Title: La physiologie de la douleur chez les animaux domestiques
1La physiologie de la douleur chez les animaux
domestiques
ECOLE NATIONALE VETERINAIRE T O U L O U S E
- P.L. Toutain
- Septembre 2009
2B-Neurophysiologie de la nociception
3(No Transcript)
4B1-Les stimuli algogènes
5Sources de douleur
- Il existe deux grands mécanismes de genèse de la
douleur la douleur par excès de nociception et
la douleur neurogène qui est liée à un mauvais
fonctionnement du système nerveux responsable de
sa transmission et de son intégration. - Douleur de nociception
- Douleur cutanée
- choc, traumatismes, brûlure
- Douleurs somatiques
- tendons, muscles, articulation, périoste,
vaisseaux - Douleurs viscérales
6La douleur rapide par excès de nociception
- Les douleurs par excès de nociception sont
provoquées par la mise en jeu normale des voies
neuro-physiologiques de la douleur. - Elles résultent de lésions des tissus
périphériques, qui provoquent un excès d'influx
douloureux transmis par le système nerveux intact
7Substances support des stimuli algogènes
- Bradykinine (sang)
- Sérotonine (plaquettes)
- Histamine (mastocytes) prurit
- Potassium (cellules endommagées)
- Acides (lésions tissulaires, ulcères de
lestomac) - Enzymes protéolytiques
- Et de façon plus générale la soupe
inflammatoire
8B2-Les récepteurs sensoriels
9Les principaux récepteurs sensoriels
- Les récepteurs du système somesthésique sont des
structures spécialisées ils ne participent pas à
la détection de la douleur mais ils sont
impliqués dans son contrôle médullaire et
encéphalique - Au contraire, les nocicepteurs sont des
terminaisons neuronales libres qui seront
activées par les stimuli allogènes
10Les récepteurs sensoriels
- Mécanorécepteurs
- Toucher, pression légère
- Corpuscule de Meissner (toucher), corpuscule de
Pacini (pression en profondeur), corpuscule de
Merkel (pression en profondeur) - Thermorécepteurs
- Chaud, froid
- Corpuscules de Krause (diminution de la
température toucher) et de Ruffini (dans la
peau) - Propriocepteurs
- Changement de longueur et de tension des muscles
et tendons - Faisceaux neuromusculaires, organes tendineux de
Golgi - Nocicepteurs
- Stimulus douloureux
11Les récepteurs à la douleur ou nocicepteurs
12Nocicepteurs
- Récepteurs répondant aux stimuli douloureux
- Extrémités neuronales libres des neurones
primaires - Corps cellulaires sont dans les ganglions spinaux
- Pas de capteurs spécialisés terminaux (type
corpuscule de Pacinni ) mais signalisation par
des récepteurs membranaires protéiques
activateurs de canaux ioniques - Ils assurent la transduction de stimuli divers en
potentiels daction - Contrairement aux récepteurs somesthésiques, ces
récepteurs maintiennent leur activité en présence
du stimulus (pas dadaptation) et leur activité
peut augmenter pour un stimulus donné par
sensibilisation ce qui conduit à lhyperalgésie.
- Étant des terminaisons libres, on classe ces
récepteurs daprès les fibres qui leur sont
associées
13Sélectivité des nocicepteurs
- Les thermorécepteurs détectant les variations
physiologiques de températures sont différents
des nocicepteurs thermiques
14Localisation des nocicepteurs
- Peau
- 600 terminaisons libres au cm2
- Localisation précise de la douleur
- Viscères
- Récepteurs polymodaux (stimuli mécaniques
chimiques) - Irritation des muqueuses, distension,
contracture, torsion, traction, météorisation,
impaction, ischémie - Os, tendons, muscles, articulations
15Le récepteur vanilloïde
- Le récepteur TRVP1, non spécifique, répond à la
fois à la capsaïcine (ligand), aux températures
élevées, et aux lésions tissulaires (stimulus
physiques et chimiques). - Cette protéine a été nommée récepteur vanilloïde
de type 1 (VR1) (ou Transient Receptor Potential
vanilloïde 1 (TRPV1)) car cest le groupe
vanilloïde qui caractérise la capsaïcine - TRPV1 appartient à une famille de protéines (les
TRP) qui comporte au moins 3 classes de canaux
ioniques qui assurent la transmission de signaux
issus de cellules en réponse à des stimulus
transitoires comme la lumière, la
température, le pH, les stimulus mécaniques et
chimiques etc.
