Prise en charge des victimes - PowerPoint PPT Presentation

1 / 60
About This Presentation
Title:

Prise en charge des victimes

Description:

Le suivi du point de vue de la psychoth rapie cognitive et comportementale ... les associations de victimes ( INAVEM) qui aident la victime dans ses d marches avec la ... – PowerPoint PPT presentation

Number of Views:230
Avg rating:3.0/5.0
Slides: 61
Provided by: gailloch
Category:
Tags: aident | charge | des | prise | victimes

less

Transcript and Presenter's Notes

Title: Prise en charge des victimes


1
Prise en charge des victimes
A.Ponseti-Gaillochon Psychologue
  • Le suivi du point de vue de la psychothérapie
    cognitive et comportementale

2
Particularité de la prise en charge des victimes
  • Quelque soit l orientation thérapeutique
    proposée,la prise en charge des victimes consiste
    en un travail de collaboration en réseau avec 3
    niveaux interactifs
  • laccompagnement social
  • -la Procédure civile ( CIVI, fond de
    garantie)
  • -les associations de victimes ( INAVEM) qui
    aident la victime dans ses démarches avec la SS,
    la Cotorep, les compagnies dassurances
  • - les acteurs de laccompagnement social le
    médecin traitant,le psy, le médecin conseil, les
    services sociaux

3
Particularité de la prise en charge-suite
  • Laccompagnement judiciaire des victimes
  • - Où se situe la victime lors de son
    parcours judiciairela plainte ( les difficultés
    parfois à faire cette démarche, les frais de
    justice qu elle pourra percevoir, laide
    juridictionnelle, la médiation pénale,
    linstruction, le procès pénal, laction civile
  • - les modes de saisies de la CIVI
  • - les acteurs de laccompagnementavocats,
    associations de victimes ( partie civile),
    lINAVEM

4
  • La prise en charge médico-psychologique
  • en urgence
  • Le defusing ( expression immédiate du vécu et
    des émotions) sur place, le plus tôt possible par
    rapport à lévènement
  • Le debriefing, intervention psychologique
    post-immédiate, au plus tôt 48h ,jusquà 10, 15
    jours , après lévènement
  • Le suivi psychothérapique
  • les différentes psychothérapies possibles
  • Les traitements médicamenteux
  • Les groupes de parole

5
Les psychothérapies
  • Passée la phase de stress aigu ,des symptômes
    gênants peuvent persister et gêner le
    fonctionnement psychologique et social de la
    victime et nécessiter une prise en charge plus
    spécifique.
  • Le Pr.Crocq signale que ces symptômes sont
    caractérisés par un triple blocage de la
    personnalité
  • - blocage de la fonction de filtration état
    d alerte permanent, évitement avec incapacité de
    distinguer dans l environnement les stimuli
    dangereux des anodins
  • - blocage de la fonction de présenceperte
    d intérêt pour les activités antérieurement
    motivantes
  • -blocage de la fonction d affection incapacité
    à aimer réellement les autres, impression de ne
    pas être aimé, ni soutenu.
  •  Le trauma recolore le passé, envahit le présent
    et bouche l avenir  Freud.
  • Plusieurs approches psychothérapiques peuvent
    être proposées psychodynamiques,
    cognitivo-comportementale, gestalt, hypnose,EMDR
    .
  • D une manière génarale, les plus efficaces
    celles qui permettent la réévocation de
    lévénement traumatique dans un environnement
    rassurant et chaleureux.

6
Les modèles théoriques en TCC-1-
  • Le modèle de Mowrer(1960)
  • Il stipule que le traumatisme est une situation
    dhorreur provoquant une réponse spécifique, de
    type physio, cognitivo_comportemental et
    affectivo-émotionnel.
  • Le modèle cognitif incorpore les éléments du
    modèle comportemental et explique quune personne
    subissant un événement traumatique développe une
    structure de peur en 3 points des stimuli, des
    réponses, des significations associées au
    stimulus et à sa réponse (modèle de FOA).
  • Importance donnée à linterprétation car le
    trauma vient en contradiction avec les croyances
    communes et les schémas personnels préexistants,
    à savoir  le monde est sécurisant, les
    évènements sont prévisibles et contrôlables, rien
    de mal ne peut nous arriver et on peut gérer
    nimporte quel événement qui nous arrive dans la
    vie 
  • Le modèle dHorowitz(1986).
  • Il intègre les concepts psychanalytiques ,
    comportementaux, comme la gestion du stress, le
    traitement cognitif de linformation de
    Piaget.(2phases 1- accomodationet
    assimilation-2- déni et détachement des affects)

7
Les modèles théoriques en TCC-2-
  • Le modèle de Jones et Barlow(1992)
  • Il développe un modèle bio-comportemental
    intégratif centré sur la réponse de stress sur 4
    niveaux
  • -la vulnérabilté biologique(prédisposition au
    stress)
  • -Les évènements de vie
  • -La réaction de stress vraie alarme 
  • -La vulnérabilité psychologique alarme
    apprise  
  • Le modèle de Stekeete et Rothbaum(1989).
  • Cest la manière dont le sujet perçoit le
    stimulus initial traumatique qui va déterminer la
    réponse de stress.
  • Le modèle de Joseph, Williamns et Yule( 1995).
  • Modèle intégratif prenant en compte les facteurs
    de personnalité, mais aussi les facteurs
    perceptivo-cognitifs comme lévaluation des
    causes et des conséquences de lévénement
    traumatique.

