Title: Cours de mobilit sociale 6
1Cours de mobilité sociale (6)
2Rappel de lépisode précédent
- 3.2 Les tableaux de mobilité et leur traitement
statistique. - 3.2.1 Les problèmes de mesure.
- 3.2.2 Mobilité structurelle et mobilité nette
versus mobilité observée /fluidité sociale. - 3.3.3 Les problèmes damplitude et dintensité.
- 3 .3.4 Les phénomènes de contre mobilité
33.3.5 Les résultats des recherches sur la
mobilité sociale ouvrière.
- La mobilité professionnelle.
- mouvements affectant la population active se
traduisant par des changements demploi,
dentreprise ou de CSP . - (Monchatre et Pottier 2003 p.13)
- Elle est INTRA-GÉNÉRATIONNELLE
4- Elle peut donc correspondre à une immobilité
sociale - (changement demploi dans lentreprise ou hors de
celle-ci, ou à un transfert dune CSP vers
lautre sans glissement dans une échelle
hiérarchique) - une mobilité sociale ascendante ou descendante
(changement de CSP). - Elle peut être volontaire (promotion sociale,
formation continue) - ou subie (stratégie de déclassement de
lentreprise, licenciement).
5- Deux traits la caractérisent aujourdhui
- - une intensité croissante
- - une amplitude de plus en plus faible.
- Lintensité, définie comme la part de la
population active changeant demploi durant une
année, saccroît
- Les changements demploi ou dactivité
observés sur une période annuelle touchent
désormais 16,3 de la population active
aujourdhui contre 12 en 1974. - ( Monchatre et Pottier 2003 p.24).
6- Cette notion doit être complétée par une seconde,
celle de fréquence - ce qui caractérise le plus le modèle actuel de la
mobilité professionnelle, cest linstabilité. - De plus en plus souvent elle nest que la
traduction de la précarisation du travail Cette
mobilité professionnelle est le fait des moins
qualifiés, qui subissent le plus les mobilités
contraintes. - Ce qui est désigné sous le terme de mobilité
professionnelle pourrait dans bien des cas être
nommé précarité
- En parallèle, tous les travaux montrent
limportance croissante du passage par le chômage
et laccroissement des mobilités
géographiques il importe de souligner que la
mobilité descendante augmente également (p.74)
7seconde caractéristique
- une amplitude de plus en plus faible.
- Les entreprise ont agi à la fois sur
- - le mode dorganisation générale du travail
- - le contenu de chaque emploi.
- Elles ont en conséquence réduit les lignes
hiérarchiques et exigent une plus grande
polyvalence
8La stabilité polyvalente
- indique que les marchés internes génèrent
davantage de mobilités horizontales, en raison
dexigences accrues de polyvalence, et moins de
mobilités verticales par promotion. - (Jérome Gautié Destabilisation des marchés
internes et gestion des âges sur le marché du
travail quelques pistes, p.48 .)
9- Dautre part les possibilités de changement
demploi offertes par le marché du travail ne
supposent pas nécessairement un changement de
catégorie - Chez les hommes, la fréquence des transitions
employé/ouvrier saccroît, témoignant dune
démarcation moins nette entre ces deux types
demploi (pp.69 et 74).
10La rencontre de deux intérêts contradictoires
- Les salariés recherchent la mobilité
promotionnelle, cest-à-dire lascension sociale.
- Ils mêlent aspirations quantitatives et
qualitatives avoir plus dargent pour
bénéficier de meilleures conditions de vie, de
travail, dun plus grand prestige et dun contenu
plus intéressant pour ne pas perdre sa vie à la
gagner . - Mais il est un âge au delà duquel celle-ci est
rendue plus difficile elles sont les plus
fréquentes avant 40 ans, condamnant les salariés
plus âgés à limmobilité sociale.
11- Les entreprises
- ont des motivations plus politiques telles que
lindividualisation des situations de travail
pour neutraliser par avance toute velléité
revendicative pouvant se traduire par une
ascension sociale collective. - La mobilité professionnelle est un mécanisme
efficient dallocation des compétences - (Monchatre et Pottier 2003 p.86)
12Un compromis remis en cause
- -le compromis mobilité-promotion sociale est
remplacé par la - - " mobilité-adaptation " qui sannonce moins
favorable aux carrières individuelles mais répond
mieux aux besoins, moins prévisibles et plus
exigeants, des entreprises
13La mobilité inter-générationnelle.
- Destinées sociales des hommes enfants douvriers
et de contremaîtres
14Clé de lecture Sur 100 hommes dont le père
était ouvrier, en 1953 62 sont ouvriers. En 1993,
ils sont 51 fils douvriers à être également
ouvriers. 1 Agriculteurs exploitants 2
Salariés agricoles (Ouvriers agricoles) 3
Artisans petits commerçants (Artisans,
commerçants et assimilés) 4 Industriels, gros
commerçants professions libérales (chefs
dentreprise de 10 salariés et plus, professions
libérales) 5 Cadres supérieurs (cadres,
professions intellectuelles supérieures) 6
Cadres moyens (professions intermédiaires) 7
Employés, personnels de service autres actifs
(employés)
15Part des hommes qui , pour une position sociale
donnée, sont fils douvrier ou de contremaître
- Clé de lecture Sur 100 hommes ouvriers en 1953,
51 sont fils douvriers. En 1993, ils sont 56
ouvriers à être fils douvriers
16Doù viennent les ouvriers ?
