Title: Droit institutionnel de l
1- Droit institutionnel de lUnion européenne
- Droits de lhomme
- Professeur Nicolas de Sadeleer
2Valeurs TUE-TCE plan
- Marché intérieur
- Etat de droit
- Droits de lhomme
- Principe de la démocratie
- Justice sociale
- Développement durable
3Communauté de droit plan du dernier cours
- (a) Impossibilité de ratifier la CEDH
- (b) Insertion progressive dans les traités art.
6 TUE art.17-22 TCE 6 TUE 49 TUEart. 136
141 286 255 TCE - (c) Charte des droits fondamentaux de lUE
- (d) Insertion progressive dans le droit dérivé
- (e) Libertés fondamentalesgtltDroits fondamentaux
- (ex. CJCE, Schmidberger, C-112/00)
- (f) Obligation dinterpréter conformément le
droit UE (IIIème pilier) aux droits fondamentaux
(CJCE, 16 juin 2005, Maria Pupino, aff. C-105/03) - (g) Rapports entre Dt CE et CEDH
4(a) Ratification CEDH
- Incompétence de la CE pour prendre des mesures en
matière de droits de lhomme - CJCE, avis 2/94 du
28 mars 1996 -  En létat actuel du droit CE, la Communauté na
pas la compétence dadhérer à la
convention. Aucune disposition ne confère aux
institutions com., de manière générale, le
pouvoir dédicter des règles en matière de droits
de lhomme ou de conclure des conventions
internationales dans ce domaine (point 27).
5Avis 2/94
- Larticle 308 ne pourrit davantage constituer une
base juridique pour ladhésion à la convention.
En loccurrence ladhésion de la Communauté à la
Convention entraînerait un changement substantiel
du régime communautaire actuel ... en ce quelle
comporterait linsertion de la Communauté dans un
système juridique distinct ainsi que
lintégration de lensemble de la convention dans
lOJ CEÂ (point 34).
6(b) Reconnaissance expresse des droits de lhomme
dans le droit primaire
- Art. 6, 1er TUE (nouvel art. 2 TUE). Â LUnion
est fondée sur les principes de la liberté, de la
démocratie, du respect des droits de lhomme et
des libertés fondamentales . - Art. 6, 2 TUE. L'Union respecte les droits
fondamentaux, tels qu'ils sont garantis par la
CEDH, signée à Rome le 4 novembre 1950, et tels
qu'ils résultent des traditions
constitutionnelles communes aux États membres, en
tant que principes généraux du droit
communautaire.
7CEDH et Traité de Lisbonne
- Art. 6, 2 du nouveau TUE  Lunion adhère à la
CEDH. Cette adhésion ne modifie pas les
compétences de lUnion telles quelles sont
définies dans les traités . - Art. 6, 3  Les droits fondamentaux, tels
quils sont garantis par la CEDH et tels quils
résultent des traditions constitutionnelles
communes aux EM, font partie du droit de lUnion
en tant que principes généraux .
8Art. 7-49 TUE
- Art. 6, 1er TUE Le Conseil, réuni au niveau des
chefs d'État ou de gouvernement et statuant Ã
l'unanimité sur proposition d'un tiers des États
membres ou de la Commission et après avis
conforme du Parlement européen, peut constater
l'existence d'une violation grave et persistante
par un État membre de principes énoncés Ã
l'article 6, paragraphe 1, après avoir invité le
gouvernement de cet État membre à présenter toute
observation en la matière. - 2. Lorsqu'une telle constatation a été faite, le
Conseil, statuant à la majorité qualifiée, peut
décider de suspendre certains des droits
découlant de l'application du présent traité Ã
l'État membre en question,(...) - Art. 49 TUETout État européen qui respecte les
principes énoncés à l'article 6, paragraphe 1,
peut demander à devenir membre de l'Union. Il
adresse sa demande au Conseil, lequel se prononce
à l'unanimité après avoir consulté la Commission
et après avis conforme du Parlement européen qui
se prononce à la majorité absolue des membres qui
le composent.
9Art. 17-21 TCE
- Citoyenneté européenne
- Pouvoir de circuler et de séjourner librement
- Droit de vote et déligibilité aux élections
municipales et européennes - Protection diplomatique
10Droits sociaux
- Art. 136 TCE La Communauté et les États
membres, conscients des droits sociaux
fondamentaux, tels que ceux énoncés dans la
charte sociale européenne signée à Turin le
18Â octobre 1961 et dans la charte communautaire
des droits sociaux fondamentaux des travailleurs
de 1989,... - Art. 141 TCE Chaque État membre assure
l'application du principe de l'égalité des
rémunérations entre travailleurs masculins et
travailleurs féminins pour un même travail ou un
travail de même valeur.
