Title: Cas clinique
1Cas clinique N2
- Monsieur Xavier R, 55 ans, 178 cm pour 68 Kg,
peintre en bâtiment, vient consulter car, à
nouveau, après un rhume qui a commencé il y a 15
jours, il crache jaune avec sensation de fièvre
dans la journée. - Cela le gène au point de ne plus fumer que 5 à 6
cigarettes par jour au lieu du paquet habituel.
Il signale quhabituellement il ne fume pas
beaucoup pendant le travail, mais que dès quil
arrête de travailler il se sent un besoin
irrésistible de fumer tout comme le matin au
réveil. - Il vous demande de traiter linfection en cours
mais ne parle pas darrêter le tabac. Par
contre, il signale avoir un essoufflement à
leffort et un peu mal aux jambes quand il
charrie les seaux de peinture de 15 Kg. - A lexamen, vous retrouvez une TA à 150/95 et 88
puls/mn, comme lors des 2 consultations
précédentes
2Question 1
- A quelles maladies en rapport avec lintoxication
tabagique Xavier est-il exposé ? - Quel autre facteur augmente ses risques de
maladies pulmonaires ? - Quels examens de diagnostic précoces ou de
dépistages préconisez-vous chez Xavier ?
3Question 1) Les cancers
- Cancer broncho-pulmonaire (X10)
- Cancers des voies aéro-digestives supérieures
(cavité buccale et pharynx (X6), larynx (X10) et
oesophage en association avec lalcool (X3)), - Cancer de la vessie (X2), du rein,
- Cancer du pancréas, de lestomac, du foie,
- Leucémie myéloïde aiguë
-
4Question 1) Les maladies Cardio-vasculaires (X3)
- Principalement
- Angor et IDM,
- Artériopathie oblitérante des membres inférieurs
- Accidents vasculaires cérébraux,
- Mais aussi
- Mort subite,
- Insuffisance cardiaque
- et anévrysme de laorte abdominale.
- Et pour Xavier Aggravation de lHTA
5Question 1) Les maladies respiratoires
- Broncho Pneumopathie Chronique Obstructive (X10)
complication respiratoire la plus fréquente du
tabagisme - Augmentation de lincidence des infections
respiratoires basses
6Question 1) Risque de complications
péri-opératoires
- Le tabagisme péri-opératoire chez ladulte
- augmente le risque de complications générales
- triplement du risque infectieux et coronaire,
doublement du risque de transfert en réanimation
et de complications respiratoires immédiates - et de complications chirurgicales
- multiplication par 2 à 4 du risque de
complications de cicatrice, déventration après
laparotomie, de médiastinite, de lâchage de
suture digestive, de thrombose de prothèses
vasculaires, de retard de consolidation osseuse
7Question 1b) Exposition respiratoire aux
polluants professionnels des peintres en bâtiment
- Rechercher exposition à lamiante
- Asbestose, plaques pleurales, pleurésie,
mésothéliome - Cancer broncho-pulmonaire
- Rechercher exposition à peintures et vernis en
pulvérisations (isocyanate, amines aromatiques) - Syndrome bronchique récidivant
- Asthme
8Question 1c) Diagnostics précoces
- Diagnostic précoce de BPCO
- Dépistage obstruction par MG par mesure
électronique du VEMS par Piko-6 - EFR /- gaz du sang
- Radio pulmonaire
- Diagnostic précoce des cancers de la bouche et du
pharynx par un examen de la bouche annuel
9Question 1c) Évaluation du risque
cardio-vasculaire global
- Contrôler la permanence de lHTA
- Homme de plus de 5O ans
- Tabac
- Recherche des antécédents familiaux précoces,
- Bio Glycémie à jeun, EAL, Kaliémie, Créatinine
et clairance calculée, Protéinurie à la
bandelette - Rechercher maladie CV
- ECG
- Echo-doppler des MI et mesure de lIPS
- Rechercher facteurs associés aggravants
- Consommation alcool
- Obésité abdominale (mesure périmètre abdominal)
- Sédentarité
10Question 1c) Au total
- Patient hypertendu au moins 2 FR
- Si Lésions athéromateuses à echo-doppler et/ou
IPS lt 0,9 AOMI confirmée et on passe à
prévention secondaire - Patient ayant une probable BPCO
- Exposition professionnelle à des toxiques
11 Question 2
- Quels arguments allez-vous utiliser pour motiver
Xavier à arrêter de fumer ?