16Le récepteur vanilloïde TRPV1
- La capsaïcine active le récepteur TRPV1 et
provoque une entrée de calcium ce qui entraîne
une dépolarisation (transduction électrochimique)
- linflux nerveux remonte vers le SNC qui
interprète le message comme étant une brûlure - Lexposition permanente à la capsaïcine entraîne
une désensibilisation (mort du neurone ou
altération de son fonctionnement) - TRPV1 est également exprimé dans la corne
dorsale, les ganglions de la chaîne latérale et
le SNC - TRPV1 est exprimé dans les cellules immunitaires
17Les autres récepteurs TRPV
- TRPV1 a été le premier récepteur à être cloné
- Actuellement on a identifié 4 récepteurs activés
par la chaleur et 2 récepteurs activés par le
froid - Le menthol stimule les récepteurs du froid comme
la capsaïcine active les récepteurs de la chaleur
18Les nocicepteurs et leurs récepteurs
moléculaires (exemple de la douleur cancéreuse)
- Le nocicepteur (rose) est équipé de différents
types de récepteurs pour détecter et transmettre
des signaux algogènes (ici produits par des
cellules cancéreuses qui sont en jaune) . - Le récepteur vanilloïde de type 1 (VR1) détecte
les H produits par les cellules cancéreuses - Les récepteurs endothéline-A (ETAR) détectent
lendothéline (ET) qui est libérée par la cellule
cancéreuse - Les autres récepteurs exprimés sont le récepteur
aux prostaglandines (EP), qui détecte la PGE2
qui est produit par linflammation (macrophages) - Le Nerve growth factor (NGF) libéré par les
macrophages se lie au récepteur tyrosine kinase
(TrkA) et lATP se lie aux récepteurs
purinergiques P2X3. - lactivation de tous ces récepteurs augmente
lexcitabilité du nocicepteur en induisant la
phosphorylation des canaux sodiques
19Photo nature oct 1999
20Antagonistes des récepteurs vanilloïdes
- Des antagonistes sont en développement pour
traiter des douleurs type douleur dentaire, toux,
arthrose etc - Vet J
- Vet Res Comm 2006 277
21La capsaïcine
- La capsaïcine (8-méthyle N-vanillyle
6-nonénamide) est le composé actif du piment
rouge (capsicum) - Cest un alcaloïde irritant de lépithélium et
elle produit une sensation de brûlure dans la
bouche (le piquant, goût épicé). - La capsaïcine est utilisée dans des crèmes
locales pour soulager la douleur nerveuse
périphérique et même certains prurits
(démangeaisons) violents
22La capsaïcine mécanisme daction
- Les sensations de brûlures et les douleurs
associées à la capsaïcine résultent de
linteraction chimique avec les nocicepteurs. - La capsaïcine, est membre de la famille des
vanilloïdes. - Elle se lie à un récepteur appelé le récepteur
membranaire vanilloïde sous-type 1 (VR1 ou
TRPV1), qui est un canal ionique permettant aux
cations de passer à travers la membrane de la
cellule. - L'entrée d'ions calcium (Ca2) et/ou sodium
(Na) dépolarise alors le neurone.
23La capsaïcine et le dopage chez le cheval
- La capsaïcine est utilisée pour doper (scandale
des JO de Pékin) - Par ses effets irritants, elle joue le rôle dun
vésicant pour barrer le cheval - A plus long terme, la capsaïcine détruit les
extrémités neuronales impliquées dans la
transmission de signaux algogènes et elle
pourrait être utilisée pour réaliser des
névrectomies chimiques
24Capsaïcine et dopage chez le cheval
25B3-Fibres nerveuses associéesaux nocicepteurs
26Classification générale des fibres nerveuses
- Myélinisées vs. Non myélinisées
- Pour les fibres myélinisées, la vitesse de
transmission de linflux nerveux sera fonction du
diamètre - Les fibres en relation avec les nocicepteurs sont
les fibres Ad (myélinisées) et fibres C (non
myélinisées) - Ces fibres sont également impliquées dans la
transmission des stimuli thermiques
physiologiques
27Classification des nocicepteurs sur la base des
fibres associées
- Les fibres périphériques qui répondent à des
stimulus mécaniques ou thermiques non douloureux
ne sont pas impliquées dans la transmission des
signaux douloureux - Elles naugmentent pas leur fréquence de décharge
en cas daugmentation de lintensité du stimulus - Les fibres nociceptives ne commencent à décharger
que pour des intensités importantes elles sont
recrutées en cas de stimulus douloureux
28Classification des nocicepteurs sur la base des
fibres associées
- Fibres myélinisées du groupe Ad
- Vitesse de conduction assez rapide de 20m/s
- Stimuli mécaniques aigus, dangereux
- champ récepteur étroit
- Stimuli thermiques douloureux
- Fibres non myélinisées du groupe C
- Vitesse de conduction lente de 2m/s
- Récepteurs dits polymodaux (répondent à la fois
aux stimuli mécaniques, thermiques et chimiques) - Récepteurs silencieux sensibles aux
stimulations supraphysiologiques - Champ récepteur large (il est plus important de
détecter une douleur que de la localiser) - douleurs lentes, sourdes, différées
- Récepteurs sujets à sensibilisation
29Les fibres de la douleur
A-delta myélinisée
Fibre C Non myélinisée
30Sélectivité des récepteursThermorécepteurs vs.
