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A1263194154NYaFD

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S'il d cide au contraire de poursuivre ses tudes (pour trois ann es suppl mentaires par exemple) son revenu net actualis sera donn par : 28 ... – PowerPoint PPT presentation

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Title: A1263194154NYaFD


1
Cours de Baccalauréat Université de Genève
Economie du travail Equilibre du marché,
inégalités de salaire et discrimination sur le
marché du travail Prof. Yves Flückiger Départeme
nt déconomie politique (Université de
Genève) et Observatoire Universitaire de lEmploi
2
3.1. Introduction
  • Dans les deux premiers chapitres, nous avons
    examiné les différentes approches liées au
    comportement de loffre et de la demande de
    travail
  • En mettant en relation ces deux facettes du
    marché du travail, on obtient le salaire
    déquilibre pour lequel loffre de travail permet
    tout juste de satisfaire la demande de travail
  • Néanmoins, différentes raisons peuvent être
    évoquées pour expliquer les différences de
    rémunérations observées dans la réalité nous en
    distinguerons trois principales
  • La première est liée à lhétérogénéité de la
    population active qui suscite des inégalités de
    salaire associées au caractéristiques personnelles

3
3.1. Introduction
  • La deuxième raison est due au fait que deux
    travailleurs parfaitement identiques peuvent être
    occupés dans des secteurs différents
    caractérisées par des conditions de travail
    différentes (travail de nuit, par équipe, risques
    daccidents ou de blessures et autres
    désagréments liées au travail)
  • La troisième raison est liée au fait que le
    marché du travail est défaillant et que pour des
    profils parfaitement identiques, deux employé(e)s
    peuvent obtenir des rémunérations cette
    différence inexpliquée peut être assimilée à un
    comportement discriminatoire
  • Les inégalités constituent une question
    socio-économique très importante
  • Il convient de distinguer les inégalités
     constructives  qui sont bonnes pour la
    croissance et les inégalités  destructives  qui
    sont mauvaises pour la croissance (inéquité)

4
3.1. Introduction
  • Les inégalités constructives reflètent les
    différences dans des réponses individuelles à des
    opportunités identiques
  • Les inégalités destructives reflètent les
    privilèges des personnes qui sont déjà
    privilégiées et qui bloquent le potentiel
    productif des personnes moins aisées ou
    défavorisées cette situation contribue à réduire
    lefficacité économique et la croissance
  • Les inégalités destructives reflètent
    principalement les inégalités dopportunité
  • Dans une société dégale opportunité, il y a une
    importante mobilité sociale ascendante et
    descendante et une mobilité intergénérationnelle
    élevée la place des enfants dans la distribution
    des revenus est, dans ce type de société
    indépendante de la place occupée par les parents
  • Lanalyse des effets des inégalités sur la
    croissance procure une indication de lexistence
    dinégalités dopportunité si les inégalités
    réduisent la croissance, on peut en conclure que
    leur nature est principalement destructrice

5
3.1. Introduction
  • Cette question est particulièrement importante
    pour les pays en voie de développement
  • Elle est importante car les analyses empiriques
    montrent quune large partie des inégalités
    observées dans les pays en voie de développement
    sont de nature  destructive , liées à des
    inégalités dopportunité
  • Cette affirmation est confirmée par la figure
    suivante qui met en relation la croissance réelle
    du PIB par habitant pour la période de 1970 à
    2000 et le coefficient de Gini mesurant les
    inégalités de revenu

6
(No Transcript)
7
Evolution des salaires en Suisse, 1994 - 2004
8
Evolution des salaires dans lhorlogerie suisse,
1994 - 2004
9
Evolution des salaires dans lintermédiation
financière en Suisse, 1994 - 2004
10
Ecart de salaire entre les salariés situés au
sommet et au bas de la distribution, 1994 - 2004
11
3.2. Les différences compensatoires
  • Les travailleurs ne cherchent pas seulement à
    obtenir le salaire le plus élevé possible mais
    ils tiennent compte aussi dautres
    caractéristiques liée à lenvironnement du poste
    de travail pour maximiser leur utilité
  • Ils considèrent notamment les conditions de
    travail (bruit, horaire irrégulier, de nuit,
    etc.), les risques de blessure ou dautres
    avantages liés à lemploi
  • Sil existe des conditions de travail différentes
    pour des emplois identiques, cela implique que
    les employeurs qui se font concurrence pour
    recruter des employés devront offrir des
    compensations de salaire de manière à attirer un
    nombre suffisant de travailleurs
  • Les différences de salaire constituent des
    signaux pour une allocation efficiente des
    ressources entre les différents emplois
    disponibles
  • Le modèle des différences compensatoires repose
    sur trois hypothèses principales

12
3.2. Les différences compensatoires
  • Les travailleurs maximisent leur niveau dutilité
    et pas seulement leur niveau de revenu
  • ils peuvent décider de réduire leur salaire afin
    dobtenir de meilleures conditions de travail
  • Les travailleurs choisissent les emplois
    appropriés en fonction de leurs préférences, qui
    diffèrent selon les individus, et des
    informations identiques que tous les individus
    possèdent à propos des places disponibles
  • Absence de barrières à la mobilité entre les
    emplois
  • Si les hypothèses (1) à (3) sont vérifiées, le
    modèle des différences salariales compensatoires
    implique que les individus choisissent lemploi
    qui leur permet de maximiser leur niveau
    dutilité pour différent niveau de salaire offert
    pour des emplois similaires

13
3.2. Les différences compensatoires
  • A. Le modèle (Rosen, 1986)
  • Le modèle est basé sur les hypothèses suivantes
  • Approche à long terme
  • Les travailleurs sont homogènes quant à leur
    profil et à leurs caractéristiques mais leurs
    préférences relatives aux conditions de travail
    diffèrent ils cherchent à maximiser leur niveau
    dutilité
  • Les entreprises maximisent leurs profits dans un
    monde caractérisé par une situation de
    concurrence parfaite sur les marchés du travail
    et des biens
  • Information parfaite les travailleurs sont
    parfaitement conscients des caractéristiques des
    emplois offerts en terme de désagréments, de
    risques ou davantages non monétaires
  • Mobilité parfaite des travailleurs à court
    terme, cette condition nest pas nécessairement
    respectée en raison de coûts de mobilité mais à
    long terme, cette condition semble raisonnable

