Title: A1263194154NYaFD
1Cours de Baccalauréat Université de Genève
Economie du travail Equilibre du marché,
inégalités de salaire et discrimination sur le
marché du travail Prof. Yves Flückiger Départeme
nt déconomie politique (Université de
Genève) et Observatoire Universitaire de lEmploi
23.1. Introduction
- Dans les deux premiers chapitres, nous avons
examiné les différentes approches liées au
comportement de loffre et de la demande de
travail - En mettant en relation ces deux facettes du
marché du travail, on obtient le salaire
déquilibre pour lequel loffre de travail permet
tout juste de satisfaire la demande de travail - Néanmoins, différentes raisons peuvent être
évoquées pour expliquer les différences de
rémunérations observées dans la réalité nous en
distinguerons trois principales - La première est liée à lhétérogénéité de la
population active qui suscite des inégalités de
salaire associées au caractéristiques personnelles
33.1. Introduction
- La deuxième raison est due au fait que deux
travailleurs parfaitement identiques peuvent être
occupés dans des secteurs différents
caractérisées par des conditions de travail
différentes (travail de nuit, par équipe, risques
daccidents ou de blessures et autres
désagréments liées au travail) - La troisième raison est liée au fait que le
marché du travail est défaillant et que pour des
profils parfaitement identiques, deux employé(e)s
peuvent obtenir des rémunérations cette
différence inexpliquée peut être assimilée à un
comportement discriminatoire - Les inégalités constituent une question
socio-économique très importante - Il convient de distinguer les inégalités
 constructives  qui sont bonnes pour la
croissance et les inégalités  destructives qui
sont mauvaises pour la croissance (inéquité)
43.1. Introduction
- Les inégalités constructives reflètent les
différences dans des réponses individuelles à des
opportunités identiques - Les inégalités destructives reflètent les
privilèges des personnes qui sont déjÃ
privilégiées et qui bloquent le potentiel
productif des personnes moins aisées ou
défavorisées cette situation contribue à réduire
lefficacité économique et la croissance - Les inégalités destructives reflètent
principalement les inégalités dopportunité - Dans une société dégale opportunité, il y a une
importante mobilité sociale ascendante et
descendante et une mobilité intergénérationnelle
élevée la place des enfants dans la distribution
des revenus est, dans ce type de société
indépendante de la place occupée par les parents - Lanalyse des effets des inégalités sur la
croissance procure une indication de lexistence
dinégalités dopportunité si les inégalités
réduisent la croissance, on peut en conclure que
leur nature est principalement destructrice
53.1. Introduction
- Cette question est particulièrement importante
pour les pays en voie de développement - Elle est importante car les analyses empiriques
montrent quune large partie des inégalités
observées dans les pays en voie de développement
sont de nature  destructive , liées à des
inégalités dopportunité - Cette affirmation est confirmée par la figure
suivante qui met en relation la croissance réelle
du PIB par habitant pour la période de 1970 Ã
2000 et le coefficient de Gini mesurant les
inégalités de revenu
6(No Transcript)
7Evolution des salaires en Suisse, 1994 - 2004
8Evolution des salaires dans lhorlogerie suisse,
1994 - 2004
9Evolution des salaires dans lintermédiation
financière en Suisse, 1994 - 2004
10Ecart de salaire entre les salariés situés au
sommet et au bas de la distribution, 1994 - 2004
113.2. Les différences compensatoires
- Les travailleurs ne cherchent pas seulement Ã
obtenir le salaire le plus élevé possible mais
ils tiennent compte aussi dautres
caractéristiques liée à lenvironnement du poste
de travail pour maximiser leur utilité - Ils considèrent notamment les conditions de
travail (bruit, horaire irrégulier, de nuit,
etc.), les risques de blessure ou dautres
avantages liés à lemploi - Sil existe des conditions de travail différentes
pour des emplois identiques, cela implique que
les employeurs qui se font concurrence pour
recruter des employés devront offrir des
compensations de salaire de manière à attirer un
nombre suffisant de travailleurs - Les différences de salaire constituent des
signaux pour une allocation efficiente des
ressources entre les différents emplois
disponibles - Le modèle des différences compensatoires repose
sur trois hypothèses principales
123.2. Les différences compensatoires
- Les travailleurs maximisent leur niveau dutilité
et pas seulement leur niveau de revenu - ils peuvent décider de réduire leur salaire afin
dobtenir de meilleures conditions de travail - Les travailleurs choisissent les emplois
appropriés en fonction de leurs préférences, qui
diffèrent selon les individus, et des
informations identiques que tous les individus
possèdent à propos des places disponibles - Absence de barrières à la mobilité entre les
emplois - Si les hypothèses (1) à (3) sont vérifiées, le
modèle des différences salariales compensatoires
implique que les individus choisissent lemploi
qui leur permet de maximiser leur niveau
dutilité pour différent niveau de salaire offert
pour des emplois similaires
133.2. Les différences compensatoires
- A. Le modèle (Rosen, 1986)
- Le modèle est basé sur les hypothèses suivantes
- Approche à long terme
- Les travailleurs sont homogènes quant à leur
profil et à leurs caractéristiques mais leurs
préférences relatives aux conditions de travail
diffèrent ils cherchent à maximiser leur niveau
dutilité - Les entreprises maximisent leurs profits dans un
monde caractérisé par une situation de
concurrence parfaite sur les marchés du travail
et des biens - Information parfaite les travailleurs sont
parfaitement conscients des caractéristiques des
emplois offerts en terme de désagréments, de
risques ou davantages non monétaires - Mobilité parfaite des travailleurs à court
terme, cette condition nest pas nécessairement
respectée en raison de coûts de mobilité mais Ã
long terme, cette condition semble raisonnable
143.2. Les différences compensatoires
- B. Analyse du côté des employés
- La fonction dutilité des travailleurs est
définie par rapport au taux de salaire, w, et aux
conditions de travail et, en particulier, aux
risques de blessure ou de désagréments associés Ã
lemploi, D - En dautres termes, U(w,D), avec ?U/?w ? 0 et
?U/?D ? 0 - Cette analyse est basée sur lhypothèse que le
nombre dheures de travail est constant - Si des désagréments liés au travail, tels que des
