Title: Sociologie des grandes m
1Sociologie des grandes métropoles Soc-3760-20
- Jean-Marc Fontan
- Cours - 2
2Plan
- Le phénomène urbain une innovation matricielle
- Place à lhistoire
- La rupture du néolithique lurbanité des
civilisations agricoles - La montée en puissance des grandes villes
lAntiquité grecque et romaine, lépanouissement
médiéval - 2. Premières réflexions sur les villes - la mise
en forme des sciences sociales
3La situation actuelle comment a-t-elle été
possible ?
4Dynamique culturelle-spatio-temporelle
- Le rapport au temps
- Cycle
- Émergence
- Développement
- Obsolescence
- Rupture - continuité
- Durée
- Temps long
- Temps moyen
- Temps court
- Densité
- La réduction du temps, course à la productivité
- Le rapport à lespace
- Cycle
- Localisation
- Expansion - concept de frontière
- Recul - friches
- Niveau
- Espace mondial
- Espace régional
- Espace local
- Densité
- La contraction de lespace, course à la
productivité
5Dynamique culturelle-spatio-temporelle
- Le rapport à la culture
- Cycle
- Sociétal
- Associatif
- Individuel
- Le cadre sociétal
- De la bande (interne proche) à la
- Civilisation (interne éloigné) à
- Linter civilisationnel (externe)
- Densité
- Démographie différentiation, segmentation,
stratification sociales, course à la productivité
6Dynamique culturelle-spatio-temporelle
Rapport à la culture
Matrice civilisationnelle
Contraintes
Dépassements
Possibles
?
Rapport à lespace
Rapport au temps
- Sociétés Archaïques
- Sociétés Haute antiquité
- Sociétés Moyenne et Basse Antiquité
- Sociétés de lépoque Médiévale
?
7La révolution urbaine
- Autour de - 10 000 ans passage au Néolithique
- Généralisation rapide de lagriculture et de
lélevage - augmentation des populations -
sédentarisation et formation de villages plus
peuplés (5 000 personnes) - apparition dune
proto-écriture et début de stratifitation des
statuts et rôles sociaux noble, soldat,
prêtres, marchands, artisans et paysans - Autour de - 7 000 ans Haute Antiquité
- Le croissant fertile, premier lieu démergence
du phénomène urbain en tant que pôle de mise en
valeur des connaissances, de concentration des
activités de gouverne dun territoire plus large
- la Cité-État (Ur, Jéricho) villes de plus de
5 000 personnes, habitat permanent (en dur),
différenciation sociale importante
8- Des territoires
- objet de conquêtes
- continuelles - la culture,
- une signature pour
- marquer
- Distinction
- Appropriation
9Révolution urbaine et agricole
- Augmentation de la productivité (irrigation -
outils métalliques) 2 récoltes par année -
génère un surplus et suscite des tensions
(interne et externe) - permet une division
élargie du travail - Expansion du territoire comme mode
délargissement des mécanismes denrichissement - Formation de Cités-Empires Babylone
(apogée vers moins 1700 de 300 000 personnes) - Pressions à venir pour le renouvellement des
mécanismes de régulation - de la théocratie de
lempire sumérien à la démocratie des cités-états
grecques - La ville comme symbole de la grandeur des élites
larchitecture concrétise le niveau de
développement sociétal
10(No Transcript)
11Site dUr - Irak
http//www.yrub.com/histoire/sumerakkad.htm
12Ville de Babylone - Mésopotamie http//www.webency
clo.com/articles/articles.asp?idDoc00000400 http
//www.webencyclo.com/articles/articles.asp?idDoc0
00019e9
13Moyenne et basse Antiquité
- Diffusion du modèle des Cités-États
- LÉgypte à partir de - 3000 ans
- Inde et Pakistan et les villes Harappa et
Mohenjo-Daro vers - 2500 - La Chine autour du fleuve jaune entre - 2000 et -
1500 - Les Amériques vers - 1500
- La Grèce et lAfrique vers - 1000
- Rome vers - 700
- Une diffusion qui soulève la question un ou
plusieurs foyers démergence du mode de
peuplement urbain? - Tableau croissance urbaine (- 3000 à 1700)
Bairoch, p. 25 du recueil - 3000 avec 40 à 70
millions population mondiale dont 1 à 2 millions
durbains (2 à 4 de la population est urbaine,
contre presque 50 aujourdhui 78 pour les
pays développés et 34 pour les pays les moins
développés)
14Le corridor mondial de la première urbanisation
15Grèce et Rome antique 1
- Naissance de lespace civique (dépassement)
- Comment gérer la Cité-État?