8
Perspectives de recherches et avancées
thérapeutiques
  • Deux axes
  • les facteurs de risque dapparition des troubles
  • Les facteurs de vulnérabilité
  • Il existerait une corrélation entre la gravité
    objective des agressions et le risque pour la
    victime de souffrir ultérieurement dun stress
    post-traumatique.(gravité, durée, intensité
    corrélées avec la sévérité du trouble
    post-traumatique).
  • Certains toutefois sen sortiront indemnes
    existence de facteurs protecteurs (de résilience)
    et des facteurs pathogènes de vulnérabilité au
    stress (Lopez,1998)
  • Hypothèses avancées
  • 1- existence danomalies génétiques enzymatiques
    et hormonales ( inhibition de laxe hypothalamo
    hypophyso-cortico-surrénalien, avec augmentation
    de la réponse noradrénergique)
  • 2- existence danomalies du développemnt causées
    par des traumatismes infantiles précoces
  • à lorigine de troubles affectivo-émotionnels
    séquellaires et dune fragilité de la
    personnalité.

9
Lapproche cognitivo-comportementale-1-
  • Plusieurs entretiens initiaux prise de
    contact,analyse fonctionnelle, évaluation par le
    sujet et le thérapeute, mise en place dune
    relation de confiance, information sur le
    déroulement probable de la prise en charge
  • La prise en charge TCC découle de la séquence
    conditionnée par le traumatisme
  • émotion ( peur, effroi, ..)

  • Comportement cognitions
  • Evitement
    danger

10
Les premiers entretiens
  • Doit permettre
  • de raconter son histoire en se sentant écouté,
    compris et reconnu
  • Détablir une alliance thérapeutique
  • Dévaluer le niveau de fonctionnement du sujet
  • Didentifier ce qui est positif dans son discours
  • Détablir des objectifs de prise en charge
  • De renforcer un sentiment despoir et
    defficacité personnelle
  • Dintroduire les moyens dévaluation
  • Nécessiter dinformer la victime sur
  • quest ce que le PTSD
  • Quelle est son évolution
  • Comment la TCC va agir sur le PTSD
  • Combien de temps cela va durer
  • Lutilité dun traitement psychotrope
  • Lutilité de traiter certains problèmes comme
    lalcool, la prise de substances psychoactives ,
    la dépression avant de mettre en place une TCC

11
Informations à la victime
  • Lapproche TCC est une démarche didactique qui
    comprend certaines informations nécessaires
  • si lévénement vécu peut être anormal, les
    réactions de la victime s expliquent face à la
    confrontation au réel de la mort la victime
    n est pas folle, ce qu elle a vécu a perturbé
    ses moyens habituels de défense et généré des
    symptômes désagréables bien qu attendus.
  • Définir le stress, le rôle des évitements , celui
    de lentourage
  • Expliquer les symptômes en terme de tentative de
    digestion et de gestion
  •  le flashbacktentative de digérer
    lexpérience, lévitement une stratégie de
    diminution du stress, la dissociation , un
    mécanisme auto-protecteur 
  • renforcer lespoir et lefficacité personnelle(
    possibilités de rechute, les échecs de copings
    sont transitoires)
  • Renseigner sur les représentations sociales sur
    la victime  si elle a été violée, cest
    quelle la cherché ou  il faut tourner la
    page  ou  préserver la famille à tous prix  ou
     le mieux à faire, cest doublier 
  • Renseigner sur les procédures juridiquesdémarches
    , associations, avantages et inconvénients de la
    poursuite

12
Quels sont les individus à risque?
  • Les personnes qui
  • nont pas de stratégies dadaptation
  • ont du mal à retrouver e moindre souvenir positif
  • sont toujours à la recherche de sens quils ne
    trouvent pas
  • souffrent dintrusions et narrivent pas à
    digérer lexpérience
  • comparent la vie telle quelle aurait pu être si
  • sont nostalgiques davant le trauma
  • se considèrent responsables ou coupables
  • se considèrent victimes , avec peu despoir que
    leurs vues saméliorent
  • -avec une haut niveau dhypervigilance
  • à la pensée dichotomique et globalisante

13
Les résilients
  • Les personnes qui
  • se comparent aux autres moins chanceux
  • Identifient les points positifs
  • Imaginent en quoi ça aurait pu être pire
  • Arrivent à trouver des points positifs à
    lexpérience, ont un renforcement de lestime de
    soi, des liens familiaux, des capacités
    dadaptation
  • Sont centrés sur autrui, pas sur eux uniquement
  • Cherchent à utiliser lexpérience pour aider les
    autres dengager dans un mouvement associatif ou
    militant

14
La relation avec la victime
  • Elle est particulièrement complexe
  • Certains aspects interpersonnels du trauma
    comme les sentiments de méfiance, damour, de
    haine, de colère, de désir de vengeance se jouent
    dans la relation thérapeutique  transfert
    traumatique 
  • Lalliance thérapeutique est très importante
  • Il sagit de la création dun espace de confiance
    et de sécurité où la parole permet dinscrire
    lévénement traumatique dans lhistoire du sujet,
    de lui redonner confiance dans ses capacités de
    contrôle. ( si possible face à face , plutôt que
    derrière le bureau)
  • Instaurer une relation chaleureuse
  • Ecouter sans jugement, sans neutralité, sans
    silence, mais avec empathie se taire pour
    laisser parler, parler pour faciliter la parole
    et pouvoir tout écouter sans réaction négative.
  • Montrer que lon est daccord sur les faits
    décrits et ressentis, mettre en mots lémotion
    qui nest pas reconnue ou non acceptée pensez-vo
    us avoir été lâche? 
  • Prendre parti pour la victime, faute de quoi,
    elle ne peut nous faire confiance, si on émet un
    doute quant à son histoire

15
L approche cognitivo-comportementale-2-
  • Entrainement à la gestion de lanxiété
  • - relaxation, contrôle respiratoire
  • Traitement comportemental
  • -lexposition en imagination sur le
    souvenir traumatique et les signaux associés
  • - lexposition in vivo aux situations
    évitées (après exposition en imagination, si
    besoin)
  • Traitement cognitif
  • -la restructuration cognitive
  • - la résolution de problèmes
  • Entrainement aux compétences socialesaider le
    patient à mieux satisfaire ses demandes, à
    sadapter à son environnement, à mieux exprimer
    ses émotions