risques de blessure, augmentent, la perte
dutilité associée à cette hausse des
désagréments nécessite un accroissement du
salaire en compensation - Cela signifie que la courbe dutilité est
croissante à lintérieur de lespace formé par
les variables Désagréments-Salaire
153.2. Les différences compensatoires
- B. Analyse du côté des employés
- Dans la figure suivante, la courbe dutilité est
supposée convexe cela implique que le taux
marginal de substitution est croissant avec le
niveau de risque - Cela signifie que si le risque lié à lemploi
augmente, une hausse de salaire est nécessaire
pour compenser le désagrément perçu par le
travailleur - De plus, la compensation exigée par les employé
croît avec le niveau de risque ou de désagrément
qui peut prendre aussi la forme dun risque de
chômage saisonnier - La figure suivante a été construite en supposant
que chaque individu diffère selon son aversion au
risque - En loccurrence, lindividu B est moins averse au
risque que lindividu A qui demande une hausse de
salaire nettement plus élevée pour accepter de
travailler dans des conditions plus  risquéesÂ
163.2. Les différences compensatoires
w
Arisque averse
B
E
C
D
D1
173.2. Les différences compensatoires
- C. Analyse du côté des employeurs
- Une réduction des risques liés à lemploi
implique une augmentation des coûts de
production afin de maintenir leurs profits au
même niveau, les employeurs doivent diminuer
leurs charges salariales par une diminution du
taux de salaire - Pour un niveau donné de profit, un employeur fait
face à une courbe diso-profit qui détermine
chaque combinaison taux de salaire
désagrément qui permet de maintenir le niveau de
profit total constant - Les entreprises se distinguent les unes des
autres selon les coûts quelles subissent si
elles souhaitent réduire les risques ou les
désagréments liés à lemploi - La figure suivante suppose que toutes les
entreprises réalisent le même niveau de profit en
optant pour la combinaison N (caractérisée par un
risque faible et un salaire faible) ou M (salaire
plus élevé mais risques plus élevés) - Pour un même niveau de risque, un salaire plus
faible implique un profit supérieur
183.2. Les différences compensatoires
w
Iso-profit inf. Ã 0
Iso-profit nul
M
N
Iso-profit sup. Ã 0
D
193.2. Les différences compensatoires
- D. Equilibre du marché
- Dans un marché parfaitement concurrentiel, les
entreprises se trouvent placées sur leur courbe
diso-profit nul (seuil de rentabilité) - Comme les employés, les employeurs se distinguent
les uns des autres en fonction de leur
technologie et du type de bien quils produisent
ainsi que selon le coût quelles subissent pour
réduire les risques ou les désagréments de leur
emploi - Dans le cas présent, on suppose que la réduction
des coûts est moins chère pour lentreprise X que
pour lentreprise Y - Les employés souhaitent maximiser leur niveau
dutilité et les employeurs leur niveau de profit
(qui correspond à un profit nul dans un
environnement concurrentiel dépourvu de barrières
à lentrée)
203.2. Les différences compensatoires
w
Y
M
wBY
X
N
wAX
X
Y
D
D
DAX
DBY
213.2. Les différences compensatoires
- En assurant une adéquation optimale entre les
emplois disponibles et les travailleurs, on
parvient à déterminer pour chaque employé
lemploi particulier qui lui permet de maximiser
son niveau dutilité - Ce processus dappariement ( matching ) conduit
à des différences de salaires néanmoins, chaque
employeur se trouve sur sa courbe diso-profit
nul et ces inégalités sont efficientes en ce sens
quelles permettent aux travailleurs de maximiser
leur niveau dutilité - Lindividu A qui est averse au risque sera
employé par lentreprise qui parvient à réduire
les risques ou les désagréments à moindre coût - A lopposé, B travaillera pour lentreprise
caractérisée par des coûts marginaux élevés de
réduction des risques - En revanche, cet individu reçoit une prime
salariale qui compense les désagréments subis
dont il est parfaitement informé et conscient des
conséquences éventuelles (!)
223.2. Les différences compensatoires
- Sil existe un grand nombre dentreprises
différentes, on peut dériver une courbe appelée
 courbe des salaires hédoniques , W(D), qui
montre le niveau de salaire le plus élevé quun
travailleur peut espérer obtenir sur le marché
pour un niveau donné de désagrément (Cf figure
présentée au cours) - La condition de première de maximisation de
lutilité est donnée, dans ces conditions par
lexpression suivante -UD/UY wD - Cela signifie en dautres termes que le taux
marginal de substitution entre les désagréments
et le revenu (qui correspond à lévaluation
marchande des désagréments ou des risques) est
égal à à la prime salariale attribuée par le
marché du travail pour les risques encourus de
blessures ou des autres désagréments (travail de
nuit, par équipes, etc.) que les personnes sont
disposées à accepter en échange dune
compensation monétaire
233.2. Les différences compensatoires
- E. Applications empiriques
- Ce modèle théorique peut être utilisé pour
étudier et comprendre différents cas pratiques - Il peut être employé pour analyser si le marché
du travail attribue effectivement des primes pour
les risques et, le cas échéant, le montant des
primes attribuées pour chaque type de
désagréments observés - On peut aussi lutiliser pour mesurer le prix de
la vie - Il peut être aussi utile pour déterminer si les
personnes occupées dans des secteurs caractérisés
par des taux de chômage élevés reçoivent
effectivement des primes salariales pour les
risques encourus - Quels sont les effets des actions légales sur les
primes compensatoires ? Ce type détude nécessite
des données longitudinales
243.2. Les différences compensatoires
- Existe-t-il aussi des primes salariales versées
pour des personnes qui travaillent ou qui vivent
dans des environnements dangereux ou désagréables
(bruit par exemple) ? Ce type de question se pose
aussi sur le marché immobilier - Brown (1980) présente un excellent survol de
cette littérature - Viscusi (1978) montre quaux Etats-Unis, la
probabilité moyenne davoir un accident non fatal
sélève à 3,2 et celle davoir un accident fatal
est de 0,012. Lestimation empirique effectuée
par lauteur montre quen 1969, un individu
américain moyen était prêt à prendre un risque
daccident fatal si on lui attribuait une prime
salariale annuelle de 173 (in 1969 US) - Si lon tient compte de la probabilité davoir un
accident fatal, cela signifie que sauver la vie
dun individu équivalait, aux Etats-Unis et en
1969, Ã un montant de 1466100 !