14
3.2. Les différences compensatoires
  • B. Analyse du côté des employés
  • La fonction dutilité des travailleurs est
    définie par rapport au taux de salaire, w, et aux
    conditions de travail et, en particulier, aux
    risques de blessure ou de désagréments associés à
    lemploi, D
  • En dautres termes, U(w,D), avec ?U/?w ? 0 et
    ?U/?D ? 0
  • Cette analyse est basée sur lhypothèse que le
    nombre dheures de travail est constant
  • Si des désagréments liés au travail, tels que des
    risques de blessure, augmentent, la perte
    dutilité associée à cette hausse des
    désagréments nécessite un accroissement du
    salaire en compensation
  • Cela signifie que la courbe dutilité est
    croissante à lintérieur de lespace formé par
    les variables Désagréments-Salaire

15
3.2. Les différences compensatoires
  • B. Analyse du côté des employés
  • Dans la figure suivante, la courbe dutilité est
    supposée convexe cela implique que le taux
    marginal de substitution est croissant avec le
    niveau de risque
  • Cela signifie que si le risque lié à lemploi
    augmente, une hausse de salaire est nécessaire
    pour compenser le désagrément perçu par le
    travailleur
  • De plus, la compensation exigée par les employé
    croît avec le niveau de risque ou de désagrément
    qui peut prendre aussi la forme dun risque de
    chômage saisonnier
  • La figure suivante a été construite en supposant
    que chaque individu diffère selon son aversion au
    risque
  • En loccurrence, lindividu B est moins averse au
    risque que lindividu A qui demande une hausse de
    salaire nettement plus élevée pour accepter de
    travailler dans des conditions plus  risquées 

16
3.2. Les différences compensatoires
w
Arisque averse
B
E
C
D
D1
17
3.2. Les différences compensatoires
  • C. Analyse du côté des employeurs
  • Une réduction des risques liés à lemploi
    implique une augmentation des coûts de
    production afin de maintenir leurs profits au
    même niveau, les employeurs doivent diminuer
    leurs charges salariales par une diminution du
    taux de salaire
  • Pour un niveau donné de profit, un employeur fait
    face à une courbe diso-profit qui détermine
    chaque combinaison taux de salaire
    désagrément qui permet de maintenir le niveau de
    profit total constant
  • Les entreprises se distinguent les unes des
    autres selon les coûts quelles subissent si
    elles souhaitent réduire les risques ou les
    désagréments liés à lemploi
  • La figure suivante suppose que toutes les
    entreprises réalisent le même niveau de profit en
    optant pour la combinaison N (caractérisée par un
    risque faible et un salaire faible) ou M (salaire
    plus élevé mais risques plus élevés)
  • Pour un même niveau de risque, un salaire plus
    faible implique un profit supérieur

18
3.2. Les différences compensatoires
w
Iso-profit inf. à 0
Iso-profit nul
M
N
Iso-profit sup. à 0
D
19
3.2. Les différences compensatoires
  • D. Equilibre du marché
  • Dans un marché parfaitement concurrentiel, les
    entreprises se trouvent placées sur leur courbe
    diso-profit nul (seuil de rentabilité)
  • Comme les employés, les employeurs se distinguent
    les uns des autres en fonction de leur
    technologie et du type de bien quils produisent
    ainsi que selon le coût quelles subissent pour
    réduire les risques ou les désagréments de leur
    emploi
  • Dans le cas présent, on suppose que la réduction
    des coûts est moins chère pour lentreprise X que
    pour lentreprise Y
  • Les employés souhaitent maximiser leur niveau
    dutilité et les employeurs leur niveau de profit
    (qui correspond à un profit nul dans un
    environnement concurrentiel dépourvu de barrières
    à lentrée)

20
3.2. Les différences compensatoires
w
Y
M
wBY
X
N
wAX
X
Y
D
D
DAX
DBY
21
3.2. Les différences compensatoires
  • En assurant une adéquation optimale entre les
    emplois disponibles et les travailleurs, on
    parvient à déterminer pour chaque employé
    lemploi particulier qui lui permet de maximiser
    son niveau dutilité
  • Ce processus dappariement ( matching ) conduit
    à des différences de salaires néanmoins, chaque
    employeur se trouve sur sa courbe diso-profit
    nul et ces inégalités sont efficientes en ce sens
    quelles permettent aux travailleurs de maximiser
    leur niveau dutilité
  • Lindividu A qui est averse au risque sera
    employé par lentreprise qui parvient à réduire
    les risques ou les désagréments à moindre coût
  • A lopposé, B travaillera pour lentreprise
    caractérisée par des coûts marginaux élevés de
    réduction des risques
  • En revanche, cet individu reçoit une prime
    salariale qui compense les désagréments subis
    dont il est parfaitement informé et conscient des
    conséquences éventuelles (!)

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3.2. Les différences compensatoires
  • Sil existe un grand nombre dentreprises
    différentes, on peut dériver une courbe appelée
     courbe des salaires hédoniques , W(D), qui
    montre le niveau de salaire le plus élevé quun
    travailleur peut espérer obtenir sur le marché
    pour un niveau donné de désagrément (Cf figure
    présentée au cours)
  • La condition de première de maximisation de
    lutilité est donnée, dans ces conditions par
    lexpression suivante -UD/UY wD
  • Cela signifie en dautres termes que le taux
    marginal de substitution entre les désagréments
    et le revenu (qui correspond à lévaluation
    marchande des désagréments ou des risques) est
    égal à à la prime salariale attribuée par le
    marché du travail pour les risques encourus de
    blessures ou des autres désagréments (travail de
    nuit, par équipes, etc.) que les personnes sont
    disposées à accepter en échange dune
    compensation monétaire

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3.2. Les différences compensatoires
  • E. Applications empiriques
  • Ce modèle théorique peut être utilisé pour
    étudier et comprendre différents cas pratiques
  • Il peut être employé pour analyser si le marché
    du travail attribue effectivement des primes pour
    les risques et, le cas échéant, le montant des
    primes attribuées pour chaque type de
    désagréments observés
  • On peut aussi lutiliser pour mesurer le prix de
    la vie
  • Il peut être aussi utile pour déterminer si les
    personnes occupées dans des secteurs caractérisés
    par des taux de chômage élevés reçoivent
    effectivement des primes salariales pour les
    risques encourus
  • Quels sont les effets des actions légales sur les
    primes compensatoires ? Ce type détude nécessite
    des données longitudinales

24
3.2. Les différences compensatoires
  • Existe-t-il aussi des primes salariales versées
    pour des personnes qui travaillent ou qui vivent
    dans des environnements dangereux ou désagréables
    (bruit par exemple) ? Ce type de question se pose
    aussi sur le marché immobilier
  • Brown (1980) présente un excellent survol de
    cette littérature
  • Viscusi (1978) montre quaux Etats-Unis, la
    probabilité moyenne davoir un accident non fatal
    sélève à 3,2 et celle davoir un accident fatal
    est de 0,012. Lestimation empirique effectuée
    par lauteur montre quen 1969, un individu
    américain moyen était prêt à prendre un risque
    daccident fatal si on lui attribuait une prime
    salariale annuelle de 173 (in 1969 US)
  • Si lon tient compte de la probabilité davoir un
    accident fatal, cela signifie que sauver la vie
    dun individu équivalait, aux Etats-Unis et en
    1969, à un montant de 1466100 !