16
Les échecs de la thérapie
  • On peut observer certains points de blocage qui
    compromettent le type de travail proposé
  • la résistance au travail dexposition (
    dissociation importante ,encore à distance)
  • Labsence danxiété pendant lexposition
  • Trop danxiété pendant lexposition
  • Léchec dhabituation( l exposition opère une
    sorte de désensibilsation, mais parfois, certains
    sujets ne peuvent y accéder)
  • La non - compliance aux exercices ( ne pas faire
    la relaxation, ne pas s exposer in vivo
    analyser ces résistances)
  • Les périodes de procès, conflit avec les
    assurances

17
La gestion des émotionsla relaxation et le
contrôle respiratoire
  • Le but est de donner aux patients
  • les moyens de faire face à lhyperactivité
    neuro-végétative, aux réactions physiques et
    émotionnelles déclenchées par la reviviscence du
    traumatisme.
  • La possibilité d augmenter le sentiment
    dauto-efficacité et leur permettre de supporter
    leurs sensations physiques émotionnelles
    ressenties lorsquils sexposent aux situations
    rappelant lévénement traumatique.

18
Les différentes relaxations
  • Le contrôle respiratoire
  • Le training autogène de Schultz
  • La relaxation de Jacobson
  • Auxquelles on associera
  • la visualisation
  • larrêt de la pensée-distraction

19
Techniques d exposition préalables
  • Efficacité prouvée chez les anciens combattants
    et les victimes de viol
  • Impact sur les symptômes   positifs 
    intrusions, hypervigilance
  • moindre impact sur les symptômes  négatifs 
    émoussement affectif, retrait social, sentiment
    d aliénation ou d être coupé des autres
  • risque augmentation de l anxiété,
    revictimation, alcoolisation
  • pour les sujets stabilisés alliance
    thérapeutique indispensable.

20
Exposition
  • Perspective comportementale de FOA
  • Modèle inspiré des travaux de Lang l expérience
    traumatique stockée dans des structures ou des
    schémas l exposition permet
  • - d activer les schémas
  • - de surmonter l évitement
  • -de découvrir l absence de danger
  • Modèle de construction narrative de Van der Kolk
    les souvenirs traumatiques sont fragmentés et peu
    assimilés le sujet doit les transformer en
    langage cohérent, dans une histoire cohérente.
  • Reprendre l histoire permet de retrouvée une
    chronologie ordonnée et d intégrer les souvenirs
    dans un cadre cohérent

21
Lexposition à la situation traumatique (
critères B et C)
  • Il est nécessaire dexpliquer à la personne
    traumatisée le bien fondé de cette stratégie qui
    peut paraître paradoxale.Elle se fait les yeux
    fermés habituellement, mais on peut également
    proposer une exposition les yeux ouverts avec
    utilisation des mouvements oculaires, style EMDR.
  • Elle doit se faire dans un environnement calme et
    rassurantsilence, intimité, divan, fauteuil
  • Jamais pratiquée en urgence.
  • Sassurer que la personne soit prête à cette
    évocation,quelle arrive suffisamment à gérer
    son anxiété.
  • Etre très souple tenir compte du parcours
    judiciaire et des procédures en cours qui peuvent
    parasiter les séances.
  • Se mettre daccord sur un nombre minimal de
    séances

22
Lexposition 2-
  • La personne traumatisée essaie naturellement
    déchapper aux sensations éprouvées et voudrait
    tout oublier tout de suite  oublier cest faire
    comme si cela ne sétait pas produit .
  • La victime saperçoit que la moindre évocation de
    ce qui vient darriver amène des sensations
    physiques effroyables, et une impression de mort
    imminente, identiques à celles ressenties lors de
    lévénement.
  • On observe 2 types dévitement
  • la peur et lévitement des souvenirs
  • La peur et lévitement des stimuli rappelant
    lévénement.
  • Ils sont liés à la peur de retrouver des
    sensations dangoisse et de souvenir, dune part
    et dautre part à la culpabilité éprouvée, à la
    recherche de reprise de contrôle sur elle-même

23
Lexposition-3-
  • But de lexposition
  • Faire évoquer les souvenirs traumatiques jusquà
    ce quils ne soient plus associés à des réponses
    émotionnelles et cognitives aversives éloigner
    le passé du présent, comme dans un film
    dhorreur.
  • Modalités de lexposition
  • 1- dans un environnement calme, rassurant
    ,confortablement assis ou allongé, il est
    important de créer une relation chaleureuse et
    empathique.
  • -assurer la victime quon croie ce quelle
    rapporte et ce quelle éprouve
  • - le sujet doit ressentir le fait que nous
    connaissons ses troubles et que lon comprend sa
    souffrance.Difficultés le sujet dissocié, celui
    qui refuse de parler, celui qui ne supporte pas,
    ainsi que le thérapeute

24
Lexposition 4-
  • 2- On linformera et on discutera les principes
    et les buts de la thérapie faire accepter les
    émotions comme normales, justifiées et adaptées
    au danger et à la peur ressentie au moment du
    trauma
  • faire accepter que ces émotions sont liées au
    passé, ne sont plus utiles maintenant le travail
    dexposition est possible
  • 3- expliquer et obtenir un nombre minimal de
    séances(au - 12)
  • 4- faire relater minutieusement les faits, (tout
    en étant vigilant à l expression émotionnelle)
    déjà racontés plusieurs fois, avec le sentiment
    dêtre mis en doute ou avec un sentiment de
    honte-décrire les conséquences immédiates et
    tardives
  • 5- Relever les comportements dévitement afin de
    préparer les étapes de lexposition exposition
    au récit et aux souvenirs/ exposition aux
    stimuli.