253.3. La théorie du capital humain
- Lessence même de la théorie du capital humain
est basée sur lhypothèse que les individus
adoptent des décisions relatives à lacquisition
de caractéristiques personnelles futures qui leur
permettent dobtenir le bénéfice net le plus
élevé possible lors de périodes ultérieures - Ces décisions dinvestissement englobent tous les
choix qui suscitent une amélioration du potentiel
productif individuel mais ces analyses ont été
principalement appliquées aux décisions relatives
à la formation, à la santé et à la formation
continue - Si lon fait lhypothèse que les bénéfices futurs
obtenus par un individu peuvent être correctement
quantifiés en termes daccroissement future de
revenu, dès lors la valeur du capital humain
dune personne peut être définie comme la valeur
actualisée de ses revenus futurs du travail - Il convient détablir une distinction claire
entre deux types de capital
263.3. La théorie du capital humain
- Le capital humain général la productivité du
travailleur est accrue auprès dun grand nombre
demployeurs potentiels - Le capital humain spécifique la productivité du
travailleur est accrue grâce à lacquisition de
connaissances spécifiques qui ne sont utilisables
quauprès dun seul employeur (lemployé apprend
comment lentreprise fonctionne et comment elle
utilise certains équipements spécifiques) - Une autre distinction devrait être faite entre le
capital inné qui se réfère aux capacités
intrinsèques à chaque personne et le capital
humain acquis par le biais de décisions
délibérées - A. Le capital humain général
- On examine la décision dinvestissement prise par
un individu arrivé au terme de sa scolarité
obligatoire (15 ans dans la plupart des pays)
273.3. La théorie du capital humain
- Si une personne décide dentrer immédiatement
dans la vie active, à la fin de sa scolarité
obligatoire, et sil sait quil peut espérer
obtenir un salaire annuel de w0, la valeur
actualisée de son profil futur de revenu (VAR),
calculée pour toute sa vie active (de 15 à 65
ans), est donnée par
- Sil décide au contraire de poursuivre ses études
(pour trois années supplémentaires par exemple)
son revenu net actualisé sera donné par
283.3. La théorie du capital humain
- En soustrayant léquation (1) de léquation (2),
on obtient la valeur actualisée nette dun
investissement éducatif limité à 3 ans
- Si cette valeur est positive (ou égale à 0, à la
marge), lindividu choisira dinvestir dans une
formation post-obligatoire. Si cette valeur est
plus petite que 0, alors lindividu devrait
choisir, dun point de vue strictement financier,
de renoncer à investir dans sa formation - Voir figure complémentaire
293.3. La théorie du capital humain
- Si on examine cette décision dun point de vue
marginal (pour une année supplémentaire de
formation), celle-ci peut être réduite Ã
léquation suivante
- Une autre manière daborder cette condition est
de considérer que la formation constitue une
décision rentable quand le taux de rendement
interne (i) de linvestissement éducatif est égal
ou supérieur à r, le taux dintérêt du marché - En loccurrence, le taux de rendement interne est
donné par la formule
303.3. La théorie du capital humain
- Cette expression peut être encore simplifiée si
lon suppose que les individus considèrent un
horizon temporel infini, auquel cas on obtient la
formule suivante
- Si les coûts directs de léducation sont faibles,
comme cela est le cas dans un système éducatif
largement subventionné, alors le taux de
rendement interne est donné approximativement par
la formule suivante
313.3. La théorie du capital humain
- Cette approche théorique conduit aux conclusions
suivantes - Les individus qui ont les préférences les plus
marquées pour le présent ninvestissent pas dans
leur formation - Les individus qui investissent dans leur
éducation sont ceux qui prennent le plus soin de
leur santé, accordent le plus dimportance à leur
alimentation et vont plus fréquemment au médecin - Plus la période durant laquelle les individus
obtiennent un bénéfice net positif de leur
éducation est longue, plus le taux de rendement
interne de leur investissement éducatif est
élevé. Cela explique pourquoi les personnes
formées sont plutôt jeunes - Les individus qui anticipent une interruption
temporaire de carrière investissent moins dans
leur formation (femmes) - Une hausse des coûts directs formation (C0)
réduit le nombre de personnes en formation
323.3. La théorie du capital humain
- Selon cette approche, le taux de rendement
interne décroît avec le nombre dannée
déducation (courbe TRI cf figure
complémentaire) - Le coût marginal de financement dune année de
formation supplémentaire (courbe MCE) augmente
avec le nombre dannées de formation. Cela est dû
au fait que plus les individus investissent dans
leur éducation, plus ils doivent emprunter auprès
de sources externes pour financer leur
investissement éducatif - Les individus dotés des capacités les plus
élevées sont caractérisés par des courbes TRI
situées à droite de celles des personnes ayant
des capacités plus faibles dans ces
circonstances, on sattend à ce que le taux de
rendement interne de léducation augmente avec le
niveau de formation - Néanmoins, dans un monde caractérisé par des
courbes de coût marginal différentes (MCE), le
TRI dun investissement éducatif sera une
fonction décroissante du niveau de formation
333.3. La théorie du capital humain
- B. Le capital humain spécifique
- Dans ce cas, on considère uniquement les
investissements éducatifs qui sont spécifiques Ã
une entreprise en particulier et qui ne peuvent
pas être utilisés auprès dautres employeurs - Quand la productivité est accrue auprès dune
seule entreprise, on considère que le capital
humain est spécifique. Quand la productivité du
travailleur augmente sur le marché, le capital
humain est général - Si un employé quitte lentreprise dans laquelle
il travaille, ou sil est licencié, il perd la
totalité de son investissement spécifique - Dans le même temps, si lemployeur paie tous les
coûts de la formation, il perd la totalité de son
investissement si lemployé le quitte - Par la séparation, chaque partie du marché peut
imposer à lautre une externalité (modèle de
monopole bilatéral léquilibre est indéterminé
et il dépend du pouvoir de négociation des deux
parties en présence)
343.3. La théorie du capital humain
- Au moment de lengagement, lentreprise doit
former le travailleur quelle engage ce qui
engendre un coût fixe initial égal à C0 - Pendant la période de formation, la productivité
des travailleurs est égale à pml0 et elle passe
ensuite à pmlKt - En labsence de toute formation, la productivité
potentielle des employés serait de pmlU - Finalement, on suppose naturellement que pmlKt gt
pmlu gt pml0 - Dans ces conditions, le coût marginal total
(évalué sur toute la période demploi) de
lengagement et de la formation dun nouvel
employé est égal Ã
353.3. La théorie du capital humain
- Le bénéfice marginal associé à cette nouvelle
