Title: LE VIH DANS LA SOCIETE MUSULMANE Abdessamad DIALMY Professeur de Sociologie Universit
1LE VIH DANS LA SOCIETE MUSULMANEAbdessamad
DIALMYProfesseur de Sociologie Université de Fès
Maroc
- SOCIETE FRANCAISE DE LUTTE CONTRE LE SIDA
- XI èmes Assises, VI ème Congrès National
- Saint Malo 6-7 Octobre 2005
2PLAN
- I- DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
- II- PERCEPTION ET VECU DES PVVS
- III- LA CONNAISSANCE ORDINAIRE DU VIH-SIDA
- IV- LA CONSTRUCTION CULTURELLE DE LA PREVENTION
- V- LA PRISE EN CHARGE DU VIH
-
3I- DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES
- I-1 Prévalence et incidence
- Diversité des sociétés musulmanes
- Développement inégal, arabe/non arabe,
blanc/noir/jaune - Différence dans les niveaux de la sécularisation
et de la laïcité - Moyen-Orient/Afrique du Nord (MEN)
- taux de prévalence VIH adulte (15-49) 0,3 (
0,1-0,7) - Incidence en augmentation en 2004, 92 000 cas
de plus que 2003. - Algérie/Maroc/Tunisie (AMT)
- taux de prévalence 0,1
- Incidence en augmentation (Maroc 99 nouveaux
cas en 2003 contre 39 en 2001.
4I-3 Modes de transmissionAlgérie-Maroc-Tunisie19
97-2001
- Hétérosexuel 54
- Usage de drogue injectable 17 (Libye 90)
- Homosexuel 8,3
- Transfusion sanguine 7
- Mère/Enfant 2,6
- Multirisque 2,3
- Indéterminé 9
5I-4 Age, sexe et statut matrimonial 2002-2004
Pays Variables Algérie Maroc Tunisie
Age 20-49 ans 79 15-29 ans (2004) 40 20-39 ans 61,5
sida femmes 21 38 50
sida célibataires ? 63 90
6I-5 Résidence et Nationalité
- Grande majorité Urbaine
- Grande majorité Nationale
-
- Premiers cas étrangers, émigrants de retour
- Algérie 53 des cas dinfection au VIH à
Tamanrasset, des personnes mobiles originaires
de lAfrique Sub-saharienne - Tunisie
- Plus de 50 en provenance de Libye
- Recherche traitement ARV
- Recherche cure de désintoxication (UDI)
7I-6 Conclusions épidémiologiques
- Faible prévalence
- Epidémie cachée ? (prévalence à multiplier par 4
selon OMS) -
- Sous diagnostic insuffisance dinfrastructures,
refus de dépistage - Sous déclaration par le secteur privé,
séropositifs non déclarés - Sous-évaluation par calcul
- politique peu de sida en terre dislam Etat
légitime - économique encourager tourisme (sexuel) et
investissement (étranger)
8II- PERCEPTION ET VECU DES MALADES
- PVVS distinction entre bons malades (victimes)
et mauvais malades (déviants) - Stigmatisation de toutes PVVS, stigmatisation
plus violente des femmes - Rapports sociaux négatifs
- Rejet par la famille perte de convivialité,
méfiance - Dislocation du couple conjugal
9PERCEPTION ET VECU DES MALADES (Suite)
- Réactions négatives
- Invisibilité individuelle peur dêtre démasqué,
auto-exclusion/ (nen parler à personne, partir),
haine, désir de vengeance (rapports sexuels non
protégés) - Invisibilité collective pas dassociation de
PVVS (exception algérienne) - Réactions positives
- recours au religieux pour accepter et supporter
son état - Engagement dans des actions de prévention et de
soutien aux malades au sein dassociations - Non assimilation du VIH comme chronicité
VIHMort -
10III- LA CONNAISSANCE ORDINAIRE DE LINFECTION AU
VIH
- Construction sociale biomédecine, religion,
traditions, préjugés - Une épidémiologie xénophobe, misogyne,
bien-pensante - Quatre sphères étiologiques
- La femme, source de toutes IST (métamorphose des
IST) - Débauche sexualité illégale, sexualité perverse
- Punition divine PVVS, impie, punie par Dieu
- La contagion
- proximité corporelle avec une PVVS (haleine,
sueur, vêtements, verre) - transmission par l'eau (piscine), toilettes
publiques et/ou communes
11IV- LA CONSTRUCTION CULTURELLE DE LA PREVENTION
- IV-1 Techniques de prévention recensées (à
travers études qualitatives) - Evitement des toilettes publiques
- Mettre en quarantaine les PVVS (voire les brûler)
- Employer leau de javel après le rapport sexuel
- Lire le Coran
- Lusage du préservatif
- Usage unique de seringues
- Sécurisation de la banque du sang
- Respect des prescriptions religieuses
- Refus du rôle passif dans le rapport homosexuel
- Nécessité de quantifier la fréquence
- Le dépistage volontaire non cité comme manière
de protéger (les autres) -
12IV-2 Réticence face au test de dépistage VIH
- Négation de lexistence sida
- Méconnaissance de la maladie et de ses modes de
transmission - Non perception du risque suite à la non
transgression des normes - Inaccessibilité du test ignorance des lieux de
dépistage, leur éloignement - Peur de savoir, Volonté de non-savoir
- Peur de la maladie et de la mort, gagner du
temps contre la mort - Refus de la précarisation
- Peur de la stigmatisation peur de la mort
sociale - Conséquence
- Découverte tardive et par hasard de la
séropositivité - Passage brutal à létat de sida
13IV-3 Résistances au préservatif
- Emploi non généralisé (à tous les acteurs
sexuels) - Emploi non systématique (conjoncturel)
- Le préservatif objet dune triple condamnation