25
3.3. La théorie du capital humain
  • Lessence même de la théorie du capital humain
    est basée sur lhypothèse que les individus
    adoptent des décisions relatives à lacquisition
    de caractéristiques personnelles futures qui leur
    permettent dobtenir le bénéfice net le plus
    élevé possible lors de périodes ultérieures
  • Ces décisions dinvestissement englobent tous les
    choix qui suscitent une amélioration du potentiel
    productif individuel mais ces analyses ont été
    principalement appliquées aux décisions relatives
    à la formation, à la santé et à la formation
    continue
  • Si lon fait lhypothèse que les bénéfices futurs
    obtenus par un individu peuvent être correctement
    quantifiés en termes daccroissement future de
    revenu, dès lors la valeur du capital humain
    dune personne peut être définie comme la valeur
    actualisée de ses revenus futurs du travail
  • Il convient détablir une distinction claire
    entre deux types de capital

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3.3. La théorie du capital humain
  • Le capital humain général la productivité du
    travailleur est accrue auprès dun grand nombre
    demployeurs potentiels
  • Le capital humain spécifique la productivité du
    travailleur est accrue grâce à lacquisition de
    connaissances spécifiques qui ne sont utilisables
    quauprès dun seul employeur (lemployé apprend
    comment lentreprise fonctionne et comment elle
    utilise certains équipements spécifiques)
  • Une autre distinction devrait être faite entre le
    capital inné qui se réfère aux capacités
    intrinsèques à chaque personne et le capital
    humain acquis par le biais de décisions
    délibérées
  • A. Le capital humain général
  • On examine la décision dinvestissement prise par
    un individu arrivé au terme de sa scolarité
    obligatoire (15 ans dans la plupart des pays)

27
3.3. La théorie du capital humain
  • Si une personne décide dentrer immédiatement
    dans la vie active, à la fin de sa scolarité
    obligatoire, et sil sait quil peut espérer
    obtenir un salaire annuel de w0, la valeur
    actualisée de son profil futur de revenu (VAR),
    calculée pour toute sa vie active (de 15 à 65
    ans), est donnée par
  • Sil décide au contraire de poursuivre ses études
    (pour trois années supplémentaires par exemple)
    son revenu net actualisé sera donné par

28
3.3. La théorie du capital humain
  • En soustrayant léquation (1) de léquation (2),
    on obtient la valeur actualisée nette dun
    investissement éducatif limité à 3 ans
  • Si cette valeur est positive (ou égale à 0, à la
    marge), lindividu choisira dinvestir dans une
    formation post-obligatoire. Si cette valeur est
    plus petite que 0, alors lindividu devrait
    choisir, dun point de vue strictement financier,
    de renoncer à investir dans sa formation
  • Voir figure complémentaire

29
3.3. La théorie du capital humain
  • Si on examine cette décision dun point de vue
    marginal (pour une année supplémentaire de
    formation), celle-ci peut être réduite à
    léquation suivante
  • Une autre manière daborder cette condition est
    de considérer que la formation constitue une
    décision rentable quand le taux de rendement
    interne (i) de linvestissement éducatif est égal
    ou supérieur à r, le taux dintérêt du marché
  • En loccurrence, le taux de rendement interne est
    donné par la formule

30
3.3. La théorie du capital humain
  • Cette expression peut être encore simplifiée si
    lon suppose que les individus considèrent un
    horizon temporel infini, auquel cas on obtient la
    formule suivante
  • Si les coûts directs de léducation sont faibles,
    comme cela est le cas dans un système éducatif
    largement subventionné, alors le taux de
    rendement interne est donné approximativement par
    la formule suivante

31
3.3. La théorie du capital humain
  • Cette approche théorique conduit aux conclusions
    suivantes
  • Les individus qui ont les préférences les plus
    marquées pour le présent ninvestissent pas dans
    leur formation
  • Les individus qui investissent dans leur
    éducation sont ceux qui prennent le plus soin de
    leur santé, accordent le plus dimportance à leur
    alimentation et vont plus fréquemment au médecin
  • Plus la période durant laquelle les individus
    obtiennent un bénéfice net positif de leur
    éducation est longue, plus le taux de rendement
    interne de leur investissement éducatif est
    élevé. Cela explique pourquoi les personnes
    formées sont plutôt jeunes
  • Les individus qui anticipent une interruption
    temporaire de carrière investissent moins dans
    leur formation (femmes)
  • Une hausse des coûts directs formation (C0)
    réduit le nombre de personnes en formation

32
3.3. La théorie du capital humain
  • Selon cette approche, le taux de rendement
    interne décroît avec le nombre dannée
    déducation (courbe TRI cf figure
    complémentaire)
  • Le coût marginal de financement dune année de
    formation supplémentaire (courbe MCE) augmente
    avec le nombre dannées de formation. Cela est dû
    au fait que plus les individus investissent dans
    leur éducation, plus ils doivent emprunter auprès
    de sources externes pour financer leur
    investissement éducatif
  • Les individus dotés des capacités les plus
    élevées sont caractérisés par des courbes TRI
    situées à droite de celles des personnes ayant
    des capacités plus faibles dans ces
    circonstances, on sattend à ce que le taux de
    rendement interne de léducation augmente avec le
    niveau de formation
  • Néanmoins, dans un monde caractérisé par des
    courbes de coût marginal différentes (MCE), le
    TRI dun investissement éducatif sera une
    fonction décroissante du niveau de formation

33
3.3. La théorie du capital humain
  • B. Le capital humain spécifique
  • Dans ce cas, on considère uniquement les
    investissements éducatifs qui sont spécifiques à
    une entreprise en particulier et qui ne peuvent
    pas être utilisés auprès dautres employeurs
  • Quand la productivité est accrue auprès dune
    seule entreprise, on considère que le capital
    humain est spécifique. Quand la productivité du
    travailleur augmente sur le marché, le capital
    humain est général
  • Si un employé quitte lentreprise dans laquelle
    il travaille, ou sil est licencié, il perd la
    totalité de son investissement spécifique
  • Dans le même temps, si lemployeur paie tous les
    coûts de la formation, il perd la totalité de son
    investissement si lemployé le quitte
  • Par la séparation, chaque partie du marché peut
    imposer à lautre une externalité (modèle de
    monopole bilatéral léquilibre est indéterminé
    et il dépend du pouvoir de négociation des deux
    parties en présence)