embauche est mesuré quant à lui par lexpression
suivante
- A léquilibre, et sur lensemble de la période
demploi, lentreprise égalise le coût marginal
avec le bénéfice marginal lié à lembauche et Ã
la formation dun nouvel employé
363.3. La théorie du capital humain
- Si les employeurs paient les travailleurs à leur
productivité marginale après la période de
formation (pmlKt wKt), ils consentiraient Ã
engager et à former ces travailleurs si et
seulement si le coût marginal de la formation est
supporté indirectement par les travailleurs sous
la forme dun salaire plus bas que la
productivité pendant la période de formation, w0
pml0 C0 - Cest ce qui se produit lorsque la formation est
de type générale - A titre dexemple on peut citer les avocats
stagiaires ou autres apprentis qui acceptent de
très bas salaires pendant leur formation - Dès quils obtiennent leur brevet ou certificat
dapprentissage, leur valeur sur le marché du
travail augmente autant quau sein de la firme
formatrice de sorte quils peuvent exiger une
rémunération en conséquence - Si lon suppose au contraire que le salaire versé
au travailleur engagé et formé est égal, pendant
toute la période demploi, au salaire alternatif
(que la personne peut obtenir ailleurs sur le
marché), alors w0 wKt wU
373.3. La théorie du capital humain
- Dans ce cas, la condition déquilibre se
simplifie comme suit
- Dans ces circonstances, on constate que
lemployeur finance lintégralité de
linvestissement éducatif (coûts directs et
indirects) car il verse à lemployé, pendant sa
période de formation, le salaire alternatif
quil aurait pu obtenir ailleurs sur le marché du
travail - En revanche, on constate quau terme de la
formation, et pour amortir les dépenses
consenties par lemployeur durant la période de
formation, lemployeur engrange la totalité des
bénéfices associé au travers dune productivité
marginale plus élevée que le salaire versé après
la formation - Les négociations entre employés et employeurs
devraient aboutir à une solution de partage des
coûts (Cf figure complémentaire)
383.3. La théorie du capital humain
- Les principales conclusions de cette approche
sont les suivantes - Le surplus que les travailleurs doivent pouvoir
obtenir afin damortir les coûts de leur
formation initiale sur lensemble de la période
demploi est à lorigine dun écart entre le taux
de salaire et la productivité marginale du
travail - Cet écart contribue à transformer le travail en
un facteur de production quasiment fixe - Un taux descompte plus élevé a tendance Ã
accroître lécart entre le taux de salaire et la
productivité du travail nécessaire pour amortir
les coûts initiaux de la formation - Des coûts de formation supérieurs contribuent Ã
accroître lécart entre le salaire et la
productivité
393.3. La théorie du capital humain
- Cette analyse met en évidence limportance du
taux de rotation du personnel pour les décisions
dinvestissement des entreprises - Elle met aussi en exergue le rôle crucial joué
par les négociations collectives entre employés
et employeurs - Généralement, les deux parties vont accepter de
partager les coûts de la formation grâce au
versement dun salaire qui est supérieur au
salaire de marché (salaire alternatif) pendant la
période de formation - En adoptant une solution de partage des coûts et
des bénéfices de la formation, lentreprise et
les employés obtiennent un gain lié à la
poursuite de leur relation de travail ce qui
réduit le risque de séparation unilatérale
403.3. La théorie du capital humain
- C. Applications empiriques
- Lazear (1979) utilise ce modèle pour expliquer
pourquoi les contrats de travail précisent
généralement des dates de retraite obligatoire - En effet, comme les salaires ont tendance Ã
dépasser le niveau de la productivité marginale,
notamment à la fin de la vie active, les
travailleurs ne vont pas deux-mêmes choisir de
se retirer à lâge optimal pour lequel la valeur
présente des salaires versés tout au long de la
vie active est égale à la valeur actualisée de la
productivité marginale du travail - Collier et Lal (1986) mettent en évidence
quimposer un salaire minimum peut avoir pour
conséquence de réduire les investissements
consentis en matière de formation initiale en
entreprise ou de formation continue
413.3. La théorie du capital humain
- Hashimoto (1979) développe un modèle dans lequel
le taux de départ des travailleurs par période
est une fonction négative du taux de salaire
divisé par le salaire alternatif - Plus le taux de départ est élevé, toutes choses
égales par ailleurs, moins lentreprise sera
prête à supporter les coûts de la formation - En mettant en place une politique qui prévoit une
forte croissance du salaire à partir dun niveau
nettement plus bas que la productivité du
travail, pendant la période de formation, qui
fait place ensuite à une forte progression,
lentreprise parvient à réduire la probabilité
que des travailleurs formés ne la quittent - Ce modèle permet de comprendre les fluctuations
de lemploi au cours des cycles économiques il
explique aussi pourquoi les travailleurs non
formés sont les premiers à être licenciés en
période de mauvaise conjoncture
423.3. La théorie du capital humain
- La théorie du capital humain permet dexpliquer
les principales caractéristiques le profil des
salaires en fonction de lâge - En particulier, elle permet dexpliquer pourquoi
le niveau des salaires augmente avec le niveau de
formation en raison des investissements consentis
dans la formation post-obligatoire - Elle permet aussi dexpliquer la croissance
rapide des salaires au début de la carrière
professionnelle et la concavité du profil
salarial observée en raison des investissements
consentis en matière de formation en emploi - Les analyses effectuées pour la Suisse
contribuent à confirmer ces résultats mais il
existe des différences importantes entre les
marchés régionaux du travail - Elles sexpliquent par la structure de loffre et
de la demande
43 Equation des salaires pour léconomie genevoise
- 2004
Impact des variables retenues Impact sur les
salaires en Formation Université 21,4 HES
16,4 Maîtrise/Ecole professionnelle
11,9 Brevet d'enseignement 9,6 Maturité
6,8 Apprentissage 7,1 Formation en entreprise
4,4 Autres formations 7,0 Age ( 1 an) maxi
1,7 Ancienneté ( 1 an) maxi 0,7 Impact
toutes choses égales par ailleurs / ceteris
paribus
44 Equation des salaires pour léconomie genevoise
- 2004
- Impact des variables retenues
- Impact sur les salaires en
- Qualifications requises pour le poste
- Niveau des qualifications requises élevé 35,8
- Niveau des qualifications requises moyen 18,8
- Niveau des qualifications requises bas 11,1
- Position professionnelle
- Cadre supérieur 45,9
- Cadre moyen 29,6
- Cadre inférieur 17,4
- Activités de supervision 8,4
- A ces variables sajoutent (en ? ou ?), les
impacts liés aux - domaines dactivité
- effets dentreprise
45(No Transcript)
46(No Transcript)
473.3. La théorie du capital humain
- D. La formation est-elle un bon investissement ?