- Par le pouvoir religieux (limites)
- Par le pouvoir militaire (limites)
- Par la représentativité et lautonomisation du
politique du religieux et du militaire qui
deviennent un des éléments du système social.
Implique une proto-démocratie isonomie, i.e.
égalité politique entre des personnes désigné.es
égales ou citoyennes - par contre dissociation
entre urbanité et citoyenneté tant et aussi
longtemps que lespace physique et lespace
politique de la ville ne correspondront pas (faut
attendre la Renaissance) (grand potentiel mis en
valeur par lOccident)
16Athènes
http//perso.wanadoo.fr/st-rom/hist_geo/site_eleve
/page4.htm
17Grèce et Rome antique 2
- Naissance dune civilisation urbaine (nouveauté)
- Comment penser lempire par la ville?
- Romanisation urbanisation Rome première ville
millionnaire en habitants - Un modèle doccupation du territoire de lempire
par des pôles ou des centres urbains dits urbs de
5 à 8 000 personnes qui gèrent un espace
administratif dit civitas (modèle des pôles de
croissance de Perroux bien avant la lettre) - La ville romaine se développe en damier (axes NS
et EO avec une place centrale) une séparation
entre les zones des zones fonctionnelles et des
zones dhabitat par groupes sociaux distincts - La ville romaine est urbanisée système dentrée
et de sortie des eaux, rues dallées, bains
publics chauffés arènes pour le
divertissement, thermes (sport, musée,
restaurant) écoles (une proto-modernité)
18Thermes de Caracala (Rome) http//www.netclasse.co
m/ma/pages/latin/thermeshygieneRome.htm
19Le modèle urbain arabe
- Du VII au Xe siècle - réactivation dune partie
du réseau urbain romain de Bagdad à Cordoue à
vocation commerciale de grandes villes sur fond
anarchique cachant une cohérence - La ville est dotée dun centre (résidence du
gouverneur et édifice religieux - À proximité le souk (bazar ou marché)
- Les quartiers résidentiels à proximité du centre
par lignages ou ethnies (bains, mosquées
secondaires) - Bagdad atteint le million de personnes vers 800
- Cordoue le demi million (1 600 mosquées, 80 455
boutiques, 600 thermes ou bains maures,
bibliothèque de 400 000 volumes)
20Mosquée de Cordoue (Cordoba) Espagne http//www.im
arabe.org/perm/mondearabe/theme/docs/4.html4-06
21LEurope urbaine médiévale
- Le déclin de lempire romain correspond à une
chute démographique importante un peu partout sur
les territoires occupés de la planète. - LEurope sort de sa léthargie démographique vers
le 10e siècle - samorce alors une avancée
spatiale contre lIslam qui constitue un premier
temps de conquête européenne du monde - Cette marche dans la formation du système-monde
reprend les bases du plan romain dun
développement par lurbanisation, en perpétuant
le travail dinnovation préalablement amorcé
22Lapport médiéval 1
- La ville est une entité politique au sein dun
espace féodal où se conjugue - La théocratie chrétienne
- La nobilité féodale (de sang)
- La royauté (proto-État)
- Le corporatisme (corporations, guildes)
Carcassonne Boulogne sur Mer Bruges
23Lapport médiéval 2
- Une diversité de composantes sociales
- Une colonisation interne des territoires
lespace devient fermé, repli sur soi - formation
de villes neuves - LEurope du Xe siècle finissant, lEurope du
XIe siècle, cest un immense Far West à
défricher, à coloniser, à peupler, à mettre en
valeur (Lucien Febvre, 1999, Europe, genèse
dune civilisation, p. 150) - Un lieu propice à lavènement de lacteur
individuel (Thèse de Max Weber) - - modification du droit pour un droit positif,
- autonomie politique de la ville (association
dindividus) dans un État en devenir, - ordre sacré chrétien (association confessionnelle
dindividus) - Retour à Bairoch (recueil) p. 34
24Réflexion sur la villeGloire et déclin des
villes
- De - 5000 ans à 1000 des villes passent de la
gloire (Babylone) à loubli (Ur), dautres
perdurent (Athènes, Rome) - Comment expliquer les périodes fastes et aussi le
déclin? - Le projet du livre de Peter Hall Cities in
Civilization propose un cadre explicatif basé sur
la créativité dindividus marginaux placés au
centre de milieux riches en connaissance, en
réseautage et système de communication et en
compétences - Étude en 5 parties
- Livre 1 la créativité culturelle
- Livre 2 linnovation technologique et
économique - Livre 3 mariage des arts et technologie
(cinéma) - Livre 4 linnovation urbaine
- Livre 5 lavenir synthèse
25Une piste parmi dautres
- Hall propose une hypothèse faisant de la
créativité le moteur explicatif de la
grandeur des villes - Une créativité qui peut prendre une orientation
culturelle-artisitique politique économique
technologique mixte et où la grande richesse
nest pas une condition sine qua non de Belle
époque - Une créativité fondée sur des ruptures et des
mises en forme de choses existantes (exemple de
la presse de Gutemberg)
26Quel est le ressort de lurbanisation du monde?
