Title: Prise en charge des victimes
1Prise en charge des victimes
A.Ponseti-Gaillochon Psychologue
- Le suivi du point de vue de la psychothérapie
cognitive et comportementale
2Particularité de la prise en charge des victimes
- Quelque soit l orientation thérapeutique
proposée,la prise en charge des victimes consiste
en un travail de collaboration en réseau avec 3
niveaux interactifs - laccompagnement social
- -la Procédure civile ( CIVI, fond de
garantie) - -les associations de victimes ( INAVEM) qui
aident la victime dans ses démarches avec la SS,
la Cotorep, les compagnies dassurances - - les acteurs de laccompagnement social le
médecin traitant,le psy, le médecin conseil, les
services sociaux
3Particularité de la prise en charge-suite
- Laccompagnement judiciaire des victimes
- - Où se situe la victime lors de son
parcours judiciairela plainte ( les difficultés
parfois à faire cette démarche, les frais de
justice qu elle pourra percevoir, laide
juridictionnelle, la médiation pénale,
linstruction, le procès pénal, laction civile - - les modes de saisies de la CIVI
- - les acteurs de laccompagnementavocats,
associations de victimes ( partie civile),
lINAVEM
4- La prise en charge médico-psychologique
- en urgence
- Le defusing ( expression immédiate du vécu et
des émotions) sur place, le plus tôt possible par
rapport à lévènement - Le debriefing, intervention psychologique
post-immédiate, au plus tôt 48h ,jusquà 10, 15
jours , après lévènement - Le suivi psychothérapique
- les différentes psychothérapies possibles
- Les traitements médicamenteux
- Les groupes de parole
5Les psychothérapies
- Passée la phase de stress aigu ,des symptômes
gênants peuvent persister et gêner le
fonctionnement psychologique et social de la
victime et nécessiter une prise en charge plus
spécifique. - Le Pr.Crocq signale que ces symptômes sont
caractérisés par un triple blocage de la
personnalité - - blocage de la fonction de filtration état
d alerte permanent, évitement avec incapacité de
distinguer dans l environnement les stimuli
dangereux des anodins - - blocage de la fonction de présenceperte
d intérêt pour les activités antérieurement
motivantes - -blocage de la fonction d affection incapacité
à aimer réellement les autres, impression de ne
pas être aimé, ni soutenu. -  Le trauma recolore le passé, envahit le présent
et bouche l avenir Freud. - Plusieurs approches psychothérapiques peuvent
être proposées psychodynamiques,
cognitivo-comportementale, gestalt, hypnose,EMDR
. - D une manière génarale, les plus efficaces
celles qui permettent la réévocation de
lévénement traumatique dans un environnement
rassurant et chaleureux.
6Les modèles théoriques en TCC-1-
- Le modèle de Mowrer(1960)
- Il stipule que le traumatisme est une situation
dhorreur provoquant une réponse spécifique, de
type physio, cognitivo_comportemental et
affectivo-émotionnel. - Le modèle cognitif incorpore les éléments du
modèle comportemental et explique quune personne
subissant un événement traumatique développe une
structure de peur en 3 points des stimuli, des
réponses, des significations associées au
stimulus et à sa réponse (modèle de FOA). - Importance donnée à linterprétation car le
trauma vient en contradiction avec les croyances
communes et les schémas personnels préexistants,
à savoir  le monde est sécurisant, les
évènements sont prévisibles et contrôlables, rien
de mal ne peut nous arriver et on peut gérer
nimporte quel événement qui nous arrive dans la
vie - Le modèle dHorowitz(1986).
- Il intègre les concepts psychanalytiques ,
comportementaux, comme la gestion du stress, le
traitement cognitif de linformation de
Piaget.(2phases 1- accomodationet
assimilation-2- déni et détachement des affects)
7Les modèles théoriques en TCC-2-
- Le modèle de Jones et Barlow(1992)
- Il développe un modèle bio-comportemental
intégratif centré sur la réponse de stress sur 4
niveaux - -la vulnérabilté biologique(prédisposition au
stress) - -Les évènements de vie
- -La réaction de stress vraie alarmeÂ
- -La vulnérabilité psychologique alarme
apprise  - Le modèle de Stekeete et Rothbaum(1989).
- Cest la manière dont le sujet perçoit le
stimulus initial traumatique qui va déterminer la
réponse de stress. - Le modèle de Joseph, Williamns et Yule( 1995).
- Modèle intégratif prenant en compte les facteurs
de personnalité, mais aussi les facteurs
perceptivo-cognitifs comme lévaluation des
causes et des conséquences de lévénement
traumatique.
8Perspectives de recherches et avancées
thérapeutiques
- Deux axes
- les facteurs de risque dapparition des troubles
- Les facteurs de vulnérabilité
- Il existerait une corrélation entre la gravité
objective des agressions et le risque pour la
victime de souffrir ultérieurement dun stress
post-traumatique.(gravité, durée, intensité
corrélées avec la sévérité du trouble
post-traumatique). - Certains toutefois sen sortiront indemnes
existence de facteurs protecteurs (de résilience)
et des facteurs pathogènes de vulnérabilité au
stress (Lopez,1998) - Hypothèses avancées
- 1- existence danomalies génétiques enzymatiques
et hormonales ( inhibition de laxe hypothalamo
hypophyso-cortico-surrénalien, avec augmentation
de la réponse noradrénergique) - 2- existence danomalies du développemnt causées
par des traumatismes infantiles précoces - à lorigine de troubles affectivo-émotionnels
séquellaires et dune fragilité de la
personnalité.