34
3.3. La théorie du capital humain
  • Au moment de lengagement, lentreprise doit
    former le travailleur quelle engage ce qui
    engendre un coût fixe initial égal à C0
  • Pendant la période de formation, la productivité
    des travailleurs est égale à pml0 et elle passe
    ensuite à pmlKt
  • En labsence de toute formation, la productivité
    potentielle des employés serait de pmlU
  • Finalement, on suppose naturellement que pmlKt gt
    pmlu gt pml0
  • Dans ces conditions, le coût marginal total
    (évalué sur toute la période demploi) de
    lengagement et de la formation dun nouvel
    employé est égal à

35
3.3. La théorie du capital humain
  • Le bénéfice marginal associé à cette nouvelle
    embauche est mesuré quant à lui par lexpression
    suivante
  • A léquilibre, et sur lensemble de la période
    demploi, lentreprise égalise le coût marginal
    avec le bénéfice marginal lié à lembauche et à
    la formation dun nouvel employé

36
3.3. La théorie du capital humain
  • Si les employeurs paient les travailleurs à leur
    productivité marginale après la période de
    formation (pmlKt wKt), ils consentiraient à
    engager et à former ces travailleurs si et
    seulement si le coût marginal de la formation est
    supporté indirectement par les travailleurs sous
    la forme dun salaire plus bas que la
    productivité pendant la période de formation, w0
    pml0 C0
  • Cest ce qui se produit lorsque la formation est
    de type générale
  • A titre dexemple on peut citer les avocats
    stagiaires ou autres apprentis qui acceptent de
    très bas salaires pendant leur formation
  • Dès quils obtiennent leur brevet ou certificat
    dapprentissage, leur valeur sur le marché du
    travail augmente autant quau sein de la firme
    formatrice de sorte quils peuvent exiger une
    rémunération en conséquence
  • Si lon suppose au contraire que le salaire versé
    au travailleur engagé et formé est égal, pendant
    toute la période demploi, au salaire alternatif
    (que la personne peut obtenir ailleurs sur le
    marché), alors w0 wKt wU

37
3.3. La théorie du capital humain
  • Dans ce cas, la condition déquilibre se
    simplifie comme suit
  • Dans ces circonstances, on constate que
    lemployeur finance lintégralité de
    linvestissement éducatif (coûts directs et
    indirects) car il verse à lemployé, pendant sa
    période de formation, le salaire alternatif
    quil aurait pu obtenir ailleurs sur le marché du
    travail
  • En revanche, on constate quau terme de la
    formation, et pour amortir les dépenses
    consenties par lemployeur durant la période de
    formation, lemployeur engrange la totalité des
    bénéfices associé au travers dune productivité
    marginale plus élevée que le salaire versé après
    la formation
  • Les négociations entre employés et employeurs
    devraient aboutir à une solution de partage des
    coûts (Cf figure complémentaire)

38
3.3. La théorie du capital humain
  • Les principales conclusions de cette approche
    sont les suivantes
  • Le surplus que les travailleurs doivent pouvoir
    obtenir afin damortir les coûts de leur
    formation initiale sur lensemble de la période
    demploi est à lorigine dun écart entre le taux
    de salaire et la productivité marginale du
    travail
  • Cet écart contribue à transformer le travail en
    un facteur de production quasiment fixe
  • Un taux descompte plus élevé a tendance à
    accroître lécart entre le taux de salaire et la
    productivité du travail nécessaire pour amortir
    les coûts initiaux de la formation
  • Des coûts de formation supérieurs contribuent à
    accroître lécart entre le salaire et la
    productivité

39
3.3. La théorie du capital humain
  1. Cette analyse met en évidence limportance du
    taux de rotation du personnel pour les décisions
    dinvestissement des entreprises
  2. Elle met aussi en exergue le rôle crucial joué
    par les négociations collectives entre employés
    et employeurs
  3. Généralement, les deux parties vont accepter de
    partager les coûts de la formation grâce au
    versement dun salaire qui est supérieur au
    salaire de marché (salaire alternatif) pendant la
    période de formation
  4. En adoptant une solution de partage des coûts et
    des bénéfices de la formation, lentreprise et
    les employés obtiennent un gain lié à la
    poursuite de leur relation de travail ce qui
    réduit le risque de séparation unilatérale

40
3.3. La théorie du capital humain
  • C. Applications empiriques
  • Lazear (1979) utilise ce modèle pour expliquer
    pourquoi les contrats de travail précisent
    généralement des dates de retraite obligatoire
  • En effet, comme les salaires ont tendance à
    dépasser le niveau de la productivité marginale,
    notamment à la fin de la vie active, les
    travailleurs ne vont pas deux-mêmes choisir de
    se retirer à lâge optimal pour lequel la valeur
    présente des salaires versés tout au long de la
    vie active est égale à la valeur actualisée de la
    productivité marginale du travail
  • Collier et Lal (1986) mettent en évidence
    quimposer un salaire minimum peut avoir pour
    conséquence de réduire les investissements
    consentis en matière de formation initiale en
    entreprise ou de formation continue

41
3.3. La théorie du capital humain
  • Hashimoto (1979) développe un modèle dans lequel
    le taux de départ des travailleurs par période
    est une fonction négative du taux de salaire
    divisé par le salaire alternatif
  • Plus le taux de départ est élevé, toutes choses
    égales par ailleurs, moins lentreprise sera
    prête à supporter les coûts de la formation
  • En mettant en place une politique qui prévoit une
    forte croissance du salaire à partir dun niveau
    nettement plus bas que la productivité du
    travail, pendant la période de formation, qui
    fait place ensuite à une forte progression,
    lentreprise parvient à réduire la probabilité
    que des travailleurs formés ne la quittent
  • Ce modèle permet de comprendre les fluctuations
    de lemploi au cours des cycles économiques il
    explique aussi pourquoi les travailleurs non
    formés sont les premiers à être licenciés en
    période de mauvaise conjoncture

42
3.3. La théorie du capital humain
  • La théorie du capital humain permet dexpliquer
    les principales caractéristiques le profil des
    salaires en fonction de lâge
  • En particulier, elle permet dexpliquer pourquoi
    le niveau des salaires augmente avec le niveau de
    formation en raison des investissements consentis
    dans la formation post-obligatoire
  • Elle permet aussi dexpliquer la croissance
    rapide des salaires au début de la carrière
    professionnelle et la concavité du profil
    salarial observée en raison des investissements
    consentis en matière de formation en emploi
  • Les analyses effectuées pour la Suisse
    contribuent à confirmer ces résultats mais il
    existe des différences importantes entre les
    marchés régionaux du travail
  • Elles sexpliquent par la structure de loffre et
    de la demande