- A la lumière des résultats pour la Suisse, on
serait tenter de répondre oui - Néanmoins, les rendements de la formation peuvent
être sur- ou sous-estimés - Ils sont surestimés si lon considère le fait que
linvestissement éducatif peut conduire à des
meilleures conditions de santé, de famille etc..
qui constituent autant deffets externes positifs
qui ne sont pas comptabilisés dans les rendements
éducatifs - Ils sont sous-estimés si lon tient compte du
biais de compétence lié au fait que les personnes
qui poursuivent leur formation sont celles qui
présentent les compétences innées les plus
élevées - Cela signifie que tous les gains attribués à la
formation ne sont pas dus à la formation
elle-même ils auraient été obtenus même sans
investissement éducatif
483.3. La théorie du capital humain
- De plus, certains économistes comme Spence (1973)
considèrent que la formation naccroît pas la
productivité du travailleur mais constitue
simplement un signal pour les employeurs pour
choisir leurs employés en fonction de leurs
compétences - En étudiant dans des universités très réputées,
les individus révèlent leurs compétences, leurs
capacités à travailler de manière indépendante et
leur volonté datteindre leurs objectifs - De ce point de vue, le taux de rendement social
de la formation est plus faible quon ne pourrait
le croire puisquelle naccroît pas réellement la
productivité du travailleur - Elle est utilisée en revanche par les employeurs
pour attirer les travailleurs ayant les
meilleures compétences de ce point de vue, la
formation contribue à améliorer lallocation des
ressources
493.4. La théorie du salaire defficience
- Il existe cinq versions différentes de cette
théorie - Les employeurs ne peuvent pas surveiller
constamment leurs employés - Ceux-ci ont donc la possibilité de choisir
lintensité de leurs efforts - Les employeurs doivent trouver un mécanisme
incitatif pour encourager leurs employés Ã
accroître leurs efforts - Les entreprises cherchent à attirer les
travailleurs les plus productifs en offrant des
salaires plus attractifs - Une politique de bas salaire peut accroître la
rotation du personnel ce qui aura pour effet
daugmenter les coûts des entreprises une hausse
de salaire peut contribuer à  fidéliser le
personnel - Les individus sont sensibles au niveau de leur
rémunération car elle traduit le caractère plus
ou moins équitable de la relation de travail - Modèle dagence
503.4. La théorie du salaire defficience
- A. Le modèle de rotation du personnel
- Dans ce modèle, lentreprise est supposée avoir
un pouvoir de monopsone sur le marché du travail - Elle peut dès lors influencer la durée de
lemploi et lancienneté au sein de lentreprise
en modifiant le taux de salaire - Celle peut donc encourager lentreprise à offrir
un salaire plus élevé que la rémunération
observée sur le marché (we) pour réduire les
coûts liés à la rotation du personnel - La fonction du taux de rotation du personnel est
donnée par la formule suivante - q q(w we), qw lt 0 and qww gt 0
513.4. La théorie du salaire defficience
- Le problème de maximisation du profit de
lentreprise peut dès lors être exprimée de la
manière suivante
- Pour simplifier, supposons que lentreprise soit
caractérisée par des rendements déchelle
constants de telle manière à ce que F(L) a.L.
Dans ces conditions, la condition de premier
ordre devient
- Si lon suppose de surcroît que le taux de
salaire moyen espéré au sein de léconomie est
donné par la probabilité davoir un emploi (1-u,
où u représente le taux de chômage) multipliée
par le taux de salaire déquilibre, wew.(1u),
alors, à léquilibre, la prime salariale
efficiente peut être exprimée comme z w we
w - (1-u)w wu
523.4. La théorie du salaire defficience
- Dans le long terme, le (sur-)profit de
lentreprise est nul si bien que - w a q.T
- Dès lors, u z/(a q.T) ce qui signifie quil
est possible dobserver, à léquilibre, un taux
de chômage involontaire - Les travailleurs sont disposés à travailler aux
taux de salaire offert par le marché mais ils ne
peuvent pas trouver un emploi en raison des coûts
de rotation du personnel - B. Le modèle de Solow
- Chaque employé choisit lintensité de son effort
e qui va dépendre notamment du taux de salaire
qui lui est proposé le problème de maximisation
du profit devient alors - Max ? Q?e(w).L? w.L ou Max ? Q(Le) -
w/?e(w)?.Le
533.4. La théorie du salaire defficience
- Les conditions de premier ordre de maximisation
du profit de lentreprise peuvent dès lors
sécrire de la manière suivante
- En combinant les deux dernières expressions, on
obtient la condition de Solow
- A léquilibre, lélasticité de la fonction
deffort par rapport au salaire est égale à 1
543.4. La théorie du salaire defficience
- Lélasticité de la quantité produite (Q) par
rapport aux heures de travail (L) ou par rapport
à leffort consenti (e) peut être différente
selon la fonction de production examinée - Dans le cas dune fonction de type Cobb-Douglas
(Qe?L?), on obtient les conditions de premier
ordre suivantes
553.4. La théorie du salaire defficience
- En combinant, les deux expressions précédentes,
on obtient la condition suivante qui constitue
une généralisation de la condition de Solow
- Plus la fonction de production est élastique au
taux deffort relativement à son élasticité aux
heures de travail, plus le taux de salaire
déquilibre sera élevé (Cf figure suivante) - La fonction deffort peut être exprimée de la
manière suivante e(w)(w-c)? où c symbolise le
taux de salaire (alternatif) du marché. Dans ce
cas, la condition de Solow généralisée devient
- w est dautant plus élevé que ? est élevé, ?