thermonocicepteurs
- Fréquences de décharges pour différentes
températures cutanées on remarquera que ce ne
sont pas les mêmes fibres qui sont impliquées
dans les stimuli physiologiques et douloureux
31B4- Les voies ascendantes de la nociception
32Les voies de la douleur généralités
- Le signal algogène est véhiculé par une fibre
nerveuse de petit calibre (Ad ou C) - Il se dirige vers la corne postérieure de la
moelle épinière où il existe un premier relais
intégratif - Il remonte vers différentes structures du système
nerveux central (via les faisceaux
spinothalamiques) qui délèguent des ramifications
vers le bulbe, la formation réticulée,
lhypothalamus et le système limbique (pour le
paléospinothalamique ou spinoréticulaire) ou
après avoir croisé le plan de symétrie
(décussation) pour faire relai dans le thalamus
puis se termine le cortex somesthésique
(secondaire) pour le contingent
néospinothalamique
33Les voies de la nociception
Substance grise de la ME
34Types de voies nerveuses
- Afférente (Ascendante)
- transmission des influx de la périphérie vers
lencéphale - Neurone de premier ordre
- Neurone de deuxième ordre ou deutoneurone
- Neurone de troisième ordre
- Efférente (Descendante)
- transmission des influx de lencéphale vers la
périphérie
35 Neurones de premier ordre (1)
- Comme pour tous les neurones sensitifs situés
dans le ganglion spinal, la branche centrale du
neurone primaire pénètre dans la ME par les
racines dorsales - A leur arrivée dans la corne dorsale, les fibres
bifurquent en une branche ascendante et une
branche descendante (le faisceau dorsolatéral de
Lissauer)
36Neurones de premier ordre (2)
- La branche descendante parcourt 1 ou 2 segments
et elle donne les fibres qui vont pénétrer dans
la substance grise de la corne dorsale, - Au sein de la corne dorsale, les fibres Ad et C
émettent des collatérales qui sarticulent avec
des neurones situés dans les couches de Rexed
notamment la couche II (couche gélatineuse de
Rolando) - Les fibres Ad et C font synapses avec les
neurones de deuxième ordre au niveau de la
couche I (fibre Ad de la douleur rapide) et de la
couche V (fibre C de la douleur lente) - Les neurones secondaires reçoivent les
informations issues de la couche II et III
37F.Néospinothalamique
Les fibres Ad font synapses dans la couche I
(médiateurglutamate), décussent et donnent le
faisceau néospinothamamiqie Les fibre C font
synapses dans la couche V (médiateursubstance
P), décussent et donnent le film
paléospinothalamique
38Décussation des neurones spinothalamiques de
second ordre
- Le syndrome de Brown-Sequard (hémisection de la
ME) se caractérise par des lésions produisant des
déficits ipsilatéraux et controlatéraux pour la
douleur et la température dans le dermatome au
niveau de la lésion spinale mais seulement de
façon controlatérale pour les déficits ayant
pour origine le dermatome situé en dessous de la
lésion médullaire -
39Syndrome de Brown-Sequard
- Une hémisection de la ME au niveau du deuxième
segment thoracique du côté gauche entraîne une
dissociation sensorielle - il y a une insuffisance motrice et une réduction
de la sensibilité extéroceptive et proprioceptive
(zone violette) ipsilatérale à la lésion (du côté
et en dessous de la lésion) - on observera une réduction de la sensibilité à la
douleur et à la température du côté opposé à la
lésion (zone bleue) car il y a décussation de ces
fibres
40Voies de la douleur rapide
- Douleur rapide (1 sec)
- Protoneurone Fibres Ad vitesse 5-30m/sec
- Déclenche un réflexe dévitement