9Lapproche cognitivo-comportementale-1-
- Plusieurs entretiens initiaux prise de
contact,analyse fonctionnelle, évaluation par le
sujet et le thérapeute, mise en place dune
relation de confiance, information sur le
déroulement probable de la prise en charge - La prise en charge TCC découle de la séquence
conditionnée par le traumatisme - émotion ( peur, effroi, ..)
-
- Comportement cognitions
- Evitement
danger
10Les premiers entretiens
- Doit permettre
- de raconter son histoire en se sentant écouté,
compris et reconnu - Détablir une alliance thérapeutique
- Dévaluer le niveau de fonctionnement du sujet
- Didentifier ce qui est positif dans son discours
- Détablir des objectifs de prise en charge
- De renforcer un sentiment despoir et
defficacité personnelle - Dintroduire les moyens dévaluation
- Nécessiter dinformer la victime sur
- quest ce que le PTSD
- Quelle est son évolution
- Comment la TCC va agir sur le PTSD
- Combien de temps cela va durer
- Lutilité dun traitement psychotrope
- Lutilité de traiter certains problèmes comme
lalcool, la prise de substances psychoactives ,
la dépression avant de mettre en place une TCC
11Informations à la victime
- Lapproche TCC est une démarche didactique qui
comprend certaines informations nécessaires - si lévénement vécu peut être anormal, les
réactions de la victime s expliquent face à la
confrontation au réel de la mort la victime
n est pas folle, ce qu elle a vécu a perturbé
ses moyens habituels de défense et généré des
symptômes désagréables bien qu attendus. - Définir le stress, le rôle des évitements , celui
de lentourage - Expliquer les symptômes en terme de tentative de
digestion et de gestion -  le flashbacktentative de digérer
lexpérience, lévitement une stratégie de
diminution du stress, la dissociation , un
mécanisme auto-protecteur - renforcer lespoir et lefficacité personnelle(
possibilités de rechute, les échecs de copings
sont transitoires) - Renseigner sur les représentations sociales sur
la victime  si elle a été violée, cest
quelle la cherché ou  il faut tourner la
page ou  préserver la famille à tous prix ou
 le mieux à faire, cest doublier - Renseigner sur les procédures juridiquesdémarches
, associations, avantages et inconvénients de la
poursuite
12Quels sont les individus à risque?
- Les personnes qui
- nont pas de stratégies dadaptation
- ont du mal à retrouver e moindre souvenir positif
- sont toujours à la recherche de sens quils ne
trouvent pas - souffrent dintrusions et narrivent pas Ã
digérer lexpérience - comparent la vie telle quelle aurait pu être si
- sont nostalgiques davant le trauma
- se considèrent responsables ou coupables
- se considèrent victimes , avec peu despoir que
leurs vues saméliorent - -avec une haut niveau dhypervigilance
- à la pensée dichotomique et globalisante
13Les résilients
- Les personnes qui
- se comparent aux autres moins chanceux
- Identifient les points positifs
- Imaginent en quoi ça aurait pu être pire
- Arrivent à trouver des points positifs Ã
lexpérience, ont un renforcement de lestime de
soi, des liens familiaux, des capacités
dadaptation - Sont centrés sur autrui, pas sur eux uniquement
- Cherchent à utiliser lexpérience pour aider les
autres dengager dans un mouvement associatif ou
militant -
14La relation avec la victime
- Elle est particulièrement complexe
- Certains aspects interpersonnels du trauma
comme les sentiments de méfiance, damour, de
haine, de colère, de désir de vengeance se jouent
dans la relation thérapeutique  transfert
traumatique - Lalliance thérapeutique est très importante
- Il sagit de la création dun espace de confiance
et de sécurité où la parole permet dinscrire
lévénement traumatique dans lhistoire du sujet,
de lui redonner confiance dans ses capacités de
contrôle. ( si possible face à face , plutôt que
derrière le bureau) - Instaurer une relation chaleureuse
- Ecouter sans jugement, sans neutralité, sans
silence, mais avec empathie se taire pour
laisser parler, parler pour faciliter la parole
et pouvoir tout écouter sans réaction négative. - Montrer que lon est daccord sur les faits
décrits et ressentis, mettre en mots lémotion
qui nest pas reconnue ou non acceptée pensez-vo
us avoir été lâche? - Prendre parti pour la victime, faute de quoi,
elle ne peut nous faire confiance, si on émet un
doute quant à son histoire
15LÂ approche cognitivo-comportementale-2-
- Entrainement à la gestion de lanxiété
- - relaxation, contrôle respiratoire
- Traitement comportemental
- -lexposition en imagination sur le
souvenir traumatique et les signaux associés - - lexposition in vivo aux situations
évitées (après exposition en imagination, si
besoin) - Traitement cognitif
- -la restructuration cognitive
- - la résolution de problèmes
- Entrainement aux compétences socialesaider le
patient à mieux satisfaire ses demandes, Ã
sadapter à son environnement, à mieux exprimer
ses émotions
16Les échecs de la thérapie
- On peut observer certains points de blocage qui
compromettent le type de travail proposé - la résistance au travail dexposition (
dissociation importante ,encore à distance) - Labsence danxiété pendant lexposition
- Trop danxiété pendant lexposition
- Léchec dhabituation( l exposition opère une
sorte de désensibilsation, mais parfois, certains
sujets ne peuvent y accéder) - La non - compliance aux exercices ( ne pas faire
la relaxation, ne pas s exposer in vivo
analyser ces résistances) - Les périodes de procès, conflit avec les
assurances
17La gestion des émotionsla relaxation et le
contrôle respiratoire
- Le but est de donner aux patients
- les moyens de faire face à lhyperactivité
neuro-végétative, aux réactions physiques et
émotionnelles déclenchées par la reviviscence du
traumatisme. - La possibilité d augmenter le sentiment
dauto-efficacité et leur permettre de supporter
leurs sensations physiques émotionnelles
ressenties lorsquils sexposent aux situations
rappelant lévénement traumatique.