- Clef de lecture En 1953, sur 100 ouvriers 17
étaient fils dagriculteurs. Ils sont encore 16
dans ce cas en 1993
17Ce qui caractérise la composition sociale des
ouvriers aujourdhui
- - un déclassement des emplois du tertiaire
qualifiés vers les emplois ouvriers - - un classement dans le tertiaire demplois
ouvriers, qui aboutit mécaniquement à diminuer le
poids des ouvriers dans la population active.
18La thèse de la reproduction.
- lélévation générale de qualification
rapproche-t-elle les enfants des différentes CSP?
19Destinée comparée des fils douvriers et des fils
dartisans, commerçants et patrons
Lecture soit 2 hommes sans diplôme ou
titulaires dun CEP, nés entre 1921 et 1928, lun
fils dartisan, commerçant ou patron, lautre
fils douvrier. Lorsquils ont entre 49 et 56
ans, la probabilité que lun et lautre
reproduisent le statut de leur père est 7,6 fois
plus grande que celle dinverser leur statut
dorigine. Sources enquête Formation et
qualification professionnelle 1977,1985 et 1993
(INSEE).
20La baisse des inégalités scolaires ne réduit pas
les inégalités de chances sociales.
- Quels que soient la génération et le moment de
la carrière considérée, les coefficients de
reproduction caractérisant les trajectoires
relatives de ces enfants de non-salariés et
douvriers ne sont en effet guère plus faibles
que ceux précédemment étudiés. - La concurrence sociale napparaît ainsi guère
plus méritocratique au sein de cette descendance
qualifiée quau sein de la descendance dépourvue
de qualification. (Goux et Eric Maurin 1997)
21La thèse de la fluidité de la classe ouvrière
- Louis-André Vallet conclut à une plus grande
fluidité ainsi quà une amplitude longue et
significative, élevée tant en pourcentage - En 40 ans, les enfants douvriers et de
contremaîtres sont de moins en moins ouvriers et
contremaîtres eux-mêmes et de plus en plus cadres
supérieurs et moyens.
22- Alors quen 1953, 62 des enfants douvriers et
de contremaîtres létaient eux-mêmes, ils
nétaient plus que 51 dans ce cas en 1993,
alors que la proportion devenue cadres supérieurs
et moyens passait respectivement de 2 à 11 et de
8 à 18. (Vallet 1999)
23 quen nombre de fils échappés de leur
classe dorigine
- Dans la population formée des hommes français
de 35 à 59 ans qui ont un emploi en 1993, on
compte 2.713.000 fils de contremaîtres ou
douvriers en raison de laugmentation de la
fluidité sociale intervenue entre 1953 et 1993,
71.000 ne sont pas eux-mêmes ouvriers et, parmi
eux, 34.000 sont cadres supérieurs. - (Vallet 1999)
24La typologie de Claude Thélot
- a construit une typologie au sein de la quelle il
distingue 5 grands types - un immobile
- un contre-mobile
- 3 mobiles
25- 1 Les " ancrés "
- dans une position sociale au début et à la fin de
leur vie, ces hommes font partie de la même
catégorie sociale que leur père. La lignée est
donc stable, ou immobile. - 2 Les " revenants "
- ce sont les hommes qui retrouvent la position
sociale de leur père, après sen être écartés (ou
en avoir été écartés) lors de leurs débuts ce
sont donc les contre-mobiles stricto sensu.
26- 3 Les " transfuges "
- entrés dans la vie active avec le même statut
social que leur père, les transfuges, à la fin de
leur vie, sont dans une autre position, quelle
quelle soit régression, promotion, ou à
côté . - 4 Les " enracinés "
- demblée, ils font partie dune autre catégorie
sociale que leur père et, à la fin de leur vie,
ils y sont toujours. En somme, voilà des
immobiles au sens de la mobilité
professionnelle-, mais des mobiles au sens de la
mobilité sociale le contraire des revenants .
27- 5 Les " déracinés "
- ceux dont la lignée a connu, à travers eux,
trois positions sociales distinctes lorigine
de ces actifs, leur position initiale, leur
position finale sont, toutes trois,
différentes .(Thelot 1982 p.103-104)
28CONCLUSION
- Ce chapitre sest donné pour objectif de préciser
les sources, définir les concepts, décrire les
instruments de mesure, rapporter les conclusions
des auteurs. - Mais mesurer nest pas expliquer.
- Une limite évidente du présent article est
quen concentrant leffort sur la mise en
évidence dune tendance à long terme et sur le
test de sa robustesse, aucune hypothèse na été
formulée, ni a fortiori éprouvée, pour expliquer
le mouvement mis au jour. Cest à cette tâche
quil faut désormais satteler. (Vallet 1999
p. 61 )