- Pourquoi la ville? (Claval, La logique des
villes, LITEc, Paris, 1981) - Les sociétés archaïques la vie urbaine est
impossible, une question économique - des surplus
qui permettent tout au plus la vie en villages,
un mode de production qui mobilise trop de
ressources et freine la différenciation des
fonctions, division du travail et capacité de
mettre en forme le surplus au profit des uns au
détriment des autres (démonstration, texte de
Bairoch - recueil) - Les sociétés post archaïques la vie urbaine est
possible lorsquil devient impératif pour une
élite de renouveler le mode de maximisation des
échanges de tous ordres - Sacrés communiquer avec les dieux par le temple
- Marchands circulation des biens
- Impériaux appropriation militaire despaces -
contrôler un réseau, un territoire
27Lurbanisation répond à un besoin
dapprofondissement et de diversification de la
vie sociale, au souci daccéder à des avantages
et à des relations plus variées il est
avantageux de pouvoir être en relation avec des
partenaires plus divers, qui offrent plus didées
ou plus de savoir-faire la ville offre la
sécurité du nombre, des murailles et plus encore
elle permet daccéder au sacré et de se concilier
les forces supérieures. Lurbanisation correspond
donc à une transformation voulue par beaucoup,
car elle se double de laccès à un genre
dexistence supérieur. Mais les motivations ne
sont pas partagées par tous de la même façon, et
les problèmes que crée laccumulation de
population imposent des limites au mouvement tant
que les moyens techniques sont médiocres.
(Claval, 1991, p. 31-32.)
28Cest pour les élites que les avantages de
lurbanisation sont les plus évidents sur le plan
de lexistence sociale, comme ils le sont sur le
plan économique ne disposent-elles pas de la
richesse et de la puissance? Ne mènent-elles pas
une existence plus large et plus raffinée? Pour
les populations de niveau modeste, la situation
est moins avantageuse et le bilan des aspects
positifs et négatifs de la vie urbaine plus
nuancé. Au plan professionnel, la spécialisation
plus poussée, pour les artisans en particulier,
apparaît intéressante, car elle permet de mieux
mettre en valeur les aptitudes personnelles au
plan social, les conditions générales de la vie
de relation sont trop voisines de celles de la
campagne pour que lon ait le sentiment dune
rupture. La possibilité de participer à une vie
culturelle plus riche est cependant ressentie
comme un avantage. Dans le monde musulman, le
citadin a seul le possibilité de faire la prière
en commun le vendredi, ce qui valorise son genre
de vie par rapport à ceux des ruraux ou des
nomades. Au Moyen Age, la foi sapprofondit dans
les milieux urbains elle y devient réellement
populaire elle conduit à un élargissement de
lexpérience personnelle de la religion. Le culte
est moins chargé de connotations naturalistes et
animistes que dans les milieux où le rythme
cosmique de la vie est plus perceptible la
médiation sur le bien et le mal et sur les
mystères de lexistence individuelle tient plus
de place. (Claval, 1991, p. 33.)