Title: A partir de quand est-on une personne ?
1A partir de quandest-on une personne ?
- Séminaire Interdisciplinaire
- 2002-2003
- EBIM, Faculté de Médecine, UCL
- Tu étais tant et tant, tu était tous et tu
nétais jamais personne - Pessoa
2Approche interdisciplinaire pour sortir des
biomoralismes 22 octobre pourquoi le retour de
la personne ?( M. Baum, S. Leyens ) 3
décembre limpact sur les décisions médicales(
D. Moulin ) 4 février la personne face à la
biologie( H. Atlan, M. Crommelinck ) 18 mars l
effet politique du concept de personne(
F.Varone, Ph. Coppens ) 6 mai lapproche
juridique et le regard des femmes( M. Iacub
) Ce séminaire est au programme du DEC en
éthique biomédicale
3Pourquoi le retourde la personne?
- Le débat sur le statut de lembryon et de la
personne a émergé dans les années 70 autour dune
dépénalisation de lavortement. - La recherche sur cellules souches embryonnaires a
relancé le débat. Pourquoi? - Navions-nous pas alors résolu la question du
statut juridique des personnes non nées?
4Approche pré- etpost-métaphysique
- Il est important de souligner que lévolution de
la notion de personne nest pas linéaire mais se
partage entre positions idéalistes essentialistes
et antinaturalistes constructivistes. - De Thomas dAquin à Engelhardt, le concept ne
suit pas un long fleuve tranquille. - Suffit-il aujourdhui de fonder le concept
philosophiquement? Quel est le rôle de la
bioéthique et des disciplines sur lesquelles elle
sappuie dans ce débat?
5Saint Augustin et lEglise
- Le néoplatonicien que fut Saint Augustin modifia
la conception de lâme chez Platon en faisant de
la personne une âme rationnelle utilisant un
corps matériel, non emprisonné dans ce corps.
Ainsi pour lui, lâme nexiste pas avant
lincarnation alors quelle est éternelle chez
Platon
6La modernité,la raison, et le sujet
- Contrairement au monde de Paracelse, nous dit
Atlan, notre monde comme nature physique et
chimique nest plus peuplé danges ou desprits.
Seuls les êtres humains ont une existence
personnelle, et encore seulement dans leur
dimension sociale et juridique. La nature du
sujet elle aussi a changé, il ne sagit plus de
lidéalisme de lhomme libre sujet et auteur de
son histoire. Nous savons que lobjectivité
scientifique est le résultat du consensus dune
société de savants qui possède ses propres formes
de discours et sa propre rhétorique. Loptimisme
de la raison doit donc être tempéré même si la
notion de personne suppose un être rationnel.
7De Kant à Engelhardt
- Lhumain et / ou la personne
- Nous nous pensons comme libres. Nous nous
transportons dans le monde intelligible comme
membres et connaissons lautonomie de la volonté,
avec pour conséquence la moralité - Du fait que je possède une personnalité, je suis
conscient de moi en tant que cette personne
Kant - Ce sont les personnes et non les humains qui
sont spéciaux Engelhardt - Quune entité appartienne à une espèce
particulière nest pas important à moins que
cette appartenance résulte dans le fait que cette
entité soit un agent moral
8Peter Singer, Harris, Warnock
- La fécondation in vitro, la cryogénisation des
embryons, les mères substitutives, la sélection
du sexe lingénierie de la génétique du
développement sont des techniques qui ont
révolutionné la reproduction humaine. - Quel est limpact de ces techniques sur notre
perception éthique de la personne? Pourquoi peut
-on dire que la vie humaine ne suffit pas à faire
de lembryon une personne? (Engelhardt, Singer,
Harris, Warnock, .) - Cette question pose le problème fondamentale du
lien à établir entre discours bioéthique et
pratique démocratique. - Lorsque nous arrivons, à partir de conflits de
convictions ou dintérêts à des positions
divergentes,cela veut-il dire que certaines sont
irrationnelles ou fondées sur une erreur
épistémologique?
9Universalisme ou relativisme du concept?
- Philosophiquement, le problème de lidentité de
la personne se pose dans le contexte dualiste et
moins dans le monisme corps-esprit - Le monisme scientifique, lui, est sceptique par
rapport à lidentité de la personne et constate
pragmatiquement lévolution par stades de
développement. - Le concept devient-il un palimpseste incohérent?
(voir Levy Bruhl, Marcel Mauss, LeenHardt dont
les travaux ethnographiques ont souligné
létendue des dissemblances.
10Du biomédical au biopolitique
- Le contexte de laffaire Perruche
- La liberté thérapeutique face à la liberté des
patients - Qui décide en clinique? selon quels concept de
personne? - Quel conflits dintérêts se dissimulent derrière
cette sémantique?
11Perspective juridiquele regard des femmes
- Marcela Iacub met en scène les implications
politiques des technologies reproductives en
questionnant la notion de personne et en la
définissant comme concept méta juridique. il est
urgent nous dit-elle de différencier la naissance
dune personne des circonstances de cette
naissance ce qui nous le verrons pourrait avoir
des conséquences majeures en termes de décision
clinique. - Ne sommes-nous pas en train de risquer par
lélargissement de la personne à lembryon de
mettre les intérêts de la mère et de lembryon en
conflit?