25
Lexposition-5-
  • 5- répétition de la séance dexposition jusquà
    diminution dau moins de la moitié de létat
    danxiété.
  • On utilise donc la relaxation si besoin, et /ou
    le contrôle respiratoire.
  • Après avoir appris à se relaxer pendant quelques
    séances, le patient sexpose à la scène
    traumatique en imagination.
  • Paupières closes, le patient raconte la scène
    traumatique avec ses détails, ce quil voit, ce
    quil ressent, au temps présent.
  • Le rôle du thérapeute consiste à lencourager à
    se maintenir dans la scène, à laider à évoquer
    de la manière la plus réaliste possible et au
    temps présent les émotions associées à la
    situation.
  • La durée est de 45 minutes on peut proposer 1 à
    3 séances par semaines, et ce pendant 10 à 20
    séances, parfois moins.

26
Séance d évocation de l événement
traumatiqueRestructuration cognitive-ex de cas
clinique-
  • Il s agit d une jeune femme algérienne, née en
    1961, vivant en France avec son mari et ses 2
    petites filles.Ses parents vivent en Algérie et
    ses 3 surs sont également depuis une quinzaine
    d années en France.
  • Un collègue psychiatre l adresse à la
    consultation de TCC en 1999.
  • Déjà reçue aux urgences en 1989, alors âgée de 28
    ans, pour vertiges rotatoires, précédés de
    céphalées diffuses, suivies de nausées et
    vomissements, plusieurs fois par semaines, et ce
    depuis déjà plus de 6 mois.Mme m est rescapée du
    déraillement du train en gare de Lyon de 1988.
  • A l époque, elle n avait pas été adressée en
    consultation de psychiatrie et il n existait pas
    de prise en charge spécifique du PTSD.
  • L apparition des troubles est survenue peu après
    cet événement, après une période de cauchemars et
    d images intrusives où elle revoyait
    l événement.

27
  • En 1989, elle présentait un épisode anxieux avec
    palpitations, sueurs, tremblements, peur de
    mourirnotamment lorsqu elle prend le RER et que
    celui-ci s arrête dans un tunnel .
    Progressivement, elle n arrive plus à prendre
    les transports en commun RER, métro, bus
  • Adressée en premier lieu en thérapie analytique,
    elle arrête rapidement ses rendez-vous.
  • Elle est revue en juin 1999 pour attaques de
    panique aux urgences du CHIV, avec vertiges,
    palpitations, sueurs , tremblements, oppression
    thoracique et impression de mort imminente.
  • On lui conseille de prendre RV avec moi, ce
    qu elle ne fera qu en septembre 1999.

28
  • En septembre 1999, le tableau présenté est celui
    d un Zd anxio-dépressif important avec trouble
    panique et agoraphobie.Son médecin traitant lui
    avait prescrit du Déroxat 1cp et du xanax 0,25x3.
  • Elle est mariée et a 2 jumelles.Elle se sent
    agressive, a peur de mourir, de rester seule et
    d être dans le noir.
  • Histoire personnelle Issue d une fratrie de 6
    enfants, elle n est pas élevée par sa mère, mais
    envoyée en France chez sa tante, lorsqu elle
    avait 1 an.. Elle ne connaît son père qu à
    l âge de 8 ans et en exprime une grande
    souffrance .Son père est tué en Algérie en 1971
    alors qu il  travaillait pour la France 
    dit-elle.
  • Dès le premier entretien, j aborde le problème
    de l événement traumatique et ses conséquences
    actuelles qui me font posé le Dg d Etat de
    stress post-traumatique chronique avec en
    comorbidité un trouble panique et agoraphobie,
    ainsi qu un état dépressif moyen.
  • La prise en charge qui s en suit abordera les
    différents aspects.

29
  • On précise l  analyse fonctionnelle, et l 
    évaluation avant traitement donne les scores
    suivants
  • Horowitz 75 avec critères d intrusion30/
    critères d évitement 35
  • HAD 32 avec A 18 et D16
  • FFS III 256 avec cotation maximum sur les items
    agoraphobiques
  • Questionnaire de dissociation peri-traumatique
    25/40
  • Je propose à Mme M de lui apprendre à contrôler
    son anxiété,grâce à la relaxation, de gérer les
    crises d angoisse aigüe, par HV et CR,
    d aborder l exposition en imagination à
    l événement traumatique car elle présente des
    flashbacks et des cauchemars répétitifs
    journaliers qui n ont pas cessé depuis 10 ans.
    Par ailleurs, un travail d exposition
    progressive aux situations phobogènes, incluant
    la reprise des transports en commun.

30
  • Mme M qui entend mal depuis le déraillement, ne
    saisit pas toujours bien les consignes données et
    la difficulté réside dans le maintien des séances
    et la compliance aux exercices.Il est nécessaire
    de négocier avec elle régulièrement la prise en
    charge , mais grâce à une certaine souplesse,
    nous arrivons à progresser dans la prise en
    charge TCC.
  • Au bout d un an,la prise en charge est arrêtée à
    sa demande. Elle a déménagé entre temps et il lui
    est difficile de venir régulièrement. Toutefois,
    elle va mieux, ne fait plus de cauchemars, n a
    plus d images intrusives elle gère son angoisse
    et n a plus d attaques de panique. La plus
    grande difficulté a résidé dans l exposition in
    vivo, car Mme M. ne travaillant pas, elle avait
    peu envie de s exposer régulièrement aux
    transports en commun. Elle prend néanmoins le
    bus, arrive à aller en RER jusqu à gare de Lyon.