43
Equation des salaires pour léconomie genevoise
- 2004
Impact des variables retenues Impact sur les
salaires en Formation Université 21,4 HES
16,4 Maîtrise/Ecole professionnelle
11,9 Brevet d'enseignement 9,6 Maturité
6,8 Apprentissage 7,1 Formation en entreprise
4,4 Autres formations 7,0 Age ( 1 an) maxi
1,7 Ancienneté ( 1 an) maxi 0,7 Impact
toutes choses égales par ailleurs / ceteris
paribus
44
Equation des salaires pour léconomie genevoise
- 2004
  • Impact des variables retenues
  • Impact sur les salaires en
  • Qualifications requises pour le poste
  • Niveau des qualifications requises élevé 35,8
  • Niveau des qualifications requises moyen 18,8
  • Niveau des qualifications requises bas 11,1
  • Position professionnelle
  • Cadre supérieur 45,9
  • Cadre moyen 29,6
  • Cadre inférieur 17,4
  • Activités de supervision 8,4
  • A ces variables sajoutent (en ? ou ?), les
    impacts liés aux
  • domaines dactivité
  • effets dentreprise

45
(No Transcript)
46
(No Transcript)
47
3.3. La théorie du capital humain
  • D. La formation est-elle un bon investissement ?
  • A la lumière des résultats pour la Suisse, on
    serait tenter de répondre oui
  • Néanmoins, les rendements de la formation peuvent
    être sur- ou sous-estimés
  • Ils sont surestimés si lon considère le fait que
    linvestissement éducatif peut conduire à des
    meilleures conditions de santé, de famille etc..
    qui constituent autant deffets externes positifs
    qui ne sont pas comptabilisés dans les rendements
    éducatifs
  • Ils sont sous-estimés si lon tient compte du
    biais de compétence lié au fait que les personnes
    qui poursuivent leur formation sont celles qui
    présentent les compétences innées les plus
    élevées
  • Cela signifie que tous les gains attribués à la
    formation ne sont pas dus à la formation
    elle-même ils auraient été obtenus même sans
    investissement éducatif

48
3.3. La théorie du capital humain
  • De plus, certains économistes comme Spence (1973)
    considèrent que la formation naccroît pas la
    productivité du travailleur mais constitue
    simplement un signal pour les employeurs pour
    choisir leurs employés en fonction de leurs
    compétences
  • En étudiant dans des universités très réputées,
    les individus révèlent leurs compétences, leurs
    capacités à travailler de manière indépendante et
    leur volonté datteindre leurs objectifs
  • De ce point de vue, le taux de rendement social
    de la formation est plus faible quon ne pourrait
    le croire puisquelle naccroît pas réellement la
    productivité du travailleur
  • Elle est utilisée en revanche par les employeurs
    pour attirer les travailleurs ayant les
    meilleures compétences de ce point de vue, la
    formation contribue à améliorer lallocation des
    ressources

49
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Il existe cinq versions différentes de cette
    théorie
  • Les employeurs ne peuvent pas surveiller
    constamment leurs employés
  • Ceux-ci ont donc la possibilité de choisir
    lintensité de leurs efforts
  • Les employeurs doivent trouver un mécanisme
    incitatif pour encourager leurs employés à
    accroître leurs efforts
  • Les entreprises cherchent à attirer les
    travailleurs les plus productifs en offrant des
    salaires plus attractifs
  • Une politique de bas salaire peut accroître la
    rotation du personnel ce qui aura pour effet
    daugmenter les coûts des entreprises une hausse
    de salaire peut contribuer à  fidéliser  le
    personnel
  • Les individus sont sensibles au niveau de leur
    rémunération car elle traduit le caractère plus
    ou moins équitable de la relation de travail
  • Modèle dagence

50
3.4. La théorie du salaire defficience
  • A. Le modèle de rotation du personnel
  • Dans ce modèle, lentreprise est supposée avoir
    un pouvoir de monopsone sur le marché du travail
  • Elle peut dès lors influencer la durée de
    lemploi et lancienneté au sein de lentreprise
    en modifiant le taux de salaire
  • Celle peut donc encourager lentreprise à offrir
    un salaire plus élevé que la rémunération
    observée sur le marché (we) pour réduire les
    coûts liés à la rotation du personnel
  • La fonction du taux de rotation du personnel est
    donnée par la formule suivante
  • q q(w we), qw lt 0 and qww gt 0

51
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Le problème de maximisation du profit de
    lentreprise peut dès lors être exprimée de la
    manière suivante
  • Pour simplifier, supposons que lentreprise soit
    caractérisée par des rendements déchelle
    constants de telle manière à ce que F(L) a.L.
    Dans ces conditions, la condition de premier
    ordre devient
  • Si lon suppose de surcroît que le taux de
    salaire moyen espéré au sein de léconomie est
    donné par la probabilité davoir un emploi (1-u,
    où u représente le taux de chômage) multipliée
    par le taux de salaire déquilibre, wew.(1u),
    alors, à léquilibre, la prime salariale
    efficiente peut être exprimée comme z w we
    w - (1-u)w wu

52
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Dans le long terme, le (sur-)profit de
    lentreprise est nul si bien que
  • w a q.T
  • Dès lors, u z/(a q.T) ce qui signifie quil
    est possible dobserver, à léquilibre, un taux
    de chômage involontaire
  • Les travailleurs sont disposés à travailler aux
    taux de salaire offert par le marché mais ils ne
    peuvent pas trouver un emploi en raison des coûts
    de rotation du personnel
  • B. Le modèle de Solow
  • Chaque employé choisit lintensité de son effort
    e qui va dépendre notamment du taux de salaire
    qui lui est proposé le problème de maximisation
    du profit devient alors
  • Max ? Q?e(w).L? w.L ou Max ? Q(Le) -
    w/?e(w)?.Le

53
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Les conditions de premier ordre de maximisation
    du profit de lentreprise peuvent dès lors
    sécrire de la manière suivante
  • En combinant les deux dernières expressions, on
    obtient la condition de Solow
  • A léquilibre, lélasticité de la fonction
    deffort par rapport au salaire est égale à 1