faible et ? élevé (si les travailleurs sont très
sensibles à la prime salariale quils obtiennent)
56- Le point A symbolise la condition de Solow
lélasticité de la fonction deffort par rapport
au taux de salaire est égal à 1 à léquilibre
- Le point B symbolise un équilibre caractérisé par
une élasticité de e par rapport à w inférieure Ã
1 cette situation se produit lorsque la quantité
de production est très sensible au taux deffort
e
B
A
w
wA
wB
573.4. La théorie du salaire defficience
- En supposant de surcroît que le salaire
alternatif  c est lui-même une fonction du
taux de salaire du marché (wm), de la probabilité
dêtre employé (1-u) et du taux dindemnité
lorsque la personne est au chômage (b), on
obtient la fonction suivante - c (1-u).wm u(b.wm)
- Dans ces conditions, et en supposant que ? est
égal à ?, on obtient alors, à léquilibre, la
condition suivante - e(w)(w/e) ?w/(w-c) ?/(1-b)u 1 (si ? ?)
- et donc u ?/(1-b)
- Plus ? est élevé, plus b est élevé, plus le taux
de chômage (involontaire) sera élevé car les
entreprises choisissent daugmenter les salaires
en raison de la sensibilité de la fonction
deffort par rapport au différentiel de salaires
583.4. La théorie du salaire defficience
- C. Le modèle dagence (Shapiro Stiglitz, 1984)
- Lentreprise nest pas toujours en mesure de
contrôler le comportement des travailleurs à leur
poste de travail - Les coûts du contrôle peuvent être si élevés que
les employeurs préfèrent parfois substituer une
stratégie de contrôle par un mécanisme incitatif - Les travailleurs peuvent avoir intérêt à tricher
en réduisant leur effort de travail - On supposera que les travailleurs sont neutres au
risque et que leurs préférences sont définies par
rapport au revenu salarial (w) et au taux
deffort (e) de telle manière à ce que U(w,e)
w e - Quand un employé triche, on supposera que son
taux deffort e est égal à 0
593.4. La théorie du salaire defficience
- Mais il peut y avoir dautres motifs qui peuvent
être à lorigine dune interruption demploi et
on supposera quil y a u taux de séparation égal
à q à chaque période - La stratégie de contrôle est imparfaite et cela
signifie que les travailleurs ont une probabilité
p dêtre détectés à chaque période - Lutilité total obtenue par un employé qui triche
(VT) et de celui qui ne triche pas (VN) peuvent
être dès lors exprimés de la manière suivante
603.4. La théorie du salaire defficience
- La condition dabsence de tricherie qui doit être
respectée par lentreprise est la suivante VT ?
VN - Cette condition dabsence de tricherie peut être
écrite ainsi
- Cette équation montre que le taux de salaire
dépend positivement de VU, e, q et de r. Plus r
est élevé, plus lincitation à tricher est
élevée cela provient du fait que les pertes
futures susceptibles de provenir dune
détection du comportement de tricherie sont
escomptées à un taux élevé - Si la probabilité de quitter lentreprise est
élevée, les employés seront plus incités Ã
tricher en revanche, plus la probabilité de
détection est élevée, plus la prime salariale
incitative sera faible
613.4. La théorie du salaire defficience
- A léquilibre, lutilité dun employé qui triche
est égale à celle dun travailleur qui ne triche
pas dès lors
- Lutilité totale attendue dun chômeur est donnée
par (a est la probabilité quun chômeur obtienne
un emploi)
- Cette dernière équation peut être exprimée de la
manière simplifiée suivante
623.4. La théorie du salaire defficience
- Dès lors, on constate que pour obtenir un
équilibre sans triche, lutilité des chômeurs
doit être inférieure à celle que peuvent obtenir
les personnes employées ce modèle donne lieu Ã
nouveau à un chômage involontaire - En substituant lexpression de VE dans cette
dernière équation et en simplifiant, on obtient
une nouvelle expression de lutilité des chômeurs
- Finalement, cette expression de lutilité totale
des chômeurs peut être introduite dans la
condition dabsence de tricherie et on obtient
633.4. La théorie du salaire defficience
- A un niveau agrégé et en supposant que léconomie
se trouve dans un état de taux de chômage
stationnaire, alors le nombre de personnes
entrant au chômage est égal au nombre de
personnes qui sortent du chômage dès lors qL
aU - a peut être exprimé comme une fonction du taux
de chômage - a qL/U et a q q(1L/U) q/u
- Dès lors, au niveau agrégé, la condition
dabsence de tricherie de la part des employés
sécrit comme
- Plus le taux de chômage est élevé, plus le taux
de salaire defficience peut être bas tout en
créant les incitations nécessaires à labsence de
tricherie
643.5. Discriminations salariales approche
théorique
- A. Introduction
- Dans les sections précédentes, nous avons examiné
les différentes approches théoriques qui peuvent
être évoquées pour  expliquer les disparités
salariales - Elles sont associées à des différences de capital
humain accumulé ou à des différences entre les
secteurs économiques ou entre les diverses
entreprises selon les désagréments associés Ã
leurs postes de travail ou selon les coûts de
surveillance ou de rotation du personnel qui
peuvent les inciter à adopter des politiques de
salaire defficience - Ces différences ne devraient néanmoins pas être
associées de manière systématique à un genre ou Ã
une nationalité particulière - La persistance observée des inégalités entre
hommes et femmes constitue de ce point de vue un
phénomène difficile à expliquer
65Introduction
66(No Transcript)
673.5. Discriminations salariales
- En se référant aux diverses théories évoquées au
début du chapitre 3, nous pouvons tenter
dexpliquer ces disparités de différentes
manières - Les différences de productivité associées Ã
certaines caractéristiques qui permettent de
distinguer différents groupes - Ces différences peuvent être associées à des