31
Séance d évocation de Mme M...
  • Après quelques instants de relaxation, je propose
    à Mme M de se rappeler l événement et de
    l évoquer en parlant au présent.
  • C est l été. Nous sommes en juin 1988.
    J aimerais que vous vous rappeliez les moments
    ayant précédé le drame.
  •  il fait très beau, c est la fin d après-midi.
    Vers 18h, je crois, je sais plus exactement.j ai
    passé une super journée au travail, l ambiance
    est bonne, on arrête pas de raconter des blagues,
    de parler de nos projets de sortie du soir .
  • Je sors de mon travail, comme d habitude, à
    Montreuil. Mon copain est là, il est venu me
    chercher comme d habitude. .
  • Continuez , s il vous plait
  •   on part tous les 2 vers le métro Robespierre,
    en direction de Nation. On rigole, tout va bien.
  • Est-ce que vous vous souvenez de ce dont vous
    étes entrain de parler?
  •   On faisait des projets de vacances, on a prévu
    d aller en Normandie cet été ...

32
  • Si vous le voulez-bien, restez à repenser à ce
    moment agréable? Comment vous-sentez-vous?
    Ressentez-vous une gêne, une émotion
    particulière?
  •   non, ça va bien,  
  • Bien, reprenons alors!
  •   Arrivés à Nation, on a pris le RER ( vous
    prenez le RER). Oui, on prend le RER A en
    direction de gare de Lyon ( A1). Je regarde les
    panneaux, pour voir les horaires je vois plein
    de gens sur le quai, plus que d habitude...
  •   je dis à Rachid on est en retard, on a
    peut-être raté le train. Je suis stressée ( A3).
    Je voudrais qu on aille au cinéma ce soir. Ah
    non! Il est en retard en fait. On va peut-être
    arriver à le prendre! 
  • Vous sentez-vous énervée?
  •  Oui, je veux être à l heure au ciné .Je
    ressens cet énervement, là, en ce moment, à moins
    que ce soit de l anxiété, j sais pas 

33
  • Vous pouvez respirer comme je vous l ai montré!
    .
  • Vous y êtes?
  •   oui ça va mieux. 
  • Continuons alors.
  •  On a descendu les escaliers, le train était
    là  ( vous descendez .. Et le train est là..)
  • Restez à cet instant, que voyez-vous?
  •   il y a d autres personnes qui descendent vite
    , comme nous, on a l impression de se marcher
    dessus c est casse-pied on se bouscule trop 
  • respiration accéléréevous semblez avoir du mal à
    respirer! Vous sentez-vous angoissée?
  •  oui, ça commence à monter  ( A5)
  • Que se passe t il à ce moment?
  •   ça vient trop vite, les images! J ai le cur
    qui cogne...

34
  • Essayez de respirer comme je vous l ai montré!
    Allez-y, prenez votre temps!
  •  On monte dans le RER, mais pas dans les
    premiers wagons, on se met au milieu quand on
    peut. 
  • Y a t il une raison particulière à cela?
  • Non j aime bien , c est tout. C est bizarre,
    pourquoi le train ne démarre pas!Qu est-ce qui
    se passe, pourquoi il met autant de temps?
  • Que ressentez-vous exactement?
  •   je ne me sens pas bien, j ai chaud,
    d ailleurs, il fait chaud, on est debout, serrés
    comme des sardines! 
  • restez quelques instants supplémentaires dans le
    wagon, entrain d attendre. Que voyez-vous? Que
    se passe t il autour de vous?
  •   Y a une dame juste à côté de mon ami. Elle
    tricote. Elle doit faire un pull rose. Elle doit
    bien avoir 50 ans. Elle est en bleu marine.
    J aimerais bien savoir tricoter , moi aussi!Y a
    un monsieur qui lit Libé il a du mal à tourner
    les pages..Ils ont pas l air stressés, moi si..

35
  • Moi, j aime pas attendre et puis j aime pas
    trop le train , dans les souterrains, j ai peur
    que le plafond nous tombe dessus! Il fait très
    chaud, c est intenable. 
  • continuons, voulez-vous?
  •  Ensuite, alors là, c est dingue j ai entendu
    un grand boum, comme une explosion. Tout le wagon
    a bougé .. (A8)
  • . J ai entendu comme une grande explosion alors
    là c est grave, ça me résonne dans la tête, je
    comprends rienDes gens sont tombés, moi aussi.
  •   Y aune bombe, ou alors le train n a plus de
    freins! 
  • Pouvez-vous rester dans la situation, en
    respirant?
  • J y arrive pas, y a la suite qui vient!
  • N allez pas trop vite , restons au moment ou le
    train a bougé.
  • Y a des gens qui tombent, ils saignent! Qu est
    ce qui se passe?Le train n a plus de freins!

36
  • Faut je sorte de là. Il faut que je sorte! Ou est
    Rachid?
  • Est-ce qu il ya un carreau pour sortir? A7
  • Y a pas de carreau! Il faut que je sorte de là!
  • Dans ma tête, je voulais me jeter à travers la
    fenêtre, car pour moi, le train n avait pas de
    frein!  Mme M hyperventile
  • C .respiratoire pendant 1 minute, les signes
    s estompent. Mme M ouvre les yeux. (
    échappement)
  • Non, gardez les yeux fermés! Je sais que c  est
    pénible, mais comme je vous l ai expliqué, il
    vaut mieux que l anxiété baisse
    d elle-mêmeFaites-moi signe dès que vous pouvez
    continuer.
  • On y va!Reprenons à cet instant, où vous voyez
    les passagers tomber.Est- ce que vous visualisez
    ce qui se passe?
  •   Oui j y suis. J entends des cris des
    passagers, comme moi. Mon dieu, mon ami. J ai
    oublié mon ami! . Quelle horreur! J ai même pas
    pensé à lui! Je vais mourir au secours, faites
    quelque chose! 