54
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Lélasticité de la quantité produite (Q) par
    rapport aux heures de travail (L) ou par rapport
    à leffort consenti (e) peut être différente
    selon la fonction de production examinée
  • Dans le cas dune fonction de type Cobb-Douglas
    (Qe?L?), on obtient les conditions de premier
    ordre suivantes

55
3.4. La théorie du salaire defficience
  • En combinant, les deux expressions précédentes,
    on obtient la condition suivante qui constitue
    une généralisation de la condition de Solow
  • Plus la fonction de production est élastique au
    taux deffort relativement à son élasticité aux
    heures de travail, plus le taux de salaire
    déquilibre sera élevé (Cf figure suivante)
  • La fonction deffort peut être exprimée de la
    manière suivante e(w)(w-c)? où c symbolise le
    taux de salaire (alternatif) du marché. Dans ce
    cas, la condition de Solow généralisée devient
  • w est dautant plus élevé que ? est élevé, ?
    faible et ? élevé (si les travailleurs sont très
    sensibles à la prime salariale quils obtiennent)

56
  • Fonction deffort
  • Le point A symbolise la condition de Solow
    lélasticité de la fonction deffort par rapport
    au taux de salaire est égal à 1 à léquilibre
  • Le point B symbolise un équilibre caractérisé par
    une élasticité de e par rapport à w inférieure à
    1 cette situation se produit lorsque la quantité
    de production est très sensible au taux deffort

e
B
A
w
wA
wB
57
3.4. La théorie du salaire defficience
  • En supposant de surcroît que le salaire
    alternatif  c  est lui-même une fonction du
    taux de salaire du marché (wm), de la probabilité
    dêtre employé (1-u) et du taux dindemnité
    lorsque la personne est au chômage (b), on
    obtient la fonction suivante
  • c (1-u).wm u(b.wm)
  • Dans ces conditions, et en supposant que ? est
    égal à ?, on obtient alors, à léquilibre, la
    condition suivante
  • e(w)(w/e) ?w/(w-c) ?/(1-b)u 1 (si ? ?)
  • et donc u ?/(1-b)
  • Plus ? est élevé, plus b est élevé, plus le taux
    de chômage (involontaire) sera élevé car les
    entreprises choisissent daugmenter les salaires
    en raison de la sensibilité de la fonction
    deffort par rapport au différentiel de salaires

58
3.4. La théorie du salaire defficience
  • C. Le modèle dagence (Shapiro Stiglitz, 1984)
  • Lentreprise nest pas toujours en mesure de
    contrôler le comportement des travailleurs à leur
    poste de travail
  • Les coûts du contrôle peuvent être si élevés que
    les employeurs préfèrent parfois substituer une
    stratégie de contrôle par un mécanisme incitatif
  • Les travailleurs peuvent avoir intérêt à tricher
    en réduisant leur effort de travail
  • On supposera que les travailleurs sont neutres au
    risque et que leurs préférences sont définies par
    rapport au revenu salarial (w) et au taux
    deffort (e) de telle manière à ce que U(w,e)
    w e
  • Quand un employé triche, on supposera que son
    taux deffort e est égal à 0

59
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Mais il peut y avoir dautres motifs qui peuvent
    être à lorigine dune interruption demploi et
    on supposera quil y a u taux de séparation égal
    à q à chaque période
  • La stratégie de contrôle est imparfaite et cela
    signifie que les travailleurs ont une probabilité
    p dêtre détectés à chaque période
  • Lutilité total obtenue par un employé qui triche
    (VT) et de celui qui ne triche pas (VN) peuvent
    être dès lors exprimés de la manière suivante

60
3.4. La théorie du salaire defficience
  • La condition dabsence de tricherie qui doit être
    respectée par lentreprise est la suivante VT ?
    VN
  • Cette condition dabsence de tricherie peut être
    écrite ainsi
  • Cette équation montre que le taux de salaire
    dépend positivement de VU, e, q et de r. Plus r
    est élevé, plus lincitation à tricher est
    élevée cela provient du fait que les pertes
    futures susceptibles de provenir dune
    détection du comportement de tricherie sont
    escomptées à un taux élevé
  • Si la probabilité de quitter lentreprise est
    élevée, les employés seront plus incités à
    tricher en revanche, plus la probabilité de
    détection est élevée, plus la prime salariale
    incitative sera faible

61
3.4. La théorie du salaire defficience
  • A léquilibre, lutilité dun employé qui triche
    est égale à celle dun travailleur qui ne triche
    pas dès lors
  • Lutilité totale attendue dun chômeur est donnée
    par (a est la probabilité quun chômeur obtienne
    un emploi)
  • Cette dernière équation peut être exprimée de la
    manière simplifiée suivante

62
3.4. La théorie du salaire defficience
  • Dès lors, on constate que pour obtenir un
    équilibre sans triche, lutilité des chômeurs
    doit être inférieure à celle que peuvent obtenir
    les personnes employées ce modèle donne lieu à
    nouveau à un chômage involontaire
  • En substituant lexpression de VE dans cette
    dernière équation et en simplifiant, on obtient
    une nouvelle expression de lutilité des chômeurs
  • Finalement, cette expression de lutilité totale
    des chômeurs peut être introduite dans la
    condition dabsence de tricherie et on obtient

63
3.4. La théorie du salaire defficience
  • A un niveau agrégé et en supposant que léconomie
    se trouve dans un état de taux de chômage
    stationnaire, alors le nombre de personnes
    entrant au chômage est égal au nombre de
    personnes qui sortent du chômage dès lors qL
    aU
  • a peut être exprimé comme une fonction du taux
    de chômage
  • a qL/U et a q q(1L/U) q/u
  • Dès lors, au niveau agrégé, la condition
    dabsence de tricherie de la part des employés
    sécrit comme
  • Plus le taux de chômage est élevé, plus le taux
    de salaire defficience peut être bas tout en
    créant les incitations nécessaires à labsence de
    tricherie

64
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • A. Introduction
  • Dans les sections précédentes, nous avons examiné
    les différentes approches théoriques qui peuvent
    être évoquées pour  expliquer  les disparités
    salariales
  • Elles sont associées à des différences de capital
    humain accumulé ou à des différences entre les
    secteurs économiques ou entre les diverses
    entreprises selon les désagréments associés à
    leurs postes de travail ou selon les coûts de
    surveillance ou de rotation du personnel qui
    peuvent les inciter à adopter des politiques de
    salaire defficience
  • Ces différences ne devraient néanmoins pas être
    associées de manière systématique à un genre ou à
    une nationalité particulière
  • La persistance observée des inégalités entre
    hommes et femmes constitue de ce point de vue un
    phénomène difficile à expliquer