formes de discrimination antérieures au marché du
travail (telles que lattitude ou les attentes de
la société à légard de certains groupes, la
répartition traditionnelle des tâches ou des
inégalités dopportunité dans laccès aux études) - Ces inégalités ne sont pas dues au marché du
travail mais réduire les discriminations sur le
marché du travail peut influencer le comportement
de la population, notamment dans le domaine des
investissements de formation
68Origine des inégalités Niveau de Formation
Genève, RFP 2000
69Proportion de personnes nayant pas dépassé la
scolarité obligatoire selon les classes dâge et
le sexe
Suisse, RFP 2000
703.5. Discriminations salariales
- Les différences de salaire peuvent être également
expliquées par - La ségrégation sexuelle en termes de profession,
de secteur dactivité, de type demploi ou de
position hiérarchique, etc. - Ces disparités peuvent être liées aux différences
compensatoires qui pauvent varier dun secteur Ã
lautre - Elles peuvent être dues aussi aux salaires
defficience pratiqués par les entreprises pour
contrôler les employés ou réduire leur taux de
rotation - Dès lors, la ségrégation peut créer des
inégalités salariales  efficaces pour
lallocation des ressources néanmoins, la
ségrégation peut être due aussi à des inégalités
dopportunité - Elle peut être aussi assimilée à une pratique
discriminatoire si, toutes choses égales par
ailleurs, lentreprise choisit systématiquement
de recruter des travailleurs dun groupe donné
71Origine des inégalités Ségrégation au niveau
des positions hiérarchiques
PRIVE
LSE, 2000
72Proportion de personnes actives dans les
différentes branches, par sexe, RFP 2000
73(No Transcript)
743.5. Discriminations salariales
- Les inégalités de salaires peuvent être dues
finalement à une -  pure discrimination du marché du travail
elle se traduit par le fait que deux personnes
ayant pourtant des profils parfaitement
identiques, travaillant dans la même entreprise,
obtiennent des salaires différents - Il existe une importante littérature empirique
qui a cherché à tester lexistence de telles
pratiques. Ces études peuvent être rangées en
deux catégories - Les analyses de régression qui permettent
destimer une fonction de salaire (simple OLS)
dans laquelle une variable muette relative au
genre est introduite pour déterminer si elle
exerce une influence significative sur le niveau
des salaires (approche utilisée pour les
expertises juridiques) - Expériences de terrain qui tentent de déterminer
si le genre ou la race est pris en considération
pour attribuer un appartement ou un emploi à des
personnes qui présentent pourtant le même profil
hormis leur appartenance à un groupe
 défavorisé (envoi de CV identiques anonymes
ou non)
753.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Différentes théories permettent dexpliquer les
discriminations salariales - Les théories liées aux préférences
- La discrimination statistique
- Les théories institutionnelles
- A. Les théories liées aux préférences
- Lhypothèses centrale des travaux pionniers de
Becker (1957) est que lutilité de certains
individus est affectée par les relations quils
entretiennent avec les membres dautres groupes
sociaux - Les exemples utilisés par Becker proviennent
principalement des Etats-Unis (population de
couleur) mais ils peuvent être étendus à dautres
situations
763.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Becker suppose en loccurrence que les employeurs
appartenant au groupe majoritaire (blanc)
manifestent une certaine réticence à travailler
avec des employés de couleur - Un employeur blanc victime de préjugés Ã
lencontre du groupe minoritaire estimera que le
coût du salaire versé aux employés blancs sélève
à WW alors que celui des employés de couleur est
perçu comme étant égal à WB(1 di) - Le terme WB.di est donc le coût de laversion
pour lemploi demplyoés de couleur - Si les travailleurs blancs et de couleur sont des
substituts parfaits, alors lemployeur nembauche
que des personnes de couleur si WW gt WB(1 di)
et nemploiera que des blancs si linverse est
vrai
773.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Dans ce cas, les employeurs très discriminants,
ceux pour qui di est très élevé, nemploient que
des blancs, alors que ceux qui sont moins
discriminants noccuperont que des gens de
couleur - Si les travailleurs blancs et de couleur sont des
substituts imparfaits, alors lentreprise aura
une structure demplois mixte (cf. graphique) - Si lon suppose que lentrée sur le marché des
biens est libre, la concurrence entre les
entreprises devrait garantir que les entreprises
discriminatoires devraient disparaître du marché
si bien que seuls les employeurs non
discriminants (di 0), devraient pouvoir se
maintenir
783.5. Discriminations salariales approche
théorique
- La seconde forme de discrimination considérée par
Becker est celle liée aux employés eux-mêmes,
lorsque des groupes de travailleurs manifestent
des préjugés lun envers lautre - Dans ce cas, le salaire perçu par un employé
blanc est égal à Ww sil travaille avec dautres
personnes de son groupe ou Ww(1 di) sil doit
travailler avec des personnes du groupe
minoritaire - Si une entreprise embauche des blancs pour
travailler avec des personnes de lautre groupe,
il doit lui verser un salaire équivalent à WW/1 -
di en raison de la mixité de lemploi - Si les employés blancs et de couleur sont
identiques, un marché du travail totalement
ségrégé va apparaître, chacun recevant un salaire
identique
793.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Si les travailleurs sont complémentaires, les
deux groupes vont obtenir un salaire supérieur
mais alors avec une réduction du niveau demploi - Un test indirect de la discrimination des
employés est fourni par Chiswick (JPE, 1973, Vol.