- Font synapse dans la couche I de Rexed (Lamina
marginalis) - médiateurglutamate durée daction en
milliseconde - Deutoneurone forme le faisceau néospinothalamique
- Le deutoneurone fait synapse avec le troisième
neurone dans le thalamus ventrobasal - Le troisième neurone gagne le cortex pariétal
bonne localisation
41Douleur rapide et reflexe dévitement
42Les douleurs lentes
- Les douleurs lentes peuvent devenir chroniques et
être à lorigine de souffrance - Typique des destructions
- Véhiculées par les fibres C lentes (0.5-2 m/sec)
- Font des synapses collatérales dans les couches
II et III de Rexed - Font synapse avec le deutoneurone dans la couche
V de Rexed pour donner le faisceau
paléospinothalamique - le neuromédiateur substance P qui est lentement
libérée et éliminée (min) - Le troisième neurone gagne les zones
réticulaires, périaqueducalespuis le thalamus et
le cortex secondaire - Douleur difficile à localiser
43Neurones de deuxième ordre
- Les axones des neurones de deuxième ordre (les
deutoneurones) croisent la ligne médiane et
montent directement vers le tronc cérébral dans
le cadran, antérolatéral (ou ventrolatéral) de
lhémi-moelle controlatérale - Ces fibres forment les faisceaux spinothalamiques
(néospinothalamique et paléospinothalamique ou
spinoréticulaire) qui forment la principale voie
ascendante des stimuli thermiques et nociceptifs
44Faisceaux spinothalamiques(système antérolatéral)
45Les faisceaux spinothalamiques
- Apres avoir décussé, les deutoneurones (ou
cellule T pour transmission) remontent dans la
partie antérolatérale de la substance blanche. - Cette voie ascendante est formée de 2 contingents
principaux - Le faisceau néospinothalamique
- Se projette dans le thalamus ventrobasal (VB)
- Impliqué dans la douleur aiguë et la perception
de la température (non algogène) - Le faisceau paléospinothalamique ou
spinoréticulaire - Se projette sur la formation réticulaire (éveil),
- Puis sur le noyau intralaminaire thalamique
- Ce faisceau est impliqué dans les douleurs
profondes, chroniques - Ces faisceaux se projettent, in fine ,sur le
cortex pariétal primaire et secondaire
46Neurone de troisième ordre
- Commence dans le thalamus
- Se termine dans les centres spécifiques du cortex
- Perception de la localisation, de la qualité, de
lintensité du stimulus - Permet de sentir la douleur de lintégrer aux
expériences passées
47Thalamus
- Dans le thalamus, les principaux noyaux cibles
des fibres ascendantes thermiques et
nociceptives (neurones secondaires) se situent
dans le complexe ventro-postérieur (VP) - Le VPM (médian) pour les signaux issus de la tête
(trijumeau) et le VPL (latéral) pour les signaux
du reste du corps - Dautres noyaux thalamiques (ex. noyau central
pariétal) et le complexe laminaire reçoivent des
projections de la formation réticulaire ce qui
participe à la mise en alerte liée à la douleur
- Le troisième neurone part du thalamus pour
rejoindre le cortex pariétal
48Le thalamus et ses noyaux
49Douleurs projetées
- Activation des fibres nociceptives en aval des
récepteurs - Un choc sur le coude déclenche à lextrémité de
la main une châtaigne électrique par
stimulation mécanique du nerf ulnaire qui passe
entre la peau et lhumérus - Douleurs irradiantes dans les jambes ou les bras
dues à la compression des nerfs spinaux à leur
entée dans la colonne vertébrale - la même douleur sciatique peut correspondre à une
douleur radiculaire discale, à une douleur
tronculaire au niveau du petit bassin, ou à une
compression du nerf par le muscle pyramidal.