65
Introduction
66
(No Transcript)
67
3.5. Discriminations salariales
  • En se référant aux diverses théories évoquées au
    début du chapitre 3, nous pouvons tenter
    dexpliquer ces disparités de différentes
    manières
  • Les différences de productivité associées à
    certaines caractéristiques qui permettent de
    distinguer différents groupes
  • Ces différences peuvent être associées à des
    formes de discrimination antérieures au marché du
    travail (telles que lattitude ou les attentes de
    la société à légard de certains groupes, la
    répartition traditionnelle des tâches ou des
    inégalités dopportunité dans laccès aux études)
  • Ces inégalités ne sont pas dues au marché du
    travail mais réduire les discriminations sur le
    marché du travail peut influencer le comportement
    de la population, notamment dans le domaine des
    investissements de formation

68
Origine des inégalités Niveau de Formation
Genève, RFP 2000
69
Proportion de personnes nayant pas dépassé la
scolarité obligatoire selon les classes dâge et
le sexe
Suisse, RFP 2000
70
3.5. Discriminations salariales
  • Les différences de salaire peuvent être également
    expliquées par
  • La ségrégation sexuelle en termes de profession,
    de secteur dactivité, de type demploi ou de
    position hiérarchique, etc.
  • Ces disparités peuvent être liées aux différences
    compensatoires qui pauvent varier dun secteur à
    lautre
  • Elles peuvent être dues aussi aux salaires
    defficience pratiqués par les entreprises pour
    contrôler les employés ou réduire leur taux de
    rotation
  • Dès lors, la ségrégation peut créer des
    inégalités salariales  efficaces  pour
    lallocation des ressources néanmoins, la
    ségrégation peut être due aussi à des inégalités
    dopportunité
  • Elle peut être aussi assimilée à une pratique
    discriminatoire si, toutes choses égales par
    ailleurs, lentreprise choisit systématiquement
    de recruter des travailleurs dun groupe donné

71
Origine des inégalités Ségrégation au niveau
des positions hiérarchiques
PRIVE
LSE, 2000
72
Proportion de personnes actives dans les
différentes branches, par sexe, RFP 2000
73
(No Transcript)
74
3.5. Discriminations salariales
  • Les inégalités de salaires peuvent être dues
    finalement à une
  •  pure  discrimination du marché du travail
    elle se traduit par le fait que deux personnes
    ayant pourtant des profils parfaitement
    identiques, travaillant dans la même entreprise,
    obtiennent des salaires différents
  • Il existe une importante littérature empirique
    qui a cherché à tester lexistence de telles
    pratiques. Ces études peuvent être rangées en
    deux catégories
  • Les analyses de régression qui permettent
    destimer une fonction de salaire (simple OLS)
    dans laquelle une variable muette relative au
    genre est introduite pour déterminer si elle
    exerce une influence significative sur le niveau
    des salaires (approche utilisée pour les
    expertises juridiques)
  • Expériences de terrain qui tentent de déterminer
    si le genre ou la race est pris en considération
    pour attribuer un appartement ou un emploi à des
    personnes qui présentent pourtant le même profil
    hormis leur appartenance à un groupe
     défavorisé  (envoi de CV identiques anonymes
    ou non)

75
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Différentes théories permettent dexpliquer les
    discriminations salariales
  • Les théories liées aux préférences
  • La discrimination statistique
  • Les théories institutionnelles
  • A. Les théories liées aux préférences
  • Lhypothèses centrale des travaux pionniers de
    Becker (1957) est que lutilité de certains
    individus est affectée par les relations quils
    entretiennent avec les membres dautres groupes
    sociaux
  • Les exemples utilisés par Becker proviennent
    principalement des Etats-Unis (population de
    couleur) mais ils peuvent être étendus à dautres
    situations

76
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Becker suppose en loccurrence que les employeurs
    appartenant au groupe majoritaire (blanc)
    manifestent une certaine réticence à travailler
    avec des employés de couleur
  • Un employeur blanc victime de préjugés à
    lencontre du groupe minoritaire estimera que le
    coût du salaire versé aux employés blancs sélève
    à WW alors que celui des employés de couleur est
    perçu comme étant égal à WB(1 di)
  • Le terme WB.di est donc le coût de laversion
    pour lemploi demplyoés de couleur
  • Si les travailleurs blancs et de couleur sont des
    substituts parfaits, alors lemployeur nembauche
    que des personnes de couleur si WW gt WB(1 di)
    et nemploiera que des blancs si linverse est
    vrai

77
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Dans ce cas, les employeurs très discriminants,
    ceux pour qui di est très élevé, nemploient que
    des blancs, alors que ceux qui sont moins
    discriminants noccuperont que des gens de
    couleur
  • Si les travailleurs blancs et de couleur sont des
    substituts imparfaits, alors lentreprise aura
    une structure demplois mixte (cf. graphique)
  • Si lon suppose que lentrée sur le marché des
    biens est libre, la concurrence entre les
    entreprises devrait garantir que les entreprises
    discriminatoires devraient disparaître du marché
    si bien que seuls les employeurs non
    discriminants (di 0), devraient pouvoir se
    maintenir

78
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • La seconde forme de discrimination considérée par
    Becker est celle liée aux employés eux-mêmes,
    lorsque des groupes de travailleurs manifestent
    des préjugés lun envers lautre
  • Dans ce cas, le salaire perçu par un employé
    blanc est égal à Ww sil travaille avec dautres
    personnes de son groupe ou Ww(1 di) sil doit
    travailler avec des personnes du groupe
    minoritaire
  • Si une entreprise embauche des blancs pour
    travailler avec des personnes de lautre groupe,
    il doit lui verser un salaire équivalent à WW/1 -
    di en raison de la mixité de lemploi
  • Si les employés blancs et de couleur sont
    identiques, un marché du travail totalement
    ségrégé va apparaître, chacun recevant un salaire
    identique

79
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Si les travailleurs sont complémentaires, les
    deux groupes vont obtenir un salaire supérieur
    mais alors avec une réduction du niveau demploi
  • Un test indirect de la discrimination des
    employés est fourni par Chiswick (JPE, 1973, Vol.
    81, pp. 1330-1352) il suppose que les
    travailleurs non qualifiés subissent une
    ségrégation, comme dans le modèle de Becker,
    alors que travailleurs qualifiés sont
    indispensables dans les tous les établissements
  • Si les employés qualifiés sont plutôt des blancs
    alors on devrait observer que les travailleurs
    blancs embauchés dans des entreprises
    privilégiant les personnes de couleur devraient
    obtenir des salaires plus élevés que ceux qui
    travaillent pour des entreprises favorisant le
    groupe majoritaire
  • Dans ce cas, le salaire moyen des blancs devrait
    dépendre positivement du pourcentage de gens de
    couleur employés