12Argumentaire
- Il nest jamais trop tard pour arrêter de fumer.
- Par ailleurs, les experts estiment actuellement
que la réduction du nombre de cigarettes fumées
ne diminue pas les risques de développer une
pathologie liée au tabagisme et pourrait même les
augmenter. (Inhalation plus profonde de la fumée)
13Argumentaire Amélioration BPCO
- Larrêt du tabagisme, est la seule mesure
susceptible - dinterrompre la progression de lobstruction
bronchique - et de retarder lapparition de linsuffisance
respiratoire, - et ce quel que soit le stade de la maladie (A).
- La toux, lexpectoration, les sifflements vont
diminuer dès 4 à 6 semaines et nettement la
première année
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)
n21-22 du 27/05/08
14Argumentaire Amélioration du risque CV
- Le risque daccidents cardiaques diminue déjà de
35 , 2 à 4 ans après le sevrage et, au bout de
10 à 15 ans, les - repentis se retrouvent à égalité avec les
non-fumeurs . - Diminution du risque dIDM, dangor, dAVC, dAOMI
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)
n21-22 du 27/05/08
15Argumentaire
- Pour le cancer du poumon, le bénéfice apparaît
entre 5 et 9 ans après le sevrage, et il est plus
marqué chez les fumeurs ayant arrêté avant la
cinquantaine. - La réduction du cancer du larynx est aussi très
nette. - Pour les cancers de la cavité buccale et du
pharynx, les fumeurs ayant renoncé à la cigarette
depuis au moins 20 ans récupèrent le même niveau
de risque que les personnes nayant jamais fumé
Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH)
n21-22 du 27/05/08
16 Question 3
- Xavier revient quelques semaines plus tard,
motivé pour arrêter de fumer après vos
explications et la visite chez le pneumologue. Le
test de Fagerström que vous effectuez est mesuré
à 7 - a) Quel traitement daide au sevrage allez-vous
proposer à Xavier - b) Quels sont les arguments qui réfutent
lutilisation dune autre thérapeutique
médicamenteuse ?
17Traitement daide en fonction du Test de
Fagerström
- Score de 0 à 2 pas dépendant à la nicotine.
- peut arrêter de fumer sans recours à des
substituts nicotiniques. - Si redoute cet arrêt, les professionnels de
santé peuvent lui apporter des conseils utiles. - Score de 3 à 4 le sujet est faiblement
dépendant à la nicotine. - Score de 5 à 6 le sujet est moyennement
dépendant. - Utilisation des traitements pharmacologiques de
substitution nicotiniques va augmenter ses
chances de réussite. - Le conseil du médecin ou du pharmacien utile
pour aider à choisir la galénique le plus adaptée
à son cas. - Score de 7 à 10 le sujet est fortement ou très
fortement dépendant à la nicotine. - Lutilisation de traitements pharmacologiques
est recommandée (Traitement nicotinique de
substitution ou Bupropion L.P, ou Varénicline).
Ce traitement doit être utilisé à dose suffisante
et adaptée. - En cas de difficulté, orienter le patient vers
une consultation spécialisée.
18Quelle aide au sevrage ?
- Propositions de substituts nicotiniques soit
gommes à mâcher, soit patchs - Pas de Bupropion car risque de poussées
hypertensives sévères - Pas de Varénicline qui doit être prescrite en
seconde intention après échec des substituts
nicotiniques ( Avis HAS 2007) (de plus favorise
les infections ORL et broncho-pulmonaires)
19Traitement nicotiniquede substitution (1)
19
- Aide au sevrage tabagique
- Objectif arrêt définitif du tabac
- Motivation du patient et soutien psychologique
- Les médicaments occupent une place mineure
- Traitement nicotinique de substitution (TNS)
- Le mieux évalué et la balance bénéfices-risques
la plus favorable - Adapté au degré de dépendance (réduire syndrome
de sevrage) - Multiples formes (dispositif transdermique ou
patch , gomme à mâcher, pastille, inhalateur)
et dosages - Remboursement maximum de 50 par an et par
bénéficiaire
Les stratégies thérapeutiques médicamenteuse et
non médicamenteuse de laide à larrêt du tabac
Recommandation de bonne pratique. AFSSAPS, mai
2003
20Les autres traitements médicamenteux
20
- Bupropion(e) / Zyban LP (alias amfébutamone)
- Psychotrope à structure amphétaminique
- Balance bénéfices/risques défavorable
- Convulsions 1/1000, réactions d'hypersensibilité
3/100, troubles psychiatriques dont suicides,
risque de poussées dHTA sévères - Varénicline / Champix
- Substance proche de la nicotine
- Pas plus efficace que le TNS
- Effets indésirables rares mais parfois graves
perturbations des rêves, angor et IDM,
dépressions, suicides - Augmentent en cas d'association à la nicotine
(TNS ou tabac) - doit être prescrite en seconde intention après
échec des substituts nicotiniques ( Avis HAS
24/06/09)
Sevrage tabagique. Idées-Forces Prescrire.