50Thalamus
- Le message douloureux (et thermique) est transmis
du VPL et du VPM (noyaux spécifiques du
thalamus) au cortex somesthésique I et II à des
fins de localisation - Le message douloureux (et thermique) est transmis
du noyau intralaminaire du thalamus (non
spécifique) dans toutes les régions corticales à
des fins de mise en alerte - Le message douloureux (et thermique) est transmis
du noyau intralaminaire au système limbique ,
lhypothalamus, et aux structures associées à la
genèse des émotions (riposte endocrine, stress,
peur)
51Cortex pariétal et douleur
- Le cortex pariétal présente une somatotopie très
précise pour la peau et les articulations,
imprécise pour les muscles et les vaisseaux,
inexistante pour les viscères doù les douleurs
rapportées
52Cortex pariétalcortex I et II
53Lintégration du signal douloureux au niveau de
lencéphale à partir des relais thalamiques
- Tronc cérébral (brain stem)
- réactions végétatives
- Hypothalamus
- système neuro-endocrinien
- Hippocampe
- mémorisation et anticipation
- Cortex pariétal (CP)
- sensation douloureuse
- Cortex frontal (CF)
- souffrance, angoisse
- Rem il ny a pas de centre de la douleur
CP
CF
54Les contrôles de la nociception et de la douleur
- Contrôles segmentaires (médullaires) du signal
ascendant - Contrôle descendant dorigine supraspinale
55B5-Les contrôles de la nociception et de la
douleur
56Théories du contrôle dentrée (ou contrôle du
portillon) Ronald Melzack Patrick Wall
57Les Voies de la douleur
- Les stimulations périphériques perçues comme
douloureuses sont transmises, modulées et
intégrées à différents étages du système nerveux
- corne postérieure de la moelle épinière
- Le gate control ou contrôle du portillon
- formation réticulée, mésencéphale, thalamus,
cortex limbique et somesthésique
58Théorie du portillon (Gate control)
- Études histologiques de la corne dorsale de la ME
(câblerie) et de stimulations localisées - Hypothèse le flux des messages nociceptifs
transitant par la ME est modulé par lactivation
concomitante des grosses fibres myélinisées qui
innervent les mécanorécepteurs
59Les fibres Aa et Aß pénètrent dans le cordon
dorsal et délèguent des ramifications qui
pénètrent dans la substance grise pour faire
synapse dans la couche II et V Les fibre A d et C
pénètrent dans la corne dorsale pour former,
après décussation, les faisceaux spinothalamiques
60Schéma général de la théorie du portillon
G cell cellules gélatineuses de Rolando de la
couche II de Rexed T cell neurones secondaires
de la couche V à lorigine du faisceau
spinothalamique
- The Gate Control Model - Ronald Melzack and
Patrick Wall, Pain mechanisms a new theory.
Science v. 150 (1965) 975.
61Douleurs projetées
62Douleurs rapportées
- Secondaire à une inflammation dune racine
nerveuse causée par sa compression - La douleur sexprime à distance (au niveau du
récepteur) et non au site de compression lui même - Projection dans le même territoire métamérique
- Ex les sciatiques par compression
discoradiculaire - Syndrome canalaire
63Douleurs référées
- Douleurs générées par une maladie touchant un
viscère (ex cur) mais ressentie à distance du
viscère (ex mâchoire, bras..) comme dans
linfarctus du myocarde - Dues à la convergence des influx nociceptifs de
diverses origines (cutanée, musculaire,
tendineuse, ligamentaire, viscérale) sans
atteinte des structures nerveuses
64Exemples de douleurs viscérales référées
- Point de McBurney (autour du nombril)
appendicite - Angine de poitrine et douleurs thoraciques
- Douleur vésiculaires région scapulaire
Douleur rapportées dorigine cardiaque
65Douleurs référées bases physiologiques
- Des stimulations nociceptives dorigines diverses
(cutanées, viscérales, musculaires, osseuses)
vont stimuler au niveau de la moelle un même
neurone situé dans les couches I et V de la corne
postérieure de la moelle. - Ce neurone transmet linformation au cortex avec
confusion possible de lecture sur lorigine de la
douleur
66Douleur référée de linfarctus du myocarde
67Fréquence de douleurs viscérales référées
- Il nexiste pas de neurones spinaux dont la seule
fonction soit dévaluer la douleur viscérale - La douleur viscérale est détectée par des
neurones qui par ailleurs sont mis en jeu par des
afférences cutanées (afférences viscérales
sympathiques) - Les troubles des organes internes sont alors
confondus avec des douleurs cutanées du même