11Po. consommateurs (art. 153 TCE)
- Afin de promouvoir les intérêts des
consommateurs et d'assurer un niveau élevé de
protection des consommateurs, la Communauté
contribue à la protection de la santé, de la
sécurité et des intérêts économiques des
consommateurs ainsi qu'Ã la promotion de leur
droit à l'information, à l'éducation et Ã
s'organiser afin de préserver leurs intérêts.
12Po. coopération au développement (art. 177 TCE)
- La politique de la Communauté dans ce domaine
contribue à l'objectif général de développement
et de consolidation de la démocratie et de l'État
de droit, ainsi qu'Ã l'objectif du respect des
droits de l'homme et des libertés fondamentale.
13Art. 255 TCE
- Tout citoyen de l'Union et toute personne
physique ou morale résidant ou ayant son siège
dans un État membre a un droit d'accès aux
documents du Parlement européen, du Conseil et de
la Commission, sous réserve des principes et des
conditions qui seront fixés conformément aux
paragraphes 2 et 3.
14Charte des droits fondamentaux de lUE
- Art. 6, 1 du nouveau TUE LUnion reconnaît
les droits, les libertés et les principes énoncés
dans la charte..., laquelle a même valeur que les
traités . -  Les dispositions de la Charte nétendent en
aucune manière les compétences de lUE telles que
définies par les traités .
15(c) Charte des droits fondamentaux de lUE
- Dignité (art. 1-5)
- Liberté (art. 6-19)
- Egalité (art. 20-26)
- Solidarité (art. 27-38)
- Citoyenneté (art. 39-46)
- Justice (art. 47-50)
16Chap. I - Dignité humaine
- Article 1?Dignité humaine
- Article 2?Droit à la vie
- Article 3?Droit à l'intégrité de la personne
- Article 4?Interdiction de la torture et des
peines ou traitements inhumains ou dégradants - Article 5?Interdiction de l'esclavage et du
travail forcé
17Chap. V- Citoyenneté
- Article 39?Droit de vote et d'éligibilité aux
élections au Parlement européen - Article 40?Droit de vote et d'éligibilité aux
élections municipales - Article 41?Droit à une bonne administration
- Article 42?Droit d'accès aux documents
- Article 43?Médiateur
- Article 44?Droit de pétition
- Article 45?Liberté de circulation et de séjour
- Article 46?Protection diplomatique et consulaire
18CHARTE
- Sources dinspiration
- Champ dapplication
- Rapports avec la CEDH principe de
non-dégressivité - Rapports avec la CEDH force juridique
- Reconnaissance de la Charte dans la jp
communautaire
19Sources dinspiration
- Art. 11(1)Liberté dexpression
- Art. 11(2) Liberté et pluralisme des médias
- CEDH, art.10
- JP CJCE (aff. C-288/89)
20Sources dinspiration
- Art. 16 Liberté dentreprise
- Art. 17 Droit de propriété
- Art. 18 Droit dasile
- JP CJCE
- Art. 1er, 1er Prt. CEDH
- Art. 63 TCE
21Charte champ dapplication (art. 51)
- 1. Les dispositions de la présente Charte
s'adressent aux institutions et organes de
l'Union dans le respect du principe de
subsidiarité, ainsi qu'aux États membres
uniquement lorsqu'ils mettent en Å“uvre le droit
de l'Union. En conséquence, ils respectent les
droits, observent les principes et en promeuvent
l'application, conformément à leurs compétences
respectives. - 2. La présente Charte ne crée aucune compétence
ni aucune tâche nouvelles pour la Communauté et
pour l'Union et ne modifie pas les compétences et
tâches définies par les traités.
22CEDH-Charte non-dégressivité (art. 53)
- Aucune disposition de la présente Charte ne
doit être interprétée comme limitant ou portant
atteinte aux droits de l'homme et libertés
fondamentales reconnus, dans leur champ
d'application respectif, par le droit de l'Union,
le droit international et les conventions
internationales auxquelles sont parties l'Union,
la Communauté ou tous les États membres, et
notamment la CEDH, ainsi que par les
constitutions des États membres.