18Les différentes relaxations
- Le contrôle respiratoire
- Le training autogène de Schultz
- La relaxation de Jacobson
- Auxquelles on associera
- la visualisation
- larrêt de la pensée-distraction
19Techniques d exposition préalables
- Efficacité prouvée chez les anciens combattants
et les victimes de viol - Impact sur les symptômes  positifsÂ
intrusions, hypervigilance - moindre impact sur les symptômes  négatifsÂ
émoussement affectif, retrait social, sentiment
d aliénation ou d être coupé des autres - risque augmentation de l anxiété,
revictimation, alcoolisation - pour les sujets stabilisés alliance
thérapeutique indispensable.
20Exposition
- Perspective comportementale de FOA
- Modèle inspiré des travaux de Lang l expérience
traumatique stockée dans des structures ou des
schémas l exposition permet - - d activer les schémas
- - de surmonter l évitement
- -de découvrir l absence de danger
- Modèle de construction narrative de Van der Kolk
les souvenirs traumatiques sont fragmentés et peu
assimilés le sujet doit les transformer en
langage cohérent, dans une histoire cohérente. - Reprendre l histoire permet de retrouvée une
chronologie ordonnée et d intégrer les souvenirs
dans un cadre cohérent
21Lexposition à la situation traumatique (
critères B et C)
- Il est nécessaire dexpliquer à la personne
traumatisée le bien fondé de cette stratégie qui
peut paraître paradoxale.Elle se fait les yeux
fermés habituellement, mais on peut également
proposer une exposition les yeux ouverts avec
utilisation des mouvements oculaires, style EMDR. - Elle doit se faire dans un environnement calme et
rassurantsilence, intimité, divan, fauteuil - Jamais pratiquée en urgence.
- Sassurer que la personne soit prête à cette
évocation,quelle arrive suffisamment à gérer
son anxiété. - Etre très souple tenir compte du parcours
judiciaire et des procédures en cours qui peuvent
parasiter les séances. - Se mettre daccord sur un nombre minimal de
séances
22Lexposition 2-
- La personne traumatisée essaie naturellement
déchapper aux sensations éprouvées et voudrait
tout oublier tout de suite  oublier cest faire
comme si cela ne sétait pas produit . - La victime saperçoit que la moindre évocation de
ce qui vient darriver amène des sensations
physiques effroyables, et une impression de mort
imminente, identiques à celles ressenties lors de
lévénement. - On observe 2 types dévitement
- la peur et lévitement des souvenirs
- La peur et lévitement des stimuli rappelant
lévénement. - Ils sont liés à la peur de retrouver des
sensations dangoisse et de souvenir, dune part
et dautre part à la culpabilité éprouvée, à la
recherche de reprise de contrôle sur elle-même
23Lexposition-3-
- But de lexposition
- Faire évoquer les souvenirs traumatiques jusquÃ
ce quils ne soient plus associés à des réponses
émotionnelles et cognitives aversives éloigner
le passé du présent, comme dans un film
dhorreur. - Modalités de lexposition
- 1- dans un environnement calme, rassurant
,confortablement assis ou allongé, il est
important de créer une relation chaleureuse et
empathique. - -assurer la victime quon croie ce quelle
rapporte et ce quelle éprouve - - le sujet doit ressentir le fait que nous
connaissons ses troubles et que lon comprend sa
souffrance.Difficultés le sujet dissocié, celui
qui refuse de parler, celui qui ne supporte pas,
ainsi que le thérapeute
24Lexposition 4-
- 2- On linformera et on discutera les principes
et les buts de la thérapie faire accepter les
émotions comme normales, justifiées et adaptées
au danger et à la peur ressentie au moment du
trauma - faire accepter que ces émotions sont liées au
passé, ne sont plus utiles maintenant le travail
dexposition est possible - 3- expliquer et obtenir un nombre minimal de
séances(au - 12) - 4- faire relater minutieusement les faits, (tout
en étant vigilant à l expression émotionnelle)
déjà racontés plusieurs fois, avec le sentiment
dêtre mis en doute ou avec un sentiment de
honte-décrire les conséquences immédiates et
tardives - 5- Relever les comportements dévitement afin de
préparer les étapes de lexposition exposition
au récit et aux souvenirs/ exposition aux
stimuli.
25Lexposition-5-
- 5- répétition de la séance dexposition jusquÃ
diminution dau moins de la moitié de létat
danxiété. - On utilise donc la relaxation si besoin, et /ou
le contrôle respiratoire. - Après avoir appris à se relaxer pendant quelques
séances, le patient sexpose à la scène
traumatique en imagination. - Paupières closes, le patient raconte la scène
traumatique avec ses détails, ce quil voit, ce
quil ressent, au temps présent. - Le rôle du thérapeute consiste à lencourager Ã
se maintenir dans la scène, à laider à évoquer
de la manière la plus réaliste possible et au
temps présent les émotions associées à la
situation. - La durée est de 45 minutes on peut proposer 1 Ã
3 séances par semaines, et ce pendant 10 à 20
séances, parfois moins.