37
  • Faut que je sorte! faut que je sorte de là. Je
    monte sur des gens, j ai griffé quelqu un, je
    marche dessus! A10
  • j étouffe, j arrive plus à respirer! 
  • Nous allons calmer ensembles la respiration,
    laissez aller tout votre corps, donnez-moi les
    mains, allez, on respire ensemble..c est bien,
    continuez, voyez, les signes s estompent.
  • Est-ce que cela va mieux?
  •   oui, ça redevient plus normal  A7
  • Un contrôleur arrive  calmez-vous, on vous
    fera sortir, dès qu on pourra
  •  Je veux sortir tout de suite! ( pleurs)
  • les gens essaient de sortir, moi aussi, je marche
    sur des gens. Y a plein de fumée, j ai mal aux
    oreilles!Ah, je vois Rachid, il était pas
    loin(automatismedissociation péri-traumatique?)
  • Je pars avec On part tous les deux et j appelle
    quelqu un pour qu on vienne nous chercher.

38
  • On est vivants! On est vivants!on s en est
    sortis!
  • C est vraie vous êtes sauve et vous êtes là,
    maintenant.A la maison, je suis arrivée, mon
    copain m a dit   viens voir les morts à la
    télé 
  • je me mets à pleurer. J étais presque morte
    aujourd hui ( A 6)Y a plein de morts à la
    télé il y a une dame en blanc avec des
    chaussures rouges 9a aurait pu être moi!
    Pourquoi j suis encore là
  • je pensais pas qu il y avait tant de morts.
    Comment ça se fait qu on est vivants?on aurait
    du être tous morts!C est le destin! Allah est
    bon!Je devais vivre.
  • Mais voyez comment je suis maintenant. J arrive
    plus à sortir de chez moi, ni à prendre les
    transports en commun.
  • Reprise de la relaxation.
  • Cela va t il mieux?  oui, je me sens moins
    anxieuse, encore un peu, mais moins A3.Fin de la
    séance.

39
Lexposition in vivo aux situations redoutées ou
évitées
  • Elle se fera dans un second temps, où si le
    patient se sent prêt , entre les séances
    dexposition en imagination.
  • Il est nécessaire de bien gérer son aspect
    émotionnel pour pouvoir affronter les situations
    anxiogènes, qui seront abordées progressivement
    selon une hiérarchie établie avec la victime et
    en accord avec le thérapeute.
  • Chaque situation doit avoir permis le processus
    dhabituation avant daborder la suivante.

40
Exposition in vivo 2-
  • Exemple de hiérarchie de situations anxiogènes
  • Mme C.., 32 ans,avocate, se présente seule à la
    consultation en juillet 2003, suite à une
    agression subie dans son parking en juin 2003.
  •   j ai été agressée par un inconnu , non armé,
    avec une casquette,alors que je rentrais chez moi
    à 20h15.Il m a empoignée par le cou pour tenter
    de me dérober mon collier , il m a jetée
    violemment par terre. Elle crie, personne ne
    vient. Son genou droit est blessé. Elle regagne
    son appartement, seule et s écroule sur son
    canapé, en larmes 
  • Non seulement Mme C revit la scène depuis, mais
    éprouve des signes d anxiété très importants (
    palpitations, sueurs, tremblements) à tel point
    qu au bout d une quinzaine de jours, elle ne
    sort plus de chez elle le soir, restreint ses
    loisirs et ses activités sociales.Elle refuse les
    invitations le soir.Sa vie professionnelle est
    complètement perturbée.
  • Les stimuli générant un seuil élevé d anxiété
    sont arriver dans son parking (7), voir surgir
    son agresseur(8), le regard de son agresseur (
    9), le contact corps à corps(9), solitude après
    l agression (9)

41
Hiérarchie de situations anxiogènes qui seront
abordées progressivement
  • Situations évitées Degré
    de malaise (évalué de 0 à 10)
  • sortir seule le soir
    10
  • se rendre sur les lieux de l agression
    10
  • ( parking-résidence)
  • accepter une invitation le soir
    10
  • aller au cinéma, au yoga..
    10
  • s approcher d un homme
    9
  • Affronter son associé (climat conflictuel)
    8
  • supporter des conversations évoquant l agression

42
Exposition en imagination aux situations
anxiogènes
  • Rester seule chez elle après avoir bien vérifié
    portes et fenêtres -0-
  • sortir le jour pour aller à son travail-1-
  • aller au supermarché ( rentrer avant 18h)-2-
  • Aller se garer dans son parking privé, le jour-4-
  • aller se garer en ville , dans un parking
    souterrain , de jour-4-
  • aller au supermarché (rentrer après 18h)-7-
  • revenir d une invitation le soir, seule -8-
  • croiser un homme qui porte une casquette-9-

43
Le traitement cognitif
  • Face à des évènements douloureux les émotions
    comme la tristesse, lanxiété, la colère , la
    contrariété, le regret sont adaptées
  • Si la douleur est trop forte, les émotions
    peuvent se transformer n anxiété permanente,
    crises de colère, état dépressif, apitoiement sur
    soi.
  • Notre mémoire à long terme renferme des systèmes
    de croyance façonnées par nos apprentissages, nos
    expériences, se traduisant par une vision
    personnelle du monde , des autres et de soi.
  • Quand un événement survient, nous lévaluons et
    le confrontons à notre système de croyances.
  • Lorsque nous vivons un événement traumatique, la
    menace de mort fait que nos croyances sont mises
    à défaut et sécroulent.
  • Le traumatisme peut changer radicalement nos
    croyances  on nest en sécurité nulle part ,
     tous les hommes sont des violeurs .

44
  • L approche cognitive a pour but d aider le
    sujet à prendre conscience de sa manière de
    penser et de se représenter, et à apprendre à
    modifier celle-ci.
  • Les thèmes fréquemment abordés l injustice,
    l impuissance, la confiance, la valeur de soi,
    le contrôle, la prévisibilité, la sécurité.
  • Il ne s agit pas de corriger les pensées
    irrationnelles, mais d aider le sujet à prendre
    conscience des avantages et inconvénients d un
    système de croyance.