80
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • De plus, linégalité de salaires entre les blancs
    qualifiés et non qualifiés devrait être aussi une
    relation positive par rapport aux proportions de
    travailleurs blancs qualifiés dans les
    entreprises employant des personnes de
     couleur 
  • La recherche empirique menée par Chiswick tend à
    confirmer ces relations mais son test est
    relativement limité. Malheureusement, des
    évidences plus directes ne sont pas disponibles
    et il ny a pas réellement de confirmations plus
    systématiques de la validité empirique de cette
    théorie
  • Finalement, ce type de discrimination peut aussi
    être pratiqué par les consommateurs eux-mêmes
  • Dans ce cas, la discrimination à lencontre des
    acheteurs du groupe minoritaire sexprime par des
    prix inférieurs qui conduisent éventuellement à
    une ségrégation résidentielle

81
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • B. Discrimination statistique
  • Dans les modèles de signal, les employeurs sont
    incapables dobserver directement la productivité
    des candidats à un poste vacant mais ils
    observent des caractéristiques telles que la
    formation (signal)
  • Le modèle de base développé par Phelps
    (Microeconomic Foundations of Employment and
    Inflation, 1972, Norton) suppose que les
    employeurs engagent les employés sur la base dun
    test de performance, y, qui est un
     prédicateur  non biaisé de la productivité
    réelle du travailleur, q
  • Dès lors, pour le ième postulant yi qi ?i où
    ?i est un terme derreur aléatoire indépendant de
    qi
  • Si on régresse qi sur yi , on obtient léquation
    suivante

82
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Dans cette équation, b est une mesure du degré
    de corrélation entre y et q indique la qualité
    moyenne des postulants (b est compris entre 0 et
    1)
  • Deux cas extrêmes peuvent être brièvement
    présentés dans le premier, est identique pour
    les deux groupes de travailleurs mais le test est
    plus fiable pour les employés du groupe
    majoritaire (b est supérieur)
  • Si lon se réfère à léquation précédente, les
    travailleurs du groupe majoritaire reçoivent un
    salaire supérieur à celui du groupe minoritaire
    même si par ailleurs ils obtiennent le même
    score au test, si yi gt alors que linverse
    est vrai si yi lt
  • Les travailleurs hautement compétents obtiendront
    un salaire inférieur à celui de leurs collègues
    du groupe majoritaire alors que linverse est
    vrai pour les employés moins compétents
  • Les salaires des travailleurs du groupe
    majoritaire seront dès lors plus dispersés autour
    de la moyenne que ceux du groupe minoritaire mais
    la salaire moyen sera le même

83
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Dans le deuxième cas, le test présente la même
    fiabilité pour les deux groupes mais pas la
    productivité moyenne y si bien que le salaire
    moyen diffère
  • Si b est plus petit que 1, alors il est possible
    quun travailleur du groupe très productif du
    groupe minoritaire gagne moins que les employés
    moins productifs du groupe majoritaire
  • En réalité, les cas de discrimination statistique
    sont plus susceptibles dapparaître dans les cas
    suivants
  • Pour les immigrants récents ayant des profils
    culturels et linguistiques très différents, les
    tests de compétence ont plus de chance dêtre
    inappropriés et leurs parcours plus difficiles à
    interpréter par les employeurs locaux
  • Pour les femmes, particulièrement pour celles qui
    sont mariées lesquelles ont plus de chance
    dexpérimenter de longues périodes dabsence du
    marché et des changements demploi plus fréquents
    dus à la maternité

84
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • C. Monopsone
  • Si les entreprises possèdent un pouvoir de
    monopsone sur le marché du travail et si loffre
    de travail dun groupe demployés est plus
    élastique que celle de lautre groupe, la
    maximisation du profit implique que, à
    léquilibre, des salaires différents seront payés
  • La condition de 1er ordre de maximisation du
    profit est donnée par
  • Si les deux groupes (hommes et femmes) ont la
    même productivité marginale mais quils diffèrent
    du point de vue de lélasticité de leur offre de
    travail qui est moins élastique pour le groupe
    minoritaire (femmes), on obtient alors la
    condition de maximisation de 1er ordre suivante

85
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Si les femmes ont une offre de travail moins
    élastique que celle des hommes, les hommes vont
    obtenir des salaires plus élevés que les femmes à
    léquilibre (cf figure suivante)
  • Si lanalyse théorique est incontestable, le
    pouvoir de prédiction empirique est plus
    discutable
  • En premier lieu, si des cas de monopsone peuvent
    exister dans la réalité, ils ne sont pas
    représentatifs de tout le marché du travail
  • De plus, il nest pas certain que les élasticités
    de loffre diffèrent comme le suppose le modèle
    de monopsone
  • Une autre forme de pouvoir de marché peut être
    liée à la capacité des syndicats à monopoliser
    loffre de travail

86
3.5. Discriminations salariales approche
théorique
  • Aux Etats-Unis, il existe des évidences
    empiriques de discrimination exercée par les
    syndicats à lencontre des femmes et des
    travailleurs de couleur
  • Néanmoins, des analyses plus récentes suggèrent
    que les syndicats peuvent exercer un impact
    favorable pour la réduction des discriminations
    salariales
  • Ashenfelter (1972) a estimé que la présence de
    syndicats a contribué à augmenter le salaire
    relatif des gens de couleur par rapport à ceux
    des blancs denviron 3,4 aux Etats-Unis mais
    quelle a contribué à réduire le ratio salarial
    entre femmes et hommes de 1,9

87
3.6. Mesures de la discrimination salariale
  • Les inégalités de salaire entre hommes et femmes
    ou entre Suisses et étrangers sont relativement
    importantes
  • Mais il sagit de savoir quelle proportion de
    cette différence est due à la discrimination
  • Lapproche la plus simple consiste à partir dune
    équation des salaires (Mincer, 1974) et dy
    insérer des variables muettes relatives au genre
    ou à lorigine
  • Ce résultat nest valide que si les coefficients
    associés aux autres variables, telles que la
    formation, lexpérience, lancienneté, la
    position hiérarchique, la région, etc. sont
    identiques pour les différents groupes
  • Une autre approche consiste à estimer des
    fonctions de salaire séparées selon les groupes

88
La régression salaire f (âge)
Y valeur à prédire -gt salaire versé
i (1,2,3.....n)
? constante
?1 coefficient (pente de la droite)
e résidu -gt écart de la relation linéaire
y valeur prédite ? ?.X
89
La régression linéaire simple
s
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