26 Séance d évocation de l événement
traumatiqueRestructuration cognitive-ex de cas
clinique-
- Il s agit d une jeune femme algérienne, née en
1961, vivant en France avec son mari et ses 2
petites filles.Ses parents vivent en Algérie et
ses 3 surs sont également depuis une quinzaine
d années en France. - Un collègue psychiatre l adresse à la
consultation de TCC en 1999. - Déjà reçue aux urgences en 1989, alors âgée de 28
ans, pour vertiges rotatoires, précédés de
céphalées diffuses, suivies de nausées et
vomissements, plusieurs fois par semaines, et ce
depuis déjà plus de 6 mois.Mme m est rescapée du
déraillement du train en gare de Lyon de 1988. - A l époque, elle n avait pas été adressée en
consultation de psychiatrie et il n existait pas
de prise en charge spécifique du PTSD. - L apparition des troubles est survenue peu après
cet événement, après une période de cauchemars et
d images intrusives où elle revoyait
l événement.
27- En 1989, elle présentait un épisode anxieux avec
palpitations, sueurs, tremblements, peur de
mourirnotamment lorsqu elle prend le RER et que
celui-ci s arrête dans un tunnel .
Progressivement, elle n arrive plus à prendre
les transports en commun RER, métro, bus - Adressée en premier lieu en thérapie analytique,
elle arrête rapidement ses rendez-vous. - Elle est revue en juin 1999 pour attaques de
panique aux urgences du CHIV, avec vertiges,
palpitations, sueurs , tremblements, oppression
thoracique et impression de mort imminente. - On lui conseille de prendre RV avec moi, ce
qu elle ne fera qu en septembre 1999.
28- En septembre 1999, le tableau présenté est celui
d un Zd anxio-dépressif important avec trouble
panique et agoraphobie.Son médecin traitant lui
avait prescrit du Déroxat 1cp et du xanax 0,25x3. - Elle est mariée et a 2 jumelles.Elle se sent
agressive, a peur de mourir, de rester seule et
d être dans le noir. - Histoire personnelle Issue d une fratrie de 6
enfants, elle n est pas élevée par sa mère, mais
envoyée en France chez sa tante, lorsqu elle
avait 1 an.. Elle ne connaît son père qu Ã
l âge de 8 ans et en exprime une grande
souffrance .Son père est tué en Algérie en 1971
alors qu il  travaillait pour la FranceÂ
dit-elle. - Dès le premier entretien, j aborde le problème
de l événement traumatique et ses conséquences
actuelles qui me font posé le Dg d Etat de
stress post-traumatique chronique avec en
comorbidité un trouble panique et agoraphobie,
ainsi qu un état dépressif moyen. - La prise en charge qui s en suit abordera les
différents aspects.
29- On précise l analyse fonctionnelle, et lÂ
évaluation avant traitement donne les scores
suivants - Horowitz 75 avec critères d intrusion30/
critères d évitement 35 - HAD 32 avec A 18 et D16
- FFS III 256 avec cotation maximum sur les items
agoraphobiques - Questionnaire de dissociation peri-traumatique
25/40 - Je propose à Mme M de lui apprendre à contrôler
son anxiété,grâce à la relaxation, de gérer les
crises d angoisse aigüe, par HV et CR,
d aborder l exposition en imagination Ã
l événement traumatique car elle présente des
flashbacks et des cauchemars répétitifs
journaliers qui n ont pas cessé depuis 10 ans.
Par ailleurs, un travail d exposition
progressive aux situations phobogènes, incluant
la reprise des transports en commun.
30- Mme M qui entend mal depuis le déraillement, ne
saisit pas toujours bien les consignes données et
la difficulté réside dans le maintien des séances
et la compliance aux exercices.Il est nécessaire
de négocier avec elle régulièrement la prise en
charge , mais grâce à une certaine souplesse,
nous arrivons à progresser dans la prise en
charge TCC. - Au bout d un an,la prise en charge est arrêtée Ã
sa demande. Elle a déménagé entre temps et il lui
est difficile de venir régulièrement. Toutefois,
elle va mieux, ne fait plus de cauchemars, n a
plus d images intrusives elle gère son angoisse
et n a plus d attaques de panique. La plus
grande difficulté a résidé dans l exposition in
vivo, car Mme M. ne travaillant pas, elle avait
peu envie de s exposer régulièrement aux
transports en commun. Elle prend néanmoins le
bus, arrive à aller en RER jusqu à gare de Lyon.
31Séance d évocation de Mme M...
- Après quelques instants de relaxation, je propose
à Mme M de se rappeler l événement et de
l évoquer en parlant au présent. - C est l été. Nous sommes en juin 1988.
JÂ aimerais que vous vous rappeliez les moments
ayant précédé le drame. -  il fait très beau, c est la fin d après-midi.