45
La restructuration cognitive
  • Lévénement traumatique va activer, en les
    aggravant ou en les modifiant des schémas
    cognitifs centrés sur 3 thèmes essentiels
  • -prévisibilité- les évènements auraient-ils pu
    être prévus par la victime ou dautres personnes?
  • -Contrôlabilité- le patient croit-il que lui ou
    les autres auraient pu empêcher ou modifier les
    évènements et leurs conséquences? Avec   je ne
    peux plus rien contrôler de ce qui marrive  (
    sur quels domaines pouvez-vous avoir un de
    possibilité de contrôle possible.
  • lister les cpts qui ont un résultat
    escompté-sengager dans des comportements qui ont
    une chance de réussir-accepter le hasard)
  • - culpabilité- la victime se croit elle coupable
    de ce quil à fait ou non, ou encore pense til
    que dautres personnes sont responsables à divers
    degrés de lévénement et de ses
    conséquences.?Auriez-vous envie de faire des
    reproches à quelquun?

46
La restructuration cognitive-2-
  • Ce qui est arrivé est de ma faute.
  • Saviez-vous des choses et aviez-vous des choix
    possibles sur linstant?
  • Sil sagissait dun ami ou dun proche, que lui
    diriez-vous?
  • Liste des responsabilités possibles de
    lévènement
  • Examen des schémas sociaux de culpabilité   ça
    narrive pas à nimporte qui! 
  • Accepter dêtre indulgent avec soi

47
La restructuration cognitive -3-
  • Cette remise en question provoque lactivation
    exagérée ou inversée des schémas antérieurs
    comme
  • le monde est juste et bon-
  • Perte de sentiment que le monde a un sens, avec
    attente de catastrophe, perte du sentiment de
    sécurité, perte de la croyance en des
    comportements dadaptation.
  • croire à un comportement juste et bon des hommes-
  • Suspicion envers les autres, méfiance, les hommes
    sont tous mauvais, ils ne cherchent quà faire du
    mal. On ne peut pas faire confiance.
  • ( faire une liste des personnes à qui vous avez-
    fait confiance, dans quels domaines pouvez-vous
    leur faire confiance?Y a t il une meilleure
    alternative à vos choix?)

48
La restructuration cognitive- 4-
  • Croire en soi et en ses propres capacités
  • Perte de la confiance en soi, en sa propre
    estime  je ne vaux rien, il ne peut marriver
    que des malheurs 
  • Mise en évidence des cognitions
  • Pendant que le sujet rapporte la scène
    traumatique
  • Faire ressortir à loccasion des manifestations
    émotionnelles les pensées associées.
  • Evaluer leur sens avec le patient, leur validité
    et leur conséquence
  • ( dévalorisation, suspicion envers les autres,
    inefficacité des efforts dadaptation).
  • On apprend au patient à affronter et discuter les
    pensées pour les modifier ou les adapter à la
    réalité

49
La restructuration cognitive-5-
  • La vie na plus de sens
  • Faire une liste des choses que vous aimiez avant
  • Une échelle des activités agréables et
    satisfaisantes actuellement
  • Le sentiment de perte que vous ressentez permet
    de donner un sens à ce qui vous arrive

50
Exemple de séance de restructuration cognitive
avec Mme M.
  • C est quelque chose qui vous gêne, d être
    vivante?
  •  ben, oui,pourquoi certains sont morts et pas
    nous? 
  • Pensez-vous que le fait d avoir échappé à la
    mort, est anormal?
  •  Je me sens coupable, je n ai rien fait pour
    aider les blessés? 
  • je sais bien que c est le destin, mais je ne
    devrais pas être là, tous ces morts! 
  • Vous dites que vous vous sentez coupable,
    qu auriez-vous pu faire d autre?
  •   j aurai pu secourir des personnes dans mon
    wagon! (contrôlabilité)
  • Comment auriez-vous pu faire cela?
  •   j sais pas! En fait, ce qui me gêne, c est
    que j ai marché sur des passagers et je les ai
    griffé! 

51
  • Ce moment reste toujours très fort n est-ce pas?
  • Pleurs.
  •   oh oui!. Vous vous rendez compte, pour sauver
    ma peau, j ai marché dessus! C est injuste ce
    qui s est passé! Maintenant je ne suis plus
    tranquille nulle part! je ne mérite pas qu on
    s occupe de moi j ai écrasé des passagers pour
    sauver ma peau! 
  • Pensez-vous vraiment que le fait d essayer de
    survivre veuille signifier que vous êtes
    quelqu un de mauvais, qu il ne faudrait pas
    aider?(modification de l image de soi)
  •  Non, mais ça me hante! 
  • C est vrai c est toujours difficile de se dire
    qu il y ait des morts autour de soi, qu eux
    aussi, n y étaient pour rien, mais cela
    changerait-il quelque chose pour eux, si vous
    mêmes ou votre ami étaient morts aujourd hui?

52
  •   Non, heureusement on est là, mais mon ami, je
    l avais oublié aussi, je n ai pensé qu à
    moi! 
  • il me semble que pendant l évocation, vous avez
    parlé de lui, vous le cherchiez?
  •   oui, mais pas tout de suite, je n ai pensé
    qu à moi, d abord! 
  • N est ce pas quelque chose de normal que de
    penser à survivre?
  •  Oui, mais d autres ont réagi différemment! 
  • Comment les autres ont-ils réagi?
  •   j en sais rien, j ai l impression qu ils
    essayaient d aider d autres personnes à se
    relever! 
  • Vous vous trouviez en situation de survie, ne
    pensez-vous pas que votre réaction était adaptée
    dans cette situation?

