Title: Syst
1Systèmes dynamiques
- Jean-Sébastien Pierre
- UMR n6553 EcoBio
- Jean-sebastien.pierre_at_univ-rennes1.fr
- http//www.perso.univ-rennes1.fr/jean-sebastien.pi
erre
2Plan
- Introduction
- Les formalismes
- Systèmes linéaires et non linéaires
- Systèmes linéaires
- Modèles à compartiments
- Résultats connus en dimension 2
- Systèmes non linéaires
- Exemple les modèles de Lotka-Volterra
- Analyse qualitative en dimension 2
- Dimension supérieure à 2, grands systèmes
3Introduction
- Systèmes dynamiques
- Systèmes (éléments en interaction)
- Qui évoluent dans le temps
- Mécanique (ex le pendule)
- Electricité (ex loscillateur)
- Dynamique des populations (prédateurs proies,
compétition) - Biologie évolutive
- Economie (balance commerciale)
- Sociologie (dynamique de groupe, guerre)
- Peuvent être représentés par divers formalismes
4Les formalismes
- Equations différentielles ordinaires
- Equations aux dérivées partielles
- Equations aux différences
- Processus stochastiques
- Algorithmes, objets, réseaux
5Systèmes linéaires et non linéaires
- Equations différentielles
- Systèmes linéaires
- Relation linéaire entre dérivée(s) et fonction(s)
- Solubles analytiquement
- Systèmes non linéaires
- Relation non linéaire entre dérivée(s) et
fonction(s) - Non solubles en général
- Analyse qualitative
6Exemple de système linéaire
- Pharmacodynamique
- Injection intramusculaire
- Au temps t0 on établit une concentration Co dans
le muscle
7Les équations
- Relations linéaires en M et S
8Exemple de système non linéaire
N
P
- Le système prédateur-proie de Lotka et Volterra
9Les équations
- Le produit NP nest pas une relation linéaire
10Et alors ?
- Les systèmes non linéaires sont à la fois plus
riches de comportements et plus difficiles à
étudier que les systèmes linéaires - Les systèmes linéaires possèdent des solutions
explicites - Les systèmes non linéaires en général non
11Méthode
- Nous allons étudier les résultats connus sur les
systèmes linéaires - Et voir que le comportement des systèmes non
linéaires se ramène localement à celui des
systèmes linéaires - On sait alors faire leur étude qualitative
12Les systèmes linéaires
- Ou systèmes à compartiments
13Systèmes linéaires
- Matrice du système linéaire
- Equivalence avec les équations différentielles
dordre n - Solution de léquation différentielle du second
ordre (et dordre supérieur) - Relation de cette solution avec la matrice du
système linéaire
14La matrice du système linéaire
- Sur lexemple de la pharmacocinétique
15Une autre manière décrire le système déquations
16Equivalence avec léquation du second ordre
- Voir annexe pour un système de deux équations
linéaires en général - Considérons un système plus simple
- Cest la loi de la chute des corps
17Cest général
- Voir lannexe
- On obtient une équation du second ordre du type
- Où S et P sont respectivement la somme et le
produit des racines l1 et l2 de léquation
caractéristique
18Allons un peu plus loin
- Lannexe montre que sur un système du type
- Léquation du second ordre équivalente est
19La somme et le produit des racines
- S est la trace
- Et P le déterminant
- De la matrice A du système
20Conséquence
- l1 et l2 sont les valeurs propres de la matrice A
du système - Ceci est de la plus haute importance comme on va
le voir plus loin
21La solution de léquation du second ordre
- La solution générale est de la forme
- Où C1 et C2 sont deux constantes arbitraires
- Et l1 et l2 les racines de léquation
caractéristique - Valeurs propres de la matrice A
22Première conséquence
- Les valeurs propres de la matrice A déterminent
entièrement la solution générale du système - Il suffit de calculer ces valeurs propres pour
avoir cette solution générale - Les constantes C1 et C2 seront déterminées par
les conditions initiales
23Seconde conséquence
- Le type des solutions dépend des racines de
léquation caractéristique, valeurs propres de la
matrice du système - La nature de ces racines (valeurs propres) dépend
du signe du discriminant de léquation
caractéristique - S2-4Pgt0 les valeurs propres sont réelles
- Les solutions sont des combinaisons linéaires
dexponentielles - S2-4Plt0 les valeurs propres sont complexes
conjuguées - Les solutions sont oscillantes, les oscillations
sont amorties, amplifiées ou entretenues
24Les comportements des systèmes linéaires
- Foyers, nœuds, centres, cols
25Solutions et valeurs propres
Déterminant
P
Oscillations
Oscillations
amplifiées
amorties
explosion
stabilisation
Oscillations entretenues
Trace (S)
cols ou points selles
Figure 1 solutions d'un systèmelinéaire, en
fonction des valeurs propres de sa matrice
26Les valeurs propres sont complexes
27Pourquoi cette solution est oscillante ?
- En raison des formules dEuler
- Donc
28Mais la solution est réelle !