Vers 18h, je crois, je sais plus exactement.j ai
passé une super journée au travail, l ambiance
est bonne, on arrête pas de raconter des blagues,
de parler de nos projets de sortie du soir . - Je sors de mon travail, comme d habitude, Ã
Montreuil. Mon copain est là , il est venu me
chercher comme d habitude. . - Continuez , s il vous plait
-  on part tous les 2 vers le métro Robespierre,
en direction de Nation. On rigole, tout va bien. - Est-ce que vous vous souvenez de ce dont vous
étes entrain de parler? -  On faisait des projets de vacances, on a prévu
d aller en Normandie cet été ...
32- Si vous le voulez-bien, restez à repenser à ce
moment agréable? Comment vous-sentez-vous?
Ressentez-vous une gêne, une émotion
particulière? -  non, ça va bien, Â
- Bien, reprenons alors!
-  Arrivés à Nation, on a pris le RER ( vous
prenez le RER). Oui, on prend le RER A en
direction de gare de Lyon ( A1). Je regarde les
panneaux, pour voir les horaires je vois plein
de gens sur le quai, plus que d habitude... -  je dis à Rachid on est en retard, on a
peut-être raté le train. Je suis stressée ( A3).
Je voudrais qu on aille au cinéma ce soir. Ah
non! Il est en retard en fait. On va peut-être
arriver à le prendre! - Vous sentez-vous énervée?
-  Oui, je veux être à l heure au ciné .Je
ressens cet énervement, là , en ce moment, à moins
que ce soit de l anxiété, j sais pasÂ
33- Vous pouvez respirer comme je vous l ai montré!
. - Vous y êtes?
-  oui ça va mieux.Â
- Continuons alors.
-  On a descendu les escaliers, le train était
là  ( vous descendez .. Et le train est là ..) - Restez à cet instant, que voyez-vous?
-  il y a d autres personnes qui descendent vite
, comme nous, on a l impression de se marcher
dessus c est casse-pied on se bouscule trop - respiration accéléréevous semblez avoir du mal Ã
respirer! Vous sentez-vous angoissée? -  oui, ça commence à monter ( A5)
- Que se passe t il à ce moment?
-  ça vient trop vite, les images! J ai le cur
qui cogne...
34- Essayez de respirer comme je vous l ai montré!
Allez-y, prenez votre temps! - Â On monte dans le RER, mais pas dans les
premiers wagons, on se met au milieu quand on
peut. - Y a t il une raison particulière à cela?
- Non j aime bien , c est tout. C est bizarre,
pourquoi le train ne démarre pas!Qu est-ce qui
se passe, pourquoi il met autant de temps? - Que ressentez-vous exactement?
-  je ne me sens pas bien, j ai chaud,
d ailleurs, il fait chaud, on est debout, serrés
comme des sardines! - restez quelques instants supplémentaires dans le
wagon, entrain d attendre. Que voyez-vous? Que
se passe t il autour de vous? -  Y a une dame juste à côté de mon ami. Elle
tricote. Elle doit faire un pull rose. Elle doit
bien avoir 50 ans. Elle est en bleu marine.
JÂ aimerais bien savoir tricoter , moi aussi!Y a
un monsieur qui lit Libé il a du mal à tourner
les pages..Ils ont pas l air stressés, moi si..
35- Moi, j aime pas attendre et puis j aime pas
trop le train , dans les souterrains, j ai peur
que le plafond nous tombe dessus! Il fait très
chaud, c est intenable. - continuons, voulez-vous?
-  Ensuite, alors là , c est dingue j ai entendu
un grand boum, comme une explosion. Tout le wagon
a bougé .. (A8) - . J ai entendu comme une grande explosion alors
là c est grave, ça me résonne dans la tête, je
comprends rienDes gens sont tombés, moi aussi. -  Y aune bombe, ou alors le train n a plus de
freins! - Pouvez-vous rester dans la situation, en
respirant? - JÂ y arrive pas, y a la suite qui vient!
- NÂ allez pas trop vite , restons au moment ou le
train a bougé. - Y a des gens qui tombent, ils saignent! Qu est
ce qui se passe?Le train n a plus de freins!
36 - Faut je sorte de là . Il faut que je sorte! Ou est
Rachid? - Est-ce qu il ya un carreau pour sortir? A7
- Y a pas de carreau! Il faut que je sorte de là !
- Dans ma tête, je voulais me jeter à travers la
fenêtre, car pour moi, le train n avait pas de
frein! Mme M hyperventile - C .respiratoire pendant 1 minute, les signes
s estompent. Mme M ouvre les yeux. (
échappement) - Non, gardez les yeux fermés! Je sais que c  est
pénible, mais comme je vous l ai expliqué, il
vaut mieux que l anxiété baisse
d elle-mêmeFaites-moi signe dès que vous pouvez
continuer. - On y va!Reprenons à cet instant, où vous voyez
les passagers tomber.Est- ce que vous visualisez
ce qui se passe? -  Oui j y suis. J entends des cris des
passagers, comme moi. Mon dieu, mon ami. JÂ ai
oublié mon ami! . Quelle horreur! J ai même pas
pensé à lui! Je vais mourir au secours, faites
quelque chose!Â
37- Faut que je sorte! faut que je sorte de là . Je
monte sur des gens, j ai griffé quelqu un, je
marche dessus! A10 - j étouffe, j arrive plus à respirer!Â
- Nous allons calmer ensembles la respiration,
laissez aller tout votre corps, donnez-moi les
mains, allez, on respire ensemble..c est bien,
continuez, voyez, les signes s estompent. - Est-ce que cela va mieux?