53
  •   vous avez sans doute raison, mais ça a tout
    changé ensuite!, 
  • Qu est-ce que cela a changé?
  •   Je me suis séparée de mon ami, je ne sais plus
    ce qu il est devenu!  pleurs.
  • Cet événement vous a séparés?
  •  oui, je pouvais plus vivre avec lui, on se
    disputait tout le temps, on s aimait plus .
    C est comme si quelque chose était cassé, alors
    que cela aurait du nous souder. J étais en
    colère après moi, après lui,et puis, je vois plus
    les choses comme avant 
  • avez-vous actuellement des raisons d être en
    colère après vous ou après votre ancien ami?
  •  Contre lui, non, mais après moi ça m arrive
    régulièrement! 

avez sans doute raison, mais ça a changé tout
ensuite! 
54
  •  J ai rien fait de bon dans ma vie,depuis cet
    accident, tout a changé, je vois plus les choses
    de la même manière, j ai peur des gens, de ce
    qui se passe dans le monde, je suis pas en
    sécurité!  ( perte du sentiment que le monde a
    un sens et du sentiment de sécurité).
  • Est-ce que vous n avez vraiment rien fait de bon
    dans votre vie depuis? ben, j ai laissé tombé
    mon ami, mon travail, je peux plus reprendre les
    transports, j suis coincée chez moi, et si mon
    mari ne m accompagnait pas, je ne pourrai plus
    sortir. J ai l impression qu il y a du danger
    partout! 
  • Peut-on dire que vous n avez rien fait de bon,
    alors que vous avez eu des enfants que vous
    aimez, que cela se passe bien avec votre mari?
  •  Oui, c est vrai, je suis contente de ça! 
  • Vous êtes là, vous vous occupez de vos enfants,
    ce n est pas rien!
  •  Oui, vous avez raison , mais maintenant je suis
    agoraphobe. 
  • Nous aborderons ce point et comment y faire face,
    dans quelques séances. Nous n avons pas fini ce
    travail de reconstruction.

55
Gérer les flashbacks
  • Expliquer le cerveau digère, pas la folie
  • ne pas lutter contre ça les empire
  • identifier les déclencheurs
  • mettre en pratique les stratégies
    d auto-contrôle respiration ventrale,
    monologues de gestion du stress, se raccrocher au
    présent  je m appelle untel, je suis dans tel
    lieu 
  • aider le patient à les écrire, à les
    externaliserreprise de contrôle de soi et
    partage de l expérience avec autrui

56
Gérer la colère
  • L irritabilité et les accès de colère sont
    fréquents chez les victimes.Il est important
    d apprendre au sujet à
  • identifier les déclencheurs
  • pratiquer des monologues intérieurs à chaque
    étape de l interaction donnant lieu à la colère
    en amont de la provocation, au moment de, après
    la rencontre.
  • Apprendre à ne pas rester  collé  sur
    l expérience s obliger à sortir, à s activer
  • apprendre à identifier les schémas et les
    processus qui entretiennent la colère la
    personnalisation, l attribution d intentions
    maléfiques, l injustice...

57
L entrainement aux compétences sociales-1-
  • COMMENT?
  • Par la mise à jour des situations problèmes
    spécifiquesce qui gêne la victime dans sa
    relation avec les autres-liste de situations-
  • analyse en termes d affirmation de soi(
    implication, utilisation de la 1ère personne)
  • jeux de rôle( chaque situation difficile peut
    être travaillée en séance)
  • prescription d exercices in vivo( généralisation
    )
  • POURQUOI?
  • Pour aider la victime à mieux satisfaire ses
    besoins
  • à mieux s adapter à son environnement
  • à mieux exprimer ses émotions

58
Entrainement aux compétences sociales-QUOI?-2-
  • Répondre de manière affirmée aux questions posées
    par des proches ou des collègues sur la situation
    dramatique qu est-ce qui t es arrivé? On m a
    dit que tu avais eu des ennuis?mais dis-donc ,
    t en a pris un coup! Pourquoi étais-tu en arrêt
    tout le temps? Est-ce que tu as eu peur?
  • Parler de la situation traumatique de manière
    affirméereconnaître la difficulté de la
    situation, exprimer ses émotions négatives
    ressenties ( colère, peur, haine, )
  • en cas de lassitude ou de gêne, refuser de parler
    de la situation traumatique et s affirmer pour
    changer le sujet de la conversation
  •  c est gentil de vous intéresser à ce qui
    m est arrivé, mais maintenant, j ai envie
    qu on change de sujet! 
  •  Ca m a fait plaisir de vous revoir, mais je
    n ai plus envie de parler de ce qui s est
    passé 

59
Entrainement aux compétences sociales-3-
  • Répondre aux critiques
  • - tu n aurais pas du t affoler, c est toujours
    aux mêmes que ça arrive, est-ce que tu ne l as
    pas un peu cherché? Tu ne sais pas te faire
    respecter! Tu t es fait avoir ! Tu ne sais pas
    t y prendre avec les gens! Tout ce temps
    d arrêt de travail pour ça!
  • Moi , j ai eu des problèmes, mais je m y suis
    mieux pris que toi
  • Répondre aux compliments ou aux signes de
    compassion
  • - tu as été très bien, je n aurais pas mieux
    fait, tu as été formidable!
  • Ou mon pauvre, c est terrible ce qui t arrive,
    on ne va pas te laisser tomber, tu es bien sûr
    que tu n as besoin de rien?

60
Les échelles d évaluation de l état de stress
post-traumatique
  • De nombreuses échelles sont à notre disposition
  • -des échelles spécifiques
  • la M.I.N.I ( 0)
  • questionnaire de stress aigu
  • questionnaire de gravité du PTSD
  • questionnaire de Dissociation péritraumatique de
    Marmar
  • Inventaire de névrose traumatique de Crocq
  • échelle d Horowitz IES ou IES révisée
  • CAPS de blake, Wheathers, Nagy et al
  • -des échelles non spécifiques
  • la HAD de Zigmond et al (anxiété-dépresion)
  • la STAI de Spielberger (anxiété trait et état)
  • La BDI 2 de beck ( échelle de dépression)
  • La FSSSIII-échelle des peurs de Wolpe
  • la Liebowitz ( phobie sociale) et bien
    d autres encore
Write a Comment
User Comments (0)
About PowerShow.com