23CEDH-Charte
- CEDH traite uniquement des droits civils et
politiques. - Portée juridique effet direct
- Eléments supplémentaires, tels que le droit à une
bonne administration, les droits sociaux des
travailleurs, la protection des données Ã
caractère personnel et la bioéthique. - Pas de caractère contraignant
24(d) Les droits de lhomme dans le droit dérivé
- Sur le plan interne à défaut dobjectif, une
obligation - - Ex Ier pilier Directive 95/46/CE données Ã
caractère personnel - - Ex IIIème pilier Décision-cadre
2002/584/JAI -mandat darrêt européen - Sur le plan externe clause balte
25 Sur le plan externe Clause de conditionnalité
politique (dite clause balte)
- Suspension totale ou partielle des accords en
cas de violation grave par le gouvernement des
droits de l'Homme et de la démocratie. - Elle habilite les parties, sur la base de la
Convention de Vienne, à considérer comme
"violation substantielle" de l'accord toute
violation grave et persistante des droits de
l'homme ou toute interruption sérieuse du
processus démocratique et, de ce fait, comme
motif pour mettre fin à l'accord ou suspendre
son application en totalité ou en partie.
26(e) Libertés économiques fondamentales gtltDroits
fondamentaux
- Principe de non-discrimination (art. 12-39)
- Liberté détablissement des indépendants (art. 43
CE) - Libre prestation des services (art. 59 CE)
- Libre concurrence ( art. 81-82 CE)
- Droits découlant soit de la CEDH, soit consacrés
par le droit constitutionnel de lEM
27- Reconnaissance des droits par lentremise des
principes généraux - Le déficit dans la protection des Dr fondamentaux
est comblé progressivement par la CJCE - Les droits fondamentaux font partie du DtCE en
tant que principes généraux du droit - La CJCE est tenue de sinspirer des traditions
constitutionnelles communes des EM - La CEDH fournit un catalogue de droits
fondamentaux acceptés par les EM - Mais EM sont prisonniers de létau Marché
intérieur-droits fondamentaux voy. les arrêts
Familiapress Zeitungsverlags, Schmidberger,
A.G.M.-Cos. MET
281.Liberté dexpression (10 CEDH) gtlt Libre
circulation des marchandises (28 CE)
- Mesure autrichienne empêchant la
commercialisation de magazines allemands
contenant des jeux et paris, violation de
larticle 28CE car entrave au commerce
intracommunautaire. - Exigences impératives (jp. Cassis de Dijon)
doivent être interprétées à la lumière des droits
fondamentaux (Familiapress Zeitungsverlags, aff.
C-368/95, point 24). - Or cette mesure nest pas compatible par rapport
à la liberté dexpression (point 25).
29Familiapress Zeitungsverlags
- La CJCE a admis que la réglementation
autrichienne sur les médias puisse apporter des
restrictions à la libre circulation des
marchandises (art.28CE) dans le dessein de
maintenir le pluralisme lié à la liberté
dexpression (point 26). - En effet, ce pluralisme contribue à la sauvegarde
de la liberté dexpression, telle quelle est
protégée par lart. 10 CEDH, laquelle liberté
figure parmi les droits fondamentaux garantis par
lordre juridique communautaire. - Il revient au juge a quo de vérifier la
proportionnalité de la mesure autrichienne
(points 27-28).
302. Liberté dexpression (10 CEDH) gtlt Libre
circulation des marchandises (28 CE)
- Arrêt Schmidberger, aff. C-112/00
- Le droit de manifester est une entrave à la libre
circulation des marchandises (violation art. 28
CE) - Possibilité de déroger à 28 CE au titre de la
protection de droits fondamentaux (art 10-11
CEDH-Constitution autrichienne) - Proportionnalité de la mesure nationale
31Schmidberger conciliation entre des libertés
antagonistes
- LCM principe fondamental pcq contribuant au
marché intérieur. - Pouvant faire lobjet de restrictions soit Art.
30, soit jp Cassis de Dijon (point 78)
- Liberté dexpression droit fondamental dans la
mesure où il sagit d  un fondement essentiel
dune société démocratique - Pouvant faire lobjet de limitations justifiées
par des objectives dintérêt général (point 79)
323. Liberté dexpression (10 CEDH) gtlt Libre
circulation des marchandises (28 CE)
- Arrêt A.G.M.-Cos. MET, aff. C-470/03
- La CJCE laisse le juge a quo devant lalternative
suivantesoit les déclarations du fonctionnaire
sont assimilables à un comportement privé, soit
elles doivent être attribuées à lEtat - Suite logique si le juge a quo adopte la seconde
branche de lalternative, il doit alors conclure
à une entrave de lEtat contraire à la directive
98/37/CE.