-  oui, ça redevient plus normal A7
- Un contrôleur arrive  calmez-vous, on vous
fera sortir, dès qu on pourra -  Je veux sortir tout de suite! ( pleurs)
- les gens essaient de sortir, moi aussi, je marche
sur des gens. Y a plein de fumée, j ai mal aux
oreilles!Ah, je vois Rachid, il était pas
loin(automatismedissociation péri-traumatique?) - Je pars avec On part tous les deux et j appelle
quelqu un pour qu on vienne nous chercher.
38- On est vivants! On est vivants!on s en est
sortis! - C est vraie vous êtes sauve et vous êtes là ,
maintenant.A la maison, je suis arrivée, mon
copain m a dit  viens voir les morts à la
télé - je me mets à pleurer. J étais presque morte
aujourd hui ( A 6)Y a plein de morts à la
télé il y a une dame en blanc avec des
chaussures rouges 9a aurait pu être moi!
Pourquoi j suis encore là - je pensais pas qu il y avait tant de morts.
Comment ça se fait qu on est vivants?on aurait
du être tous morts!C est le destin! Allah est
bon!Je devais vivre. - Mais voyez comment je suis maintenant. JÂ arrive
plus à sortir de chez moi, ni à prendre les
transports en commun. - Reprise de la relaxation.
- Cela va t il mieux? oui, je me sens moins
anxieuse, encore un peu, mais moins A3.Fin de la
séance.
39Lexposition in vivo aux situations redoutées ou
évitées
- Elle se fera dans un second temps, où si le
patient se sent prêt , entre les séances
dexposition en imagination. - Il est nécessaire de bien gérer son aspect
émotionnel pour pouvoir affronter les situations
anxiogènes, qui seront abordées progressivement
selon une hiérarchie établie avec la victime et
en accord avec le thérapeute. - Chaque situation doit avoir permis le processus
dhabituation avant daborder la suivante.
40Exposition in vivo 2-
- Exemple de hiérarchie de situations anxiogènes
- Mme C.., 32 ans,avocate, se présente seule à la
consultation en juillet 2003, suite à une
agression subie dans son parking en juin 2003. -  j ai été agressée par un inconnu , non armé,
avec une casquette,alors que je rentrais chez moi
à 20h15.Il m a empoignée par le cou pour tenter
de me dérober mon collier , il m a jetée
violemment par terre. Elle crie, personne ne
vient. Son genou droit est blessé. Elle regagne
son appartement, seule et s écroule sur son
canapé, en larmes - Non seulement Mme C revit la scène depuis, mais
éprouve des signes d anxiété très importants (
palpitations, sueurs, tremblements) Ã tel point
qu au bout d une quinzaine de jours, elle ne
sort plus de chez elle le soir, restreint ses
loisirs et ses activités sociales.Elle refuse les
invitations le soir.Sa vie professionnelle est
complètement perturbée. - Les stimuli générant un seuil élevé d anxiété
sont arriver dans son parking (7), voir surgir
son agresseur(8), le regard de son agresseur (
9), le contact corps à corps(9), solitude après
l agression (9)
41Hiérarchie de situations anxiogènes qui seront
abordées progressivement
- Situations évitées Degré
de malaise (évalué de 0 à 10) - sortir seule le soir
10 - se rendre sur les lieux de l agression
10 - ( parking-résidence)
- accepter une invitation le soir
10 - aller au cinéma, au yoga..
10 - s approcher d un homme
9 - Affronter son associé (climat conflictuel)
8 - supporter des conversations évoquant l agression
42Exposition en imagination aux situations
anxiogènes
- Rester seule chez elle après avoir bien vérifié
portes et fenêtres -0- - sortir le jour pour aller à son travail-1-
- aller au supermarché ( rentrer avant 18h)-2-
- Aller se garer dans son parking privé, le jour-4-
- aller se garer en ville , dans un parking
souterrain , de jour-4- - aller au supermarché (rentrer après 18h)-7-
- revenir d une invitation le soir, seule -8-
- croiser un homme qui porte une casquette-9-
43Le traitement cognitif
- Face à des évènements douloureux les émotions
comme la tristesse, lanxiété, la colère , la
contrariété, le regret sont adaptées - Si la douleur est trop forte, les émotions
peuvent se transformer n anxiété permanente,
crises de colère, état dépressif, apitoiement sur
soi. - Notre mémoire à long terme renferme des systèmes
de croyance façonnées par nos apprentissages, nos
expériences, se traduisant par une vision
personnelle du monde , des autres et de soi. - Quand un événement survient, nous lévaluons et
le confrontons à notre système de croyances. - Lorsque nous vivons un événement traumatique, la
menace de mort fait que nos croyances sont mises
à défaut et sécroulent. - Le traumatisme peut changer radicalement nos
croyances  on nest en sécurité nulle part ,
 tous les hommes sont des violeurs .
44- L approche cognitive a pour but d aider le
sujet à prendre conscience de sa manière de
penser et de se représenter, et à apprendre Ã
modifier celle-ci. - Les thèmes fréquemment abordés l injustice,
l impuissance, la confiance, la valeur de soi,
le contrôle, la prévisibilité, la sécurité. - Il ne s agit pas de corriger les pensées
irrationnelles, mais d aider le sujet à prendre
conscience des avantages et inconvénients d un
système de croyance.