dermatome - Dermatomezone de la peau innervée par une même
racine dorsale
68Dermatome, sclérotome myotome
- Dermatome zone de la peau innervée par une même
racine dorsale - Sclérotome zone de los ou des fascia innervée
par la même racine dorsale - Myotome zone musculaire innervée par une seule
racine dorsale
69Le clavier équin de Rogerexemple dapplication
des douleurs référées
La région cutanée douloureuse par projection
peut-être hyperalgésique au palper
70Théorie du portillon
- Les fibres de large diamètre Aa et Aß (violettes)
peuvent inhiber, via des interneurones
inhibiteurs (bleu), la transmission des messages
nociceptifs véhiculés par les fibres A-d et C
(rouge) vers les neurones secondaires qui donnent
naissance au système spinothalamique (jaune)
71Les neuromédiateurs du contrôle médullaire
Les fibres Ad libèrent du glutamate et les fibres
C de la substance P pour activer le deutoneurone
(cellule bleue) qui forme les faisceaux
spinothalamiques. Les interneurones (beiges)
inhibent la libération de ces médiateurs par une
libération de leu-enképhaline
72Facteurs douverture ou de fermeture du portillon
73Membres organes fantômes
- Après une amputation, presque tous les patients
ont limpression que leur membre est toujours
présent - Cela peut être vrai aussi pour un sein, un organe
(testicule) - La zone amputée peut devenir douloureuse!
- Source de douleur chronique
74Massage du moignon pour soulager les douleurs
dun membre fantôme
Le massage de la peau stimule les corpuscules de
Pacini situés en aval de la section et soulage la
douleur
- La section du membre a définitivement supprimé
lactivité des neurones sensitifs possédant des
récepteurs spécialisés type corpuscule de Pacini
etc. - En revanche les fibres à terminaison libre de
type C peuvent bourgeonner dans le moignon avec
formation dun névrome, se trouver comprimer et
bombarder de signaux nociceptifs la couche V de
la ME - Il y aura un déséquilibre au niveau du gate
control par défaut dactivation des fibres du
système somesthésique et sensation de douleur
dans le membre fantôme
75Contrôle médullaire exemple de mise en jeu
- Si on se heurte le tibia, la réaction naturelle
(et efficace) est de se frotter vigoureusement la
zone en question
76Prurit et grattage
- Le prurit est assimilable à une sensation
nociceptive et le grattage lève cette sensation
par fermeture du portillon
77Acupuncture fermeture de la porte
- Lacupuncture stimule les grosses fibres Aa et Aß
et ferme le portillon
78Limmobilisation est analgésique
79Contrôle inhibiteur descendant dorigine centrale
80Contrôle descendant dorigine centrale
- Contrôle provenant
- Du tronc cérébral
- De lhypothalamus
- Du cortex
81Mécanismes supraspinaux du contrôle de la douleur
- Contrôles inhibiteurs descendants déclenchés par
des stimulations cérébrales (influence de
lhumeur, équilibre affectif et émotionnel, la
qualité du sommeil, mémoire, la culture) - Action par lintermédiaire de la sérotonine et de
la noradrénaline et rôle important des opioïdes
endogènes
82Les 3 systèmes inhibiteurs de la douleur
- Système périphérique et médullaire
- Gate control (théorie du portillon)
- Les fibres sensitives cutanées ou articulaires
de gros calibre, inhibent les fibres des voies de
la nociception de petit calibre - massage,
- Inhibition centrale
- Réponse descendante du cerveau vers la périphérie
(sérotonine, noradrénaline). - Cest le support des douleurs neuropathiques
antidépresseurs - Frein endocrinien
- Interneurones à endorphines.
- Cest lanalgésie du stress ou système de survie.
83Contrôle descendant dorigine centrale
- La stimulation de certaines zones du mésencéphale
(substance grise périaqueducale et bulbe
rostro-ventral) peut entraîner de profondes
analgésies dues à lactivation de voies
descendantes qui vont moduler la transmission des
messages ascendants notamment au niveau des
couches II de Rexed
84Le système inhibiteur descendant
- La stimulation de la substance grise
périaqueducale (PAG) du mésencéphale (libération
denképhaline) et du Raphé magnus du pont
(libération de sérotonine) entraîne une profonde
analgésie - La libération de ces neurotransmetteurs inhibe
les neurones ascendants du faisceau
spinothalamique créant une analgésie généralisée
descendante
85Le système inhibiteur descendant
Contrôle central de la douleur
Centres supérieurs
Centres supérieurs
Thalamus
Noyau du raphe magnus
E
G
?
