisation de la détestation de la
  différence, animé par une passion mortifère de
  légalité.
• Il sagit dune énigme où le handicap, pour
  particulier quil soit, opère comme
  lamplification des stratifications des sociétés
  dans dautres domaines. La situation des
  populations tziganes en Hongrie, celle des
  homosexuels, des Juifs, dans une partie de
  lEurope pose problème aujourdhui encore.