81, pp. 1330-1352) il suppose que les
travailleurs non qualifiés subissent une
ségrégation, comme dans le modèle de Becker,
alors que travailleurs qualifiés sont
indispensables dans les tous les établissements - Si les employés qualifiés sont plutôt des blancs
alors on devrait observer que les travailleurs
blancs embauchés dans des entreprises
privilégiant les personnes de couleur devraient
obtenir des salaires plus élevés que ceux qui
travaillent pour des entreprises favorisant le
groupe majoritaire - Dans ce cas, le salaire moyen des blancs devrait
dépendre positivement du pourcentage de gens de
couleur employés
803.5. Discriminations salariales approche
théorique
- De plus, linégalité de salaires entre les blancs
qualifiés et non qualifiés devrait être aussi une
relation positive par rapport aux proportions de
travailleurs blancs qualifiés dans les
entreprises employant des personnes de
 couleur - La recherche empirique menée par Chiswick tend Ã
confirmer ces relations mais son test est
relativement limité. Malheureusement, des
évidences plus directes ne sont pas disponibles
et il ny a pas réellement de confirmations plus
systématiques de la validité empirique de cette
théorie - Finalement, ce type de discrimination peut aussi
être pratiqué par les consommateurs eux-mêmes - Dans ce cas, la discrimination à lencontre des
acheteurs du groupe minoritaire sexprime par des
prix inférieurs qui conduisent éventuellement Ã
une ségrégation résidentielle
813.5. Discriminations salariales approche
théorique
- B. Discrimination statistique
- Dans les modèles de signal, les employeurs sont
incapables dobserver directement la productivité
des candidats à un poste vacant mais ils
observent des caractéristiques telles que la
formation (signal) - Le modèle de base développé par Phelps
(Microeconomic Foundations of Employment and
Inflation, 1972, Norton) suppose que les
employeurs engagent les employés sur la base dun
test de performance, y, qui est un
 prédicateur non biaisé de la productivité
réelle du travailleur, q - Dès lors, pour le ième postulant yi qi ?i où
?i est un terme derreur aléatoire indépendant de
qi - Si on régresse qi sur yi , on obtient léquation
suivante
823.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Dans cette équation, b est une mesure du degré
de corrélation entre y et q indique la qualité
moyenne des postulants (b est compris entre 0 et
1) - Deux cas extrêmes peuvent être brièvement
présentés dans le premier, est identique pour
les deux groupes de travailleurs mais le test est
plus fiable pour les employés du groupe
majoritaire (b est supérieur) - Si lon se réfère à léquation précédente, les
travailleurs du groupe majoritaire reçoivent un
salaire supérieur à celui du groupe minoritaire
même si par ailleurs ils obtiennent le même
score au test, si yi gt alors que linverse
est vrai si yi lt - Les travailleurs hautement compétents obtiendront
un salaire inférieur à celui de leurs collègues
du groupe majoritaire alors que linverse est
vrai pour les employés moins compétents - Les salaires des travailleurs du groupe
majoritaire seront dès lors plus dispersés autour
de la moyenne que ceux du groupe minoritaire mais
la salaire moyen sera le même
833.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Dans le deuxième cas, le test présente la même
fiabilité pour les deux groupes mais pas la
productivité moyenne y si bien que le salaire
moyen diffère - Si b est plus petit que 1, alors il est possible
quun travailleur du groupe très productif du
groupe minoritaire gagne moins que les employés
moins productifs du groupe majoritaire - En réalité, les cas de discrimination statistique
sont plus susceptibles dapparaître dans les cas
suivants - Pour les immigrants récents ayant des profils
culturels et linguistiques très différents, les
tests de compétence ont plus de chance dêtre
inappropriés et leurs parcours plus difficiles Ã
interpréter par les employeurs locaux - Pour les femmes, particulièrement pour celles qui
sont mariées lesquelles ont plus de chance
dexpérimenter de longues périodes dabsence du
marché et des changements demploi plus fréquents
dus à la maternité
843.5. Discriminations salariales approche
théorique
- C. Monopsone
- Si les entreprises possèdent un pouvoir de
monopsone sur le marché du travail et si loffre
de travail dun groupe demployés est plus
élastique que celle de lautre groupe, la
maximisation du profit implique que, Ã
léquilibre, des salaires différents seront payés
- La condition de 1er ordre de maximisation du
profit est donnée par
- Si les deux groupes (hommes et femmes) ont la
même productivité marginale mais quils diffèrent
du point de vue de lélasticité de leur offre de
travail qui est moins élastique pour le groupe
minoritaire (femmes), on obtient alors la
condition de maximisation de 1er ordre suivante
853.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Si les femmes ont une offre de travail moins
élastique que celle des hommes, les hommes vont
obtenir des salaires plus élevés que les femmes Ã
léquilibre (cf figure suivante) - Si lanalyse théorique est incontestable, le
pouvoir de prédiction empirique est plus
discutable - En premier lieu, si des cas de monopsone peuvent
exister dans la réalité, ils ne sont pas
représentatifs de tout le marché du travail - De plus, il nest pas certain que les élasticités
de loffre diffèrent comme le suppose le modèle
de monopsone - Une autre forme de pouvoir de marché peut être
liée à la capacité des syndicats à monopoliser
loffre de travail
863.5. Discriminations salariales approche
théorique
- Aux Etats-Unis, il existe des évidences
empiriques de discrimination exercée par les
syndicats à lencontre des femmes et des
travailleurs de couleur - Néanmoins, des analyses plus récentes suggèrent
que les syndicats peuvent exercer un impact
favorable pour la réduction des discriminations
salariales - Ashenfelter (1972) a estimé que la présence de
syndicats a contribué à augmenter le salaire
relatif des gens de couleur par rapport à ceux
des blancs denviron 3,4 aux Etats-Unis mais
quelle a contribué à réduire le ratio salarial
entre femmes et hommes de 1,9
873.6. Mesures de la discrimination salariale
- Les inégalités de salaire entre hommes et femmes
ou entre Suisses et étrangers sont relativement
importantes - Mais il sagit de savoir quelle proportion de
cette différence est due à la discrimination - Lapproche la plus simple consiste à partir dune
équation des salaires (Mincer, 1974) et dy
insérer des variables muettes relatives au genre
ou à lorigine - Ce résultat nest valide que si les coefficients
associés aux autres variables, telles que la
formation, lexpérience, lancienneté, la
position hiérarchique, la région, etc. sont
identiques pour les différents groupes - Une autre approche consiste à estimer des
fonctions de salaire séparées selon les groupes
88La régression salaire f (âge)
Y valeur à prédire -gt salaire versé
i (1,2,3.....n)
? constante
?1 coefficient (pente de la droite)
e résidu -gt écart de la relation linéaire
y valeur prédite ? ?.X
89La régression linéaire simple
s