45La restructuration cognitive
- Lévénement traumatique va activer, en les
aggravant ou en les modifiant des schémas
cognitifs centrés sur 3 thèmes essentiels - -prévisibilité- les évènements auraient-ils pu
être prévus par la victime ou dautres personnes? - -Contrôlabilité- le patient croit-il que lui ou
les autres auraient pu empêcher ou modifier les
évènements et leurs conséquences? Avec  je ne
peux plus rien contrôler de ce qui marrive (
sur quels domaines pouvez-vous avoir un de
possibilité de contrôle possible. - lister les cpts qui ont un résultat
escompté-sengager dans des comportements qui ont
une chance de réussir-accepter le hasard) - - culpabilité- la victime se croit elle coupable
de ce quil à fait ou non, ou encore pense til
que dautres personnes sont responsables à divers
degrés de lévénement et de ses
conséquences.?Auriez-vous envie de faire des
reproches à quelquun?
46La restructuration cognitive-2-
- Ce qui est arrivé est de ma faute.
- Saviez-vous des choses et aviez-vous des choix
possibles sur linstant? - Sil sagissait dun ami ou dun proche, que lui
diriez-vous? - Liste des responsabilités possibles de
lévènement - Examen des schémas sociaux de culpabilité  ça
narrive pas à nimporte qui! - Accepter dêtre indulgent avec soi
47La restructuration cognitive -3-
- Cette remise en question provoque lactivation
exagérée ou inversée des schémas antérieurs
comme - le monde est juste et bon-
- Perte de sentiment que le monde a un sens, avec
attente de catastrophe, perte du sentiment de
sécurité, perte de la croyance en des
comportements dadaptation. - croire à un comportement juste et bon des hommes-
- Suspicion envers les autres, méfiance, les hommes
sont tous mauvais, ils ne cherchent quà faire du
mal. On ne peut pas faire confiance. - ( faire une liste des personnes à qui vous avez-
fait confiance, dans quels domaines pouvez-vous
leur faire confiance?Y a t il une meilleure
alternative à vos choix?)
48La restructuration cognitive-Â 4-
- Croire en soi et en ses propres capacités
- Perte de la confiance en soi, en sa propre
estime je ne vaux rien, il ne peut marriver
que des malheurs - Mise en évidence des cognitions
- Pendant que le sujet rapporte la scène
traumatique - Faire ressortir à loccasion des manifestations
émotionnelles les pensées associées. - Evaluer leur sens avec le patient, leur validité
et leur conséquence - ( dévalorisation, suspicion envers les autres,
inefficacité des efforts dadaptation). - On apprend au patient à affronter et discuter les
pensées pour les modifier ou les adapter à la
réalité
49La restructuration cognitive-5-
- La vie na plus de sens
- Faire une liste des choses que vous aimiez avant
- Une échelle des activités agréables et
satisfaisantes actuellement - Le sentiment de perte que vous ressentez permet
de donner un sens à ce qui vous arrive
50Exemple de séance de restructuration cognitive
avec Mme M.
- C est quelque chose qui vous gêne, d être
vivante? - Â ben, oui,pourquoi certains sont morts et pas
nous? - Pensez-vous que le fait d avoir échappé à la
mort, est anormal? -  Je me sens coupable, je n ai rien fait pour
aider les blessés? - je sais bien que c est le destin, mais je ne
devrais pas être là , tous ces morts! - Vous dites que vous vous sentez coupable,
qu auriez-vous pu faire d autre? -  j aurai pu secourir des personnes dans mon
wagon! (contrôlabilité) - Comment auriez-vous pu faire cela?
-  j sais pas! En fait, ce qui me gêne, c est
que j ai marché sur des passagers et je les ai
griffé!Â
51- Ce moment reste toujours très fort n est-ce pas?
- Pleurs.
- Â oh oui!. Vous vous rendez compte, pour sauver
ma peau, j ai marché dessus! C est injuste ce
qui s est passé! Maintenant je ne suis plus
tranquille nulle part! je ne mérite pas qu on
s occupe de moi j ai écrasé des passagers pour
sauver ma peau! - Pensez-vous vraiment que le fait d essayer de
survivre veuille signifier que vous êtes
quelqu un de mauvais, qu il ne faudrait pas
aider?(modification de l image de soi) -  Non, mais ça me hante!Â
- C est vrai c est toujours difficile de se dire
qu il y ait des morts autour de soi, qu eux
aussi, n y étaient pour rien, mais cela
changerait-il quelque chose pour eux, si vous
mêmes ou votre ami étaient morts aujourd hui?
52-  Non, heureusement on est là , mais mon ami, je
l avais oublié aussi, je n ai pensé qu Ã
moi! - il me semble que pendant l évocation, vous avez
parlé de lui, vous le cherchiez? -  oui, mais pas tout de suite, je n ai pensé
qu à moi, d abord! - N est ce pas quelque chose de normal que de
penser à survivre? -  Oui, mais d autres ont réagi différemment!Â
- Comment les autres ont-ils réagi?
-  j en sais rien, j ai l impression qu ils
essayaient d aider d autres personnes à se
relever! - Vous vous trouviez en situation de survie, ne
pensez-vous pas que votre réaction était adaptée
dans cette situation?
53-  vous avez sans doute raison, mais ça a tout
changé ensuite!, - Qu est-ce que cela a changé?
-  Je me suis séparée de mon ami, je ne sais plus
ce qu il est devenu! pleurs. - Cet événement vous a séparés?
- Â oui, je pouvais plus vivre avec lui, on se
disputait tout le temps, on s aimait plus .
