Title: Cours de mobilit
1Cours de mobilité sociale (4)
2Rappel de lépisode précédent
- Le système davantage que lacteur une façon
spécifique de poser un problème sociologique - Lexplication fonctionnaliste
- Parsons
- trois principes
- Linégalité sociale est fonctionnelle
- La structure sociale est fluide
- La mobilité sociale est lélément stratégique
(qui permet les ajustements). - Lipsetla mobilité sociale est la combinaison de
deux processus - une offre de statuts vacants
- un échange entre positions
- auxquels sajoute lanalyse des facteurs de
motivation à la mobilité ascendante
3- Blau (1918-2002) et Duncan (1921-2004)
- La méthode ne se veut plus métrologique (étude de
la mesure) mais également explicative non plus
seulement comparative, mais analytique. - Ce qui caractérise les Sociétés modernes
- duniversalisme et d achievement
(laccomplissement), - - de particularismes d ascription (lassignati
on). - Ce phénomène sexplique par trois causes
- Le progrès technologique et économique, qui
augmente le nombre de places en haut de léchelle - La mobilité géographique, qui affaiblit les liens
familiaux - La fécondité différentielle entre catégories
sociales - Les travaux de lINED. Institut National des
Etudes Démographiques - Alain GIRARD 1961 La réussite sociale en France.
- souligne le rôle de frein joué par la famille
dans le changement social - Pour Longone (1970)
- cest la consommation, en entraînant des
changements dans la structure de la production et
donc des emplois, qui est à lorigine de la
mobilité sociale - Il recourt à lappui de sa thèse à la loi dEngel
- la mobilité sociale reflète finalement, dans
une large mesure, la variabilité des besoins et
de la consommation. (P.Longone 1970)
4Pierre Bourdieu (1930-2002)
- 1964 Les Héritiers le consacrent comme
lintellectuel de la reproduction sociale - En 1970 dans La reproduction il présente la
mobilité sociale comme facteur de conservation et
un procédé individualiste dans lequel seuls
quelques uns sen sortent
5- . la mobilité contrôlée dun nombre limité
dindividus peut servir la perpétuation de la
structure des rapports de classe - ou, en dautres termes, à condition de supposer
possible la généralisation à lensemble de la
classe de propriétés qui ne peuvent
sociologiquement appartenir à certains membres de
la classe que dans la mesure où elles restent
réservées à quelques-uns, donc refusées à
lensemble de la classe en tant que telle. - (Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron 1970,
pages 69/70)
6- Loin dêtre incompatible avec la reproduction
de la structure des rapports de classe, la
mobilité des individus peut concourir à la
conservation de ces rapports, en garantissant la
stabilité sociale par la sélection contrôlée dun
nombre limité dindividus, dailleurs modifiés
par et pour lascension individuelle, et en
donnant par là sa crédibilité à lidéologie de la
mobilité sociale qui trouve sa forme accomplie
dans lidéologie scolaire de lEcole
libératrice . - page 206
7Les marxistes
- Nient toute pertinence à cette problématique
- quelles que soient les circulations entre les
places, la seule chose qui importe est quil y a
reproduction de ces places
8Nicos Poulantzas
- Laspect fondamental de la reproduction des
rapports sociaux des classes sociales- nest pas
celui des agents , mais celui de la
reproduction des places de ces classes . - (Les classes sociales dans le capitalisme
aujourdhui 1974, p.291) - Ce qui prime, ce nest pas la structure , mais
sa reproduction. - Il ne concéder aucun rôle à lécole dans la
reproduction des classes sociales puisque, pour
la classe ouvrière (..) ce rôle dominant revient
en fait directement à lappareil économique
lui-même, à lentreprise . (Page 275).
9Christian Baudelot et Roger Establet
- le problème essentiel nest pas la reproduction
des statuts individuels, mais celle des classes
sociales - ce qui importe au fonctionnement du mode de
production capitaliste, ce nest pas que les fils
héritent de la classe sociale de leur père, mais
bien que la classe ouvrière, en tant que classe
exploitée, opprimée, dominée, et la classe
bourgeoise, en tant que classe exploitante,
oppressive, dominante soient constamment
reproduites . - (Baudelot et Establet Lécole capitaliste en
France 1971 p. 315).
10Le paradigme systémique de Raymond Boudon (Né en
1934)
- La logique du social
- les faits sociaux sont le résultat non
intentionnel dactions intentionnelles . (Boudon
1979) Si lacteur a la maîtrise de ses
décisions, la portée de celles-ci lui échappe.
11- lindividualisme méthodologique va de pair
avec un fort déterminisme structurel. - La demande sociétale de compétences (les
besoins de la structure) ne peut pas toujours
satisfaire une offre individuelle de
qualifications. - Les titres scolaires peuvent saccompagner
- dune baisse,
- dune augmentation
- dune constance du statut hérité.