- Résistance de l'opinion populaire
- Rejet des juristes musulmans (ouléma)
- Conservatisme des professionnels de santé
14IV-3-1 Les résistances populaires
- Méconnaissance de la fonction protectrice du
préservatif - Inconvénients du préservatif
- Réduction de la jouissance
- Fragilité
- Rétention du sperme (nocivité)
- Prix dissuasif
15IV-3-1 Les résistances populaires au
préservatif(Suite)
- Image sociale négative
- Avec les prostituées
- La honte à l'achat
- Le doute dans le couple
- Habitus sexuel irrationnel
- Courage/séduction
- Désespoir suicidaire (pas de perspective
davenir) - Fatalisme/prédestination
16IV-3-2 Le rejet islamique du préservatif
- Ouléma et intégristes
- Sida punition de Dieu
- Le préservatif, un appel à la fornication
- Refus intégriste de la promotion du préservatif
par le MS et les ONG - Appel au retour à la prévention islamique
abstinence, fidélité -
17IV-3-2 Le rejet islamique du préservatif (suite)
- Refus du principe La nécessité licite les
interdits - La nécessité, c'est ne pas mourir
- Principe a posteriori, non prédictif
- Acceptation du principe La nécessité licite les
interdits - Demande politique exceptionnelle et secrète (cas
des armées) - Islam dans un paysage laïc
18IV-3-3 Le conservatisme des professionnels de la
santé
- Une option seconde et secondaire
- après le conseil moralo-islamique, en dernier
lieu - conseillé dans seulement 9 des consultations
médicales en 1997 - Une option dévalorisée
- Adoption du préservatif comme simple outil
dépourvu de sens et de valeur (instrumentation) - Instrument Vulgaire Relation Vulgaire Maladies
Vulgaires - Un pis aller, un mal nécessaire
- Léducation sexuelle islamiquement correcte
-
19V- LA PRISE EN CHARGE DU VIH
- Existence de PNLS
- Institutions
- Associations
- ONG internationales
- Agences NU
- Quatre axes
- Lapproche syndromique des IST
- La prise en charge médicale et sociale des PVVS
- La prévention du VIH
- La réduction de la vulnérabilité
20V-1 Lapproche syndromique des IST
- Traiter le syndrome
- ensemble de symptômes qui peuvent renvoyer à des
IST différentes - traiter par excès éviter lerreur du diagnostic
clinique - Eviter les analyses de laboratoire
- cherté pas de sécurité sociale
- risque de non retour du patient
-
21V-1 Lapproche syndromique des IST (Suite)
- Traiter le patient
- Immédiatement
- Gratuitement (disponibilité des médicaments)
- Eduquer
- Expliquer IST
- Conseiller (préservatif)
- Notifier et traiter le partenaire
-
22V-2 Laccès des PVVS aux soins
- Absence de soins traditionnels phytothérapie,
sorcellerie, confrérie - Trithérapie dans les trois pays, quasiment
généralisée aux cas sida -
- Accès gratuit aux ARV, soutien financier par les
ONG -
- Décentralisation de laccès aux ARV en cours
- Algérie e Tunisie soins dispensés à des
étrangers africains - Accord de libre échange Maroc/USA contre les
génériques au Maroc -
23V-3 La prévention du VIH
- Timidité de lEtat
- Timide publicité du préservatif à la TV
- Non implication des leaders religieux (imams)
- Utiliser les facteurs culturels dans la
prévention de la transmission du VIH traditions,
conservatisme social, islam - Dynamisme des associations
- Création de CDAG (mobiles)
- Campagnes dinformation (mobiles)
- Education des groupes à risque non reconnus
homosexuels, prostituées
24V-4 La réduction de la vulnérabilité
- Faiblesse de la lutte contre les facteurs
structurels de lexpansion du VIH - Analphabétisme, chômage, pauvreté,
urbanification, migration - travail et tourisme sexuels, augmentation des
IST - Faiblesse de la dépense publique en santé et de
la couverture sociale - Faiblesse de laction multisectorielle
- intra-gouvernementale insuffisance de
coordination et de convergence - inter-associative compétition, concurrence
- inter-disciplinaire entre les sciences
biomédicales, humaines et sociales
25CONCLUSION
- Nécessité dune information systématique et
fiable sur - les structures et les tendances de l épidémie
- les comportements sexuels et préventifs des VIH
et des malades - Qualité des soins et observance des traitements
-
- Traiter le paradoxe entre
- lapproche culturelle rôle protecteur du
conservatisme social et culturel - la défense des droits humains ((homosexualité,
sexualité non conjugale) rendre le sida
visible, accès du séropositif et du malade à la
citoyenneté - Faire accéder la population à lidée de la
chronicité -
26BIBLIOGRAPHIE
- Dialmy Abdessamad Jeunesse, Sida et Islam eu
Maroc , Casablanca, Eddif, 2000 - Jenkins C et Robalino D. A HIV/AIDS in the
Middle East and North Africa The Costs of
Inaction, Washington, Banque Mondiale, 2003
(téléchargeable sur Internet) -
- Mobilités internationales et VIH/SIDA en
Algérie (Etude qualitative) , Organisation
Internationale pour les migrations/Ministère de
la santé, de la Population et de la Réforme
Hospitalière, 2003 (téléchargeable sur Internet)