- On va se débarasser de la partie imaginaire en
choisissant pour C1 et C2 des complexes conjugués
(cf. annexe) - La somme de deux complexes conjugués es purement
réelle, leur différence purement imaginaire - Et lon obtient
- Ou encore
29Solution oscillante
- Amortie exponentiellement si a est négatif
- Amplifiée exponentiellement si a (partie réelle
des valeurs propres) est positif - On obtient alors un foyer stable ou instable
30Les valeurs propres sont réelles
- Les solutions sont des combinaisons linéaires
dexponentielles. - Exemple le modèle pharmacodynamique
- Exercice déterminer les solutions
31Modèle pharmacocinétique
k1
M
S
k3
32La matrice
- Les valeurs propres sont immédiates
- Parce que la matrice est triangulaire basse
33Les valeurs propres
- Elles sont réelles et négatives ce sont
- -k1
- -k3
34Plus formellement
- Les valeurs propres sont solutions de léquation
35Solutions particulières
36Solutions particulières
37Les systèmes non linéaires
38Exemple prédateurs / proies
- Modèle du à Alfred J.Lotka (1924) et Vito
Volterra(1925)
P
39Etablissement du modèle les hypothèses
- Si la proie était seule, sa population croîtrait
exponentiellement - Si le prédateur était seul sa population
décroîtrait exponentiellement - Les rencontres proies prédateurs se produisent
au hasard (loi daction de masse) - Les rencontres ont un effet instantané sur la
mortalité des proies et sur la natalité des
prédateurs
40Ecriture des équations I Le modèle découplé
41Ecriture des équations II Le modèle couplé
42Recherche des points fixes
43Classification des points fixes
- En fonction de la stabilité
- Attracteurs ou points stables
- Répulseurs ou points instables
- Points selle ou cols
- En fonction des oscillations
- Foyers
- Centres et cycles limites
- noeuds
44Foyers
Plan de phase
Trajectoires
45NŒUDS INSTABLES
Plan de phase
Trajectoires
46NŒUDS STABLES
Plan de phase
Trajectoires
47Points selle ou COLS
48Centres et Cycles limites
49Théorème de Poincaré-Lyapunov
- Au voisinage de ses points fixes, les solutions
dun système non linéaire tendent vers celles du
système linéaire associé - Quest-ce que le système linéaire associé ?
- Considérons le système proie-prédateur de
Lotka-Volterra au voisinage du point (0,0)
50Voir lannexe
- Pour sen convaincre, on peut linéariser le
système au voisinage du point fixe - On utilise pour cela le développement en série de
Taylor, limité à lordre 1
51Etude au voisinage de 0,0
52Système linéaire associé
53La matrice du système linéaire associé
- Matrice jacobienne ou jacobien
54Comment obtient-on cette matrice ?
- On calcule les dérivées partielles de chaque
second membre par rapport à chaque variable pour
les valeurs déquilibre des variables
55On est ramené au cas linéaire
- Le jacobien est la matrice du système linéaire
associé ou linéaire tangent - Localement, les solutions sont celles de ce
système linéaire - Et par conséquent, lallure des solutions
approchées, localement, est déterminée par les
valeurs propres du jacobien
56Points fixes et valeurs propres
57Le point 0,0 est un point selle
P
0
N
58Le jacobien au point fixe non trivial
59Les valeurs propres
60Le second point déquilibre est cyclique
P
N
61La période du cycle
- Les valeurs propres sont des imaginaires purs
conjugués - Au voisinage du point fixe, les trajectoires sont
des sinusoïdes - la pulsation est égale à la partie imaginaire des
valeurs propres soit
62Exercice
- Avec Stella
- Modéliser le système
- Ajuster les coefficients pour que le point
déquilibre non trivial corresponde à 100 proies
et 10 prédateurs - Vérifier la constance des populations en se
plaçant au point déquilibre - Simuler lévolution des populations très près du
point déquilibre (par exemple, 99 proies, 10
prédateurs) - Vérifier la période
- Construire le portrait de phase en séloignant de
plus en plus du point déquilibre
63Allure des trajectoires
64Allure des orbites
Daprès Dajoz 1974
65Exemple 1 Tétranyques et Typhlodromes
66Exemple 2 Paramaecium aurelia et Saccharomyces
exiguus
67Exemple 3 Lièvres et Lynx canadiens
68Où le modèle manque-t-il de réalisme ?
- 1. Le nombre instantané de proies tuées est
directement proportionnel au nombre de proies
présentes. - Tout prédateur est capable de tuer instantanément
un nombre infini de proies. - 2. De même, le nombre de prédateurs engendrés
croît linéairement avec la densité des proies. - Un prédateur est capable de donner naissance
instantanément à un nombre infini de descendants - 3. Le modèle ne prend pas en compte les durées de
gestation, ni les temps d'accés à l'age
reproducteur.
69Manques de réalisme (suite)
- 4. La croissance de la proie est exponentielle.
La ressource peut croître indéfiniment. - 5. La réaction est stoechiométrique. Les
rencontres proies-prédateur se font au hasard. La
proie n'a pas de structure spatiale, ni sociale.
Le prédateur n'a aucune stratégie de recherche.