Octobre 2008.
21Question 4
- Quel va être le protocole de traitement que vous
allez lui proposer en fonction de sa dépendance - Quelles modalités de suivi ?
22Substitution nicotinique exemples de dose initiale à proposer (donnés à titre indicatif dose adaptée à lintensité de la dépendance et à chaque patient). Substitution nicotinique exemples de dose initiale à proposer (donnés à titre indicatif dose adaptée à lintensité de la dépendance et à chaque patient). Substitution nicotinique exemples de dose initiale à proposer (donnés à titre indicatif dose adaptée à lintensité de la dépendance et à chaque patient). Substitution nicotinique exemples de dose initiale à proposer (donnés à titre indicatif dose adaptée à lintensité de la dépendance et à chaque patient). Substitution nicotinique exemples de dose initiale à proposer (donnés à titre indicatif dose adaptée à lintensité de la dépendance et à chaque patient).
Fume lt 10 cig/Jour 10 à 19 cig/J 20 à 30 cig/J gt 30 cig/J
Pas tous les jours rien ou forme orale rien ou forme orale - -
Pas le matin rien ou forme orale rien ou forme orale forme orale -
lt 60 mn après le lever rien ou forme orale forme orale Timbre forte dose Timbre forte dose /- forme orale
lt 30 mn après le lever - Timbre forte dose Timbre forte dose /- forme orale Timbre forte dose /- forme orale
lt 5 mn après le lever - Timbre forte dose /- forme orale Timbre forte dose /- forme orale Timbre forte moyenne dose /- forme orale
Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage Augmenter si sous-dosage. Diminuer si surdosage
23Traitement proposé
- Timbres transdermiques à forte dose (21 mg de
nicotine) changé toutes les 24 heuresChanger
quotidiennement le site dapplication du timbre - Diminution de dosage toutes les 3 à 6 semaines
14 mg puis 7mg - Timbres transdermiques administrés 16h/Jour à 15
mg, 10 et 5 mg existent également
24Autres dispositifs à utiliser en association
- Association des gommes à mâcher (Grade B)
- deux dosages 2 et 4 mg. (dose libérée est
moitié moindre).ou encore des pastilles
sublinguales ou les pastilles à sucer (2 à 4 mg
également et libérées en totalité) - Ou encore association inhaleur de nicotine.
- Il peut être utilisé seul ou en association avec
d'autres substituts nicotiniques. Bien toléré,
mais parfois irritation buccale locale, toux ou
rhinite.
25Efficacité des TNS
- Symptômes de surdosage bouche pâteuse,
diarrhée, palpitations,insomnie - Symptômes de sous-dosage apparition dun
syndrome de sevrage - Effets indésirables dermite dirritation
(timbres) décollement prothèses dentaires
(gommes) brûlures pharyngées, hoquets, brûlures
destomac (gommes et pastilles)
26Modalités de suivi
26
- Durée totale du traitement de 3 à 6 mois
- Assurer un soutien psychologique pendant cette
période avec suivi régulier - 2 consultation à 15 jours puis, selon résultat
tous les 15 jours ou tous les mois. - Puis parler de labstinence ou de la récidive à
chaque consultation intercurrente. - Suivi prolongé 1 an
- En cas de récidive étudier les causes de la
rechute et dédramatiser la situation. - Remotiver le patient et examiner avec lui quand
prévoir une nouvelle tentative darrêt
Les stratégies thérapeutiques médicamenteuse et
non médicamenteuse de laide à larrêt du tabac
Recommandation de bonne pratique. AFSSAPS, mai
2003