33Arrêt A.G.M.-Cos. MET, aff. C-470/03
- Dans la mesure où la directive 98/37/CE ne
prévoit aucune justification en ce qui concerne
la liberté dexpression, lEM viole donc le droit
CE dérivé et, partant, engage sa responsabilité
extra-contractuelle (points 86 AGM). - En lespèce, lharmonisation complète (points
53-54 AGM) empêche le recours aux justifications
Cassis de Dijon ou Article 30 CE, situation
totalement différente de celle dans larrêt
Schmidberger (point 78 Schmidberger) où il ny
avait pas dharmonisation complète par
lentremise dune directive.
34(e) Obligation dinterpréter conformément le
droit UE (IIIème pilier) aux droits fondamentaux
- CJCE, 16 juin 2005, Maria Pupino, aff. C-105/03
- Protection des personnes vulnérables-audition de
mineurs en tant que témoins-valeur probante de
ces témoignages - interprétation de la
décision-cadre 2001/220/JAI -  Les conditions de témoignage doivent être
compatibles avec les principes fondamentaux du
droit de lEtat membre concerné (point 57). - La CJCE impose au juge national une obligation
dinterprétation conforme -non reprise dans le
IIIème pilier puisquil ny a pas dobligation de
coopération loyale -.
35JP CJCE PGDt - traditions constitutionnelles
-  La décision-cadre doit être interprétée de
manière à ce que soient respectés les droits
fondamentaux, parmi lesquels larticle 6 CEDHÂ
(point 59) - Obl. INT. CONF. Â Lapplication de la
décision-cadre ne doit pas être de nature Ã
rendre la procédure pénale dirigée contre Mme
Pupino, inéquitable au sens de lart. 6 CEDHÂ
(point 60)
36(f) Contrôle du droit de lUE par la Cour EDH
- Les actes de la CE ne peuvent être attaqués en
tant que tels devant la CEDH, la CE nétant pas
partie contractante - Un recours dirigé contre la CE-UE est irrecevable
- Or, les EM ne peuvent être exonérés de toute
responsabilité pour les compétences transférées
à lUE
37Contrôle par la Cour EDH de mesures nationales
prises en application du droit CE ne laissant Ã
lEM aucune marge dappréication Bosphorus Hava
c Irlande
- Avion yougoslave loué par une société turque a
été saisi par les autorités irlandaises en
application dun règlement, mettant en
application une résolution du conseil de sécurité
ONU. - Cour EDH admet de contrôler la saisie opérée par
les autorités irlandaises au regard du droit de
propriété art. 1 Prot. 1er.
38(f) Contrôle du droit de lUE par la Cour EDH
(arrêt CEDH Bosphorus Hava c Irlande)
- les Parties contractantes sont responsables au
titre de lart. 1er de la CEDH de tous les actes
et omissions de leurs organes, qu'ils découlent
du droit interne ou de la nécessité d'observer
des obligations juridiques internationales
(152). - Il serait contraire au but et à l'objet de la
Convention que les Etats contractants soient
exonérés de toute responsabilité au regard de la
Convention dans le domaine d'activité concerné
(153).
39(f) Contrôle du droit de lUE par la Cour EDH
présomption de conformité du droit de lUE aux
exigences CEDH
- Une mesure de l'Etat prise en exécution de
pareilles obligations juridiques doit être
réputée justifiée dès lors qu'il est constant que
l'organisation en question accorde aux droits
fondamentaux une protection à tout le moins
équivalente à celle assurée par la Convention
(155) - Par  équivalente , la Cour entend
 comparable ... (155) - Donc  équivalente ne signifie pas
 identique mais bien  comparable (155).
40(f) Contrôle du droit de lUE par la Cour EDH
présomption réfragable
- Si l'on considère que l'organisation offre
semblable protection équivalente, il y a lieu de
présumer qu'un Etat respecte les exigences de la
Convention lorsqu'il ne fait qu'exécuter des
obligations juridiques résultant de son adhésion
à l'organisation. - Pareille présomption peut toutefois être
renversée dans le cadre d'une affaire donnée si
l'on estime que la protection des droits garantis
par la Convention était entachée d'une
insuffisance manifeste. Dans un tel cas, le rôle
de la Convention en tant qu'Â instrument
constitutionnel de l'ordre public européen dans
le domaine des droits de l'homme l'emporterait
sur l'intérêt de la coopération internationale
(156)