- Boudon formalise des processus médiateurs.
- Les perceptions subjectives de la réalité sont
ainsi reliées aux décisions. Cest la
représentation des contraintes (ou du champ des
possibles) qui sera intermédiaire entre la
structure et les décisions des acteurs. Chaque
décision est une anticipation des chances
objectives.
12 Les relations Structures scolaires/Structures
sociales.
- La sociologie française sest surtout intéressée
au lien existant entre accès au diplôme et
origine sociale. - Il y a effectivement un lien origine/diplôme
- MAIS le lien diplôme/statut semble, lui,
davantage soumis à caution - Cest ce que Boudon a nommé le paradoxe
dAnderson .
13Le paradoxe dAnderson
- une élévation du niveau scolaire ne saccompagne
pas nécessairement dune élévation sociale. - il relève quil y a deux fois moins de fils
situés à un niveau social plus élevé que de fils
situés à un niveau dinstruction plus élevé.
14Niveau dinstruction du fils par rapport à celui du père Statut social du fils par rapport à celui du père Statut social du fils par rapport à celui du père Statut social du fils par rapport à celui du père Statut social du fils par rapport à celui du père
Plus élevé Plus élevé Semblable Plus bas Total Total Total
Plus élevé 134 134 96 61 291 291 291
Semblable 23 23 33 24 80 80 80
Plus bas 7 7 16 22 45 45 45
Total 164 164 145 107 416 416 416
15Raymond Boudon conclut ainsi son livre
- Linégalité des chances
- une diminution de linégalité des chances
scolaires nest pas incompatible avec la
stabilité de la structure de la mobilité que les
données disponibles mettent en évidence.
16Boudon évoque deux moments dans un trajet de
vie
- lallocation dune position dans la structure
scolaire - lallocation dune position dans la structure
sociale - Dans le premier cas, chaque individu évalue
depuis sa position sociale le risque, le coût et
le bénéfice le choix dun cursus scolaire.
Lensemble du processus est modélisable puisquil
est un processus de décision rationnel dont les
paramètres sont la fonction de la position
sociale .
17Au sein du second processus, on distingue deux
stades ou deux variables
- lorigine sociale (effet de dominance)
- Le niveau dinstruction (effet méritocratique)
18Comment expliquer ce paradoxe ?
- ? la structure scolaire se modifie plus vite que
la structure sociale. - ? La réduction de linégalité des chances
scolaires ne résulte pas dune réduction des
inégalités socio-économiques, mais de
laugmentation générale de la demande déducation
sous leffet de facteurs endogènes , et dans une
moindre mesure, exogènes (changements économiques
et technologiques).
19CONCLUSION
- Quel que soit le paradigme, le rôle attribué à la
structure, sa production ou sa reproduction, le
rôle des différentes agences - les explications proposées gravitent davantage
autour du pôle du système que de celui de
lacteur. - Font cependant exception
- Blau et Duncan, pour des raisons idéologiques,
- certains démographes de l INED, repris en 1978
par Scardigli, - des auteurs attachés aux récits de vie
(Terrail) qui se sont attachés aux
caractéristiques de lacteur pour découvrir les
facteurs de la mobilité.
203.2 Les tableaux de mobilité et leur traitement
statistique.
- Cest avant la Première Guerre mondiale
quapparaissent, avec la forme du tableau de
mobilité, certains des procédés statistiques de
son analyse . (Merllié 95)
21Les tableaux Principes.
- Les tableaux de mobilité sociale sont des
tableaux à double entrée, donc susceptibles de
multiples traitements statistiques et de
simulations, présentés soit en valeurs absolues,
soit en pourcentages. Dans ce second cas, les
pourcentages peuvent être calculés de trois
manières
22. par rapport à leffectif total,
Position sociale/Origine sociale CD CM CP Total
CD 10 6 1 17
CM 6 15 10 31
CP 3 14 35 52
Total 19 35 46 100
23. par rapport au total en lignes (tableaux de
destinées)
Position sociale/Origine sociale CD CM CP Total
CD 58,9 35,3 5,9 100
CM 19,3 48,4 32,3 100
CP 5,8 26,9 67,3 100
24ou en colonnes (tableaux dorigines).
Position sociale/Origine sociale CD CM CP
CD 52,6 17,1 2,2
CM 31,6 42,9 21,7
CP 15,8 40 76,1
Total 100 100 100
25- Ils sont nés en même temps que la problématique
elle-même cest en effet au tournant du
siècle quon voit apparaître dans plusieurs pays
dEurope, des travaux empiriques sur la mobilité
sociale qui vont déboucher la même année 1904, en
Grande-Bretagne et en France, sur des tableaux
croisant la profession de fils avec celles de
leurs pères . (Merllié 95)