C est comme si quelque chose était cassé, alors
que cela aurait du nous souder. J étais en
colère après moi, après lui,et puis, je vois plus
les choses comme avant - avez-vous actuellement des raisons d être en
colère après vous ou après votre ancien ami? -  Contre lui, non, mais après moi ça m arrive
régulièrement!Â
avez sans doute raison, mais ça a changé tout
ensuite!Â
54- Â JÂ ai rien fait de bon dans ma vie,depuis cet
accident, tout a changé, je vois plus les choses
de la même manière, j ai peur des gens, de ce
qui se passe dans le monde, je suis pas en
sécurité! ( perte du sentiment que le monde a
un sens et du sentiment de sécurité). - Est-ce que vous n avez vraiment rien fait de bon
dans votre vie depuis? ben, j ai laissé tombé
mon ami, mon travail, je peux plus reprendre les
transports, j suis coincée chez moi, et si mon
mari ne m accompagnait pas, je ne pourrai plus
sortir. J ai l impression qu il y a du danger
partout! - Peut-on dire que vous n avez rien fait de bon,
alors que vous avez eu des enfants que vous
aimez, que cela se passe bien avec votre mari? -  Oui, c est vrai, je suis contente de ça!Â
- Vous êtes là , vous vous occupez de vos enfants,
ce n est pas rien! -  Oui, vous avez raison , mais maintenant je suis
agoraphobe. - Nous aborderons ce point et comment y faire face,
dans quelques séances. Nous n avons pas fini ce
travail de reconstruction.
55Gérer les flashbacks
- Expliquer le cerveau digère, pas la folie
- ne pas lutter contre ça les empire
- identifier les déclencheurs
- mettre en pratique les stratégies
d auto-contrôle respiration ventrale,
monologues de gestion du stress, se raccrocher au
présent  je m appelle untel, je suis dans tel
lieu - aider le patient à les écrire, à les
externaliserreprise de contrôle de soi et
partage de l expérience avec autrui
56Gérer la colère
- L irritabilité et les accès de colère sont
fréquents chez les victimes.Il est important
d apprendre au sujet à - identifier les déclencheurs
- pratiquer des monologues intérieurs à chaque
étape de l interaction donnant lieu à la colère
en amont de la provocation, au moment de, après
la rencontre. - Apprendre à ne pas rester  collé sur
l expérience s obliger à sortir, à s activer - apprendre à identifier les schémas et les
processus qui entretiennent la colère la
personnalisation, l attribution d intentions
maléfiques, l injustice...
57L entrainement aux compétences sociales-1-
- COMMENT?
- Par la mise à jour des situations problèmes
spécifiquesce qui gêne la victime dans sa
relation avec les autres-liste de situations- - analyse en termes d affirmation de soi(
implication, utilisation de la 1ère personne) - jeux de rôle( chaque situation difficile peut
être travaillée en séance) - prescription d exercices in vivo( généralisation
) - POURQUOI?
- Pour aider la victime à mieux satisfaire ses
besoins - à mieux s adapter à son environnement
- à mieux exprimer ses émotions
58Entrainement aux compétences sociales-QUOI?-2-
- Répondre de manière affirmée aux questions posées
par des proches ou des collègues sur la situation
dramatique qu est-ce qui t es arrivé? On m a
dit que tu avais eu des ennuis?mais dis-donc ,
t en a pris un coup! Pourquoi étais-tu en arrêt
tout le temps? Est-ce que tu as eu peur? - Parler de la situation traumatique de manière
affirméereconnaître la difficulté de la
situation, exprimer ses émotions négatives
ressenties ( colère, peur, haine, ) - en cas de lassitude ou de gêne, refuser de parler
de la situation traumatique et s affirmer pour
changer le sujet de la conversation -  c est gentil de vous intéresser à ce qui
m est arrivé, mais maintenant, j ai envie
qu on change de sujet! -  Ca m a fait plaisir de vous revoir, mais je
n ai plus envie de parler de ce qui s est
passéÂ
59Entrainement aux compétences sociales-3-
- Répondre aux critiques
- - tu n aurais pas du t affoler, c est toujours
aux mêmes que ça arrive, est-ce que tu ne l as
pas un peu cherché? Tu ne sais pas te faire
respecter! Tu t es fait avoir ! Tu ne sais pas
t y prendre avec les gens! Tout ce temps
d arrêt de travail pour ça! - Moi , j ai eu des problèmes, mais je m y suis
mieux pris que toi - Répondre aux compliments ou aux signes de
compassion - - tu as été très bien, je n aurais pas mieux
fait, tu as été formidable! - Ou mon pauvre, c est terrible ce qui t arrive,
on ne va pas te laisser tomber, tu es bien sûr
que tu n as besoin de rien?
60Les échelles d évaluation de l état de stress
post-traumatique
- De nombreuses échelles sont à notre disposition
- -des échelles spécifiques
- la M.I.N.I ( 0)
- questionnaire de stress aigu
- questionnaire de gravité du PTSD
- questionnaire de Dissociation péritraumatique de
Marmar - Inventaire de névrose traumatique de Crocq
- échelle d Horowitz IES ou IES révisée
- CAPS de blake, Wheathers, Nagy et al
- -des échelles non spécifiques
- la HAD de Zigmond et al (anxiété-dépresion)
- la STAI de Spielberger (anxiété trait et état)
- La BDI 2 de beck ( échelle de dépression)
- La FSSSIII-échelle des peurs de Wolpe
- la Liebowitz ( phobie sociale) et bien
d autres encore