5HT
Substance grise péri aqueducale
Douleur
Faisceau dorso lateral
Voie inhibitrice descendante
E interneurone enképhalinergique G
interneurone gabaergique 5 HT 5
Hydroxytryptamine (sérotonine)
Corne postérieure de la moelle
86Tord-nez et contrôle central du portillon
87(No Transcript)
88Tord-nez mécanisme daction
- La mise en place dun tord-nez déclenche une
analgésie - Signes de sédation, réduction de la FC
- Ladministration de naloxone supprime cet effet
- La mise en place dun tord-nez augmente de
8133 les concentrations en ß-endorphines
The twitch in horses a variant of acupuncture
Science 1984 pp 1172-1173
89Système inhibiteur descendant
- Contrôles inhibiteurs descendants déclenchés par
des stimulations mécaniques (boucle
spino-bulbo-spinale). Elles expliquent les effets
analgésiants des contre-stimulations
90Analgésie liée au mouvement
- Des mouvements rythmiques libèrent de la 5-HT
- Mastiquer un chewing-gum est analgésique
- Le cheval en colique doit marcher
- Les propriétés dopaminergiques de la morphine
chez le cheval stimulent la marche en cercle??
91Lanalgésie du stress
92Rôle de la Sérotonine et de la noradrénaline (NA)
- Les fibres réticulospinales issues des noyaux du
raphé se projettent sur la corne dorsale et
libèrent de la sérotonine qui stimule les
interneurones qui libèrent des enképhalines - Les enképhalines inhibent la transmission des
messages douloureux aux deutoneurones - Les fibres réticulospinales issues du locus
coeruleus se projettent également sur les
interneurones et libèrent de la NA ce qui est
analgésiant - La dépression diminue cette libération et abaisse
le seuil de la douleur alors que les
antidépresseurs et les exercices physiques font
linverse
93B6-Les phénomènes de sensibilisation
(amplification de la douleur)
94Sensibilisation périphérique
- Réduction du seuil de la douleur résultant en
une augmentation de la réponse à un stimulus qui
peut dans les conditions normales être non
douloureux (allodynie) - Libération de médiateurs assurant cette
sensibilisation (la soupe inflammatoire) - La plupart de ces médiateurs assurent un
prolongement de la durée de la douleur mais le
phénomène est réversible - Possibilité de réponse transcriptionnelle
conduisant à une altération prolongée de la
libération des médiateurs, de lexpression des
récepteurs etc. avec une douleur évoluant vers la
chronicité
95Sensibilisation centrale
- Le système nerveux nest pas un simple circuit
électrique - Une conséquence de laugmentation de lactivité
des nocicepteurs périphériques (faisant suite à
une intervention chirurgicale, une infection) et
laugmentation de la libération de
neuromédiateurs dans la corne dorsale de la
moelle épinière est la création dun état
dhypersensibilité qui va amplifier la douleur
(extension spatiale et temporelle) - On peut prévenir cette sensibilisation
- Analgésie préemptive et préventive en chirurgie
- Cette sensibilisation peut favoriser la
chronicité et la souffrance - La sensibilisation centrale joue un rôle majeur
dans les douleurs neuropathiques
96Sensibilisation périphérique et centrale
Libération de glutamate, aspartate, CCK
Activation des récepteurs NMDA Production de NO,
flux de Ca
97Mécanismes de sensibilisation périphérique
La libération de substance P dans les ganglions
de la chaîne paraverterbrale facilite la
transissions du message nociceptif
La sérotonine libérée par les plaquettes stimule
les nocicepteurs via les récepteurs 5HT1-3
98Le reflexe daxone
- Circulation à contre-courant de neuropeptides
algogènes (substance P) synthétisés au niveau du
ganglion rachidien Ils sont libérés à la
périphérie et étendent linflammation aux tissus
adjacents créant lauto-entretien de la douleur. - Ils sont bloqués par la capsaïcine (Algipan)
99Réflexe daxone
- Les potentiels daction engendrés se propagent
vers la mlle (conduction orthodromique) mais
également vers dautres branches terminales, avec
sécrétion de substance P, de CGRP, de neurokinine
A responsable dune nouvelle stimulation de