Il se déplace au hasard. - 6. Le modèle étant continu, en temps et en
effectif, aucune des deux populations ne peut a
priori s'éteindre. Les effectifs de chacune
peuvent devenir infiniment petits.
70Stabilisation, déstabilisation
- Dans la nature, la plupart des couples
proie-prédateur et hôte-parasite semblent STABLES
ou du moins PERSISTANTS - Quest-ce qui peut stabiliser le modèle ?
- 1. La prise en compte de la densité dépendance de
la proie - 2. Certaines formes de réponses fonctionnelles et
numériques
71Prise en compte de la densité-dépendance des
proies
72Le système a TROIS points fixes
73Portrait de champ
P
N
k
74Allure de la solution
- Foyer stable ou nœud stable
1 LIEVRES v. LYNX
600.00
300.00
0.00
0.00
15.00
30.00
0008 08/01/98
LIEVRES
Graph 1 p1 (Prédateur -
75Les fonctions de réponse
- 1. Réponse fonctionnelle (nous allons nous y
attarder) - Le nombre de proies consommée par unité de temps
pour une abondance de proies donnée. - 2. Réponse numérique (on ne létudiera pas)
- Le nombre de descendants produits par unité de
temps pour une abondance de proies donnée.
76Les réponses fonctionnelles
77Stabilité et instabilité
G(N)
q
G(N)
a
N
N
a)
Stabilisante
Déstabilisante
78Pourquoi ?
79Le jacobien
- Son expression générale
- Au point fixe
80Léquation caractéristique
81P est positif
- Le système est stable si S est négatif, cest à
dire si
82En définitive
G(N)
q
G(N)
a
N
N
b)
- La pente de la sécante doit être inférieure à
celle de la tangente ce qui nest possible que si
la fonction est convexe au point Nr2/b2
83Cycles limite
- Le théorème de Poincaré - Bendixon
84Un exemple purement mathématique
- Considérons le système suivant, défini en
coordonnées polaires
85Un cycle limite car
- rgt1 gt r diminue
- rlt1 gt r augmente
- r1 gt r est constant
- Pendant ce temps, langle q saccroit
linéairement - Le système converge vers le cercle de rayon 1
86Le résultat
87Les caractéristiques
- Le point fixe, 0,0 est un foyer instable
- Tout point du cercle déquation
- Tel que agt1 est traversé par une trajectoire
entrante car dr/dt lt0 - Cela démontre quil existe un cycle limite en
application du théorème suivant
88Théorème de Poincaré- Bendixon
- Si un système dynamique de dimension 2 comporte
un point déquilibre instable - Et sil existe un domaine fermé contenant ce
point fixe dans lequel toutes les trajectoires
sont entrantes - Alors, le système converge vers un cycle limite
89Application
- Le modèle de Rozenweig MacArthur
- Modèle de Lotka-volterra modifié
- 1. Croissance logistique de la proie
- 2. Réponse fonctionnelle de type II
- 3. réponse numérique proportionnelle à la réponse
fonctionnelle - Il existe alors un domaine des paramètres qui
conduit à un cycle limite
90Le modèle de MacArthur Rozenweig (1963)
91En dimension supérieure à 2
- De nouveaux attracteurs
- Exposant de Lyapunov
- Critère de Rough-Hurwitz
92De nouveaux attracteurs
- En dimension 2, le nombre dattracteurs possibles
était des plus réduit - Nœuds
- Foyers
- Point-selles ou cols
- Cycles limites et centres
- A partir de la dimension 3, des orbites
chaotiques très complexes peuvent apparaître
les attracteurs étranges
93Un exemple dattracteur étrange lattracteur de
Lorenz
- En 1953 le physicien météorologiste Lorenz montre
que sous certaines conditions, tout élément
dathmospère peut avoir un comportement - Apériodique
- Extrêmement sensible aux conditions initiales
- Il propose un système de trois équations
différentielles qui génère le papillon de
Lorenz
94Le papillon
95Les équations
96Du chaos
- Les trajectoires sont chaotiques
- Apériodiques
- Sensibilité extrême aux conditions initiales
97Exemple biologique
- Huisman, J. and F. J. Weissing (1999).
"Biodiversity of plankton by species oscillations
and chaos." Nature 402(6760) 407-410.
98Adresse du cours
- http//perso.univ-rennes1.fr/jean-sebastien.pierre
/cours
99Ouvrages utiles
- Britton N.F. 2003, Essential Mathematical
Biology, Springer Undergraduate Mathematics
Series, Springer,335p - Pavé A. 1994, Modélisation en biologie et en
écologie. Aleas, 560p - Jean, R. V. (1987).- Une Approche Mathématique De
La Biologie. Gaëtan Morin Ed. Chicoutimi, Canada,
407p. - Jolivet, E. (1983).- Introduction Aux Modèles
Mathématiques En Biologie, Paris, Masson, 151p. - Lebreton, J. D., et Millier, C. (1982).- Modèles
Dynamiques Déterministes En Biologie. Masson,
Paris. - May, R. M. (1978).- Mathematical Ecology, Wiley
sons