récepteurs - Cliniquement érythème, dème, hyperesthésie et
hyperalgie autour de la lésion inflammation
neurogène - auto entretien de la douleur
100Modulation de la sensibilisation centrale
La kétamine est un antagoniste des récepteurs NMDA
La CCK réduit laction analgésique de la morphine
101Hypersensibilité post-traumatique ou phénomène
dembrasement (Windup)
- A la suite dun traumatisme la corne dorsale est
bombardée par les messages nociceptifs. - A la longue, le champ de réception de ces
récepteurs augmente - Les récepteurs NMDA (N-methyl D-aspartate) des
deutoneurones jouent un rôle majeur dans cette
sensibilisation centrale - Ce processus damplification de la douleur
dorigine centrale est appelé le windup - Le wind-up est une augmentation progressive,
fréquence dépendante, de la réponse dun neurone
lors de lapplication répétitive de stimuli
électriques nociceptifs identiques sur un même
territoire il correspond à un phénomène de
sommation temporelle
102Douleurs neuropathiques mécanisme
- Une lésion périphérique du nerf entraîne des
décharges ectopiques à partir du site lésé, au
niveau des ganglions spinaux (DRG) ou des fibres
adjacentes - Ces décharges sont à lorigine dun phénomène de
sensibilisation en partie médié par les
récepteurs N-methyl-D-aspartate (NMDA) avec une
surexpression de la dynorphine spinale - Un système facilitateur descendant issu du bulbe
ventro-rostral (RVM) est également impliqué dans
le maintien de létat neuropathique - La neuroplasticité concerne la corne dorsale et
le DRG avec la surexpression ou la
sous-expression de différents neuromédiateurs et
récepteurs - Cela amplifie les réponses douloureuses issues de
la peau
ATF3, activating transcription factor 3 BDNF,
brain-derived neurotrophic factor CCK,
cholecystokinin CGRP, calcitonin gene related
peptide GAL, galanin IB4, isolectin B4 MOR,
-opioid receptor NK-1R, Neurokinin-1 receptor
NPY, neuropeptide Y P2X3, ATP-gated ion channel
(purinoceptor) subtype SOM, somatostatin SP,
substance P VIP, vasoactive intestinal
polypeptide.
103Phénomène dembrasement (wind-up)
Interactions entre les systèmes excitateurs et
inhibiteurs de la moelle épinière
Récepteurs post-synaptiques
OPIOIDES
ADENOSINE
Gene induction
Récepteurs pré-synaptiques
GLUTAMATE
ADENOSINE MONOXIDE DAZOTE
NMDA
PEPTIDES
FIBRE C
Substance P CGRP Neurokinine A
WIND-UP
HYPERALGESIE
GABA, Glycine ,Enképhalines, Dynorphine CCK
Neurone nociceptif de la corne dorsale
Noradrénaline 5-Hydroxytryptamine
104Récepteurs au glutamate
- Douleur physiologique et de courte durée
activation des récepteurs AMPA de la corne
dorsale - Stimulus douloureux persistant ou si bombardement
intense activation des récepteurs NMDA - Lactivation des récepteurs NMDA augmente la
libération de calcium intracellulaire ce qui
entraîne une réactivité accrue des récepteurs
postsynaptiques - Puis augmentation de la voie de signalisation
avec des kinases comme second messager ce qui
conduit à un ensemble daltérations
post-traductionnelles comme la formation de
récepteur NMDA métabotropique, et expression de
COX2 et NO synthétase dans la corne dorsale - Cela augmente la réactivité des neurones aux
libérations suivantes de glutamate - Ces phénomènes sont réversibles mais ils peuvent
aussi perdurer au-delà de la cause initiale
conduisant à la douleur chronique - Lexpression génique dans les neurones peut
entraîner des altérations phénotypiques de longue
durée
105Rôle des enképhalines et endorphines dans le
soulagement de la douleur
- Les enképhalines et endorphines sont des peptides
naturels du cerveau ayant des propriétés opioïdes
sur la transmission de la nociception. - Certain interneurones inhibiteurs de la corne
dorsale ont pour neurotransmetteurs des
enképhalines. - Ces interneurones sont activés par les fibres
sérotoninergiques descendantes issues de la
formation réticulée - Ils agissent par inhibition présynaptique
- Sous leur action, la libération de glutamate et
de substance P est réduite
106Enképhalines
107Endorphines